Interlude Episode 1:
« Be Always Cast »
by Fairygnomes
Auteur: Fairygnomes
Traducteur : Aybarra
Rating: 13+
Catégories: Angst, Drame, Ship/Amitié Sam/Jack
Timeline : se situe entre la saison 8 et la saison 9
Spoilers : tout jusqu'à la fin de la saison 8
Résumé : la fin d'une ère ? Ou juste le commencement...
Disclaimer : Pas à nous, nous nous ennuyions entre deux saisons. Nous les remettrons en place...
Note de l'auteur : Hé ! Nous l'avons fait. Maintenant, il ne me reste plus qu'à finir d'écrire l'épisode dix. Ou commencer à l'écrire.
Immenses remerciements à Jo et à Ruth pour tout ! Et immenses remerciements à Jo (l'autre) et à Allie pour les fabuleux béta et encouragements :o)
Note du traducteur : la série compte dix Episodes. Elle est écrite par trois auteurs : Fairygnomes, Jo. R et Ruth M. King.
Les épisodes s'articulent ainsi : 1+2 3+4 5 6+7+8 9 (des références à l'épisode 5) ; 10.
Un grand merci à Sam star et à Bibiche pour leur aide.
Je n'ai pas réussi à obtenir de réponse des auteurs. Je publie donc cette traduction sans leur autorisation... J'espère qu'elles ne m'en tiendront pas rigueur.
Bonne lecture !
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'La chance est toujours puissante. Soyez toujours prêt elle sera là quand vous vous y attendrez le moins'
Cela faisait cinq heures que les Tok'ra avait emmené le corps de son père ainsi que Selmak sur leur planète, et Sam était assise seule au mess avec une tasse de café froid. Après leur avoir dit adieu, elle s'était rendue directement à son labo, avait verrouillé la porte et pleuré longuement. Mais elle avait atteint ce calme qui venait après une immense douleur, et elle sut qu'elle devait sortir d'ici, de cet endroit sombre, sinon elle pourrait ne jamais cesser de pleurer.
Il n'était parti que depuis quelques heures, mais il lui manquait. C'était stupide, vraiment, parce qu'elle était habituée à ce qu'il soit parti pendant des mois. Mais là, c'était différent. Aussi elle quitta son labo, alla se laver le visage et rechercha le réconfort d'un café et d'un gâteau. Heureusement, il n'y avait que peu de personnes dans la salle, et elle réussit à se servir et à s'installer dans le coin le plus éloigné avec le minimum de contact humain. Le serveur était quelqu'un de nouveau qu'elle ne reconnut pas, et elle doutait qu'il soit au courant des événements de la veille et ce qu'ils avaient signifié pour le Lieutenant Colonel Samantha Carter.
Elle resta donc assise là, ne réfléchissant à rien de particulier, savourant simplement le silence et se concentrant à aspirer et expirer, sans s'effondrer. Mais le café s'était refroidi et il n'y avait plus de gâteau. Repoussant d'un air las sa chaise, Sam se leva et alla se resservir. Quand elle revint à sa table quelques minutes plus tard (se félicitant encore une fois d'avoir évité les papotages), elle vit quelqu'un rôder près de sa chaise.
Il lui vint à l'esprit, comme elle s'asseyait et lui faisait signe d'en faire de même, qu'elle ne l'avait jamais vu rôder auparavant. Il inclina la tête et s'assit à côté d'elle, pas en face comme il le faisait d'habitude. Il ne dit rien, buvant simplement ce qu'elle présuma être du thé, et se servit de quelques cookies. Ses yeux, pleins de tristesse et de compassion, rencontrèrent les siens de temps en temps. Ils brillaient comme les siens, bien qu'il ne permît pas aux larmes de couler. Sa main s'avança sur la table et recouvrit la sienne et elle se laissa aller contre lui comme elle l'avait fait bien des fois auparavant.
« Votre père était un grand guerrier, un homme honorable et brave. Il sera regretté. »
Elle hocha simpement la tête, incapable de trouver les mots pour répondre.
« S'il y a quelque chose que je puisse faire pour rendre cela plus facile pour vous, je le ferai. »
Levant la tête de son épaule, elle réussit à ménager un petit sourire.
