Bouche pâteuse, yeux rougis, énormes valises sous les yeux, teint blafard

Une Mornille, un baiser.

Bonjours à tous ! Me voilà de retour avec une nouvelle fiction, plus précisément un Two Shots, que j'espère drôle. C'est un James/Lily, pour changer. Je vous laisse lire, et bien sûr me donner votre avis :)

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Bouche pâteuse, yeux rougis, énormes valises sous les yeux, teint blafard. Super, j'ai gagné ! Je vous bats tous aux jeux de 'qui a la gueule la plus moche dès le matin' ! Et en plus, c'est une victoire écrasante.

Mais bon, c'est juste pour ce matin. Je remets mon titre en jeu dès ce soir. Bon d'accord, demain soir.

Si vous voulez tout savoir, j'ai pleuré une bonne partie de la nuit. Et là j'ai encore envie de pleurer tellement je me sens pathétique. La soirée avait pourtant bien commencé : j'avais de la sauce au chocolat, que je mettais sur des carrés de chocolat au lait, que je trempais ensuite dans une tasse de chocolat chaud. Et puis, il y a eu cette fille, dans mon dortoir, qui a dit :

- Oh, nous sommes déjà le 19 décembre !

Et je me suis mise à chialer, comme ça. J'ai lâché la sauce au chocolat, ma tasse c'est renversée sur mes jambes, me brûlant au passage.

Il y a un an, je me faisais larguer par mon petit-ami. Ex petit-ami. Je n'aurais jamais le réflexe. Bref ça m'a fait ouvrir les vannes.

Oh pas pour lui, c'est un abruti fini qui m'a trompée au bout de deux semaines de relation. J'ai été son premier baiser. Et il me trompe avec une moche ! Bref, on va pas parler de cet aveugle, il n'est pas vraiment très intéressant.

Mais rendez-vous compte du drame : depuis que je suis sortie avec lui, nada, rien, nothing ! Plus de petit-ami, et donc, plus de baisers ! Vous commencez à comprendre ?

CA FAIT UN AN QUE JE N AI PAS ETE EMBRASSEE FOUGUEUSEMENT AU DETOUR D UN COULOIR !

Je suis sûre que je ne sais plus embrasser ! A quel moment on met la langue ? Où est-ce que je dois mettre mes mains ? Combien de temps ça dure ? Ah c'est horrible je suis une handicapée de l'embrassage !

Ma vie est foutue !

Foutue !

Foutue !

Foutue !

Bon d'accord, je suis un tantinet mélodramatique.

Et c'est à ce moment que Jessica, la préfète en chef choisit pour entrer. Rappelons-le, je suis :

1) Encore en pyjama, qui soit-dit en passant, est délavé et difforme.

2) J'ai toujours des vanity case sous mes yeux rouges.

3) Je suis debout sur mon lit, la main sur le cœur, telle une actrice de tragédie.

4) Et en plus, ma jambe me fait souffrir à cause de la brulure que je n'ai toujours pas soignée.

Toutes ces choses font que je comprends absolument le regard qu'elle me lance. Comme si j'avais une pancarte « DANGER, DANGER CETTE FILLE EST FOLLE ! » qui flotterait au dessus de ma tête.

J'essaie, malgré la situation très gênante, de reprendre un peu de contenance. Enfin, autant essayer de retirer la graisse des cheveux de Rogue.

- Hum, bonjour Jessica, ça va ?

- Euh oui… Mais toi, ça va ?

Elle a l'air vraiment inquiète.

Oh ça ne lui arrive jamais de déprimer, ou de se brûler, ou de pleurer toute la nuit ? Bon, moi c'est tout ça en même temps, je sais.

Après lui avoir affirmé que oui, tout allait bien, je suis descendue de mon lit. J'avais l'air assez débile comme ça.

- Je voulais te demander, tu sais, pour samedi… Eh bien, Olivia nous a laissé tomber, et ça te dirait de la remplacer sur notre stand ?

Je vois déjà vos yeux qui expriment une totale incompréhension d'ici. Laissez-moi vous expliquer : je fais partie du club de supportrices de l'équipe de Gryffondor, et tous les ans, nous récoltons des fonds pour pouvoir commander des tee-shirts. Et acheter à boire dans les soirées.

- C'est quoi, cette année, le stand ?

- Une Mornille en échange d'un baiser.

Hum, se faire embrasser toute l'après midi, et peut-être par des mecs canons? Jamais de la vie, je ne suis pas désespérée à ce point !

Quoique…

- C'est d'accord.

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Pourquoi ai-je accepté ce truc ? C'est l'horreur ! Tous les autres clubs de supporters ont eu la même idée ! Et nous avons toutes une mini-jupe.

AH VOILA LE PREMIER CLIENT ! Edward Cullen. Hum l'après midi commence bien, et même très bien. C'est le plus beau Gryffondor de notre année.

- Salut, Edward.

- Hey, Lily. Tu n'aurais pas vu Mary ?

Quoi ? Il veut que j'embrasse Mary Harrison ?

- Euh non, pourquoi ?

- Je la cherche. Bon, si tu l'as pas vue, tant pis. Bon courage, et récoltez beaucoup de Mornilles !

