Genre : Romance/Humor

Pairing : And the winners are... HP/DM, what else ?

Rating : T (si lire des histoires romancées entre deux hommes vous dérangent, faites demi-tour maintenant)

Disclaimer : Les personnages et l'univers de Harry Potter appartiennent à Mme Rowling. Je ne reçois ni gallions, ni mornilles, ni noises avec cette histoire. Alors, pensez aux reviews ! ^^ Ah oui, j'oublie toujours de le préciser mais je ne prends pas en compte certains évènements des tomes 6 ou 7.

Résumé : Série de onze histoires, plus ou moins longues, sur le plus blond des Serpentards... le brun "mal" coiffé n'est jamais loin, cela dit ^^

NdSs : Après une absence assez longue, je vous dévoile ma nouvelle fic, en espérant qu'elle vous plaira et divertira.

Bonne lecture !


D.R.A.C.O. M.A.L.F.O.Y.

Chapitre 1 : D. comme Discrétion

« Tu l'as fait exprès, n'est-ce pas ? On va en avoir pour des heures à tout nettoyer et c'est entièrement de ta faute, Potter. »

« Ce n'est pas ma faute, si tu te laisses si facilement distraire, Malfoy. »

Pour mieux comprendre ces précédentes répliques, il faut revenir un jour en arrière, à un énième cours Gryffondor/Serpentard de 7ème année, du plus ténébreux des professeurs de Poudlard, le maître de potions le plus doué de sa génération, l'homme qui fait virevolter avec une classe sans pareille sa cape, le charismatique Severus Snape :

« Il vous reste trente minutes », annonça la voix glaciale du maître des potions, qui passait entre les tables des différents binômes constitués une heure et demie auparavant.

Il s'arrêta quelques instants à celui formé par Draco Malfoy et sa Némésis de longue date, le célèbre Harry Potter. Ne constatant aucun dégât imminent (A sa plus grande surprise, le Gryffondor avait fait des progrès dans sa matière depuis la rentrée. Mais plutôt se tatouer le portrait du professeur McGonagal dans le dos que de l'avouer au principal concerné) il passa son chemin pour surveiller la préparation de Parkinson et Longbottom d'un peu plus près.

Harry reposa son couteau et informa son camarade que les feuilles de Kalanchöé étaient coupées en lamelles. Malfoy ne pipa mot. Il prit simplement les feuilles et les versa dans le chaudron, avant de remuer délicatement la potion.

« Quelle est l'étape suivante, Potter ? »

Le Gryffondor prit le manuel de potion avancée et s'approcha du blond pour lui indiquer les prochaines instructions.

« Verser trois gouttes d'essence de tilleul, puis laisser reposer la préparation pendant trois minutes. Ajouter la poudre d'Hydre séchée. On peut se voir ce soir ? Remuer cinq fois toutes les trois minutes jusqu'à obtenir une couleur mauve.»

L'autre garçon reposa sa cuillère en bois avant de répondre en baissant la voix :

« Potter, tu as encore oublié... pas ce soir, je dois faire ma ronde de Préfet... dans quel sens faut-il remuer ?

- Oh, euh dans le sens des aiguilles d'une montre. Tu sais, je peux passer plus tard…

- Je vais rentrer tard.

- Ça ne me dérange pas d'attendre.

- Je ne préfère pas. Lundi, j'ai un créneau de libre de 16h à 17h, si tu veux. Passe-moi la poudre, reprit-il à voix haute.

- Lundi, super ! lança le garçon aux cheveux noirs de jais, sarcastique. Tu te fiches de moi ? Je te signale que ça fait une semaine qu'on ne s'est pas vu !

- Fais un peu moins fort s'il te plait et d'abord c'est faux ce que tu dis. Hier, on …

- Ah oui, les dix minutes que tu as daigné m'accorder le matin avant le petit-déj'. Quel chanceux je suis, répliqua Harry, acerbe. Pourquoi pas demain ?

- Passe-moi cette fichue poudre, ordonna le Serpentard froidement.

- Répond d'abord à ma question.

- Écoute, désolé mais je dois me lever tôt demain matin : j'ai un entraînement de Quidditch et ensuite une réunion avec les Préfets. La poudre, Potter. Maintenant. »

Ooo FCRCSM ooO

« Tu pourrais au moins faire semblant d'éprouver de la culpabilité !