« Il vous aimait vraiment bien, Teal'c. Il était fier que vous ayez choisi de rester avec les Tau'ri, pour aider à briser les barrières entre les Jaffa et les Tok'ra. »
Il essuya gentiment une larme solitaire du visage de Sam avant de la prendre dans ses bras.
ooo
Sam retourna à son labo et avait dû s'endormir là, car tout d'un coup elle se réveilla au bruit de voix dans le couloir. Ouvrant les yeux, elle vit le Général O'Neill et Teal'c entrer dans la pièce, le Général s'asseyant sur la chaise à côté du sien, ramassant tristement les miettes qui restaient sur l'assiette qu'elle avait réussi à sortir du mess sans se faire remarquer.
« Salut, Carter. »
« Bonjour, » répondit-elle, se frottant les yeux et vérifiant qu'elle n'avait pas bavé. « Quelle heure est-il ? »
« 6 heures du matin. Vous avez dormi pendant deux heures. »
Elle soupira. « OK, je vais aller prendre une douche et ensuite je ferais bien d'appeler l'aéroport et réserver un vol pour San Diego. »
O'Neill haussa les épaules et sortit deux morceaux de papier de sa poche. « Nous avons réussi à vous avoir un vol pour cet après-midi. Il y en avait un plus tôt, mais nous nous sommes dit que vous aviez besoin de temps pour faire vos bagages. »
Elle prit les tickets, ses mains frôlants la sienne très brièvement, et lut les noms dessus. Samantha Carter. Pete Shanahan. Quand elle leva les yeux sur lui avec surprise, il haussa juste les épaules. « Appelez-moi quand vous serez là-bas, d'accord ? Et prenez tout le temps que vous aurez besoin. Même si Daniel revient, je pense que vous ne serez ni l'un ni l'autre prêt à reprendre du service tout de suite. »
« Merci. C'est vraiment... Ca signifie beaucoup, monsieur. »
Il sourit, puis se leva lorsque les alarmes résonnèrent. « Allez-y pendant que vous en avez encore l'occasion. »
Elle hocha la tête et le regarda quitter la pièce.
« Moi aussi, je devrais y aller, mais appelez-moi aussi quand vous atterrirez. »
Ses sourcils se levèrent vivement. « C'était quand la dernière fois que nous nous sommes parlés au téléphone, Teal'c ? » Il se contenta de lui sourire et elle l'étreignit impulsivement. « Merci. »
Il inclina la tête comme toujours, et puis suivit O'Neill, probablement vers la Salle d'Embarquement. Prenant une profonde respiration, Sam regarda les tickets dans sa main avant d'en mettre un dans sa poche, et de replacer doucement l'autre sur sa paillasse avant de quitter le labo.
ooo
Elle était prête à partir. Les sacs étaient faits et dans la voiture, elle avait vérifié qu'elle n'avait pas laissé de robinet ouvert ou d'appareil branché. Mais elle était encore assise là, à l'extérieur d'une maison qui aurait pu être celle de ses rêves. Pete était parti il y a trente minutes, son geste symbolique avec la pancarte de l'agence immobilière repassant dans sa tête. Pourquoi finissait-elle toujours par blesser ceux qu'elle aimait ? Parce qu'elle l'avait aimé. Juste pas assez pour renoncer à son travail. Pas assez pour renoncer au Général Jack O'Neill.
Elle s'était dit qu'elle était prête à faire cela tant de fois au cours des derniers mois qu'elle avait failli y croire. Mais la promesse qu'il lui avait faite dans son rêve perdurait encore, longtemps après que les hallucinations se soient évanouies. Et, bien qu'elle sache que cela ne pouvait pas être maintenant, elle pensait que ce qu'ils avaient pourrait suffire pour maintenant.
Elle avait donc rompu ses fiançailles avec Pete et tentait de se motiver pour se lever et prendre l'avion qui l'emmènerait chez son frère. La seule famille qui lui restait à présent, en tout cas la seule par le sang. Mark avait pris les nouvelles de la mort de leur père calmement, tout à fait comme elle. Lui aussi comprenait qu'ils leur avaient été donnés des années de surcis avec un homme changé, et il en était tout aussi reconnaissant. Sam était heureuse d'aller les voir, et était impatiente d'avoir la distraction que ne manquerait pas de suciter la présence de jeunes enfants.
