Bonjour à toutes et à tous. Voici un petit recueil écrit à l'occasion de l'évènement printemps 2019, organisé par le forum MHA. L'idée est de poster un texte par jour tout au long de cette semaine. Chaque jour correspond à un thème spécifique.

Pour l'occasion, j'ai voulu écrire sur mes sept couples préférés du manga. Certains personnages se retrouvant dans des couples différents, les OS n'auront donc aucun rapport entre eux. J'ai également voulu changer un peu de style et m'essayer au fluff. Mes textes se veulent donc légers et sans prise de tête. J'espère que ça vous plaira !

Un grand merci à Moira-chan pour tout ce qu'elle fait pour le fandom !

Ce chapitre contient des spoils jusqu'au chapitre 187.

Je vous souhaite une bonne lecture !


Amours printanières

Jour 1 : Pique-nique en plein air

Endeavor & Hawks

Enji releva la tête, retenant un soupir agacé. Il ne savait pas ce que ses enfants faisaient, mais le bruit qu'il entendait au-dessus de lui avait tendance à l'énerver. Il les avait pourtant prévenus qu'il était en train de travailler. Il redéposa les papiers qu'il lisait sur son bureau et se leva. Au moment où il quitta la pièce, il vit Natsuo descendre les escaliers quatre à quatre. Lorsque son fils l'aperçut, il s'arrêta et fit la moue.

« Je t'ai déjà dit de ne pas courir dans les escaliers, grommela Enji.

— Ah ouais ? Je m'en souviens pas... »

Natsuo lui lança un regard insolent. Enji tiqua, mais tâcha de prendre sur lui. La relation qu'il avait avec son fils cadet était suffisamment compliquée que pour qu'il n'en rajoute.

« Je suis désolée papa, on a fait trop de bruit ? »

Fuyumi descendait à son tour. Elle le regarda d'un air soucieux. La colère d'Enji fondit à cette vue, mais, pour garder bonne figure, il fronça quand même les sourcils.

« Oui. J'essaye de travailler.

— Pardon papa, on n'a pas fait attention.

— T'as qu'à retourner à ton agence si ça te dérange. » marmonna Natsuo.

Enji entendit très bien ses mots. Ses doigts furent parsemés de spasmes. Certains jours, c'était quand même pénible de faire des efforts.

Pour la première fois depuis bien longtemps, ses trois enfants étaient de retour sous son toit à l'occasion des congés scolaires. Enji avait décidé d'en profiter pour alléger son temps de travail. Enfin, dans les faits, il engloutissait toujours autant de boulot, mais il le faisait le plus souvent depuis son domicile. Pour l'instant, son retour à la maison n'était pas très concluant. S'il arrivait à arracher plus de deux phrases à Natsuo et Shoto lors d'une conversation, c'était un exploit. Heureusement qu'il y avait Fuyumi...

« Vous êtes prêts ? lui demanda alors Enji sans relever la pique de son fils.

— Oui. On n'attend plus que Shoto.

— Bien... »

Enji regarda ses deux enfants, se demandant comment il était censé réagir. Il n'était vraiment pas doué pour ça. Se sentant parfaitement maladroit, il prit son portefeuille de sa poche et en sortit quelques billets qu'il tendit à Fuyumi.

« Oh non... Ce n'est pas nécessaire, papa...

— Prends-le. »

La voix d'Enji se fit basse tandis que Fuyumi hésitait. Cette dernière finit par prendre l'argent qui lui proposait. Au moment où elle le rangea dans son sac tout en le remerciant, Shoto descendit à son tour.

« Qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-il, l'air indifférent.

— Rien..., répondit Natsuo sans un regard pour son père. C'est bon, on peut y aller ? »

Shoto acquiesça. Les deux garçons s'éloignèrent sans hésitation.

« Euh... Eh bien, on va partir alors, commença Fuyumi. On sera rentrés pour le repas du soir.

— C'est bon... Profitez bien... »

Fuyumi afficha un petit sourire avant de s'éloigner à son tour. Quelques secondes plus tard, le silence revint. Enji retourna dans son bureau et jeta un coup d'oeil à l'horloge murale. Il était onze heures... Il avait encore une heure devant lui... Enfin, connaissant Hawks, plutôt une demi-heure. Il se rassit donc et fixa à nouveau ses papiers.