- Tu as raison, je n'aurais pas dû faire ça... Quel vilain garçon, je suis… Ça te ferait plaisir de me punir, Malfoy ?

- Sérieusement, ce n'était pas sympa de faire ça au professeur Snape après le premier incident et encore moins de me faire porter le chapeau !

- Moi je trouvais ça au contraire des plus... poilants ! Hahaha.»

Ooo FCRCSM ooO

« Ne m'oblige pas à le répéter une troisième fois, Potter. Lâche ça.

- Ou sinon quoi ? Tu vas aller chouiner chez Snape ?

- Exactement. Professeur…

- C'est bon, c'est bon. Tiens, la voilà ta poudre, Malfoy. »

A ces mots Harry lâcha le sachet des mains. De ce fait, Draco eut un léger mouvement de recul. Il se prit les pieds dans la lanière de son sac posé à terre et trébucha en arrière. Heureusement, il fut retenu par le Maître de potions qui s'était approché entre temps de ses deux élèves, suite à l'interpellation de Draco. Malheureusement, ce dernier ne put empêcher le contenu du sachet, légèrement entrouvert, de s'abattre sur le torse du professeur Snape.

Draco s'excusa aussitôt. Un silence de cathédrale inondait la salle de classe. Tous attendaient ce qu'allait dire leur professeur. Époussetant sa chemise d'un coup de baguette, ce dernier se contenta simplement de prier son plus brillant élève de faire plus attention à l'avenir avec le matériel scolaire et demanda à tous de reprendre leurs activités.

« Hé bien, ce n'est pas passé loin.

- Finement observé Potter.

- Je constate surtout que si ça avait été quelqu'un d'autre, il aurait été bien moins indulgent.

- Le professeur Snape sait se montrer juste quand il le faut. »

Harry leva les yeux au ciel mais s'abstint de tout commentaire. A la place, il continua d'indiquer les directives du livre de potion avancée. L'autre exécuta les paroles du brun avec application.

Alors que la préparation touchait à sa fin. Harry se rapprocha avec son tabouret du blond également assis et qui comptait méticuleusement les 80 tours nécessaires à remuer, avant d'ajouter l'ingrédient final.

« Malfoy ?

- 24, 25, 26, quoi ?, 27, 28, 29… »

Harry jeta un regard alentour. Tous les élèves étaient concentrés sur leur devoir. Snape était occupé à réprimander Neville pour son incapacité.

Il se pencha lentement vers Malfoy et lui souffla à l'oreille (ce qui fit se tendre Draco en s'apercevant de cette proximité, sans pour autant perdre le fil de son comptage) :

« Je voulais simplement t'informer que si la potion est réussie, je te remercierai comme il se doit. » Et pour appuyer ses dires, il caressa la cuisse du blond.

Ce dernier écarquilla les yeux, stoppa tout mouvement et jeta un regard à Harry qui lui fit un clin d'œil avant de se reculer d'une distance respectable. Malfoy déglutit puis se reprit pour finir la potion. Seulement avec l'intervention de Potter, il en avait oublié son compte. Il avait dépassait les 60 tours mais de combien ? Voyant son air perdu, Harry lui indiqua, (très) innocemment : « 69 »

S'empourprant (très) légèrement, Draco demanda : « T'es sûr ? »
Le gryffondor confirma d'un signe de tête, avec un sourire charmeur en prime. Déglutissant une nouvelle fois, le blond acheva la potion là où on lui avait indiqué. Voyant qu'elle avait la couleur indiquée par le manuel, il poussa un petit soupir soulagé.

A ce moment, le professeur Snape distribua la fiole à remplir qu'il testerait puis noterait.

Malfoy aurait du se douter que quelque chose clochait, lorsque Harry se retourna vers son meilleur ami et dit assez fort pour être entendu du maître de potions et de la classe entière :

« Je suis sûr d'avoir un Optimal pour une fois, Malfoy est très doué, il a quasiment tout fait. Moi je n'ai fait que lui lire les instructions. Mon père aurait été si fier de moi, de savoir que je vais avoir la meilleure note ! »

Harry ramassa son sac, prêt à partir lorsque… :

« Pas si vite, Potter, énonça froidement Snape à l'attention de son élève bien trop vantard à son goût. Puis il s'adressa à l'ensemble des élèves : Vous allez tous pouvoir admirer le talent de Monsieur Potter qui affirme que sa potion de vision nocturne mérite la meilleure note.