Poussant un soupir, elle regarda sa montre puis se força à se lever. Elle avait une heure avant de monter à bord de l'avion, bien assez de temps pour se rendre à l'aéroport et s'organiser.
Elle ouvrait la portière de sa voiture quand son portable se mit à sonner. Fouillant dans sa poche, elle vérifia rapidement l'identité du correspondant avant de l'ouvrir et de prendre l'appel.
« Bonjour, mon Général. »
« Carter, prête à partir ? »
« Je m'apprêtais à partir pour l'aéroport. Merci encore pour les tickets, monsieur, j'apprécie vraiment. »
« Oui, à propos des tickets... » Il insista sur le pluriel. « Je viens de passer à votre labo juste pour vérifier que vous étiez réellement partie et j'ai trouvé le ticket de Pete sur la paillasse. Vous voulez que je le fasse porter par quelqu'un à l'aéroport pour lui ? »
Sam arracha ses yeux du panneau de l'agence immobilière et lui répondit à contrecoeur. « Non, mon Général. Pete ne vient pas avec moi. »
« Oh. Il n'a pas pu se libérer ? » Son ton était léger, mais elle savait ce qu'il demandait vraiment.
« En fait, je ne lui ai pas demandé. »
Silence.
« C'est fini, j'y ai mis fin. »
« Quand ? »
« Il y a environ une demi-heure, » répondit-elle, tentant de ne pas paraître aussi misérable qu'elle se sentait.
« Oh. Je suis désolé. »
Elle ne dit rien, et tripota ses clés de voiture avec nervosité.
« Est-ce que vous allez bien ? »
« Non, pas vraiment. Mais ça ira. Il faut que j'y aille. »
« Oui, bien sûr. Faites un bon voyage, Carter. »
« Merci, Je suis impatiente de voir les filles. »
Il marmonna quelque chose.
« Je vous demande pardon, qu'avez-vous dit ? »
Encore des marmonnements. Elle attendit.
« C'est fini aussi avec Kerry. »
« Oh. Je suis désolée. »
« Oui, eh bien, techniquement, c'est elle qui a rompu avec moi, mais seulement parce qu'elle savait que j'étais amoureux de... Je veux dire que... » Il toussa. Beaucoup.
Pour la première fois depuis des jours, Sam sourit d'un sourire sincère.
« Ecoutez, je dois y aller, sinon je vais rater le vol. Mais je vous appellerai quand j'arriverai ? »
« Bien, bien. Au revoir, Carter. »
« Au revoir, mon Général. Et c'est aussi la raison pour laquelle j'ai rompu avec Pete. » Et elle raccrocha.
ooo
Sam prit quinze jours complets et arriva chez elle tôt le samedi matin, s'efforçant d'ouvrir la porte à travers la pile de courriers et ignorant les cartes de condoléances. Lâchant ses bagages dans l'entrée, elle se dirigea immédiatement vers la cuisine, la bouilloire et le café. Dix minutes plus tard, elle s'assit avec lassitude sur le canapé et savoura simplement la paix et la quiétude. Jusqu'à ce que le téléphone se mette à sonner. Elle décida de laisser le répondeur répondre.
La voix désincarnée était facile à reconnaître. « Carter ? Vous êtes chez vous ? Allô ? Bon sang, je déteste ces trucs. Je vais appeler votre... »
Son portable se mit à sonner. « Bonjour. »
« Où êtes-vous ? »
Elle roula des yeux. « Je suis chez moi. »
« Dans ce cas, pourquoi ne répondiez-vous pas ? »
« Parce que c'est là-bas et que je suis ici. »
« OK. Bon, je voulais juste m'assurer que vous étiez bien rentrée. Vous n'avez rien manqué pendant que vous étiez partie. »
« Je sais, mon Général. Je vous ai parlé au moins une fois par jour, vous vous rappelez ? »
« Carter, je m'ennuyais. »
Elle rit. « Oui, je sais ! »
« Je vais vous laisser, vous êtes sûrement fatiguée après le voyage. SG1 est toujours en congés. Daniel n'est pas encore totalement dans le coup après être 'encore' mort et les choses sont assez tranquilles par ici avec Anubis hors du paysage, alors... »
« Invitez-moi, » interrompit-elle.