Il se concentra tellement sur son travail qu'il fut surpris lorsqu'il entendit qu'on sonnait à la porte. Déjà ? Il releva les yeux pour regarder l'heure. Onze heures trente. Il avait vu juste. Il ne savait pas s'il devait s'en montrer satisfait ou plutôt agacé. Il se redressa alors et s'éloigna dans les couloirs. Il se dirigea vers la porte d'entrée et l'ouvrit sans attendre. Sans surprise, il se retrouva face à un Hawks rayonnant.

« Je suis un peu en avance, mais j'imagine que ça ne te dérange pas. »

Il semblait tellement sûr de lui qu'Enji voulut le remballer, juste pour la forme. Avec un grognement mécontent, il se contenta de s'effacer pour le laisser entrer. Hawks retira alors tranquillement ses chaussures, avant de lui sourire.

« Ne sois pas fâché, chantonna-t-il. Tes enfants sont déjà partis, non ?

— Oui.

— Ils sont allés où en fait ?

— Au festival de Kanda Matsuri.

— Oh..., sourit Hawks. On a donc toute la journée devant nous. »

Il semblait particulièrement content de cette nouvelle. Il fallait dire qu'il avait déjà été surpris par l'invitation d'Enji. Ils avaient beau être ensemble depuis plusieurs mois, c'était toujours compliqué pour qu'ils se voient. Hawks l'avait invité à plusieurs reprises, mais, à chaque fois, Enji lui répondait qu'il n'avait pas le temps. Il était le numéro un des héros, mais quand même... Hawks s'était senti un peu vexé par tous ses refus. Alors quand Endeavor lui avait proposé de passer aujourd'hui, il s'était senti pousser des ailes supplémentaires.

« Il faudra que tu partes avant dix-huit heures pour être sûr, répliqua Enji à voix basse.

— Ne t'en fais pas. Au pire, s'ils me surprennent, on n'aura qu'à leur dire que je suis venu te voir pour le travail ! »

Hawks se sentait plutôt confiant. Après tout, il ne craignait pas de rencontrer les enfants d'Enji. Il en avait, même, très envie. Mais vu les problèmes familiaux d'Endeavor, il comprenait que ce dernier était nettement plus réticent que lui à cette idée. Ses enfants n'étaient donc pas au courant de leur relation. Ça ne dérangeait pas Hawks, même si ça le privait de moments avec Enji. Enfin, il était plutôt du genre à profiter de ce qu'il avait déjà. Il sourit donc à Enji et lui montra le panier repas qu'il tenait à la main.

« J'ai tout ce qu'il faut. On peut y aller. »

Endeavor jeta un regard sceptique au panier. Il savait que la nouvelle lubie de Hawks consistait à pique-niquer avec lui, mais il l'avait pourtant prévenu. Il était hors de question qu'ils se montrent en public ensemble. Et il était également hors de question qu'Endeavor pique-nique devant qui que ce soit. Il avait une image à entretenir quand même ! Il n'était pas comme All Might ! Il mangeait dans des restaurants plus que corrects et certainement pas sur de l'herbe !

« Ne fais pas la tête, se moqua Hawks, j'ai pensé à tout. »

Il commença alors à déambuler dans les couloirs, comme s'il vivait dans cette maison. C'était toujours étrange pour Enji de le voir chez lui. Et pourtant, il ne dirait pas non à l'idée d'apercevoir plus souvent ses ailes rouges dans sa demeure... Mais c'était compliqué. Même si Rei et lui étaient séparés, une part de lui trouvait ça indécent. Rei était encore à l'hôpital et lui se permettait de prendre du bon temps avec son amant...

Une plume rouge lui frôla alors la joue, le sortant de ses pensées. Devant lui, Hawks le regardait avec un petit sourire moqueur.

« Eh bien, tu en mets du temps... La vieillesse, c'est vraiment terrible.

— Hawks... »

La voix sourde de colère d'Enji ne provoqua qu'un fou rire chez l'autre homme. Ce dernier reprit ensuite sa marche comme si de rien n'était. Il atteignit l'autre côté de la maison et fit face aux grandes baies vitrées qui donnaient sur le jardin. Enji comprit enfin où il voulait en venir. Oh... Bien. C'était un compromis qu'il pouvait accepter. Hawks sortit alors à pied nu.

« Tu devrais mettre quelque chose au pied.

— Ah non, c'est bien plus agréable de marcher pied nu sur l'herbe, répliqua le héros ailé. Tu n'as jamais essayé ? »

Enji grommela que tout ça, c'était pour les enfants. Mais, comme toujours, Hawks ne l'écouta pas. Il n'en faisait qu'à sa tête. Il se mit alors à avancer dans le jardin, marchant tranquillement sur l'herbe fraichement coupée. Il semblait chercher le meilleur endroit pour s'installer. Il finit par s'arrêter à quelques mètres d'un arbre, profitant du coin d'ombre que ce dernier procurait.

