Un ensemble de sous-vêtements noirs, un pantalon gris foncé en lin, un T-Shirt pourpre, et un coup de mascara. Elle était prête pour une nouvelle journée de travail au ministère. Un énième soupir, puis elle ouvrit la porte de la salle de bain. Il devait être réveillé maintenant. Elle passa dans la chambre vide, en déduis qu'il devait déjà être en train de déjeuner, attrapa son sac en cuir marron, enfila des compensés pourpre, et descendit les escaliers en faisant le moins de bruit possible, comme tout les matins. Elle arriva à la porte, appuya sa main sur la poignée, et s'apprêtait à l'ouvrir lorsque sa voix retentit.
- Reviens là.
Elle rebroussa chemin jusqu'à la cuisine, remontant son décolleté au maximum, avec une démarche raide au possible.
- Bonjour, fit-elle en essayant de sourire le plus normalement possible.
Il la regarda d'un oeil mauvais, sous toutes les coutures, passa une main dans ses cheveux châtains, et se leva pour avancer jusqu'à elle.
- N'essaie pas de te rhabiller, je vois très bien tes allures de petite salope, cracha le jeune homme. Va te changer. Tout de suite !
- Julien.. Je vais être en retard, et s'il te plait, ne m'appelle pas comme ça.., couina la jeune femme.
Le dénommé Julien lui lança un regard noir, attrapa son poignet, et lui plaqua sur le plan de travail.
- Ne. Me. Réponds. Pas., répondit-il en grinçant des dents. Tu crois peut-être que tu peux me tenir tête ? Si je me souviens bien, tu essaies souvent, et tu n'y arrives jamais. Va te changer, finit-il sur un ton sans appel.
La jeune femme lui décocha un regard noir et récupéra son poignet brusquement. Le coup partir tout seul, elle ne le vit pas arriver. Elle se tenait maintenant le haut de la joue droite, juste sous son oeil. Elle ne comprenait toujours pas comment un homme au début aussi attentionné pouvait devenir aussi brutal. Elle essuya une larme d'un geste rageux, et parti enfiler un pull droit et strict.
- A ce soir, lança Julien de la cuisine alors qu'elle ouvrait la porte. Je t'aime.
Elle referma la porte sans bruit, de peur de s'attirer les foudres du jeune homme. Elle se dit comme tous les matins, "9h loin de lui. Profites.". Mais elle savait pertinemment qu'arrivée sa pause de midi, elle lui pardonnerait parce qu'elle recevrait des fleurs ou un petit mot de sa part pour lui dire qu'il s'excusait et qu'il l'aimait plus que tout.
Elle l'aimait, avant.
Avant.. Quand elle l'a connu, quand il était adorable, qu'il lui disait qu'elle était belle, qu'elle avait un corps parfait pour une femme de 26 ans quand elle se plaignait de ses rondeurs..
Maintenant, il lui disait qu'elle était "une petite salope" quand on voyait trop sa peau, qu'elle ne ressemblait plus à rien quand elle se maquillait un peu trop, que s'il n'était pas là personne ne voudrait d'elle.. Elle avait fini par y croire, et mettait tout en oeuvre pour lui plaire de nouveau. Peine perdue, il l'insultait encore et encore, jusqu'au moment ou il l'embrassait sauvagement en se collant contre elle. Alors elle savait que la dispute était finie et qu'elle avait juste à simuler pour qu'il finisse vite et qu'il s'endorme.
Il y avait aussi les coups. Ceux qu'il lui faisait le plus mal étaient caché sous son pantalon, au creux de ses cuisses. Ceux-ci étaient dûs aux nombreuses pénétrations trop brutales. Ses bras étaient souvent violet quand il la serrait et lui parlait d'une haleine fétide. Mais ceux-là, elle les faisait partir d'un coup de baguette. Non, les pires étaient surement ceux au visage, car son visage marquait très vite et pendant longtemps, et la magie ne suffisait pas, comme si elle voulait dire: "Regarde toi, incapable de te défendre. Encore une marque, pauvre créature. Il a raison, tu n'es bonne à rien!"
Alors elle encaissait et se maquillait le plus discrètement possible, tout en essayant de cacher ces marques.
Mais ce matin, elle n'avait plus le temps, et transplana directement au ministère, déjà en retard de 10 bonnes minutes.
