Saluuuut ! Tout d'abord, bienvenue (eh oui, on n'oublie pas la politesse !). Je suis tellement excitée à l'idée de publier ENFIN cette fic ! Ça faisait déjà un petit bout de temps que je travaillais dessus, mais avec le bac et toutes les choses qui gravitent autour d'un élève de Terminale, je n'arrivais pas forcément à consacrer autant de temps que je voulais à l'écriture... Donc, cette fic est toute fraiche, toute nouvelle, toute guimauve et toute pleine de bons sentiments et j'espère VRAIMENT qu'elle va vous plaire ! Je vous laisse avec le premier chapitre et on se retrouve en bas...
Disclaimer : Vous le savez, je ne suis pas JK Rowling et ses merveilleux personnages que j'aime d'amour ne m'appartiennent pas, sauf ceux que j'ai créés (je sais que j'en ai créé un, mais je ne sais plus s'il y en a plus XD)
Chapitre I – Opération vide-dressing
[LILY'S POV]
Déjà quinze ou vingt minutes que je fais des allers-retours entre mon lit et mon armoire, en cherchant désespérément quelque chose à mettre. Je sors toutes les robes et les jupes que je trouve et qui – potentiellement – me vont encore, je les jette sur mon lit et enfouis au fond de mes tiroirs celles qui sont trop petites, trouées ou démodées.
Oui, si j'étais normale, je pourrais les donner ou les jeter à la poubelle. C'est d'ailleurs ce que Dorcas me répète en boucle – en plus de me faire la morale sur la quantité de vêtements que je possède.
Je sors le nez de l'armoire avec une nouvelle robe en main, et c'est seulement à ce moment précis que je réalise l'étendue des dégâts. Bon, d'accord, j'ai peut-être un peu trop de vêtements. Étant donné que Dorcas est forcée d'élire domicile sur le sol, n'ayant plus de place sur mon lit double.
Le plus désolant dans toute cette histoire, c'est que je n'achète même pas tous ces habits par addiction démesurée au shopping. Je n'ai jamais aimé faire du shopping – contrairement à ma sœur – et je préfère très nettement garder mon argent pour les livres et la nourriture. Non, moi, si je remplis mon armoire, c'est par peur démesurée de manquer de quelque chose dont je pourrais éventuellement avoir besoin – ne serait-ce qu'une fois dans ma vie. Étant de nature impulsive, je peux me réveiller un matin en voulant porter des cuissardes – alors que je hais les cuissardes et que je sais pertinemment que les cuissardes ne me vont pas – et être de mauvaise humeur toute la journée parce que je n'en aurais pas trouvé dans mes placards. Alors que si j'en trouve, je les essaierais, me rendrais compte, une fois de plus, que je n'aime pas ça, et les rangerais tout sourire avant de glisser dans ma paire de baskets préférées.
Dorcas pose le livre que, manifestement, elle essayait de lire et que, manifestement, elle n'arrive pas à lire. À cause de moi. Enfin, quand je dis qu'elle pose le livre, je minimise l'action. Dire qu'elle claque le livre sur le parquet serait plus proche de la réalité.
« Pourquoi cette agitation soudaine, Lily ? » demande-t-elle en soupirant.
Elle se fiche de moi ? Je l'ai appelée exprès pour qu'elle m'aide et elle ne s'en rappelle même pas ! Et après, ça se dit meilleure amie. Meilleure amie en carton, oui !
« Je t'en ai parlé au téléphone, Dorcas ! » m'exclamé-je.
« Désolée de te le dire, mais non. Tu t'es contenté de crier d'une voix suraiguë et absolument insupportable que c'était une urgence d'ordre intergalactique et qu'il fallait absolument que je vienne chez toi si je ne voulais pas tu meures seule dans ton appartement comme une pauvre petite guimauve moisie. »
« C'est faux, j't'ai expliqué » marmonné-je. « T'as juste pas entendu. »
Elle lève les yeux au ciel avant de poursuivre :
« Oh, oui ! Excuse-moi ! Tu l'as très certainement déjà expliqué à cette immonde jupe tartan que tu as confondu avec ta meilleure amie. Une fois de plus » réplique-t-elle sarcastiquement.
