New York - Cabinet du Docteur Daniels - 9h24
"Il nous est à tous arrivé de tuer une mouche, non ? Certains tuent même des araignées. Il y a les braconniers, aussi, qui tuent des éléphants, des lions, des rhinocéros. Pourquoi pas un homme ?
- L'Homme est capable de tuer son égal, vous le savez. Mais justement, en désirant tuer son égal, ne serait-ce pas parce qu'on le considère inférieur ?
- Il y a une partie de ça, oui. Mais le besoin de puissance n'est pas la seule raison pour justifier un besoin de sang. Certains crimes sont justifiés.
- Lesquels ? Expliquez-moi, je vous prie.
- Une femme qui tue son mari parce qu'il l'a trompé ou l'a frappé est explicable. Le réciproque d'ailleurs, l'est aussi.
- C'est une drôle de vision du crime.
- La souffrance stoppe l'amour et l'empoisonne jusqu'à lui tirer une balle entre les deux yeux. Parce que c'est bien la souffrance qui pousse ces personnes à tuer leurs partenaires pour infidélité ou pire.
- Et s'ils ne le font pas ?
- C'est ma souffrance qui me pousse à le faire pour eux.
- Pourquoi ça ?
- Parce que je me dois de prendre contrôle sur eux pour qu'ils ne puissent plus en prendre sur quelqu'un d'autre.
- Et d'où vient cette souffrance ?"
Un silence se fit soudain.
"Mademoiselle Fabray, je vous écoute.
- C'est Docteur. Et tout est une histoire de contrôle. Mon contrôle. Contrôle sur ce que je dis. Contrôle sur ce que je fais.
- Pourquoi don-
- Et maintenant, je vais le faire à ma façon. J'espère que vous allez aimer ça autant que moi. Vous êtes prête ?
- Il n'y a que vous qui devez être prête à raconter votre histoire.
- Je le suis. Je l'ai toujours été. Parce que tout est une question de contrôle. Et j'ai appris en avoir beaucoup. Quand j'avais dix-sept ans, je faisais ce que les gens me disaient. Je faisais ce que mon père me disait et laissais ma mère me modeler à son image. Mais c'était il y a bien longtemps.