« Ici, ce sera très bien. J'aurais préféré être près de ton petit étang. J'adore regarder les poissons nager, mais il est en plein soleil. »

Il fit la moue à cette phrase, ce qui fit sourire Enji pour une fois. Il trouvait toujours ça ironique que Hawks ait du mal à supporter les grosses chaleurs. Ce dernier finit par s'accroupir et ouvrit son panier. Il en sortit une nappe qu'il étala sur l'herbe. Puis, il entreprit de sortir un à un les aliments qu'il avait emportés.

« Je vois que tu as tout préparé, marmonna Enji.

— Eh ! Ce n'est pas tous les jours qu'on pique-nique avec le grand Endeavor quand même. »

Son ton était clairement moqueur. Enji leva les yeux au ciel. Mais il n'avait pas tort. Enji ne faisait jamais ce genre de choses parce qu'il détestait ça. Il n'avait, d'ailleurs, jamais pique-niqué de toute sa vie. Il savait que Rei avait autrefois emmené ses enfants au parc pour manger, mais il avait toujours refusé de les accompagner. C'était trop... trop simple et trop familier. Il avait toujours préféré les rapports plus formels. Décidément, depuis qu'il avait commencé à fréquenter Hawks, ce dernier ne cessait de bousculer ses codes. De mauvaise grâce, mais souhaitant faire plaisir à Hawks pour une fois, il s'installa en face de lui et l'observa.

Hawks était beau à regarder. Il s'affairait pour que tout soit parfait. Malgré la désinvolture qu'il affichait, Enji était persuadé qu'il était nerveux. Il voulait toujours bien faire. C'était... presque touchant à voir. Enji appréciait surtout la maitrise qu'il avait de son alter. Ses plumes l'aidaient, comme des mains supplémentaires. C'était fascinant à observer. Ce n'était pas la première fois qu'il se faisait la réflexion, mais, par moment, il trouvait vraiment que les plumes de Hawks étaient très expressives elles aussi. Quand elles frôlaient sa peau, comme un peu plus tôt, il ressentait sans peine les émotions que Hawks voulait lui faire parvenir. Bien entendu, ce n'était pas des réflexions qu'il déballerait à voix haute. A tous les coups, ça ferait un peu trop plaisir à Hawks...

« J'ai pris du poulet, bien sûr, déclara ce dernier tout en finissant de sortir les ingrédients, mais j'ai également amené ça... »

Il afficha un petit sourire tout en sortant du kuzumochi. Enji fronça les sourcils. Il ne se souvenait pas avoir dit à Hawks que c'était son dessert préféré... Eh bien... Hawks devait plus l'observer que ce qu'il n'imaginait.

« Merci. »

Lorsqu'il lâcha ce simple mot sur un ton bourru, Hawks sourit, aux anges. Ils commencèrent alors à manger. Hawks deux fois plus vite que lui, bien entendu. Mais alors que ce dernier s'empiffrait, Enji laissa son regard trainer sur le jardin. C'était la première fois depuis des années qu'il revenait ici. Il avait souvent vu l'extérieur comme lieu de jeux pour ses enfants – à l'exception de Shoto. Il n'avait donc rien à y faire. Mais maintenant, avec Hawks, il devait bien reconnaître qu'il se sentait bien. Il faisait beau, l'air était frais. Ce n'était pas si désagréable que ça de manger à l'extérieur. D'autant plus que Hawks chassait distraitement les bêtes qui se rapprochaient un peu trop avec l'aide de ses plumes.

« Tu devrais refaire ça avec tes enfants, commenta alors Hawks tout en mangeant sa troisième cuisse de poulet. Ça pourrait leur plaire.

— Ils veulent à peine de moi lors des diners normaux, donc j'en doute, répliqua Enji.

— Pourquoi pas ? Ça ne coûte rien d'essayer.

— Tu ne devrais pas faire ça, soupira Endeavor.

— Faire quoi ? s'étonna Hawks.

— Essayer de me réconcilier avec mes enfants. Ce n'est pas ton rôle. »

Enji était soucieux de le laisser en dehors de ses problèmes. C'était son fardeau à lui. Et Hawks méritait mieux que d'être entrainé dans tout ça.