- Grâce à Malfoy ! précisa Harry à tout le monde. L'intéressé plissa les yeux dangereusement. A quoi jouait-il ? pensa Draco.

- Bien sûr, Monsieur Malfoy et vous aurez la même note. Oh oh. Puisque M. Malfoy est mon meilleur élève, je ne risque rien à la tester directement sur moi, n'est-ce pas ? Pas bon ça.

- Tout à fait ! affirma Harry avec enthousiasme.

- Très bien. Ainsi soit-il.» Pas bon du tout, ça.

Snape prit la fiole, l'examina quelques instants : « Hm, bonne couleur. Pas d'odeur suspecte. » En entendant ces paroles, Draco se détentit, après tout Snape savait de quoi il parlait et il ne prendrait pas de risques inconsidérés. Il voulut tout de même intervenir mais le professeur Snape avala alors le liquide, sous l'œil attentif de ses élèves. La réaction fut quasiment immédiate : Les yeux du maître de potions se voilèrent brièvement. Puis les pupilles se réduisirent en une fente verticale très mince avant de se dilater au maximum. Par moment, selon l'angle par lequel on l'observait et à cause de la faible luminosité de la pièce, ses yeux brillèrent comme ceux d'un chat.

Reposant la fiole vide, il finit par dire : « Il semblerait que, et Merlin sait que c'est difficile à avouer, Monsieur Potter ait finalement rais... »

Il ne put jamais finir sa phrase car il se mit à tousser. De plus en plus fort. Et mer...lin...

Ooo FCRCSM ooO

« Ton humour est vraiment douteux parfois » fit Malfoy ne pouvant s'empêcher de légèrement sourire en se remémorant la scène : Snape crachant des boules de poils, ça resterait dans les annales de l'histoire de Poudlard !

Il devait reconnaître que c'était assez comique au fond, même si du coup il avait été puni, avec Potter.

Cela lui rappela que c'était pour cette même raison (une punition commune) que Potter était à présent Harry. Au cours de cette punition, qui remontait au début de la rentrée, ils avaient décidé qu'il était temps de faire la paix. Draco avait proposé de donner des cours privés de potions, en échange de quoi, Harry l'aidait à se perfectionner au Quidditch et à la défense contre les forces du mal. Ils se voyaient comme ça, en cachette, deux fois par semaine. Lequel avait fait le premier pas vers plus ? Nul ne saurait le dire. Il en résultait qu'ils avaient, un jour, franchi un point de non retour dans leur relation. Depuis, ils se retrouvaient toujours pour un cours de potions ou de DCFM ou encore une séance d'entraînement de quidditch, mais leur entrevue s'accompagnait également de la passion charnelle d'une étreinte pour découvrir l'autre.

Tout n'était pas parfait, ils se disputaient encore et ils n'avaient pas radicalement changé de caractère. C'est d'ailleurs pour cela que Draco réprimanda à nouveau Harry qui riait toujours de sa blague. Ce dernier répliqua :

« D'accord, j'arrête de rire. Mais je ne comprends pas de quoi tu te plains. Tu ne vois donc pas les avantages à cette situation ? » demanda Harry en enserrant un peu plus la taille du blond, plongeant son visage dans le cou albâtre de son vis-à-vis pour y déposer de tendres baisers.

« Récurer des chaudrons ne fait pas vraiment parti de mes occupations favorites. J'avais d'autres projets pour ce matin. Alors cite-moi un seul point positif à me retrouver ici. »

Harry se détacha totalement de Draco, toute bonne humeur envolée. Il prit une brosse qui traînait par terre avant de la plonger dans le seau posé à sa gauche puis de se mettre à frotter énergiquement le fond d'un chaudron.

Le Serpentard s'apprêtait à questionner son lunatique petit ami sur ce changement brusque d'attitude quand ledit petit ami parla sans jeter un regard à l'autre, car si sa voix était neutre, ses yeux reflétaient bien autre chose : de la colère ? De la tristesse ? Un peu des deux, sans doute.

