Cette histoire est une fin alternative du chapitre où Kano essaie d'hypnotiser Usui pour qu'il se mette à détester Misaki. Et s'il avait réussi, voici comment j'ai imaginé cette histoire. J'espère qu'elle vous plaira. C'est la première que j'écris sur Maid Sama, et la première depuis des années. Merci d'être indulgent.

- Takumi Usui, tu vas détester Misaki Ayuzawa ! ordonna Kano Sotaro.

Ce faisant, il claqua dans ses mains et la tête d'Usui tomba vers l'avant comme si les muscles de son cou ne la portaient plus.

- Usui ? l'appela Kano.

A son nom, ce dernier releva la tête et regarda autour de lui, comme s'il se demandait ce qu'il faisait là.

- Sotaro Kano, c'est ça ? demanda à nouveau Usui, légèrement désorienté.

- Usui, tu te souviens de ce dont nous étions en train de parler ?

- A vrai dire… non.

A cette réponse évasive, Kano comprit que son hypnose sur Usui avait fonctionné.

- Alors, Usui, vas-tu aider Ayuzawa à faire venir plus de filles à Seika ? demanda-t-il, avec un sourire sournois.

- Aider la Prés ? demanda Usui, impassible.

Comme s'il se rappelait soudain qu'il avait quelque chose à faire, il mit les mains dans ses poches et repartit le long du couloir. Et avant qu'il ne soit hors de portée, Kano entendit les paroles d'Usui :

- Pourquoi je ferais ça ? Je la déteste !

Le sourire de Kano s'élargit encore et il sut qu'il avait fait ce qu'il fallait pour atteindre son but : casser le duo fort de Seika pour ne pas faire venir plus de filles dans ce lycée. Il songea à faire la même chose à Ayuzawa, mais cela avait si bien fonctionné avec Usui qu'il décida de d'abord observer le fruit de son œuvre.

Plus tard dans la journée, ignorant tout des agissements de Kano envers Usui, la présidente du conseil des élèves vint le trouver dans sa classe. Elle le prit à part pour le mettre face à ses actes.

- A ce qu'il parait, tu n'aimes pas les filles, attaqua-t-elle, directement. C'est pour cette raison que tu t'en es pris à moi ? Si je n'étais plus la présidente des délégués, il y aurait moins de filles dans ce lycée… c'est ce que tu te dis, pas vrai ?

Devant son manque de réponse, elle enchaina :

- Ne compte pas sur moi pour démissionner ! Et les filles seront toujours les bienvenues ici ! Tu n'y changeras rien !

- Ah tu crois ça ? répondit enfin Kano, sûr de lui. Ton excès de confiance causera ta perte, présidente.

- Je peux te retourner le commentaire. Pourquoi es-tu si sûr que je vais échouer ? Après tout, tu as déjà essayé de m'arrêter et tu n'y es pas parvenu.

Kano sourit en réponse à ses paroles.

- Tu t'en es toujours tirée grâce à Usui. Mais cette fois, Présidente, j'ai un tour d'avance sur toi.

- Vraiment ? Et de quoi s'agit-il cette fois ? Tu vas encore m'hypnotiser ?

- Oh pas toi, Présidente, même si je suis tenté tellement tu es réceptive.

- Alors quoi, les autres membres de conseil ? N'as-tu pas appris de tes erreurs ? contra-t-elle. Toutes tes précédentes tentatives ont lamentablement échoué.

- On m'avait pourtant dit que tu es étais intelligente. Je suis déçu, dit-il en faisant mine de faire la moue.

- Alors qui ? insista-t-elle.

- Cette fois, je vais m'attaquer à ta faiblesse, dit-il avec un sourire diabolique.

- Je ne comprends pas, répondit-elle, perplexe.

- Apparemment ! Peut-être devrais-tu demander l'aide de ton partenaire pour comprendre ? Ah non, suis-je bête ! Je m'en suis déjà chargé. J'ai bien peur qu'il ne te soit plus d'aucune utilité désormais.

- Mon parten…

Et soudain, elle comprit enfin les insinuations de Kano. Ses yeux s'élargirent de surprise.

- Ah je vois que tu as enfin compris ! dit-il avec un plaisir évident.

- Que lui as-tu fait ? demanda-t-elle en levant les yeux vers Kano.

- Oh, tu le découvriras bien assez tôt. Bonne chance, Présidente ! Voyons comment tu te débrouilles sans lui, dit Kano avant de la laisser seule dans la pièce.

Elle resta un moment immobile, les yeux toujours agrandis de surprise et peut-être un peu d'effroi aussi.

