Cette histoire a été créée avec la bénédiction d'Harana, qui me cède bien aimablement Maëlus Torve, Leonus Bellicar, ainsi que Targhal, personnages de sa merveilleuse histoire intitulée "Ma Source de Vie". "Ma Source d'Ennuis" se passe avant MSDV, à l'époque des Maraudeurs.

A chaque nouveau chapitre, je ferais un petit résumé du chapitre précédent, et je mettrais peut-être un descriptif des personnages qui n'appartiennent pas à Rowling. Pendant que j'y pense, rien n'est à moi, sauf la trame de l'histoire et Meahra de Ventombelune.

Je remercie Harana pour le prêt de ses personnages, et je vous souhaite à tous une bonne lecture!


Ma Source d'Ennuis

Chapitre 1: Rencontre et premiers ennuis

La première fois que je la vis, c'était à la bibliothèque, dans le rayon "potions", un après-midi ensoleillé d'octobre. Elle était plongée dans un ouvrage poussiéreux et ne m'avait pas vu. Ses longs cheveux bruns avaient été négligemment roulés à l'arrière de sa tête, et sa baguette magique maintenait en place cet édifice qui menaçait de s'écrouler au moindre souffle d'air.

Elle ne m'avait toujours pas remarqué. Un petit sourire satisfait ourlait ses lèvres roses et pulpeuses, ornant ses joues aux rondeurs un peu enfantines de deux fossettes. Quant à ses yeux couleur lilas, ils bougeaient tellement vite de gauche à droite au fil de sa lecture que je me demandais comment elle faisait pour ne pas avoir mal au cœur.

L'ensemble de ces détails donnait un visage clair à l'air rêveur qui ne m'était pas étranger. Pourtant, je ne savais pas où je l'avais déjà croisé. Et avant qu'elle ne me remarque, je m'étais éclipsé. En quittant la bibliothèque cet après-midi-là, je n'avais aucune idée de l'impact que cette fille allait avoir sur ma vie. Si je l'avais su, je crois que j'aurais fui, loin d'elle et de son air rêveur.

xoxoxo

- Bonjour à tous. Asseyez-vous. Je vais vous rendre vos devoirs sur "La Métamorphose dans l'Histoire de la Magie". Comme d'habitude, à l'appel de votre nom vous viendrez chercher votre copie. Bien : Rosa Allen. Jim Berry…

Une jeune fille blonde aux allures de bimbo alla récupérer sa copie, rapidement suivie par un garçon au visage intéressant mais dont l'air crétin faisait fuir. D'autres garçons et d'autres filles furent appelés, jusqu'à ce que le professeur de Métamorphose ne s'interrompe un instant :

- Maëlus Torve. Excellent devoir, comme toujours Mr Torve. Continuez comme ça.

- Merci, professeur McGonagall, sourit le grand jeune homme d'1m85 aux yeux gris et aux cheveux noirs qui s'était levé et approché du bureau à l'appel de son nom.

L'écusson vert et argent de Serpentard brillait sur sa robe de sorcier, à côté de son insigne de préfet-en-chef. Lorsque il fut assis, McGonagall continua son appel avant de s'arrêter sur un autre nom.

- Meahra de Ventombelune.

Une jeune fille d'environ 1m60 aux yeux lilas rêveurs et aux longs cheveux bruns attachés à la va-vite sur la nuque se leva et avança vers le bureau du professeur. L'écusson rouge et or qui jetait des éclats fauves à la lumière marquait son appartenance à la Maison de Gryffondor.

- Miss Ventombelune, dit le professeur McGonagall en lui tendant sa copie. Venez me voir à la fin de l'heure.

- Bien, professeur.

Quand la Gryffondor passa près de lui pour rejoindre sa place, au fond de la salle, Maëlus Torve reconnu en elle la fille de la bibliothèque. "Ainsi donc, elle est dans ma classe" pensa-t-il. "Attends une minute, Torve ! Tu as la même classe Serpentard-Gryffondor depuis la première année, et c'est seulement maintenant, alors que tu es en septième année, que tu remarques que cette fille est avec toi, dans la même classe ?"

Durant son monologue intérieur, Torve avait entendu McGonagall finir de rendre les copies et commencer son cours. Cela ne l'avait pas empêché de se traiter "d'imbécile de Serpentard même pas capable de se souvenir de ses camarades de classe" avant de suivre la leçon. Trois quarts d'heure plus tard, la sonnerie retentit, mettant fin au cours de Métamorphose.

xoxoxo

Elle avait pris attentivement le cours du professeur McGonagall et regrettait qu'il n'y ait pas de pratique aujourd'hui. Par contre, elle n'était pas pressée de voir la fin du cours arriver, car elle n'avait pas du tout envie de parler à sa directrice de Maison. Mais la cloche finit par sonner, et les élèves vidèrent les lieux rapidement, ne laissant dans la salle que le professeur et elle.

