Note de l'auteur : olala vous y croyez vous ? Mon grand retour dans le monde de la fic?
Enfin bref, cette fic ne sera pas très joyeuse. Il y aura des moments fun mais j'avais envie d'explorer les côtés plus sombres des persos.
J'espère que cette histoire vous plaira !
Sarah ~
La fin du monde, et nous
Chapitre 1
On the run
Les événements de la journée semblaient appartenir à un rêve - un très, très mauvais rêve. Et pourtant, ils avaient malheureusement été bien réels, comme en témoignait sa douleur lancinante au bras. Lorsqu'elle combattait dans son MECA, il lui arrivait rarement de se blesser ; la créature de métal était équipée d'une impressionnante batterie de systèmes visant à protéger son utilisateur au maximum. Mais si elle devait se battre avec son pistolet pour seule arme , c'était une autre paire de manches. Cela ne lui était arrivé que deux fois auparavant, et elle aurait espéré que jamais cela ne se reproduise. Elle se sentait si vulnérable hors de son armure, comme totalement hors de son élément. D. Va disparaissait pour laisser place à Hana Song, qui ne tenait debout que car elle savait que si elle s'arrêtait de courir, elle n'aurait pas de deuxième chance.
"D. Va ? Ça va ?"
La voix douce de Lúcio la tira de l'état second dans lequel elle était plongée. Elle leva le visage de ses genoux ; l'expression du Brésilien était emplie de bienveillance mais également d'inquiétude. La jeune streameuse n'avait aucune idée de comment son ami arrivait à rester fort malgré la journée qu'ils venaient de vivre.
"Ça va, merci."
Elle lui offrit son sourire si caractéristique, celui qu'elle arborait sur tous les posters et sur les photos avec ses fans. Celui qui était éclatant et vide. Mais Lúcio la connaissait bien, et il vit sans problème au travers de son mensonge. Son propre sourire disparaissant de son visage, il se laissa tomber à côté d'elle.
Avant qu'il n'ait pu ajouter un mot, Hana éclata en sanglots pour la première fois depuis des mois, cachant honteusement son visage de ses mains tremblantes.
Toujours en silence, Lúcio lui passa un bras autour des épaules, et si Hana avait relevé la tête, elle aurait pu voir que les joues du musicien étaient aussi humides que les siennes.
Ils restèrent un long moment dans le calme le plus complet, seuls les hoquets de Hana perçant le silence de temps à autre.
Soudain, avec un bruit assourdissant, la porte de la chambre d'hôtel s'ouvrit et, par réflexe, Hana attrapa le pistolet posé à côté d'elle et le pointa sur la personne qui venait d'entrer dans la pièce.
"Woah, du calme ! C'est juste moi, ce bon vieux Jamie, alors tu peux pointer ce truc ailleurs."
Pour prouver sa bonne foi, l'Australien leva les mains en l'air. Hana lui jeta un regard glacial avant de se laisser retomber sur le lit et de se retourner pour ne présenter que son dos aux deux autres.
Avec un gros soupir, Lúcio se releva du sol où la manœuvre de son amie l'avait poussé.
"Jamison, essaie de toquer à la porte la prochaine fois."
Junkrat haussa les épaules et posa deux sacs sur le seul lit de la pièce, à côté de la jeune Coréenne.
"Ouais, ouais, j'essaierai de m'en souvenir. En attendant j'ai trouvé de la bouffe, servez-vous."
Hana ne réagit pas, mais Lúcio examina le contenu des sacs avec une suspicion non dissimulée.
"Tu as bien acheté tout ça, n'est ce pas ?"
"Mais oui, mon vieux, quand ces trous de balle ont attaqué le QG j'ai eu le temps de prendre tout mon pognon avant de m'enfuir."
Devant l'air peu approbateur du Brésilien, Junkrat leva les yeux au ciel.
"Enfin, mon gars, qu'est ce que ça peut faire que je l'ai volé ? Pas comme si ça allait leur manquer. Pis, on a besoin de bouffe. Surtout elle."
Jamison pointa Hana du doigt. Elle avait refusé d'avaler quoi que ce soit depuis leur arrivée en Arizona, et il avait même fallu la forcer à boire.
"Je n'ai pas faim." marmonna la jeune fille, toujours dos à ses coéquipiers.
"Comme sa majesté voudra." grogna Junkrat en sortant un paquet de biscuits du sac. "Moi, je crève la dalle. Ça donne faim, toutes ces conneries."
Lúcio jeta un regard inquiet à Hana, avant de se servir à son tour.