« Quoi ? »
« Invitez-moi à votre chalet. »
« Je n'allais pas aller au... »
« Invitez. Moi. »
« Carter ? »
« Oui ? »
« Voudriez-vous venir pêcher avec moi ? »
« Oui. »
« Vraiment ? »
Elle sourit. « Oui. »
« Est-ce que ça veut dire ce que je pense que ça veut dire ? »
Elle put entendre l'espoir et la terreur aveugle dans sa voix, et tenta d'être charmée plutôt qu'insultée. « Ca veut dire que nous allons pêcher. » Soudain l'énormité de ce qu'elle faisait la frappa. « Je veux dire... »
« Hé, pourquoi n'inviterais-je pas les gars à venir aussi ? Nous pourrions partir d'abord et ils nous suivraient demain ? »
« Vous voulez partir maintenant ? »
« Rien de mieux que le présent. Faites vos bagages. Et, Sam ? »
Elle retint son souffle.
« N'oubliez pas vos pyjamas, il fait assez froid là haut la nuit à cette période de l'année. J'espère que vous apprécierez que je dorme sur le canapé. »
« Ca ne me dérange pas de prendre le canapé, monsieur. »
« Je ne peux pas laisser une invitée faire ça. Mais nous perdons du temps à nous disputer alors qu'il y a des poissons qui ne demandent qu'à être pris et de la bière à boire. Je passe vous prendre dans une heure ? »
« Je serai prête. »
Cependant, les choses ne se déroulèrent pas comme prévues. Son portable sonna de nouveau moins de cinq minutes plus tard, et cette fois c'était pour le travail.
ooo
« Est-ce correct ? »
« Si c'est le cas, nous ne faisons rien ? »
« Apparemment rien de que nous avons fait n'a affecté la ligne du temps. »
« Mais nous n'avons rien 'fait'. »
« Pas 'encore'. Apparemment, nous allions le faire, d'ici deux semaines, mais maintenant, nous n'avons pas à le faire. »
« Excellent ! Yes ! J'aime ça. »
Elle attendit que Daniel et Teal'c soient partis, puis tendit les mains vers la caisse qui contenait le ZPM et qui se trouvait sur son bureau.
« OK, je vais emmener ça au labo pour les analyses. »
« Non, je le prends. Il y a toute une salle pleine de têtes d'œuf qui meurent d'envie de mettre leurs mains sur ça. Vous avez des bagages à faire. »
Elle sourit. « Déjà fait, mon Général. Dites juste le mot. »
Il regarda par-dessus son épaule et fit un grand sourire. « Je reviens dans cinq minutes. »
« J'attendrai. »
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Hommes. Femmes. Enfants.
Elle avait aidé à les tuer tous.
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Elle avait suivi ses instructions pendant les dix dernières minutes, ouvrant l'œil pour le tournant dont il lui avait assuré qu'elle ne 'pouvait pas rater'. Lequel, évidemment, elle rata. Faisant demi-tour, elle prit la route qui menait à sa droite, si près des arbres de chaque côté de la route qu'ils frôlaient les vitres du 4x4.
Le gravier crissait sous les pneus lorsqu'elle s'arrêta devant le fameux chalet. Ou devrait-elle dire chalets ? Le Général était déjà à l'extérieur et faisait le tour, du plus grand des bâtiments, vers le petit étang.
« Venez, Carter ! »
Elle décrocha la ceinture de sécurité, s'étira et sortit lentement du véhicule. « Je vais juste prendre mon sac et... »
Il apparut devant elle, son visage illuminé comme celui d'un gamin le matin de Noël. « Ne vous occupez pas de ça, venez ! » Il se pencha et prit sa main et la traîna presque de l'autre côté du 4x4. Elle céda et le suivit, enroulant ses doigts autour des siens. Il la guida au bout du (très petit) ponton, et lui montra les environs.
« Voilà, Carter. 'Ceci' est l'endroit que je préfère de toute la galaxie. » Son sourire était contagieux, et elle se retrouva à lui sourire.