« Un seul point positif… »

Harry émit un petit rire désabusé avant d'ajouter :

« J'en ai des dizaines à te donner. Mais puisque tu n'en demandes qu'un. Alors voilà : Depuis quelques temps, on a rarement des occasions pour se voir, tout seuls, puisque tu refuses toujours de te montrer en public avec moi. J'avais juste envie de passer un peu de temps avec toi. Et pas seulement pour faire des potions. Ca me semblait pourtant évident. Je constate que ce n'est pas réciproque. Alors ne t'inquiètes pas, je te laisserai tranquille quand on aura fini notre punition, puisque tu as des choses plus impohanmpffd. »

La petite brosse glissa des doigts du Gryffondor vers le fond du chaudron.

Malfoy mit fin à ce long baiser et saisit Harry par les épaules pour le forcer à le regarder en face. C'est d'une voix sérieuse et très tendre qu'il dit :

« Bon maintenant que j'ai réussi à capter ton attention, je veux que tu m'écoutes très attentivement. Je ne sais pas ce qui te fait croire que tu n'es pas important à mes yeux, Harry, mais je veux que tu t'enlèves cette pensée stupide de la tête. Compris ? Et pour ce qui est de s'afficher ensemble, on en a déjà discutés, je veux d'abord en informer mes amis.

- Et je peux savoir quand tu comptes le leur dire ? Ron et Hermione sont au courant depuis le début.

- Il me faut un peu de temps pour amener la chose. Et l'occasion ne s'est pas présentée.

- Vraiment ?

- Vraiment.

- En trois mois ?

- Bon, ce n'est pas tout ça mais le professeur Snape va râler s'il voit qu'on n'a presque rien fait. »

Harry poussa un soupir, mais n'ajouta rien. Il comprenait que l'autre voulait un délai, même si ça l'agaçait un peu que ça soit si long. Si ça ne tenait qu'à lui, il l'aurait fait lui-même. Cependant Malfoy insistait pour que ce soit lui seul qui l'annoncerait à ses amis. Jusque-là, le brun avait été conciliant. Ça lui plaisait même beaucoup de garder toute cette relation secrète. Au début. C'était comme une enivrante sensation d'interdit. Seulement voilà, il y avait quand même un inconvénient à leur situation : ne pas être libre de se comporter comme ils le voulaient, en public. Si seulement Draco trouvait le courage de parler à ses amis. Du courage... ou un coup de pouce. Une idée effleura l'esprit du Gryffondor.

« A ton avis, Snape va revenir dans combien de temps pour vérifier où on en est ?

- Je dirais bien vingt minutes… même plus… pourquoi ?

- Une pause, ça te dit ?

- Non, on a suffisamment traînés comme cela. Je n'ai pas la moindre envie de revenir une autre fois juste parce que Monsieur Harry Potter voulait faire une pause. Où est-ce que tu vas ?

- Vérifier que la porte est bien fermée.

- Tss, ça t'arriverait d'écouter ce que je dis ? Je te préviens que si ta pause dure trop longtemps, tu les récureras tout seul ces chaudrons. »

Après s'être assuré que personne ne viendrait les déranger, Harry enlaça Draco par la taille puis l'embrassa.

« Potter…

- Oui ?

- Excellente idée, la pause », soupira d'aise Malfoy, avant de reprendre d'assaut les lèvres de son amant.

Harry les guida entre les tables, déboutonnant sa chemise et celle de Malfoy, jusqu'à ce que le blond bute avec le bas de son dos contre une table située un peu plus en hauteur. Le Gryffondor se détacha alors, fit glisser sa chemise à terre et vint s'asseoir sur la table qui s'avéra être le bureau du professeur Snape. Il invita Draco à le rejoindre, tout en s'attaquant à la fermeture-éclair de son pantalon.

« J'ai envie de toi. Maintenant. Sur ce bureau. » était la réplique qu'allait dire Harry mais à la place, d'autres mots parvinrent aux oreilles de Draco qui fixait le Gryffondor avec envie :

« Tu baves, Draco. »

Le jeune homme cligna plusieurs fois des yeux avant de se rendre compte de plusieurs choses pour les moins étranges :

1) Ce n'était pas la voix de Harry qui avait dit ça.

2) Il n'était plus dans les cachots, avec Harry…mais dans la Grande Salle, à table.