"Merci d'avoir été chercher de quoi manger." fit-il à contrecœur. Après tout, si le Junker ne s'était pas chargé de les approvisionner, ils auraient été plus qu'embêtés. Le gérant du motel miteux dans lequel ils avaient trouvé refuge avait été bien peu aimable et très suspicieux envers eux, pas la peine d'aller lui reparler en quête de nourriture.
Lúcio ne pouvait pas vraiment lui en vouloir. L'homme à la peau burinée par le soleil n'avait pas l'air d'avoir quitté l'Arizona une seule fois dans sa vie, et il fallait bien admettre que le trio avait tout pour jurer avec un cadre aussi rural. L'avantage, c'était qu'il était à peu près sûr que personne ne les reconnaîtrait dans ce patelin ; il avait rapidement évalué la moyenne d'âge à soixante ans en regardant les quelques passants dans la rue et en remarquant le manque d'établissements scolaires. Aucune chance qu'ils ne connaissent le visage d'une gameuse professionnelle ou d'un jeune DJ, et Junkrat lui avait assuré qu'il n'était pas recherché en Arizona - enfin, pas qu'il sache.
Par précaution, ils avaient tout de même donné des faux noms à la réception. Jamison s'était là aussi occupé de tout ; il devait avoir l'habitude, et avait su convaincre le gérant sans trop de souci.
Ainsi, le temps de leur séjour, ils seraient Shin Park, Lucas Jones et Floriano da Silva.
Lúcio fut tiré de ses pensées par une soudaine exclamation d'Hana qui arrêta net le babillage de Junkrat:
"Tu ne la fermes jamais ?!"
Les deux hommes se tournèrent vers leur camarade. Ses yeux enflés et rougis étaient emplis de colère, et bien qu'elle fut encore allongée, son corps était tendu et prêt à attaquer.
"Dis donc, p'tite bécasse, j'te permets pas de me parler comme ça !"
"Qui t'appelle bécasse, sale enfoiré ?!"
"Ça suffit, vous deux, ne commencez pas à vous disputer !"
Peu habitués à ce que Lúcio hausse le ton, le duo cessa immédiatement de se chamailler.
Lúcio soupira. C'était la dernière chose dont ils avaient besoin. À leur connaissance, personne d'autre n'avait réchappé de l'attaque du QG, et s'ils commençaient déjà à s'écharper, tout espoir serait perdu.
"On a eu une... journée éprouvante. Tous. Et vous savez aussi bien que moi qu'on est pas au bout de nos peines, alors ça vaut vraiment pas le coup de se prendre la tête pour rien. On a juste besoin de sommeil, pour le moment."
D. Va lança un regard noir à Junkrat, mais elle n'ajouta pas un mot. Elle fourragea dans l'un des sacs de provisions, en tira un paquet de chips et une bouteille d'eau et partit s'installer sur le canapé à moitié défoncé à l'autre bout de la pièce.
"Oi-"
Lúcio mit sa main sur la bouche de Jamison avant qu'il ne puisse repartir dans les insultes.
"Laisse la tranquille."
Junkrat grommela avant de repousser agressivement la main de Lúcio et de s'installer dans un coin de la pièce en grommelant. L'Australien tira un tournevis de sa poche, enleva sa prothèse de jambe et se mit à travailler dessus sans cesser de marmonner.
Lúcio soupira en se laissant tomber sur le lit. La cohabitation forcée serait rude.
Soldier se retourna pour la centième fois. Ou deux centième, peut-être ; il avait arrêté de compter à cinquante-deux. Il faisait face à la porte de la chambre de l'hôtel cette fois-ci, son fusil caché sous les draps, un revolver à la main. Enfin, pas un revolver quelconque ; l'arme avait appartenu, jusqu'il y a très peu, à quelqu'un qui lui était cher. Quelqu'un qu'il avait aimé plus que tout.
Quand il la tenait en main, il lui semblait encore sentir la chaleur de la main de Jesse McCree dans la sienne. Mais il n'était pas idiot, et savait qu'il ne ressentait rien de plus que la sueur laissée par sa propre paume.
Il s'était senti affreusement coupable en prenant l'arme des mains du cadavre du cowboy. Mais il avait du être rapide, et il avait voulu garder quelque chose, n'importe quoi, de McCree.
C'était un rituel macabre qu'il avait débuté lorsque le premier soldat sous ses ordres était tombé au combat. Une mèche de cheveux avait fait l'affaire, coupée lorsque personne d'autre ne regardait.