Sale petit véracrasse ! Tu as une vraie bombe devant toi qui ne demande qu'à être embrassée et toi, tu te casses ? Tu ne sais pas ce que tu rates, parce que bientôt, des tas de beaux garçons vont se bousculer au portillon !

Bientôt.

Dans un futur très proche.

Ils ne devraient plus tarder.

Ca y est, ils devraient arriver.

MAIS POURQUOI NE VIENNENT-ILS PAAAS ? Et pourquoi cet abruti de Potter ricane-t-il en me regardant ? Pourquoi a-t-il une poignée de monnaie dans la main ?

NON, CETTE SALETE DE SERPENTARD N A PAS OSE ? A chaque garçon qui s'approchait pour venir m'embrasser, les Maraudeurs donnaient un Gallion pour que je me retrouve comme une conne, toute seule à mon stand.

Je n'ai jamais eu aussi honte de ma vie. C'est horrible, je voudrais mourir pour ne pas avoir à subir ça. Déjà, les larmes qui me montent aux yeux aident à troubler ma vue et à ne plus voir cet abruti Une seule solution : s'enfuir en courant. Bonne idée, et je pense que je vais la mettre en application tout de suite !

Quoi, vous avez entendu un bruit ? Oui moi aussi. Je pense qu'on a tous compris ce que c'était. Le sale petit rire pourri de cette ordure de Potter.

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A chaque pas que je fais pour aller manger à la Grande Salle, j'ai l'impression d'entendre son petit rire sournois. Une minute, là il est vraiment très réaliste. Comme si Potter était juste derrière moi.

- Alors Evans, j'espère que les Gryffondors ne comptaient pas trop sur l'argent qui tu pouvais leur apporter !

- Potter. Ta. Gueule.

- Ne me parle pas comme ça, je ne suis pas ton chien.

- Et pourquoi ? Je devrais avoir du respect pour toi, alors que tu as passé ton après midi à me ridiculiser, et que en plus, tu en rajoutes ? Tu ne t'es pas dit que je pouvais avoir envie d'être embrassée par des beaux garçons cet après-midi ? Tu ne t'es pas dit que ça pourrait me changer les idées ? Tu ne t'es pas dit que ça fait un an que je n'ai pas été embrassée et que ça me manque ? Que je n'ai pas envie de mourir vieille fille ? Que pour moi, c'était important ?

Wah. J'y suis allée un peu fort. Et je lui ai quand même déballé ma vie. Et genre, des trucs gênants.

- Euh, ce ne sont que des suppositions, bien sûr.

- Bien sûr, dit-il, une lueur d'amusement dans les yeux. Il suffisait de demander.

Et sur-ce, il se rapproche de moi, m'attrape les poignets qu'il plaque contre le mur, et moi avec. Et il m'embrasse. Je ferme les yeux. Mauvaise idée, ça clignote : C EST TON ENNEMI, C EST TON ENNEMI, là dedans. Je les ouvre, c'est pas mieux. Tant pis, je les ferme.

Ah, ça y est, c'est tout noir. Je peux enfin profiter de tout ce qu'il se passe. Les papillons dans mon ventre, mon cœur qui bat vite, mon souffle de plus en plus court, le rouge qui me monte aux joues. Quand sa langue passe sur mes lèvres, je n'hésite pas. C'est parti, mon chou.

Et c'est… Wah.

Je ne sais pas si c'est parce que ça fait très longtemps, mais je suis carrément ailleurs, dans un autre monde. Vous voyez, genre un truc tout rose avec plein de nuages qui ressemblent à de la barbe à papa, des petites licornes toutes mignonnes et des feux d'artifice.

C'est peut-être le Septième Ciel.

Veuillez détacher vos ceintures et prendre vos valises, nous voilà de retour sur Terre. Je vous conseille de consulter notre guide : Que faire après que notre pire ennemi nous ait embrassée ?

Il est conseillé de retirer sa main des cheveux de votre ennemi. D'ouvrir les yeux. De lui mettre une claque bien sentie, suivie d'une insulte ou deux. Et d'ensuite, drapée dans le peu de dignité qu'il vous reste, s'enfuir en courant certes, mais garder la tête haute.

Ca y est, ça se remet à clignoter. TU AS EMBRASSE TON PIRE ENNEMI, TU AS EMBRASSE TON PIRE ENNEMI !! C'est pire que Las Vegas là dedans. Je n'ai qu'une envie recommencer ! Comment ai-je pu survivre un an ?

Malheureusement, Potter retire la main que j'ai glissée dans ses cheveux, et m'observe avec un petit sourire narquois. Ses lèvres sont rouges, je l'ai encore plus décoiffé qu'avant. Et il est aussi essoufflé que moi. On reste comme ça, à se jauger du regard, en soufflant comme des bœufs. Finalement, il fait un pas vers moi, et me prend la main. Il y met quelque chose de dur un froid.

Un Gallion.

- Tiens, pour vous payer de quoi boire quand les Gryffondors auront perdu leur match. Ah et au fait, t'embrasses mal.

Je reste ébahie, pendant au moins cinq minutes, comme ça, la main ouverte sur un Gallion, comme un conne au milieu du couloir. Le temps de comprendre et :

- POTTER !!

Mais ça fait déjà longtemps qu'il est parti manger. Et moi, je n'ose plus entrer dans la Grande Salle. Je pense que je vais aller courir un peu dans le parc, ça me fera du bien.