Genre : Pas vraiment de genre.
Couple : Qui sait ?
Commentaire : De retour après un long passage à vide j'essaie de me remettre à écrire.
Merci à tous ceux qui ont lu et liront.
Bonne lecture
Hahn tah Yhel
L'âme couverte de cendres
Chapitre 1) L'incendie commence
La Terre - AC 200 - 12 Avril
Lorsque la sonnette se fit entendre Duo Maxwell ne sursauta pas, il s'attendait à cette visite depuis des mois.
Il était juste surpris qu'elle ne se soit pas produite avant.
Le chat d'Heero sur les talons il descendit l'escalier en colimaçon.
La souple forme noire se blottit contre les marches de bois sombre parfaitement cirées par le natté.
L'escalier de bois visiblement ancien avait été une des raisons du choix de Duo.
Il l'avait aimé au premier regard.
La porte s'ouvrit sur la haute silhouette de Trowa.
Cela non plus n'était pas une surprise.
Duo le salua avec politesse et le laissa entrer.
- Quatre n'est pas avec toi ? demanda t'il par acquis de conscience.
- Il a trop de travail. Répondit le jeune homme aux yeux verts.
Duo le guida vers le salon.
Chibi remonta sans hâte les marches devant eux.
Ses yeux presqu'aussi verts que ceux de Trowa fixant les deux jeunes gens il s'installa sur le lit qu'on apercevait par une porte entrouverte.
- Heero te l'a laissé finalement ? laissa échapper Trowa
- Oui…
Duo soupira.
Laissé n'était pas vraiment le mot.
Heero avait débarqué un matin un panier à chat à la main.
Duo lui avait ouvert, heureux de le revoir.
Plein d'espoir aussi.
Il n'avait pas fait mystère de son attrait pour le pilote aux yeux bleus.
Mais Heero n'était venu que pour mieux partir.
Flash back
Duo Maxwell était quelque peu nerveux.
Heero Yuy était dans sa cuisine.
Ca semblait presque trop beau pour être vrai.
Heero avait posé la caisse de transport sur le sol.
Chibi avait poussé un long miaulement de protestation.
Avant que Duo ne puisse ouvrir la bouche Heero avait pris la parole.
- Je dois partir et je ne peux pas l'emmener. Je veux que ce soit toi qui le garde.
Duo était resté un instant silencieux, l'esprit en déroute.
Heero en avait profité pour déballer les affaires du chat et les installer.
Duo l'avait laissé faire.
Il n'avait même pas réussi à demander pourquoi.
Pourquoi Heero partait.
Pourquoi c'était lui qui devait garder Chibi qui ne l'aimait guère.
Et Heero était parti.
Le laissant seul avec le chat noir toujours dans sa caisse.
Duo avait fini par lui ouvrir et le grand chat noir était sorti lentement.
L'avait toisé avec application avant de disparaître dans l'escalier.
Et Duo s'était retrouvé seul dans sa cuisine avec un panier vide et un esprit en déroute.
Fin flash back
- Et ça n'a pas été trop dur ? demanda Trowa connaissant le peu d'affection que se vouaient le chat et le natté.
- Au départ si, avoua Duo, mais nous avons quelque chose en commun lui et moi et on a fini par s'entendre.
Trowa hocha la tête.
- Tu reste déjeuner avec moi ? proposa Duo.
Trowa hésita.
Mais cela faisait des mois qu'ils ne s'étaient pas vu et il accepta finalement.
La matinée passa en un éclair.
Duo lui fit visiter le coin, faire quelques courses et parvint à cuisiner un repas pour le moins correct.
Comme Trowa lui en faisait compliment Duo eu un large sourire et rangea les restes du gigot que Chibi couvait d'un œil intéressé.
- Que veux tu, j'aime bien manger et ici les produits sont bons, naturels et frais. Ca aide.
Après une vaisselle rapide Duo proposa une promenade rapide.