Mais là, il n'avait pas eu le temps. Il avait fallu courir, vite et loin. Sa première pensée avait été de prendre le poncho de McCree, mais il y avait aussitôt renoncé. C'était un cadeau d'Ana, et il savait que le brun y tenait plus que tout ; lui arracher dans la mort aurait été comme le tuer une deuxième fois.
Alors il s'était saisi du revolver avec une rapidité qui l'avait écœuré, et avait détalé aussi vite que possible.
Soldier avait tenté de repousser l'assaut, et malgré le nombre impressionnant d'attaquants qu'il avait descendus, cela n'avait pas suffi.
C'était Angela qui l'avait forcé à s'enfuir, pour une raison qui lui échappait. Elle l'avait littéralement poussé dans le couloir menant la sortie avant de refermer la porte. Un coup de pistolet avait retenti, confirmant ce que Soldier craignait : le médecin avait détruit le verrou, rendant l'ouverture impossible. Il avait tambouriné à s'en faire saigner les doigts, mais personne ne lui avait ouvert. Si seulement il lui était resté des roquettes pour forcer le passage...
Il n'avait donc eu d'autre choix que de quitter leur base. Son plan initial était de prendre l'ennemi à revers, mais avant même qu'il ne puisse foncer vers l'entrée secrète, il avait compris à quel point sa tentative serait inutile.
Des camions entiers entouraient la base, sans nulle doute appartenant à la Griffe, continuant à déverser un flot de guerriers.
Pour la première fois depuis longtemps, Soldier s'était senti totalement désemparé et désespéré. Aussi combatif fut-il, il avait très bien vu que ses chances d'abattre tous les assaillants à lui seul étaient bien trop proches de zéro pour qu'il prenne le moindre risque.
Jurant sous son masque, il avaot sprintait vers un passage entre deux des camions. Il s'était aussitôt fait tirer dessus, mais malgré son âge il restait alerte et était parvenu à éviter les balles sans peine. Ne perdant pas de temps à attaquer l'ennemi - non que l'envie lui en manque - il avait couru sans relâche, et ne s'était arrêtait que lorsqu'il fut certain d'avoir semé ses poursuivants. Il connaissait les environs de la base mieux que quiconque, et était parvenu à se cacher dans un bosquet de la forêt environnante.
Ce ne fut que lorsque les bruits de combat cessèrent de résonner au loin qu'il avait réalisé entièrement ce qui venait de se passer et s'était effondré. Il avait arraché son masque et l'avait jeté au loin, laissant les larmes de rage et de détresse couler sur son visage balafré.
Serrant le revolver de Jesse contre sa poitrine, il s'était demandé si d'autres étaient tombés au combat. Cette pensée insupportable et morbide avait tourné sans arrêt dans sa tête, bien qu'il eut fait son possible pour la chasser. Il considérait les autres membres de l'équipe comme sa famille, et la simple idée qu'un autre ait pu mourir le rendait malade.
Soldier pensait avoir perdu trop de camarades et trop d'amis pour qu'en perdre à nouveau soit si douloureux, mais à l'évidence il s'était trompé.
Ses larmes ne s'étaient pas arrêtées de couler pendant un bon moment, comme si en pleurant McCree il pleurait tous ceux qu'il avait pu perdre par le passé dans de telles attaques, et tous ceux qui étaient peut-être tombés ce jour là.
Et lorsque ses joues avaient été sèches, sa main s'était crispée sur le revolver. Sa résolution était revenue avec son calme.
Quel qu'en soit le prix, il vengerait Jesse. Il ferait payer la Griffe, et il les ferait payer le prix fort.
Sa haine s'était cristallisée sur Reaper. A l'exception de Widowmaker, qui n'était que la coquille vide de ce qu'Amélie Lacroix avait pu être, c'était le seul visage qu'il pouvait associer à la Griffe. Les autres n'étaient que d'anonymes assassins.
Et puis, Reaper symbolisait tout ce qu'il haïssait en ce monde : la trahison, la violence gratuite, les conflits puériles et destructeurs.
Il savait que c'était idiot de tout mettre sur le dos de son ancien compagnon d'armes. Mais il s'en fichait.
Jack Morrison était mort il y a cinq ans, et alors qu'il commençait à revivre auprès de sa nouvelle famille d'adoption, Gabriel Reyes l'avait encore tué.
Désormais, il n'y aurait plus que Soldier 76.
Il se promit de faire ce qu'il n'avait jamais osé jurer faire jusqu'alors : tuer Gabriel Reyes de ses propres mains.
Oui alors voilà j'avais prévenu
Bon j'adore Soldier mais on va pas se mentir avec tout ce qu'il a vécu c'est impossible que sa santé mentale soit intacte...
La suite, bientôt !
