Titre : Très semblables
Auteur : Shion
Fandom : FullMetal Alchemist
Personnage : Edward Elric
Rating : K+
Disclaimer : Tout appartient à Arakawa et un peu à Square
Enix... quoique pour le film, je dirais que toute la faute revient à
Square, Arakawa n'aurait jamais commis un truc pareil.
Spoilers : A éviter pour ceux qui n'ont jamais entendu parler de la fin de la série et du film... s'il en reste.
(écrit pour la communauté 31jours, sur le thème "d'un monde à l'autre")
Ç'aurait pu être pire. Ce monde aurait pu être beaucoup plus différent du sien.
En fait, à quelques détails près, il aurait pu se croire dans son propre monde.
Les
paysages étaient très semblables. Et il voyageait
toujours assez régulièrement pour avoir eu tout le
loisir de se livrer à une étude comparative.
La
nourriture était très semblable. Contrairement à
ce que certains prétendaient, il n'engloutissait pas tout sans
faire attention au goût, et se trouvait donc en mesure de
l'affirmer.
La
langue était très semblable. Même si la manière
dont elle était parlée lui semblait un peu archaïque
et si certaines de ses insultes manquaient leur but car elles
laissaient manifestement leurs destinataires perplexes.
Même
l'Histoire était très semblable. Elle semblait juste
avoir divergé à un moment, la religion antique appelée
christianisme avait perduré et cela avait entraîné
quelques différences, mais les fondements culturels restaient
les mêmes.
Et
puis, bien évidemment, les gens étaient très
semblables. Même mode de vie, mêmes manières,
mêmes qualités, mêmes défauts... même
faculté à l'énerver en le sous-estimant
systématiquement.
Vraiment, il aurait pu se croire dans son propre monde. A quelques détails près.
Les
paysages étaient très semblables, mais ce n'étaient
pas les mêmes. Leurs couleurs étaient moins chaudes,
moins vibrantes. L'air était moins pur. Et cette différence
suffisait à lui faire apparaître ce monde-ci comme usé,
drainé d'une partie de sa vie.
La
nourriture était très semblable, mais ce n'était
pas la même. Les goûts lui semblaient affadis, les odeurs
lui ouvraient moins l'appétit. Mais cela lui paraissait
convenir à ce monde plus terne.
La
langue était très semblable, mais ce n'était pas
la même. Et à entendre tous ces gens autour de lui
s'exprimer avec un accent différent du sien, il lui était
difficile d'oublier qu'il n'était entouré que
d'étrangers.
L'Histoire
était très semblable, mais ce n'était pas la
même. Dans ce monde, l'alchimie et les automails n'avaient
jamais été développés. Et se retrouver
privé des principaux moyens d'action jusqu'alors à sa
disposition pour n'être plus perçu que comme un infirme
bon à rien était à la fois déstabilisant
et frustrant.
Les
gens étaient très semblables, mais ce n'étaient
pas les mêmes. Et le jour où il avait rencontré
Alfons Heiderich, il avait compris que ce monde constituait une
punition à la mesure de son crime.
Ce monde était juste suffisamment différent du sien pour lui rappeler à tout instant ce qui lui manquait et l'empêcher de jamais le retrouver. Ce n'aurait pu être pire.