3) C'était Blaise Zabini qui l'avait sorti de sa rêverie et lui tendait une serviette.

Serviette que Draco déclina et reprenant une certaine prestance, il déclara :

« Pour ta gouverne, Blaise, un Malfoy ne s'abaisserait jamais à baver en public. Je veux dire, à baver tout court ! Je salivais devant ces mets succulents dans mon assiette, nuance.

- Ah, d'accord, autant pour moi. »

Sur ce, Draco prit ses couverts et planta sa fourchette dans son assiette… vide.

« La ferme, Blaise, énonça-t-il menaçant à son meilleur ami à moitié hilare.

Ce dernier lui fit un signe l'informant qu'il n'ajouterait rien sur le sujet… pour l'instant, du moins. Il préféra changer de sujet :

« Alors ? fit Blaise d'un ton mielleux qui n'augurait rien de bon.

- Alors quoi ? demanda son camarade blond suspicieux.

- Je t'ai demandé tout à l'heure, si c'était bien tes trois heures de colle avec Potter ?

- Oh. Euh, je…commença le blond réfléchissant à ce qu'il allait dire ensuite.

« C'est peut-être l'occasion là, d'aborder le sujet, résonna une petite voix dans sa tête.

Au fait, Blaise, je suis gay et je sors avec Harry Potter. Ce n'est pas compliqué à dire. »

Plusieurs fois, il avait imaginé la réaction de Blaise quand il le lui annoncerait.

Scénario petit a. :

« Hahahahahaha, elle est mouhahahahah bien hihihihi bonne celle-là ! Khrrrrrrrrrrrrr.»

Scénario petit b. :

« Tu me dégoûtes ! Ne t'approches plus de moi ! »

Scénario petit c. :

« Potter ?…Je vois… Ô misère ! Ô infamie ! Destin cruel, tu me brises le cœur, mon amour ! Mouiiiiiiiiiiin ! »

Il n'était pas sûr de quelle trame lui convenait le mieux, mais il n'existait qu'un seul moyen de le savoir.

« A propos de Potter, je…

- Oui ?

- Non rien, oublie. C'était ennuyeux à mourir, fit Draco en bénissant Merlin et les elfes de cuisine d'avoir fait apparaître un plat de lasagnes juste à temps pour lui éviter de regarder son homologue vert et argent et essayant d'ignorer sa conscience qui lui criait : « Lâche »

- Oui, j'imagine. Pourtant à ce que je vois, passer quelques heures, dans une salle vide, seul avec Potter, ça laisse quand même des marques.

- Qu'est-ce que tu veux dire par là ? » questionna le blond en relevant la tête, intrigué par la remarque de Blaise.

Mais Zabini n'eut pas le temps de répondre car la voix haut perchée de Pansy Parkinson s'éleva dans l'air :

« Oh my Merlin ! Draco, qui t'a fait ça ? Tu n'as pas trop mal ? T'es allé voir Pomfresh pour ça ? C'est encore Potter qui t'a mis dans cet état ? Tu t'es défendu, j'espère ? Raconte, comment ça s'est passé ? »

Au fur et à mesure des questions de Pansy, qui s'était précipitée à ses côtés, Draco affichait un visage des plus inquiets.

« Pansy, respire ! Et dis-moi au juste de quoi tu parles ?

- De l'énorme bleu dans ton cou ! » fit la jeune fille sur le ton de l'évidence, en pointant du doigt le cou de son vis-à-vis.

- Quoi ? »

Par réflexe, Malfoy mit sa main sur son cou. Puis il se tourna à nouveau vers Blaise pour un soutien quelconque ou un signe qui dirait : « Ha ha, on t'a bien eu ! » Ou encore : « Cherche pas, elle est folle. » Mais tout ce qu'il trouva, fut un Blaise souriant avec malice qui lui indiquait l'autre côté de son cou, et qui visiblement attendait avec impatience et amusement les futures explications qu'il allait fournir aux questions de Parkinson. Cette dernière lui tendit un petit miroir de poche en disant :

« T'as aussi pris un coup sur la tête ou quoi ? Tiens, vérifie par toi-même. »

Ce que fit aussitôt Draco.

