Le ciel gris et menaçant pesait sur la côte aujourd'hui.
Le gouffre béant sous ses pieds l'attirait à lui, incontestablement. L'envie, si forte de se jeter dans les flots, de se laisser envelopper par l'écume, de sentir le sel et l'eau. Son envie était plus forte que la peur et l'instinct qui lui disait de reculer, de s'enfuir.
Son corps tout entier aurait aimé sentir cette sensation de liberté, comme si il était possible de voler. Et puis tout serait allé si vite, le vent sur son visage, le choc une fois atteint l'océan …
Rien ne la retenait, rien ne l'obligeait non plus.
Mais cette impression qu'elle avait, une fois engloutit, il n'y aurait plus rien, du noir, plus de conscience ni de sentiment. La mort.
Après tout, à quoi bon se battre encore et encore. Contre le destin, si tragique, si violent, et puis la vie, insensible qui l'écrase chaque jour, qui la réduit à un rien.
Même ses larmes refusaient de couler, la tristesse était si grande et la colère grondait si fort en elle qu'elle n'arrivait plus à l'exprimer. Chaque jour était un combat, et ce combat ce finissait toujours par une défaite.
Ils étaient plus forts quelle et elle se savait. Sa haine contre eux s'était transformée en pitié, puis en ignorance. Mais on ne peut pas ignorer trop longtemps son destin.
Sa vie allait sûrement se finir aujourd'hui, le vent soufflait si fort qu'il l'emporterait s'écrasé la bas, dans ses vagues, cet océan déchaîné.
Sa libération.
Elle détourna les yeux, se tourna vers la plaine immense et sourit.
Pas aujourd'hui. Elle devait encore se battre. Parce que la vie est un combat et que la mort est sa défaite.
Elle décidait de vivre, encore, parce qu'elle savait que, au fond, la vie n'est pas si laide qu'on ne le pense.
Elle s'éloigna du gouffre, laissant l'océan à sa colère.
Au loin, les nuages s'éloignaient, laissant place au ciel bleu azur. Le soleil réchauffait son cœur.