« C'est vrai qu'elle est immonde, cette jupe » affirmé-je. « C'est Vernon qui me l'a offerte à Noël dernier. »
Dorcas jure et se prend la tête dans les mains. Enfin, c'est vrai, quoi ! Manifestement, cette jupe est immonde. Mais je ne peux pas la jeter : si Vernon et Tunie veulent la voir un jour, qu'est-ce je dirais ? « Désolée, beau-frère, j'ai jeté ton cadeau. On n'a pas idée d'offrir une jupe couleur vomi à une fille, aussi ! Achète-toi du bon goût à défaut de m'acheter une jupe. » Déjà que mes relations avec la belle-famille ne sont pas particulièrement au beau-fixe… Et Tunie m'en voudrait éternellement de jeter un cadeau de son si adorable mari.
Je replonge le visage dans mon armoire et jette trois autres robes par terre : une noire que je porte assez fréquemment, et deux autres que j'ai achetées et que je n'ai jamais mises. La verte, je l'avais prise pour un rendez-vous avec mon dernier copain… qui m'a larguée le soir même dudit rendez-vous, alors que je trainais encore chez moi en serviette de bain, à la recherche de mon eye-liner. L'autre, en mousseline rouge, m'avait clairement fait de l'œil dans le magasin. Mais en la passant – chez moi, bien évidemment, puisque je ne perds jamais mon temps à essayer dans les cabines d'essayage – j'en suis arrivée à la conclusion qu'elle ne m'allait absolument pas. Le rouge et le roux, ça ne s'accorde pas.
« Dorcas ! » crié-je. « Tu peux m'apporter mon ordinateur ? »
J'entends ma meilleure amie, qui était partie se chercher à boire dans la cuisine, revenir dans ma chambre en soupirant, alors que je dégage une jupe patineuse noire.
« Il est où ? » me demande-t-elle.
« Sur mon lit ! »
« Lily, ton lit est recouvert par des tonnes de vêtements » soupire-t-elle dramatiquement.
Bah, il est en dessous, suffit de chercher… Je sais qu'elle n'ira pas chercher mon ordinateur : son but est de me prouver que j'ai tort et que je dois faire du vide parmi mes vêtements et c'est pourquoi elle essaye de rendre ma tâche encore plus compliquée qu'elle ne l'est déjà. Alors, je lui demande gentiment qu'elle me donne quelques conseils sur la tenue idéale pour un premier rendez-vous.
Je sursaute violemment quand je me tourne pour quitter mon armoire. Dorcas est plantée juste derrière moi et me regarde avec de grands yeux ahuris. Je l'interroge du regard et me plante devant mon grand miroir, ma jupe toujours en main. Ça, ça pourrait faire l'affaire : ni trop court, ni trop long, fidèle à ce que je porte d'habitude.
« Premier rendez-vous ? » répète-t-elle. « Vraiment ? »
« Oui, premier rendez-vous. Pourquoi ? Ça t'étonne ? »
Elle croise les bras et s'adosse contre un mur.
« Ça fait un bail que tu n'as pas eu de premier rendez-vous, Lily. Les derniers mecs avec lesquels tu es sortie, tu les rencontrais à la fac. »
« Oui, bah, les choses changent. Ça ne marche pas avec les gars de la fac de médecine donc je change d'horizon. »
« Alors ça y est ? Tu es enfin prête à tirer un trait sur Aaron ? »
Je grimace. Aaron et moi, ça a duré deux ans. Tout a commencé le soir de mes vingt-et-un ans, quand j'ai finalement accepté l'idée de passer de l'amitié à l'amour. Et je l'ai quitté quelques jours après mes vingt-trois ans. Le jour de notre rupture, j'avais passé une journée affreuse. J'étais arrivée à un point de non-retour avec mon meilleur ami d'enfance, j'avais le moral dans les chaussettes et, quand j'avais enfin pu sortir de la fac, je m'étais réfugiée au bureau d'Aaron (graphiste dans une boîte de communication). Il avait l'habitude de faire des heures supplémentaires et j'avais rejoint l'open-space, sans rien demander à personne, comme toujours. Sauf que ce soir-là, Aaron était en charmante compagnie et trop occupé à défaire l'attache du soutien-gorge de son plan-cul pour remarquer que sa copine était dans la pièce.