Une belle marque ovale, violacée sur le pourtour et rouge au centre s'étalait sur la peau pâle du jeune homme qui répondit avec nonchalence, en rendant le miroir à sa propriétaire :

« Non, mais ça, ça date d'il y a longtemps.

- Ça a pourtant l'air assez récent comme bleu. C'est Potter qui t'a fait ça ?

- Euh, oui. Il m'a cogné, ce matin.

Blaise toussota quelques mots qui ressemblaient vaguement pour Draco à un « Cogné avec ses lèvres ? » Mais sans doute avait-il imaginé cela car c'était en même temps que la remarque de Pansy :

« Bah, tu viens de dire que c'était ancien comme blessure. »

Le blond dévisagea ces deux amis et déclara :

« Passer trois heures avec Potter, enfermé dans une salle, ça peut paraître aussi long que l'éternité. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, j'ai des choses à faire. »

Les deux Serpentards observèrent leur camarade quitter la Grande Salle, comme l'avait fait un Gryffondor aux cheveux noir ébouriffés, deux minutes auparavant.

« Il avait osé ! Enfoiré de Potter. Un suçon ! fulmina intérieurement Malfoy accélérant ses pas. Tu vas regretter ton geste, Potter, tu peux me croire. »

« Potter ! cria-t-il à travers un couloir du château.

- Qu'est-ce qu'il y a Malfoy ? interrogea le Rouge et Or qui s'était retourné, lorsque sa Némésis arriva à sa hauteur.

- Je dois te parler, alors suis-moi, ordonna le Serpentard en prenant Harry par la manche pour le traîner un peu plus loin, dans un renforcement du mur pour être à l'abri des regards indiscrets.

- Tu serres mon bras un peu trop fort, Draco » chuchota le Survivant.

Contrairement à ce qu'il pensait, Malfoy resserra encore plus son emprise autour de son bras. Ce qui fit froncer les sourcils du jeune homme à la cicatrice.

« Draco » commença-t-il, mais il fut interrompu par l'autre garçon qui le bouscula violemment dos contre le mur de pierre, puis le prit par le col de sa chemise avant de lui demander, froidement :

« A quoi tu joues Potter ?

- Lâche-moi, Malfoy, tu me fais mal, protesta Harry anxieux par l'attitude brutale du blond et le souffle rendu un peu court par le choc de son dos contre la pierre.

- Pourquoi as-tu fais ça ? questionna l'autre se dégageant légèrement pour montrer à l'autre la marque sur son cou.

- J'ai…

- Tu as voulu prouver à tous que je t'appartenais ou quoi ? demanda le blond sans attendre de réponse. Tu te prends pour qui ? Le nouveau Seigneur des Ténèbres ? Sache que je n'appartiens à personne, Potty ! Et certainement pas à toi ! »

Le coup de poing partit tout seul. Malfoy vacilla un instant avant de tomber à terre.

« Espèce d'idiot ! Si tu me laissais en placer une ! » s'exclama Harry reprenant son souffle.

Draco se redressa légèrement, toujours à terre, massant sa mâchoire douloureuse, tandis que l'autre continuait sur sa lancée :

« Si j'ai fait ça, c'est pour que tu arrêtes de te cacher, Malfoy ! J'en ai marre d'attendre que tu daignes annoncer à tes amis qu'on est ensemble ! Si je compte un minimum pour toi, comme tu l'as prétendu ce matin, tu dois leur dire. Avant lundi matin. Sinon ce n'est pas la peine de revenir me voir. C'est toi qui décides. »

Sur ces mots, il se détourna et repartit en sens inverse, laissant Malfoy assimiler ses paroles.

Seul.

Ooo FCRCSM ooO

Le lundi matin en question…

« Tu nous expliques pourquoi tu tires une tronche de six pieds de long ou on doit deviner tout seul ? »

Pour seule réponse, Malfoy jeta un regard noir à Zabini.

Après sa dispute avec Harry, il était retourné à son dortoir et n'avait pas voulu en ressortir de tout le weekend.

Tout s'était passé tellement vite. Comment en était-il arrivé à cette situation ?

Tout ça parce qu'il voulait garder leur liaison secrète et que ça ne plaisait plus à Harry Je-fais-des-marques-dans-le-cou-des-gens-et-j'espère-que-ces-gens-c'est-uniquement-moi- Potter. Le Balafré n'avait pas à lui donner d'ultimatum dans ce genre, pour qui se prenait-il ?

