Bonjour bonjour~
Voici un petit OS sur Life is strange, écrit dans le cadre d'un défi d'écriture avec Frany à la crème. Pour aujourd'hui, le thème était le deuil.
Bonne lecture~
Il parait que le deuil comporte sept étapes.
Choc.
La toute, toute première fois que je t'ai vue mourir. Je t'ai regardée tomber comme au ralenti, souffle coupé, cœur arrêté. Ton expression d'horreur stupéfaite, le cri mort sur tes lèvres. La tâche de sang s'étendant à toute vitesse. Nathan qui hurlait. Et moi restant là, incapable de bouger, figée, tétanisée, pétrifiée. Le temps s'était comme arrêté. Avant de repartir en arrière pour la première fois.
Déni.
Te sauver de la mort, encore et encore. Une fois, deux fois, cinq fois. Refusant de comprendre que j'avais perturbé quelque chose et que tu devais mourir pour rétablir l'équilibre. Refusant d'admettre que je ne pouvais te sauver à l'infini. Refusant de te laisser partir.
Colère.
Sentiment d'injustice. Colère brûlante. Besoin de trouver un coupable. Besoin de haïr pour évacuer toute cette peine. J'ai tellement détesté Nathan et Jefferson. J'ai tellement détesté tous ceux qui auraient pu mourir pour que tu vives. Je t'ai tellement détestée, je me suis tellement détestée. Et dans ce tourbillon de colère et de douleur, cette question qui tournait en boucle : pourquoi toi ?
Tristesse.
La pluie, le vent, nous deux au phare. La tornade fonçant vers la ville. Nos larmes. Notre baiser au goût de sel et de fatalité. Ton visage dont j'essayais de graver les moindres traits dans mon esprit.
Résignation.
Assise sur le carrelage froid. Recroquevillée. Ne pouvant pas regarder. Essayant de ne pas entendre. Laissant faire. Ta voix, la sienne, la dispute. J'ai pleuré, j'ai arrêté de respirer, mon cœur a loupé un battement puis plusieurs, mais je n'ai pas bougé. Le coup de feu. Déchirure.
Acceptation.
Je l'ai revu. Le papillon bleu. Voletant dans les airs, et se posant sur ton cercueil. Je l'ai suivi des yeux, et pour la première fois depuis que tu es partie, j'ai souris. C'était toi, n'est-ce pas ?
Reconstruction.
Ce fut long. Très long. J'ai cru que je n'allais jamais y arriver. Mais, petit à petit, je crois que j'ai fini par y parvenir. Parfois je te visualise en train de m'encourager.
Je rêve de toi, souvent. Il m'arrive encore de sentir le fantôme de tes lèvres sur les miennes, et de me mettre à pleurer. Tu me manques toujours.
Mais ça va. Je crois que je suis prête à continuer.
Alors...
Chloé, je t'aime, et je te laisse partir.