Je fixe Dorcas et j'essaye de paraître le plus convaincante possible.
« Dorcas, ça fait presque deux ans qu'Aaron et moi, c'est terminé. »
« Je sais que tu penses encore à lui, Lily » réplique-t-elle. « Malgré les autres mecs avec lesquels tu as pu sortir. »
« Et alors ? » m'emporté-je. « Tu préfères que je continue à me morfondre sur le fait que mon premier amour m'a trompée devant mes yeux ou que j'aille de l'avant ? »
Après cette histoire, j'ai tout fait pour ne plus m'attacher. Je faisais confiance à Aaron et j'aurais pu le suivre jusqu'au bout du monde, comme la pauvre fille amoureuse que j'étais. Je m'en suis tellement voulu de l'avoir aimé, alors qu'il n'était rien de plus qu'un lâche, et je m'en veux encore d'avoir découvert ce qu'était l'amour avec lui. Aaron a été ma seule relation sérieuse parce que je n'ai jamais réussi à l'oublier.
Je ne suis pas restée seule pour autant, après ma rupture. J'ai eu plusieurs mecs de passage. Mais jamais rien de sérieux. J'attendais que les choses se fassent. Je ne prenais aucune initiative. Ces histoires ne me concernaient pas, n'étaient pas les miennes, ne m'appartenaient pas. Elles ne me ressemblaient pas et je préférais ne pas y faire face. Je me contentais de sortir de temps en temps avec mes copains et de coucher avec eux – parce qu'après deux ans de relation sérieuse, on est forcément en manque de ce côté-là. Mais il n'y avait rien de plus entre eux et moi, et c'est pourquoi ils me quittaient ou je les quittais assez rapidement.
« Je veux pas que tu risques de souffrir encore, c'est tout » se défend Dorcas. « Que tu te renfermes sur toi-même parce que tu refuses d'extérioriser, par peur d'avoir encore plus mal. Que tu te plonges dans le travail jusqu'au burn-out pour te couper un maximum du monde extérieur. »
« Ça ne se reproduira pas » affirmé-je, en hochant vigoureusement la tête – plus pour me convaincre moi-même. « Et puis, il faut savoir prendre des risques pour avancer. La vie est faite de risques, non ? Surtout en amour, hein ? » ajouté-je. « Y a pas quelqu'un qui a dit ça ? »
« Sûrement » marmonne-t-elle. « Alors, tu l'as rencontré où ? »
« Tu vas rire, mais je l'ai rencontré sur Tinder » réponds-je avec un sourire en coin.
« Tinder ? » répète-t-elle en haussant un sourcil. « Je croyais que tu n'aimais pas le principe des rencontres dématérialisées, comme tu les appelles toi-même. »
« Non, c'est pas que je n'aime pas. C'est que j'approuve pas complètement » expliqué-je d'un air peu convaincu. « Mais, regarde Marlène, c'est comme ça qu'elle a rencontré Thomas ! »
« Oui, mais Marlène n'est pas toi, et elle ne recherche pas à connaître avant toute chose le QI des gars avec qui elle sort ! » rit-elle alors que je lui lance un sourire forcé pour lui signifier que sa remarque n'a rien de drôle. « Enfin, je reste persuadée que, même si Tinder a l'air d'être une bonne invention, le boulot reste le premier créateur de liens sociaux. Comme pour Rémus et moi. »
Ça y est, elle a des étoiles dans les yeux. Dès que Dorcas parle de Rémus, son copain, ses yeux bleus pétillent et ses joues deviennent plus roses. Quand ils se sont rencontrés, ça a été le coup de foudre mutuel et ils ont eu vite fait de tomber amoureux.