Malfoy n'avait évidemment rien dit à ses amis, concernant son ex-relation avec Potter, ni d'où lui venait ce second bleu à la mâchoire. Il était trop tard maintenant. Tout était fini entre lui et Potter de toute façon alors qu'importait ?

Et puis, ce n'est pas comme si ça le touchait d'une quelconque manière, cette séparation.

« Je vois, répliqua Blaise.

- C'est à cause du bleu ou du suç... bleu ? questionna Pansy, en toute innocence.

- Qu'est-ce qui te fait penser ça ? demanda Blaise.

- C'est soit ça, soit il est de mauvaise humeur parce qu'on va en cours de Potions. Mais comme il adore ce cours, je penche plutôt pour l'option numéro un. Alors, j'ai raison ou pas ?

- Si tu veux mon avis Pansy, c'est à cause des deux.

- Vous pourriez arrêter de faire comme si je n'étais pas là?

- Ah bon et pourquoi ça, Blaise ? demanda la jeune fille sans tenir compte de l'intervention de Draco.

- On est avec les Gryffondors ce matin.

- On parle d'autre chose, d'accord ? » maugréa l'héritier Malfoy, en colère.

Il s'arrêta en plein milieu du couloir qui menait à la salle de potions. Ses poings étaient serrés. Ses yeux lui piquaient. Il avait envie de hurler.

Ses camarades se postèrent à ses côtés et l'emmenèrent un peu à l'écart.

Au bout de deux minutes de silence, Blaise sortit sa baguette. « Pour plus de discrétion » informa-t-il, puis il reprit la parole :

« On sait, Draco.

- Vous savez quoi ? demanda le blond se frottant les yeux.

- Nous savons que tu préfères les hommes.

- Et que tu as une liaison avec quelqu'un.

- Et que ce quelqu'un se nomme Harry Potter. »

Draco regarda éberlué ses deux comparses qui avaient parlé tour à tour.

Il s'apprêtait à leur demander « Comment avez-vous su ? » mais Blaise le devança :

« Vous vous êtes disputés, c'est ça ? »

Malfoy s'appuya dos au mur. Il ferma les yeux un instant, prit une profonde inspiration avant de déclarer :

« Oui. Mais je m'en fiche, c'est fini entre lui et moi.

- Pourquoi ?

- Parce que j'ai refusé de dire à quiconque qu'on sortait ensemble.

- C'est stupide de se quitter pour ça ! s'insurgea Pansy.

- Non, il a eu raison. Je n'ai pas été honnête.

- Tu ne peux rien faire pour arranger les choses ? interrogea Blaise.

- C'est trop tard. Il m'avait laissé jusqu'à hier soir pour vous l'annoncer.

- Mais on était déjà au courant ! On va lui dire que…

- Non ! Pansy, tu ne lui diras rien. Toi non plus Blaise. C'est bien mieux comme cela.

- Tu l'aimes toujours, n'est-ce pas ?

- Quoi ? Non, je… je ne suis pas amoureux de Harry… Potter.

- C'est quoi, alors ? Une simple histoire pour passer le temps ?

- Non !

- Expliques-nous.

- C'est juste que… commença le Prince des Serpentards avant de détourner le regard et d'énoncer la suite, les yeux dans le vague :

Mon cœur bat un peu plus vite chaque fois que je l'aperçois ou que j'entends sa voix.

Son sourire m'hypnotise.

Une nuée de papillons prend possession de mon corps, lorsqu'il m'embrasse.

Quand je suis dans ses bras, je ne pense à rien d'autre. Je m'y sens protégé, rassuré et apaisé.

J'ai l'impression d'un manque quand il n'est pas là.

Lorsque je suis en lui et qu'il me regarde dans les yeux, c'est la plus merveilleuse des sensations.

C'est puissant.

Unique.

Magique, finit-il avec un demi-sourire. »

Il tourna seulement alors à nouveau son regard vers ses deux amis qui avaient écouté attentivement cette déclaration. Blaise affichait toujours un petit sourire malicieux et Pansy, tout aussi souriante avait les yeux anormalement brillants.

