Quelques petits drabbles (enfin quelques textes courts car je ne sais pas combien de mots doit contenir un drabble). J'ai utilisé la liste de thèmes de linkicaro que vous pouvez trouver sur son profil. Je les trouve très parlant et l'exercice texte court très profitable. en ce qui concerne les textes le premier se passe pendant la 1ère année de Harry et ce qui est entre guillement (sauf le dernier mot) appartient à l'école des sorciers. Le deuxième est une petite élucubration sur la jeunesse de Snape et de Lily.

Et quand tes yeux croisent les miens

Les yeux bleus regardent les yeux bleus. Les yeux devant le miroir et les yeux dans le miroir. Des yeux tout pareil. Deux paires d'yeux jumeaux. Même teinte, même forme.

Dans le miroir des yeux pétillants de malice avec une étrange étincelle au fond des prunelles.

Devant le miroir des yeux tristes et usés

Des yeux qui brillent.

De joie et de jeunesse. De larmes et de vieillesse.

Des yeux tout pareil. Même teinte même forme.

Les yeux usés se détournent du miroir.

-« Et vous qu'est ce que vous voyez quand vous regardez le miroir ? »

D'incroyables yeux verts interrogent les yeux bleus. Et la lueur de malice qui irradiait les yeux du miroir illumine désormais les yeux bleus encore brillants de larmes contenues.

-« Moi ? je me vois avec une bonne paire de chaussette à la main »

Les yeux verts s'élargissent, ébahis. Amusés, les yeux bleus s'étrécissent .

-« On manque toujours de chaussettes. Noël vient de passer et je n'en n'ai même pas eu une seule paire. Les gens s'obstinent à m'offrir des livres »

Les yeux bleus affectent un air comiquement désabusés et les yeux verts s'éclaircissent alors qu'un éclat de rire retentit.

Des bruits de pas. Une porte qui se ferme.

Les yeux verts sont partis. Et les yeux bleus sont seuls. Face au miroir à nouveau.

Les yeux bleus regardent les yeux bleus. Les yeux devant le miroir et les yeux dans le miroir. Des yeux tout pareil. Deux paires d'yeux jumeaux.

Dans le miroir des yeux pétillants de malice .

Devant le miroir des yeux tristes et usés .

Des yeux tout pareil. Même teinte même forme.

Et quand tes yeux croisent les miens, je vois. Je vois ce qui n'a pas été, ce que je n'ai pas fait . Quand tes yeux croisent les miens, le voile se déchire de part en part et je vois. Je vois ce qui aurait pu être.

Les yeux bleus s'assombrissent.

-« Ariana …»

Dans une salle déserte un vieillard regarde une jeune fille qui lui sourit au travers d'un miroir.

Le sable dans tes cheveux

Les éclats de rire cascadent dans le terrain de jeu. Une fille rousse et un garçon malingre tournent sur eux-mêmes en riant à gorge déployée. Ils tournent, tournent, tournent et tournent encore, derviches fous, égarés dans le brouillard anglais.

Elle perd l'équilibre, vacille et s'effondre au sol. Le sol doux du bac à sable.

Il trébuche et tombe à côté d'elle.

Elle ne dit rien. Son sourire est immense. Elle tente de reprendre son souffle.

Il ne dit rien. Il la regarde. Il la détaille. Son nez droit, ses yeux verts et brillants, sa bouche ronde, son petit menton têtu et ses cheveux. Cette masse merveilleusement lisse et soyeuse qui flamboie dans les lueurs du crépuscule. Si différents de ses cheveux à lui, noirs et ennuyeux, gras et plats, laids comme tout ce qui se rapporte à son existence..

Ses mains le démangent de plonger dans cette océan fauve. D'y faire jouer ses doigts. Et peut-être d'y immerger son visage et d'en respirer longuement les mèches élastiques et attirantes.

Elle se relève, l'arrachant à sa contemplation. Il l'imite. Elle secoue sa chevelure rousse. Il frissonne. Contre sa volonté sa main se lève, s'approche de l'incendie qui le fascine. Une seconde d'immobilité. Et sa main est prise dans ces flammes qui ne brûlent pas. Sa main glisse le long des cheveux lentement, doucement, savourant la sensation qui déchire son cœur et le jette hors de lui-même.

Elle se retourne intriguée.

Il rougit, sa main retombe.

-« Qu'est ce que tu fais ? », sa voix claire résonne à ses oreilles comme un million de clochettes.

-« Rien… C'est juste que…»

Il s'arrête. Il inspire violemment. Et dans un murmure rauque il explique

-«J'enlevais …Le sable dans tes cheveux… »