Pourtant, au début, ça n'a pas été facile pour eux : Rémus souffrant d'une maladie génétique, il a constamment l'impression d'être un fardeau pour ses proches et est persuadé qu'il finira sa vie seul à cause de ça. Ce qui est parfaitement ridicule – mais Rémus, bien que réservé et introverti, est une vraie tête de mule. Alors, quand leur histoire a commencé à devenir sérieuse, il essayait de se défiler pour ne pas avoir à avouer à Dorcas qu'il était malade et pour ne pas lui faire de peine. Et moi, je recueillais une Dorcas en larmes chez moi. Ils ont bien failli se séparer à cause de ça, d'ailleurs. C'est seulement après de longues explications, mêlées aux pleurs de Dorcas, que Rémus lui a tout dit de sa maladie, et que Dorcas lui a promis qu'elle ne le laisserait jamais tomber pour ça, qu'elle l'aimait, malade ou pas, et qu'elle voulait l'aider à s'accepter tel qu'il était.
« Depuis quand tu as rencontré Rémus au boulot ? » demandé-je en fronçant les sourcils. « Tu l'as rencontré dans un café ! »
« Café situé en face du lycée où il enseigne et où il va déjeuner avec ses collègues. Techniquement, c'est le travail qui nous a rapprochés. »
Je fais la moue mais n'ajoute rien. De toute façon, Dorcas fera en sorte d'avoir raison et de me prouver par A + B que leurs milieux professionnels leur a permis de sortir ensemble. Même si c'était une simple question de hasard si Dorcas se trouvait dans le même café dans lequel Rémus avait décidé d'aller déjeuner.
« Alors, qu'est-ce que tu sais de lui ? » demande-t-elle distraitement.
« James, vingt-six ans, brun aux yeux noisettes et myope, vraisemblablement issu d'une famille aisée. Et vraiment pas mal. »
« Les Mary et les Marlène vont être jalouses... » réplique-t-elle en riant.
Avec un sourire resplendissant, je me soulève sur la pointe des pieds pour attraper une pile de chemises. Dire que ce James ne me plait pas serait mentir. Il est tout-à-fait mon genre – même si je n'aime pas dire que j'ai un genre. Et au fil des conversations que j'ai eues avec lui, il m'a semblé être intelligent et sérieux. Les coups d'un soir, ça n'a pas l'air de l'intéresser – et quand bien même il serait intéressé, je pense qu'il peut trouver sans difficulté en sortant en boîte ou dans un bar quelconque. Non, il m'a plutôt l'air d'expérimenter, de tâter le terrain, sans forcément chercher à se poser sérieusement. Comme moi, quoi.
« Cette jupe, ça passe ? » demandé-je en agitant ma jupe patineuse. « Avec une chemise et mes Stan Smith ? Ou mes Converses ? »
« Vous allez où ? »
« Prendre un verre dans un bar. Rien qui demande de se mettre sur son trente-et-un. »
Dorcas pouffe et plisse les yeux.
« Oui, on voit tout de suite que c'est quelque chose de détendu quand on regarde l'état de ton lit. »
« Détendu ne veut pas dire mal habillé, ma chère Dorcas » rétorqué-je. « Alors, tu en penses quoi ? »
Elle pince les lèvres et me dit de m'habiller pour avoir une idée. Ce que je fais pendant qu'elle commence à replier mes affaires éparpillées partout. J'ai vraiment la meilleure amie du monde.
Bon, bon, bon... Vous vous doutez du thème du deuxième chapitre, je suppose ? Pas trop de surprises, hein ! Et je n'applique pas ici les codes d'André Gide qui veut un effet de surprise à chaque nouveau chapitre des Faux Monnayeurs (s'il y a des Tle L dans les parages... :D)
Breeef, j'espère vraiment que ce premier chapitre vous a plu et qu'il va vous donner envie de revenir pour la suite. Parce que moi, j'aimerais bien vous revoir ! Laissez-moi un petit commentaire pour me dire ça (ou même pour me raconter votre vie, si ça vous chante !), ça fait plaisir et ça aide pour la suite ! À la semaine prochaine pour le chapitre II :D