"Allons, Meahra !" se morigéna-t-elle. "Tu es une Gryffondor, alors un peu de courage, par Merlin !" Balançant son sac sur son épaule, la jeune fille prit son courage à deux mains et alla se planter devant le bureau de son professeur.

- Vous vouliez me voir, professeur McGonagall ?

- Oui. Vous avez eu Effort Exceptionnel à votre devoir, ce qui, en soi, est très bien. Le problème, c'est que vos capacités sont sous exploitées.

- Je ne vous suis pas très bien, professeur, dit Meahra.

- Je veux tout simplement dire que vous pourriez avoir des Optimal partout. D'ailleurs, si je ne m'abuse, vous aviez eu Optimal à toutes vos BUSE.

McGonagall reprit sa respiration et continua :

- J'aimerai que vous m'expliquiez, Miss Ventombelune.

- Pour être franche, répondit la jeune fille, je ne veux pas me faire remarquer. J'aime le calme et la tranquillité. Si tout le monde savait que je suis plus intelligente que la moyenne, dit-elle sans fausse modestie, je serai assaillie et submergée de demandes d'aide pour telle ou telle matière. Pour cette raison, je ne veux pas sacrifier ma tranquillité au profit de mes notes.

McGonagall parut réfléchir, et Meahra se demanda pourquoi elle avait été aussi honnête, au point de paraître égoïste. "Sûrement parce que cette femme a le don de vous faire vous sentir coupable d'un regard, entraînant par-là la réaction que je viens d'avoir : à savoir me justifier et être franche" analysa la Gryffondor, avant que sa directrice de Maison ne reprenne la parole.

- Je peux le comprendre, dit enfin McGonagall. Mais vous êtes vous rendue compte que votre tranquillité s'est métamorphosée en solitude ?

- Qu'entendez-vous par-là, professeur ? demanda la jeune fille, un peu perplexe.

- J'entends que depuis votre arrivée à Poudlard, vous ne vous êtes fais aucun ami, répondit sèchement la vielle femme.

Ces paroles aussitôt dites, elle se radoucit.

- En tant qu'enseignante, directrice de Gryffondor et directrice adjointe, je m'inquiète pour vous, Meahra.

L'adolescente regarda son aînée droit dans les yeux et eut un petit sourire désabusé.

- Si vous vous inquiétez parce que je n'ai pas d'amis, il ne faut pas, professeur McGonagall. C'est mon choix d'être seule. En plus, je passe mon temps à la bibliothèque à dévorer des livres, et si ce n'est pas ça, je rêvasse en regardant le ciel. Ce n'est pas un comportement qui attire les gens.

- Meahra…

- Et puis, coupa gentiment la jeune fille, le nom de Ventombelune n'est pas facile à porter tout les jours. Et être seule avec mes pensées et les livres m'apaise. Je suis en décalage par rapport aux autres au niveau sociabilité, je le sais, mais la solitude me convient.

McGonagall soupira lourdement puis sourit.

- Je suppose que je n'arriverais pas à vous faire changer d'avis ?

Voyant le sourire doux et le signe de négation de son élève, la vieille femme reprit :

- Je m'en doutais. Je vous demanderai néanmoins de montrer vos réelles capacités dans toutes vos matières. En échange de quoi, les professeurs ne diront pas que votre travail est excellent. Marché conclu ?

Meahra sourit une nouvelle fois et répondit :

- Marché conclu, professeur.

- Alors vous pouvez y aller, Miss Ventombelune.

La Gryffondor quitta la salle de classe et referma la porte qui était restée ouverte durant les cinq minutes d'entretien. Une fois la porte fermée, Meahra se retourna et évita de justesse la collision.

- Torve ? Que fais-tu là ?

- J'ai fais tomber un parchemin en partant et je suis venu le récupérer, expliqua le Serpentard en ramassant effectivement un rouleau de parchemin.

La jeune fille acquiesça, son regard lilas redevenu rêveur, et s'éloigna.

- Contente que tu ne l'aies pas perdu.

Arrivée à peu près au milieu du couloir, la Gryffondor croisa un groupe de trois Serpentard de septième année.

- Mais regardez qui va là ! dit l'un d'eux, narquois.

- C'est Tombelune la Rêveuse, ricana une autre.

- "Ventombelune tombée de la Lune rêvasse en regardant le ciel,

Sans cervelle, le nez en l'air,

La Gryffondor tombée du ciel,

S'étonne de tomber par terre", chantonna le troisième Serpentard tandis que la seule fille du groupe lançait peu discrètement un sortilège de Jambencoton à la Gryffondor.