« Mieux que P3X-498 ? »
Il la fixa d'un air absent.
« La planète avec les girafes et les... »
Il hocha fermement la tête. « Beaucoup mieux. »
Elle regarda tout autour d'elle, saisit la vision des arbres et de l'eau calme, des tortues et des canards qui nageaient, le chalet et les dépendances, l'absolue tranquilité de tout cela. « Vous savez, je pense que vous avez sans doute raison, » dit-elle doucement.
Il serra sa main, puis, la tenant toujours, il la fit tournoyer jusqu'à ce qu'elle soit devant lui, dos à lui. Avec une désinvolture trompeuse, il lâcha sa main et passa ses bras autour d'elle, lui donnant tout l'espace pour se dégager si elle le voulait. Elle n'en fit rien.
Ils se tinrent là et regardèrent le soleil descendre derrière les arbres. Ce n'est que quand Sam commença à frissonner, en dépit de la chaleur des bras qui la tenaient serrée, qu'ils se dirigèrent vers le chalet, récupérant les sacs qu'ils avaient laissés dans le 4x4. Jack ressortit pour rapporter le carton plein de provisions, laissant Sam libre d'explorer pendant un moment. La salle principale du chalet était d'une taille raisonnable, avec un salon sur le côté gauche, devant une grande cheminée. A sa droite, il y avait une petite salle à manger avec table et chaises, et devant elle il y avait la kitchenette qui donnait sur le salon. Il y avait deux portes qui menaient à ce qu'elle supposait être des chambres et salles de bain, mais elle n'eut pas le temps – ou le courage – de les ouvrir.
Entendant la portière du 4x4 claquer, elle revint vers la porte, l'ouvrant pour la grande caisse sur jambes qui apparut sur le seuil. La fermant derrière lui, elle le suivit jusqu'à la kitchnette et commença à aider à ranger les affaires. Elle mit la bouilloire sur le feu à sa demande, faisant du thé pour eux deux et apportant les mugs jusqu'au salon. Il s'assit à côté d'elle sur le vieux canapé usé, leurs épaules se frôlant chaque fois qu'ils se penchaient pour prendre leur mug sur la table devant eux.
« C'est agréable. »
« N'est-ce pas ? Ca valait la conduite jusqu'ici ? »
Sam s'étira encore, faisant une petite grimace lorsque ses épaules craquèrent. « Reposez-moi la question une fois que j'aurai attrapé un poisson, mon Général. »
« Je ne vous ai pas dit qu'il n'y avait pas de poisson dans mon étang ? »
« Si. Au moins vous avez cessé de clamer que c'est un lac. »
« Hé, quand j'étais enfant, c'était un lac. Il s'est juste... rétréci, en quelque sorte, » dit-il avec un haussement d'épaules, en joignant le geste à la parole. Elle ne dit rien, mais haussa juste un sourcil.
« Je suis heureuse d'être venue. » Les mots furent murmurés, et il fixa droit devant la cheminée.
« Je suis heureuse que vous m'ayez demandé. »
« Oui, à propos de ça, Carter... ? »
Elle replaça son mug vide et se tortilla pour lui faire face, une jambe passée sous son corps et ses mains liées autour du genou. Elle attendit qu'il parle parce que, pour une fois, elle était heureuse de lui laisser faire toute la discussion.
« C'est un peu... écoutez, je vais juste le dire, d'accord ? »
Elle acquiesça.
« Je sais que les choses n'ont pas été faciles pour vous dernièrement, et je ne veux pas que quelque chose... Je ne veux pas rendre les choses plus difficiles qu'elles ne le sont déjà. Et techniquement, je suis toujours votre supérieur... »
Elle ne savait vraiment pas quoi dire. Il prit une profonde respiration.
« J'ai songé à prendre ma retraite. Bon sang, j'ai écrit la lettre au moins quatre fois déjà. Mais il y a toujours quelque chose qui arrive et me fait patienter. Mais maintenant... »
Ses articulations blanchissaient et elle fit un effort délibéré pour desserrer ses doigts. « Mais maintenant... ? »
« Maintenant, j'aimerais pouvoir faire de quelqu'un ma priorité pour changer, quelqu'un d'autre que l'US Air Force. »
Elle lui sourit. « Vous ? »
Il secoua la tête. « Vous. » Et elle eut des difficultés à respirer. « Je veux faire ça correctement, Sam. Vous comprenez ? »
« Oui. Je comprends. » Incapable de se retenir, elle tendit sa main pour toucher son visage, caressant du pouce sa pommette. La main de Jack vint couvrir la sienne, imitant ses propres mouvements.