- U…sui, murmura-t-elle.

Le son de sa propre voix la fit réagir et elle retrouva instantanément l'usage de ses membres. Il fallait qu'elle le trouve. Elle courut jusqu'à la salle du conseil sans tenir compte des regards surpris des élèves qu'elle croisait. Devant l'urgence de la situation, elle ne réalisa même pas qu'elle enfreignait les règles en courant dans les couloirs. Sans ménagement, elle ouvrit la porte de la pièce, arrachant presque la poignée dans son mouvement. D'un rapide coup d'œil, elle comprit qu'il n'était pas là. Sans perdre une seconde de plus, elle courut ensuite vers la classe 2-2 sans non plus l'y trouver. En désespoir de cause, elle monta jusqu'au toit. A bout de souffle, elle sortit à l'air libre et fit le tour de la terrasse. Usui n'était pas là. A pas lent, elle redescendit vers les classes. Un mauvais pressentiment l'envahissait progressivement. C'était si inhabituel de sa part de ne pas le voir rôder dans les parages. Qu'est-ce que Kano avait bien pu lui faire ?

Dans le couloir de l'établissement, elle croisa un groupe d'élèves de la classe d'Usui. Inquiète, elle leur demanda si l'un d'entre eux l'avait aperçu. Une fille lui répondit, un peu rougissante, qu'elle l'avait vu quitter le lycée un peu plus tôt. A pas lent, elle retourna à son bureau de présidente du conseil et en congédia sans ménagement tous les membres. Le pauvre Yukimura en prit pour son grade quand il osa faire remarquer qu'ils n'avaient pas encore abordé les idées pour augmenter les inscriptions féminines à Seika. Ce n'était pas sa priorité pour le moment. Il fallait qu'elle contacte Usui. Et vite. Mais elle n'avait ni son numéro de téléphone, ni son adresse. Elle aurait pu aller inspecter les dossiers des élèves, car en tant que présidente du conseil, elle avait la clé de la salle des professeurs, mais c'était aller à l'encontre de ses principes. Et pour l'heure, elle devait se rendre au Maid Latte pour y prendre son service. A cet instant, elle réalisa qu'elle avait une chance de l'y croiser. Sans plus perdre une seconde, elle récupéra ses affaires et se rendit à son travail.

A peine arrivée, elle constata avec déception qu'il n'était ni dans la salle réservée au personnel ni dans le restaurant. Peut-être plus tard ? Elle se changea, l'esprit ailleurs, se demandant une nouvelle fois ce que Kano avait fait à Usui. Les minutes passèrent. Puis les heures. Et quand le moment de la fermeture arriva, Usui ne s'était toujours pas présenté.

- Que se passe-t-il, Misa-chan ? demanda sa manager, inquiète. Tu avais l'esprit ailleurs, aujourd'hui. Tu as fait des erreurs dans les commandes et tu as même cassé une assiette.

Honteuse et rougissante, Misaki pencha la tête en avant.

- Pardon, Manager. Cela n'arrivera plus.

Misaki faillit tomber à la renverse quand Honoka, qui ne manquait jamais une occasion de la rabaisser, répondit :

- Si j'étais Manager, je t'aurais déjà virée !

- Mais non, mais non, je ne vais pas te renvoyer pour si peu, la rassura sa patronne.

- Tiens, c'est drôle, Usui-san n'est pas venu aujourd'hui, souleva Erika, innocemment.

A ces mots, plusieurs choses se produisirent en même temps. Misaki rougit de plus belle. La manager afficha une expression émerveillée comme si elle venait de comprendre quelque chose de très important. Et Honoka lâcha un rire sarcastique.

- Ca y est, j'y suis ! lâcha la Manager.

A ces mots, Misaki releva les yeux et agita les mains comme pour nier à l'avance ce qu'allait dire sa patronne.

- Oh, comme c'est mignon ! Tu es toute bouleversée et perdue quand il n'est pas là ! dit-elle tandis que des fleurs apparaissaient de toute part autour d'elle comme par magie.

Derrière elle, Honoka remua les lèvres sans émettre de son. Misaki comprit le mot « virée ». Avec un soupir de résignation, elle partit se changer pour rentrer chez elle. Perdue dans ses pensées, elle fit le trajet jusqu'à son domicile comme un automate. Même une fois chez elle, elle fut incapable de se concentrer sur ses révisions. Au bout de deux heures de travail infructueux, elle renonça à travailler et se prépara pour se coucher. Cette nuit-là, rongée d'angoisse sans se l'avouer vraiment, elle dormit très mal.