Sous l'effet du sort, Meahra tomba au sol comme le disait la chanson, les rires méchants des trois Serpentard résonnant dans le couloir.

- Besoin de plumes pour regagner la Lune, la Rêveuse ? demanda sournoisement la Serpentard.

- Besoin de magie pour paraître supérieure aux autres, Matheson ? siffla une voix grave et méprisante dans le dos de Meahra.

- Maëlus, minauda Jenny Matheson. Tu étais là, mon chou ?

- En effet, j'étais là. Et non, je ne suis pas ton "chou". Le jour où tu auras autant de cervelle que de couches de peinture sur la figure, peut-être que nous pourrons discuter, répliqua Torve, un rictus de dégoût aux lèvres face au visage surchargé de maquillage de sa condisciple. Quant à vous, Blake et Mortimer, je vous croyais assez intelligents pour ne pas vous en prendre aux autres.

- Voyons, Maëlus, sourit le susnommé Blake. Ce n'est qu'une Gryffondor ; Tombelune la Rêveuse en plus.

- Finite Incantatem, murmura Torve en faisant un geste de baguette vers Meahra. 20 points en moins pour chacun de vous, siffla-t-il en laissant la Gryffondor se relever.

- Etre préfet-en-chef te rend trop gentil, Maëlus, grimaça le dénommé Mortimer. Allons-y, ajouta-t-il à l'adresse de Blake et Matheson.

Les trois Serpentard s'éloignèrent, et avant de quitter le couloir, Jenny Matheson lança :

- Tu seras bien forcé de sortir avec moi un jour, Maëlus !

Elle partit enfin, et le préfet-en-chef grimaça d'horreur avant de siffler :

- Trouve-toi un cerveau et on en reparlera !

Torve ramassa ensuite le sac de la Gryffondor quand un discret éclat de rire la lui rappela à son bon souvenir.

- Content que tu t'amuses ! dit-il en tendant son sac à Meahra. Pourquoi t'es-tu laissée faire, Ventombelune ?

- Parce que si je ne réagi pas ils finiront bien par se lasser, répondit-elle simplement en prenant son sac et en remerciant le Serpentard.

- Tu parles d'une Gryffondor, soupira Torve en se mettant en marche. Le Choixpeau aurait dû t'envoyer à Poufsouffle.

- Amusant comme remarque venant d'un Serpentard qui aurait eu sa place à Gryffondor, sourit Meahra en se mettant à la hauteur du préfet-en-chef.

- Ne m'insulte pas, s'il te plaît ! répliqua vivement Torve.

- Loin de moi cette idée ! Au fait, je vais chercher des idées de projet de potion en duo. Ca te dirait de travailler avec moi ?

Le préfet-en-chef réfléchit rapidement puis finit par acquiescer, voyant là une occasion de mieux connaître la Gryffondor.

- Alors en route pour la bibliothèque ! s'exclama joyeusement Meahra.

xoxoxo

Quand le Serpentard et la Gryffondor eurent quitté le couloir, McGonagall referma doucement la porte de sa classe en se disant que ces deux-là s'entendraient bien et trouveraient sûrement chez l'autre ce qui leur manquait.

xoxoxo

- Alors comme ça elle est intelligente et n'a pas d'amis, dit à haute voix Torve, en passant le portrait de ses appartements de préfet-en-chef.

En bon Serpentard normalement constitué, et étant intrigué par cette Meahra de Ventombelune, Torve avait espionné la conversation du professeur McGonagall et de son élève, d'autant plus que la porte était restée ouverte. "Une véritable invite à l'espionnage" se souvint-il en souriant.

Mais quand cette maladroite de Gryffondor avait failli lui rentrer dedans, Torve avait cru se faire griller. Heureusement qu'il avait vu le parchemin qui traînait par terre ! "En plus, c'est vraiment le mien" songea-t-il en relisant son cours de métamorphose retrouvé.

xoxoxo

Deux jours avaient passé depuis que Meahra avait été à la bibliothèque avec Torve. C'était maintenant samedi, et la Gryffondor se dirigeait nonchalamment vers le sanctuaire de la jeune Mme Pince, la nouvelle bibliothécaire de Poudlard.

Elle était arrivée dans le couloir menant à son temple de calme et de tranquillité quand un éclat bleu attira son regard vers le ciel. Meahra s'arrêta donc devant une grande fenêtre et laissa ses yeux lilas errer rêveusement sur les nuages blancs qui couraient dans le ciel bleu d'octobre.

- Encore sur le chemin de la bibliothèque. Tu ne te reposes donc jamais ? soupira-t-on derrière elle.