Il n'était pas encore quinze heures trente lorsqu'ils rentrèrent de la balade.
Chibi était couché sur une marche de l'escalier.
Il ne bougea pas un poil.
- C'est son truc. Expliqua Duo en l'enjambant. Le jour ça va mais la nuit... il m'a déjà fait tomber deux fois.
Trowa en fit autant, soulagé de la visible complicité entre le natté et le chat d'Heero.
Au temps de la cohabitation ils étaient à couteaux tirés.
- On se connecte à la messagerie pour voir combien de messages a laissé Quatre ?
Trowa approuva en silence.
Duo le fit entrer dans sa chambre et lança l'ordinateur.
Comme ils s'y attendaient plusieurs messages de Quatre se trouvaient sur la messagerie.
Duo les consultait avec amusement lorsque le courant sauta.
Trowa haussa un sourcil pendant que Duo soupirait.
- Ca arrive souvent, tu veux bien regarder par la fenêtre du salon si la pharmacie a encore de la lumière ?
Trowa se leva sans se presser et descendit les trois marches qui séparaient la chambre du salon.
De l'autre côté de la rue la dite pharmacie était bien éclairée.
Il le signala.
- Les plombs ont du sauter. Soupira encore Duo.
- Je m'en occupe. Où ?
- Dans la cuisine, le placard à côté du frigo.
- Très bien.
Trowa redescendit, traversa la cuisine et ouvrit le placard, la partie basse regorgeait de casseroles et de divers ustensiles de cuissons, les étagères de provisions et tout en haut sur la partie gauche se trouvaient les compteurs et le disjoncteur.
Trowa constata qu'il était disjoncté et le réenclencha.
Les appareils électriques se remirent en marche.
- Tout va bien ! cria Duo. Je relance l'ordi.
Trowa le rejoignit et ils reprirent la lecture des messages de Quatre.
Brusquement des coups violents furent frappés à la porte d'entrée.
Chibi fila se cacher sous le canapé du salon.
Duo et Trowa échangèrent un regard et le natté se précipita dans le salon pour ouvrir la fenêtre afin de voir ce qu'il se passait.
Un inconnu se tenait devant la porte d'entrée.
Visiblement agité.
- Sortez vite d'ici ! cria t'il en le voyant à la fenêtre. Ca brûle au dessus !
Duo se raidit et regarda vers le haut, de la fumée s'élevait du toit.
Il resta une seconde interdit, avant de réaliser que c'était son grenier qui brûlait.
L'endroit où il avait tous ses souvenirs.
Ceux de la cohabitation.
Ses albums photos.
Les livres offerts par Wu Fei.
La robe de mariée d'Hilde.
Sa combinaison de pilote.
Ses habits d'adolescent.
Quelques unes des affaires de ses amis récupérées au fil des ans.
Le panier de Chibi.
Le premier ordinateur d'Heero.
Tellement de choses précieuses…
Tandis que Trowa éteignait l'ordinateur et descendait couper le courant il se précipita vers la porte du grenier.
L'entrouvrit.
Une pluie de débris enflammés s'offrit à sa vue.
Il referma la porte vivement.
Bouleversé.
Il ne pouvait pas monter.
Ce serait une folie.
Une erreur stupide.
Mais…
Ses souvenirs…
Ses chers souvenirs…
Ses plus belles tenues.
Sa bibliothèque d'été.
Une partie de la vaisselle ancienne qu'il aimait utiliser pour recevoir.
Ses deux fauteuils assortis au canapé du salon.
Le vieux canapé récupéré au détour d'une rue…
Ils étaient là haut…
Exposés au feu…
Il entrouvrit encore la porte.
Il voulait tellement sauver quelque chose.
Ne pas tout perdre.
Mais il referma la porte sans rien tenter.
Son instinct de survie primant sur le désir de sauver quoi que ce soit.
Restait le problème de Chibi.
Il ne pouvait pas sortir en le tenant simplement dans ses bras, ni le laisser dans l'appartement.
