Dis, est-ce que tu sais qui je suis ? J'ai l'impression d'avoir oublié ce que c'est, d'être heureuse. Tu sais, je sais qu'un jour, j'arrêterai de te pleurer, et un jour, je pourrai tourner la page, mais je n'ai pas envie, pour l'instant. Parce que c'est trop dur de vivre dans un monde sans toi. Je ne sais même plus qui je suis. Les autres disent qu'avant, je sourirai tous le temps. Ils disent que j'étais l'un des soleils de la guilde, et que sans moi, tous paraissaient plus triste. Avant, je lisais, aussi, beaucoup, ça me rendait intelligente, d'après eux. Et jamais je n'aurai pu abandonner personne, selon leurs dires, jamais, j'aurai refusé d'aider quelqu'un dans le danger, parce que j'avais bon coeur, et je n'étais que gentillesse. Dis, c'est vrai ? C'est vraiment ce que j'étais ? Maintenant, je n'ai l'impression que d'être un puis sans fond remplit de tristesse. Je souris, je ris, je parle, je sors, mais tout ça, dans le fond, c'est faux. Tu le sais, n'est-ce pas ? Tu me connais si bien… Je sais, je t'entends me dire, jour après jour, qu'il faut avancer, et être forte, mais dis moi, c'est quoi la force ? J'ai perdu ma gravité et maintenant, je suis piégée dans une chute sans fin vers les méandres de la dépression. Pourtant, je les vois, ces mains, celles qui me sont tendus, celles qui veulent m'aider, mais plus j'essaye de les attraper, et plus tu me manques. Ce n'est pas d'eux, dont j'ai besoin, mais de toi. C'est égoïste, je le sais, mais il n'y a que toi qui importe, et tu n'es plus là. Je sais que peu importe combien je pleure, peu importe combien je cris, tu ne reviendras pas, et ça me tue. Ca me ronge littéralement de l'intérieur. Et pourtant, il y a cette partie de moi qui continue d'y croire. Je sais que quelque part au fond de moi, il y a toujours ce sourire, cette joie, cette bonté que j'avais autre fois. Plus je sombre, et plus la lumière apparait. La chute est enfin finie, je crois, regardes moi. Regardes comme j'ai murit, regardes la force que ça m'a apporté. Regardes comme je survie, malgré ton silence, ton absence. Regardes, es-tu fier de moi ? Je ne suis plus celle que j'étais, cette tristesse ne me quitte pas, mais je sais, maintenant, que je continuerai de vivre malgré tout. Sans toi, sans ton sourire, elle ne disparaitra plus jamais, et peut-être, au fond de moi, je sais qu'à tout moment je peux retomber, et y replonger, mais j'essaye de nager dans cet océan d'infini tristesse et solitude. J'essaye, parce que sans ça, je ne survivrai pas. Et si je ne survivais pas, je devrai dire à dieu à ton souvenir, et je ne peux pas. Je ne peux pas t'oublier, comme je ne peux pas guérir. Tu es une partie de moi, et tu me manques. Je ne peux qu'essayer.
