CHAPITRE 1 : Morts en série

Le monde magique avait beaucoup changé depuis la fin de la guerre. La disparition d'un seigneur des ténèbres, ce n'était pas rien.

Beaucoup avaient tenté de reprendre le cours de leur vie, mais il restait cette sensation persistante que le pire était toujours à venir. Après tout, il était revenu à la vie une fois. Le traumatisme était profondément ancré dans la société sorcière, et certains avaient été plus touchés que d'autres. Harry Potter était de ceux là.

Il avait perdu tant d'êtres chers durant la guerre qu'il craignait ne jamais s'en remettre. Il ne devait pas s'en remettre. Il ne devait pas oublier.

Et puis, sans qu'il s'en rende compte, la vie repris son cours.

Au début Harry eut du mal à l'accepter, puis il se laissa emporter. Ginny était une jeune femme pleine de vie, et tellement belle, tellement attentionnée ! Ils emménagèrent ensemble, dans un petit cottage de la banlieue londonienne. Ils y invitaient peu de monde, construisant ensemble leur petit cocon. Ginny et lui se remirent aux études. Elle passa ses A.S.P.I.C tandis qu'il se lançait dans la carrière d'Auror, à 17 ans à peine.

Elle surprit tout le monde en affirmant se lancer dans le Quidditch comme professionnelle. Elle s'était présentée au bureau des Harpies de Hollyhead qui, après quelques essais, l'acceptèrent comme remplaçante. Ils organisèrent une grande soirée pour fêter l'évènement. C'est ce soir là qu'Harry la demanda en mariage. Ils étaient ivres de bonheur et de champagne.

Le mariage eut lieu en l'an 2000, sous la neige du premier janvier. Ginny trouvait ça tellement romantique ! Harry aurait préféré le fêter au printemps, mais au final, cela ne changeait rien. Ce fut somptueux. On disait que la moitié de l'Angleterre sorcière serait présente. Ils n'étaient pas loin du compte ! Les personnalités les plus influentes, la famille Weasley et tous les amis des mariés furent invités.

Ginny tomba enceinte de James 2 ans plus tard. Elle reçut une offre de correspondante spéciale pour le Quidditch à La Gazette du Sorcier, et pu ainsi se consacrer à sa famille.

Harry de son côté continuait de gravir les échelons. Il était désormais chef d'une équipe de cinq Aurors dont le dénommé Théodore Nott, qui avait su se faire accepter malgré les réticences. Il passait pour devenir le prochain chef du bureau des Aurors. Tout le monde s'accordait à dire que ce n'était qu'une question de mois.

Puis James est né. Puis Albus est né. Les deux enfants étaient, au dire de tout le monde, « a-do-rables ». Ils avaient tout deux hérités des cheveux noirs des Potter et des taches de rousseur des Weasley, seule la couleur de leurs yeux se distinguait : noisette pour James et le surprenant vert émeraude de Lily pour le benjamin.

James baragouina son premier mot, « maman », à 18 mois comme la plupart des enfants de son âge. Il n'eut pas le loisir d'en apprendre beaucoup plus.

Ce 30 juillet 2007, Harry se sentait bien. Ils étaient sortis en famille. Ginny s'éclipsa un moment avec James, prétendument pour faire deux trois courses, mais il savait au regard malicieux qu'elle lui avait jeté qu'elle n'avait pas oublié son anniversaire.

Il n'aurait pas dû la laisser partir.

Elle le regardait. Elle s'éloignait. Ils riaient.

Elle vit une lumière verte.

James.

Il ne pouvait pas être mort. Ce n'était pas possible.

Elle regardait le petit dans ses bras et ne vit pas le sortilège qui se dirigeait vers elle.


FUSILLADE A LONDRES- ATTENTAT OU FOLIE MEURTRIERE ?