Meahra n'eut pas besoin de se retourner pour savoir qui approchait.

- Est-ce que tu restes plus de cinq minutes dans ta tanière pleine de fauves ? Et qu'est-ce que tu regardes dehors, Ventombelune ?

La Gryffondor sourit devant ce flot de questions et dit, amusée :

- Le préfet-en-chef que tu es s'intéresse à ce que je fais maintenant, Torve ?

- Pas spécialement, répondit-il en s'arrêtant à côté d'elle et en regardant lui aussi le ciel. Mais comme je te croise souvent hors de ta tour et sur le chemin de la bibliothèque, je me demande si tu n'as pas changé de lieu d'habitation. Et tu n'as pas répondu à mes questions.

- Une libellule.

- Pardon ?

- Ce que je regardais dehors. C'était une libellule.

- Je vois.

Maëlus avait du mal à saisir l'étrange comportement de la Gryffondor. "En même temps, ça ne fait que trois jours que je la connais. Ou plutôt que j'essaie de rattraper six ans et deux mois d'ignorance" pensa-t-il. Pourtant, malgré son air rêveur, ses brusques arrêts aux fenêtres de Poudlard et sa capacité à pouvoir rester des heures à la bibliothèque pour travailler ou simplement lire, Ventombelune était une fille gentille, douce, à l'humour tour à tour caustique, cinglant et pourri et aux conversations intelligentes.

"Pas comme certaines cruches !" pensa le Serpentard, l'image de Jenny Matheson lui venant à l'esprit. Et en plus, Ventombelune était toujours prête à aider les gens, les très rares fois où on venait la voir. "Une véritable Gryffondor en somme". C'est pour cela que Torve ne comprenait vraiment pas pourquoi elle n'avait aucun ami. Même si elle préférait la solitude, pourquoi personne n'avait essayé de connaître cette fille ? Peut-être parce qu'elle réussit si bien à se rendre invisible, murmura une petite voix dans la tête du Serpentard.

- … c'est à ce moment-là que j'ai embrassé Regulus Black qui s'est alors transformé en souris grise que mon chat, Lancelot, a ensuite mangée.

- Quézaco ? demanda Torve, les sourcils froncés de perplexité.

- Je disais n'importe quoi pour voir si tu m'écoutais, sourit gentiment Meahra. Ce qui n'était visiblement pas le cas.

- Désolé. Je pensais, expliqua le Serpentard, un peu contrit.

- Fais attention, Torve. Si tu fais ça trop souvent, on va dire que c'est toi qui es tombé de la Lune.

Le préfet-en-chef sourit, amusé et demanda à la jeune fille ce qu'elle lui disait.

- Je répondais à tes questions : si, je me repose, mais la nuit seulement. Ensuite je passe plus de cinq minutes dans ma tour puisque j'y dors. Enfin, je te demandais si tu allais à la bibliothèque en ce samedi matin.

- Oui, j'y allais, répondit Torve, un sourcil un peu ironique levé.

- Alors faisons les derniers mètres ensemble, proposa la Gryffondor, ses yeux lilas brillants d'amusement.

Le Serpentard accepta, et les deux adolescents se remirent en marche. Arrivés à un mètre à peine de l'entrée de la bibliothèque, Meahra eut le regard attiré sur la gauche par une lueur dorée.

- Regarde, Torve, dit-elle au jeune homme en lui montrant un tableau où une multitude de petites fées déposaient de jolies perles nacrées sur un immense monticule de pièces d'or, d'argent, de rubis, de saphirs et d'émeraudes. Je n'ai jamais vu ce tableau avant.

- Alors laisse-le tranquille et allons travailler, répondit un peu sèchement le Serpentard.

Mais en bonne Gryffondor, Meahra n'en fit qu'à sa tête et voulut toucher la toile. Au moment où ses doigts la frôlaient, la jeune fille sentit son bras passer à travers le tableau et être tiré de l'autre côté. Sans un cri, elle attrapa Torve par la main, et avant que le jeune homme ait pu dire quoi que ce soit, ils furent aspirés par la toile.

Quand il ne resta plus trace des deux adolescents dans le couloir, le tableau aux fées disparut du mur en un petit "poc" sonore.

xoxoxo

- Ta mère ne t'a jamais dit de garder les mains dans tes poches et de ne pas parler aux inconnus?

Un silence lourd suivit ces paroles.

- Où sommes-nous ?

- Je ne sais pas. Tout ce que je sais, c'est qu'il y a quelque chose de chaud et d'arrondis sous ma main.

- Alors c'est à toi cette main. Ca me rassure dans un sens. D'un autre côté, si tu veux être père un jour, je te conseille de virer ta main de ma poitrine, Torve !

A suivre...