Face à lui, Hawks resta silencieux pour une fois. Il savait bien que ce n'était pas son rôle. Ça ne le regardait pas dans le fond et ses enfants avaient bien le droit de lui en vouloir. Mais ce n'était pas évident pour Hawks d'être inactif. Ce n'était pas dans son tempérament. Il voulait juste aider... aider cette famille à aller un peu mieux, mais c'était sans doute très maladroit de sa part au vu des évènements. Mais ah... rester à l'écart, ce n'était pas simple pour lui.

« Ne te préoccupe pas de ça, reprit Enji. Parle-moi plutôt de ton travail. Tu n'as pas eu de difficulté à venir ici ?

— Non, répondit Hawks sur un ton plus joyeux. J'ai passé la main à mes associés. Tant que je reviens demain à l'agence, tout ira bien. »

Hawks sourit, mais cette conversation lui rappelait des questions qu'il ne cessait de se poser. Il travaillait loin d'Enji. Se voir n'était donc pas facile, mais jusqu'ici, ils arrivaient à trouver des solutions. Seulement, si leur relation continuait sur cette voie-là, qu'allaient-ils faire ? Allaient-ils un jour vivre ensemble ? Et si oui, où ? Enji n'accepterait surement pas de bouger son agence et... ah, voilà, il recommençait. Décidément, il allait réellement trop vite pour son propre bien. Il devait arrêter de penser à tout ça et juste profiter du moment présent...

Ayant fini son poulet, il frôla alors les doigts d'Enji et lui fit les yeux doux. Dieu qu'il adorait être aussi proche de lui. Quand ils n'étaient qu'à deux, loin de tous regards, c'était dans ces moments-là qu'il préférait Enji. Un peu éloigné de l'image qu'il s'était fait d'Endeavor, c'était véritablement de cet homme-là qu'il était tombé amoureux.

De son côté, Enji le laissa le toucher, sans rien dire. Il n'avait jamais été quelqu'un de très tactile, mais avec Hawks, c'était différent. Avec Hawks, c'était toujours différent, à bien y réfléchir... Et ce n'était pas forcément désagréable. Par moment un peu agaçant, oui, mais pas désagréable pour autant.

« Tu veux qu'on marche un peu ? » proposa Hawks lorsqu'Enji eut fini de manger son dessert.

Ce dernier acquiesça. Ils se redressèrent tous deux, laissant les affaires au sol. Ils s'en occuperaient plus tard. Sans surprise, Hawks se dirigea tranquillement vers le petit étang et observa les poissons.

« Ils sont vraiment beaux, sourit-il. Tu as du goût.

— C'est le jardinier qui les a choisis, répliqua Enji sur un ton blasé. Je n'en ai rien à faire de ce genre de détails. »

Hawks éclata de rire. Bien sûr, ce n'était pas étonnant. Ils continuèrent alors leur petite promenade. Par moment, Hawks venait lui frôler les doigts. Il avait envie de prendre sa main, mais il savait qu'Enji n'était pas à l'aise avec ce genre de démonstration d'affection. Heureusement, il avait développé des techniques bien à lui pour avoir quand même ce qu'il voulait.

« J'ai des ailes froissées, soupira-t-il. Je ne sens plus que ça. Tu veux bien les remettre à leur place ? »

Il lui lança un regard innocent qui ne trompa pas Enji. Ce dernier soupira intérieurement. Mais bien sûr. Si Hawks ne lui faisait pas aussi souvent le coup, peut-être y croirait-il, mais là, c'était impossible. Enfin...

« Retourne-toi. » dit-il alors.

Hawks s'exécuta aussitôt. Sa bonne humeur trahissait clairement ses intentions premières. En fait, c'était une attitude qui faisait sourire Enji, même s'il prenait bien soin à ne pas le montrer à Hawks ! Il manquerait plus qu'il ne croit que ça lui plaisait à lui aussi...

D'un geste un peu brusque, il se mit alors à arranger ses ailes. Il tiqua intérieurement et essaya d'être plus doux. Il ne voulait pas lui faire mal. Il plissa alors ses plumes avec une patience qu'il n'avait guère d'habitude. En réalité, il trouvait ça reposant.

Lorsqu'il eut terminé, Hawks se tourna vers lui avec un léger sourire.