Une attaque à la poudre explosive commise ce mardi 30 octobre à la mi-journée en plein chemin de traverse, aurait fait, selon un bilan provisoire établi vers 19 heures, au moins 5 morts et 52 blessés. Parmi les victimes figurent Ginny Potter, femme de Harry Potter, et un de ses fils, James, un enfant âgé d'à peine deux ans. Les autres victimes sont une dame de 75 ans et trois jeunes gens âgés de 15, 16 et 20 ans,

L'auteur, Nadine Andini, 53 ans était en libération conditionnelle depuis mai 2003 et s'est, semble-t-il, suicidée après avoir jeté trois potions explosives de composition indéterminée, et jeté des sortilèges de mort sur la foule. Convoquée le matin même par les Aurors pour une audition, elle avait déjà été condamnée à 82 mois de détention à la prison d'Azkaban pour détention d'artefacts de magie noire. Elle n'aurait pas laissé de message et ne porterait pas la marque des mangemorts. Les autorités tentent donc de déterminer ses motivations.

La rédaction de la Gazette du Sorcier tient à adresser personnellement ses plus sincères condoléances aux proches des victimes et sa profonde amitié à Monsieur Potter.

Hannah A., pour la Gazette du Sorcier


POV Draco

J'aurais jamais cru ça de lui. Potter fou. Potter à Azkaban.

Après que Potter ait perdu sa femme et son fils, je pensait qu'il redeviendrait aussi inintéressant qu'avant. Qu'il deviendrait un bourreau du travail, tout en élevant le petit dernier. Qu'il ne s'acoquinerai jamais avec une autre femme, préservant la mémoire de leur amour…

En tout cas, c'est ce qu'il aurait fait s'il avait été un Héros. C'est comme ça que j'ai compris qu'il ne l'était pas.

Au lieu de faire le héros il a quitté le Ministère, rien que ça. Il a abandonné son gosse à ses petits amis Weasley et il a disparu. Le gosse avait un an ! Merlin… même moi j'aurai jamais fait ça à mon fils.

Et pendant un an : rien. Il est tombé de son piédestal pour être traîné dans la boue.

Les gens disaient qu'il s'était tué, mais ils ont eu une preuve du contraire dans la rubrique faits divers. Il avait été pris à cambrioler le Ministère. Je le savait déjà, puisque c'est moi qui ai donné l'alerte pour tentative de cambriolage dans mon propre bureau.

J'y suis langue de plomb. J'étais en train d'étudier un vieil artefact viking qui était sensé indiquer la direction de ce que l'on désirait, quel qu'il soit, quand j'ai entendu un bruit. Un tout petit bruit, un bruissement même. J'ai quand même jeté un œil, au cas où. C'est comme ça que je l'ai vu.

Il faisait peur à voir, avec ses guenilles et son regard fou. Et son odeur aussi. Dégueulasse. Ca sentait la mort à trois mètres. Mais je le reconnaissais quand même grâce à sa cicatrice en éclair et sa touffe de cheveux, noirs comme un sombral. Il tenait une petite tablette noire que personne d'autre que moi ne devait connaître. Et il avait l'air de la connaître puis qu'il commençait à l'activer. Donc j'avais de gros problèmes.

Il connaissait quelque chose qu'il ne pouvait, physiquement, pas connaître à moins d'avoir trouvé cette saloperie de Nécronomicon. Mais encore ça n'était pas le plus grave.

Le problème c'est qu'il était en train de l'activer et que c'était vraiment pas bon. C'est moi qui aurai dû le faire. C'était MA tablette.

Alors je lui ai jeté un expelliarmus, persuadé de me prendre ensuite la plus grosse raclée de ma vie. Ca n'a pas été le cas.

- T'es pas Potter, je lui ai dit. T'es trop faible.

Mais il était dans les vapes le Potty, alors je me suis senti aussi insignifiant qu'un grain de sable dans un désert.

-T'es qu'un gravier, Draco, je me suis dit à moi-même.

Potter n'aurai jamais cru ça de moi. « Malfoy fou » ou « Malfoy à Azkaban » il aurait pu sans peine. Mais ce qu'il ne pouvait pas savoir, c'est que ce serait moi qui lui rendrait visite, de l'autre côté des barreaux, quelques semaines plus tard.

J'avais un plan, et il allait m'aider.