Mal à l'aise, le blond enchaîna se reprenant une certaine contenance :

« Hum, mais ça ne veut pas dire que je suis amoureux. L'amour, c'est pour les faibles. Je ne suis pas faible. »

Ses deux camarades, pas dupes pour deux noises, levèrent les yeux au ciel, dans un parfait mouvement synchronisé.

Mais Malfoy n'en fit guère attention car il remarqua une chose : le château était anormalement calme depuis qu'il avait fait ses commentaires. Le sort utilisé ne devait couvrir que leurs voix à eux trois et pas celles des autres. Pourquoi tout était-il si calme ? Alors qu'il y avait du monde dans ce couloir. Effectivement, plusieurs élèves étaient présents près d'eux. Ils étaient tous plantés comme des piquets à le fixer.

Avisant Blaise qui rangeait sa baguette, Malfoy fut pris d'un énorme doute :

« Blaise, fit-il en plissant les yeux, tu as bien lancé un sort de Silence, comme tu as dit, j'espère ?

- Tu sais, je n'ai jamais vraiment été doué en Sortilèges. Sonorus, c'est lequel déjà ? »

Draco s'apprêtait à jeter un bon doloris à son idiot de meilleur ami, lorsque celui-ci salua un élève qui était juste derrière Draco :

« Oh, salut Potter ! »

Malfoy se tourna aussitôt, ce qui laissa l'occasion à Zabini de s'enfuir de quelques bons vingt mètres –distance de sécurité minimale- de lui.

Tous les regards étaient maintenant tournés vers Harry. Il avait entendu la conversation des trois Serpentards, sans aucun doute. Tout le château l'avait entendue. Pour la discrétion, on repassera !

Harry et Draco se toisèrent un moment, aucun des deux ne semblait décider à faire le premier pas.

Le Survivant finit toutefois par prononcer trois mots à l'intention de Draco.

Trois mots qui donnèrent des frissons au blond.

Trois mots qui resteraient à jamais graver dans sa mémoire.

Trois mots qu'il répéta, en écho à ceux de Harry, lorsqu'ils s'embrassèrent devant tous les élèves présents. Encore et encore. Jusqu'à ne plus avoir de souffle.

Trois mots plus puissants pour eux qu'un simple « Je t'aime »

Trois mots :

« Je suis faible. »

C'est ainsi que débuta officiellement la relation amoureuse entre Harry Potter et Draco Malfoy, à Poudlard.

A la plus grande surprise de Draco, personne ne fit réellement de commentaires face à cette nouvelle, à croire que les élèves s'en fichaient. C'était quand même le scoop du siècle ! Il s'attendait à un peu plus de réactions d'étonnement que le « Ah, bah il était temps ! » qu'il avait entendu chuchoter deux fois. Seul Snape avait émis ce qui ressemblait à de l'étonnement : il avait craché un nombre impressionnant de boules de poils lorsque Dumbledore lui avait appris la nouvelle.

Draco était quand même soulagé, d'un côté par l'indifférence des autres et de l'autre de pouvoir se balader au grand jour avec son petit-ami, main dans la main (C'est Harry qui avait pris cette initiative, bien entendu !)

Ils auraient du le faire bien plus tôt, pensa le blond, alors qu'ils se dirigeaient vers sa chambre de Préfet. Ca n'avait rien de si dramatique au final, et puis il aurait du se souvenir qu'il ne prêtait pas attention à ce que les autres pouvaient penser de lui. Ce n'était pas important. Ce qui importait, au contraire, était d'avoir l'attention de Potter. Ca avait toujours été sa priorité, même à l'époque où ils étaient "ennemis".

Il afficha un sourire en pensant à la manière dont il capterait l'attention du Gryffondor, une fois qu'ils seraient seul-à-seul. Son sourire s'effrita cependant lorsque Harry prononça ces quelques mots : « Tu veux bien que je sois présent quand tu annonceras notre relation à tes parents ? »

Fichtre, il fallait qu'il mette ce sujet sur le tapis si tôt. Vite une diversion !

Harry ne protesta pas sous l'assaut soudain des lèvres de Draco envers sa personne. Il était tout à fait conscient que le Serpentard cherchait à lui faire penser à autre chose que ce qu'il venait de demander. Il ne voulait pas qu'ils se disputent encore, pas alors qu'ils venaient à peine de se réconcilier.

Ce sujet serait donc une affaire à suivre…