« Merci. »

Il chuchota ce mot tout en s'approchant de lui. Il se mit sur la pointe des pieds et Enji se baissa. Leur lèvres se rencontrèrent alors dans un contact léger et agréable. Hawks sentit avec plaisir les bras d'Enji venir l'enlacer. Ses ailes papillonnèrent dans son dos sans qu'il ne puisse les empêcher. Il se sentait vraiment bien en cet instant précis... Enji lui-même était plus détendu. Tout était naturel avec Hawks. Et c'était bien ça qu'il aimait dans leur relation. Le jeune homme ne l'énervait jamais réellement. Il était un peu trop collant avec tous les messages qu'il lui envoyait, mais il ne l'étouffait pas pour autant. Et même s'il se montrait sans cesse taquin, Hawks ressentait une profonde estime envers lui. Enji s'en rendait bien compte à chaque fois qu'il le côtoyait. En voyant le regard illuminé de son amant, Enji fut content de l'avoir invité et même d'avoir pique-niqué avec lui. Il lui avait fait plaisir. Et Enji se rendait compte que le bonheur de Hawks diffusait une douce chaleur dans son ventre, qui n'avait rien avoir avec son alter.

« Il reste encore à manger, finit par souffler Hawks au bout d'un moment.

— Tu as encore faim ? »

Enji était sceptique, mais il ne put que soupirer en voyant le doux sourire de Hawks. Bien... Ils retournèrent alors s'installer sur la nappe. Enji glissa sa main dans le dos de Hawks, faisant encore plus sourire ce dernier...

Ils étaient tellement dans leur bulle qu'aucun des deux n'avait remarqué qu'ils n'étaient plus totalement seuls.

« Ils se sont embrassés ? chuchota Natsuo. Si, je vous assure que j'ai l'impression qu'ils se sont embrassés ! »

Planqués à l'intérieur de la maison, les trois jeunes Todoroki étaient revenus bien plus tôt que prévu du festival. Ce n'était pas un hasard, c'était au contraire un plan minutieusement élaboré pour mettre fin au pari qu'ils s'étaient lancés il y a quelques semaines.

« On ne voit pas très bien d'ici, répliqua Shoto sur un ton neutre.

— Que veux-tu qu'ils fassent d'autres dans cette position ? le railla Natsuo. Tu es de mauvaise foi parce que tu as perdu !

— Natsu ! le réprimanda Fuyumi.

— Mais quoi, c'est vrai ! Admettez que j'avais vu juste et puis c'est tout.

— Je n'ai jamais dit qu'ils n'étaient pas ensemble, rétorqua Fuyumi. J'ai juste dit qu'ils pouvaient très bien n'être également que de très bons collègues. »

Natsuo secoua la tête. De très bons collègues, et puis quoi encore ? Il avait très bien entendu la conversation téléphonique qu'il avait surprise entre son père et Hawks un jour où il était revenu à la maison pour voir Fuyumi. Il n'était pas stupide quand même !

« On dirait que ça te met de bonne humeur, commenta distraitement Shoto.

— Evidemment ! répliqua Natsuo. J'avais raison ! Vous me devez de l'argent.

— Peut-être que Hawks va rendre papa plus gentil et ouvert envers nous, sourit Fuyumi.

— Ouais, et peut-être qu'il va neiger cet été, se moqua gentiment Natsuo.

— Natsu... »

Fuyumi secoua la tête, clairement en désaccord avec l'attitude hostile de son frère.

« Et si on faisait tous un effort ? reprit cette dernière. On pourrait profiter de nos vacances pour passer du temps avec lui sans aucune animosité. »

Natsuo et Shoto échangèrent un regard sceptique.

« Je veux bien passer du temps avec Hawks, concéda Natsuo. Il a l'air cool. Faudrait quand même le prévenir qu'il sort avec une enflure.

— Natsu !

— Oh ça va ! »

Alors que Natsuo et Fuyumi ne semblaient clairement pas sur la même longueur d'ondes, Shoto observa à nouveau la scène devant lui, un peu perplexe.

« Est-ce que ça veut dire que Hawks est notre beau-père ? »

Sa question fut suivie d'un long silence, comme s'il leur fallut plusieurs secondes avant de réellement la comprendre. Natsuo s'étrangla alors presque à cette idée, tandis que Fuyumi rigola nerveusement.

« Attendons que papa nous le présente officiellement pour ça. » répondit cette dernière avec sagesse.

Là-dessus, ils étaient tous les trois d'accord. D'autant plus que, connaissant leur père, ce n'était pas prêt d'arriver. D'un commun accord, ils décidèrent de quitter les lieux, avant de se faire repérer. Ils se rendirent enfin au festival, l'esprit légèrement confus parce qu'ils venaient de voir, et laissèrent aux deux autres hommes une intimité dont ces derniers comptaient bien profiter...


Et voilà pour ce premier jour. Je vous retrouve demain pour un couple qui a longtemps été mon OTP...

Merci de m'avoir lue !