« Alors, nous allons doucement. » Il se pencha vers elle.
« Nous n'enfreignons pas le règlement. » Elle se pencha vers lui.
« Je dormirai sur le canapé. » Sa bouche était si près qu'elle ne pouvait la voir, sa tête s'inclinant légèrement en une réponse automatique.
« Est-ce que s'embrasser est contre le règlement ? »
Il se figea, ses yeux qui s'apprêtaient à se fermer s'ouvrirent à nouveau. Il réfléchit à la question, bon sang. « Je serais très surpris si deux officiers supérieurs avec une carrière exemplaire étaient traduits en cour martiale pour un simple baiser. Surtout s'ils ont sauvé le monde à plusieurs reprises. »
« Bien. »
Bien que quand elle y pensa plus tard (beaucoup plus tard), elle décida que le nombre exact de baisers n'était vraiment pas pertinant.
ooo
Daniel et Teal'c arrivèrent aux premières heures le lendemain matin, et le reste de la journée fut passé près de l'étang, lequel se révéla avoir quelques poissons dedans. Teal'c avait semblé presque bouder quand ce fait lui fut indiqué, à différents moments, par le Général. Sam et Daniel s'étaient baladés autour de l'étang en fin d'après-midi, s'asseyant sur le banc en face du chalet et avait discuté de tout et de rien. Ils firent le tour en courant quand il apparut que Jack avait attrapé quelque chose, mais il s'avéra que ce n'était qu'une fausse alarme, au grand amusement silencieux d'un certain Jaffa. Après dîner, Jack alluma la cheminée et ils jouèrent aux cartes et burent du chocolat chaud.
Ils commençaient juste à se détendre quand le portable de Daniel sonna...
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Hommes. Femmes. Enfants.
Elle avait aidé à les tuer tous.
Des Jaffas qui l'avaient regardée avec peur et révérence dans leurs yeux. Qui étaient morts en croyant en elle, croyant en ses semblables. Croyant que leurs âmes iraient à Kheb.
Croyant un mensonge.
Le verre de cognac dans sa main était intact, mais elle s'y cramponnait désespérément, le traitant comme son dernier lien à la réalité. Elle n'avait pas été capable de rester assise depuis que ses cauchemars l'avaient réveillée, depuis que ses doigts tremblants avaient composé le numéro qu'elle avait mémorisé, mais qu'elle n'avait pas pu se résoudre à appeler plus tôt.
Neuf heures plus tôt.
Neuf heures et elle voyait toujours leurs visages.
Entendait leurs voix.
Entendait la sienne.
Rien de cela ne s'était estompé comme la lumière du jour avait pris la place de la nuit.
Rien de cela ne s'était estompé comme les sons de l'extérieur s'étaient imposés au silence oppressant de son appartement.
Elle entendait encore sa voix dans sa tête.
Osiris.
Le parasite qui l'avait violée, forcée sa main. L'être qui avait ri sadiquement dans sa tête lorsqu'elle avait pleuré pour toutes les vies qu'il avait prises.
Pour les âmes perdues dont le sang souillait encore ses mains.
Elle entendait encore son rire, parfois.
Pensait encore qu'il était avec elle.
Le thérapeute qu'elle avait vu, le Docteur Mackenzie, avait été facile à berner. Il lui avait été facile de lui faire croire qu'elle allait bien. Qu'elle avait récupéré du traumatisme et de l'horreur.
Elle se demandait parfois si elle s'était bernée elle-même à croire que c'était fini.
Sarah frissonna et marcha jusqu'à la fenêtre. Elle fixa la route vide en-dessous et refoula de nouvelles larmes.
« Où es-tu, Daniel ? »
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Note : Cette histoire se conclura dans l'Episode Deux, « Misdeeds Undone » écrite par Jo. R.