Il attrapa le grand chat noir et fit de son mieux pour le faire entrer dans une valise qu'il avait dans un coin du salon.
Chibi se débattit avec hargne.
Trowa revenu dans le salon aida à refermer la valise sur l'animal récalcitrant.
Duo fila vers l'extérieur avec l'objet et se retrouva dans la rue.
Il la traversa avant de se retourner.
Des volutes de fumée noire montaient du toit.
La police et les pompiers prévenus par celui ayant donné l'alerte commençaient à arriver.
Les badauds aussi.
Il s'assit sur le trottoir, le dos au mur de la pharmacie.
Une dizaine de pompiers se précipitèrent dans la maison par la porte restée ouverte.
Duo frissonna imperceptiblement.
Des inconnus entraient chez lui.
Piétinaient son escalier entretenu avec soin.
Trowa se rapprocha de lui.
- Duo…
- Ca va aller Trowa. Tu peux rentrer. Ca va sans doute prendre un moment, mais je vais rentrer chez moi.
Trowa hocha la tête.
Connaissant Duo insister ne servirait à rien.
- Préviens nous si ça ne va pas.
- Promis Trowa.
Duo suivit des yeux le départ de Trowa puis se tourna vers son immeuble.
La fenêtre du salon dont les volets étaient contre le mur était ouverte en grand.
Un employé de la mairie s'approcha de lui, intrigué par la valise qui s'agitait toujours.
- Qu'avez-vous là dedans ?
- Un chat… répondit machinalement Duo
- Venez avec moi, je vais vous ouvrir la salle du conseil, vous pourrez le laisser sortir le pauvre.
Duo accepta volontiers.
Chibi sorti de la valise comme un diable de sa boite et fila se cacher derrière un cadre appuyé contre un mur.
Duo le laissa se remettre de ses émotions et retourna vers le lieu de l'incendie.
Le toit fumait toujours et les pompiers l'arrosaient avec application.
Leur chef profita de sa présence pour l'interroger.
Duo expliqua ce qu'il savait.
Le chef des pompiers lui assura qu'il n'était pas en cause.
C'était un piètre soulagement, mais un soulagement tout de même.
Les heures coulaient.
Le maire de la petite ville et le propriétaire de l'immeuble vinrent le voir, tous deux polis et charmants.
De l'agence immobilière en charge de l'immeuble pourtant située à moins de cinq kilomètres personne ne vint.
Duo en prit note sans y prêter vraiment attention.
Pour le moment l'état de son appartement était bien suffisant comme sujet de préoccupation.
Un agent EDF était passé pour couper le courant.
Il y avait de plus en plus de monde sur le trottoir.
Regardant son logement être comme profané.
Le profanant aussi d'une certaine manière.
Plus le temps passait plus cela devenait difficile à supporter.
Tout ce monde chez lui.
Autour de chez lui.
Il avait envie de fuir.
Aussi loin et vite que possible.
Il n'en eut pas le temps.
Trowa venait de revenir.
Et il n'était pas seul.
Duo soupira.
Il aurait du s'en douter.
Quatre avait du foncer dès que Trowa lui avait expliqué.
Il n'allait pas réussir à s'en débarrasser facilement.
Alors qu'il commençait à réfléchir aux mots à dire pour convaincre le blond le chef des pompiers s'approcha.
- L'incendie est maîtrisé. Annonça t'il. Nous allons déblayer les débris maintenant. Ce ne sera pas long.
Duo se tourna vers la maison.
En dehors des vitres des vasistas brisées par les pompiers elle avait l'air intacte.
Il reprit espoir.
C'était fini.
Il allait bientôt pouvoir rentrer chez lui.
A suivre
Voila, je suis de retour avec un texte qui me bloque depuis des mois, j'espère qu'une fois terminé il me laissera reprendre les autres.
Et surtout qu'il me permettra de ne plus penser à ce jour et à ceux qui ont suivi.
