Disclaimer : Les personnages de Final Fantasy 7 appartiennent à leurs concepteurs, je ne fais que les emprunter le temps d'une fiction.
Avertissement : cette histoire est une histoire annexe de « Trois papillons autour d'une flamme » inspirée par celle de Lunagarden.
Tels des plantes sur un sol désertique
Chapitre 1
Quelques heures après la fin d'Advent Children
Yazoo rouvrit les yeux sur le décor désolé d'une ruine des bas fonds de Midgar. Il se redressa avec peine, tout son corps semblait lui crier de ne pas bouger, de rester couché là et d'attendre la mort bien sagement.
Mais il ne le pouvait pas. Pas sans savoir où était Loz.
Avant de perdre connaissance, alors que Cloud se ruait sur eux, visiblement décidé à mettre un terme à leur existence, il avait invoqué des créatures de l'ombre et leur avait donné pour mission de les mettre à l'abri Loz et lui.
Visiblement elles avaient accompli leur mission, alors où était Loz ?
Il ne devait pas être très loin...
Malgré la douleur Yazoo se releva et regarda autour de lui. Il n'y avait aucune trace de son frère.
Que les créatures de l'ombre se soient dissipées n'était pas surprenant, elles étaient censées le faire sitôt leur mission accomplie, mais Loz aurait du être là, à ses côtés. Ce qui n'était pas le cas.
- Loz ? Appela Yazoo dans l'espoir que son frère n'était pas loin, qu'il entendrait son appel et lui répondrait.
Mais rien de tel ne se produisit.
Les larmes aux yeux le jeune homme aux longs cheveux argentés tituba jusqu'à la porte et s'adossa au chambranle.
Loz n'était pas non plus à l'extérieur. Il n'y avait que des ruines désertes aussi loin que le regard du jeune homme pouvait porter.
Le peu d'espoir qu'avait encore Yazoo de le retrouver se dissipa.
Il se laissa glisser à terre, agité par les sanglots.
D'abord Kadaj, et maintenant Loz... il n'avait pas réussi à protéger ses frères... et dire qu'il était le plus âgé... si seulement il n'avait pas été le plus faible des trois depuis le début...
oOo
Dans la rivière de la vie Kadaj s'éveilla lui aussi et regarda autour de lui avec un peu de surprise. Il ne savait pas trop à quoi il s'était attendu, mais certainement pas à se retrouver dans ce qui semblait être un espace vide, d'un blanc presque aveuglant qui l'obligea à battre des paupières quelques instants avant que sa vision ne finisse par s'y adapter.
Mais, même lorsque contempler tout ce blanc ne fut plus douloureux pour ses yeux, il n'y avait toujours rien à voir autour de lui et cela était pour le moins angoissant.
Il savait qu'il était mort, il n'avait pas perdu la mémoire de ses derniers instants, il gardait même une trace de ce que son corps avait fait sous l'emprise de Sephiroth.
Un mouvement de colère lui fit serrer les poings et taper du pied sur ce qui semblait être un sol, bien qu'il ne puisse pas en être totalement certain. Sa vue restait imprécise, mais y avait il seulement quelque chose à voir ?
Il se sentait floué, trompé, alors qu'il agonisait entre les bras de Cloud il avait entendu une voix qui lui affirmait qu'il était attendu, et voilà qu'il se retrouvait seul ! Où étaient ses frères ? Pourquoi était il dans cet endroit étrange, sans personne avec lui ? Ce n'était pas juste !
- Un peu de patience Kadaj. Lui dit la voix qu'il avait entendu avant de s'éteindre. Tu ne peux pas obtenir tout ce que tu veux simplement parce que tu le désire. C'est ce genre de comportement qui signe la perte.
- Et alors ? Je suis déjà perdu de toute manière ! Répliqua Kadaj d'un ton amer. Moi et mes frères nous avons été utilisés et détruits, alors quelle importance a ce que je peux bien ressentir ?
- Cela a plus d'importance que tu ne le crois. Mais pour l'heure il est préférable que nous nous penchions sur ce que ressentent tes frères... ou plus exactement, sur ce qu'ils ont bien pu ressentir pendant toutes les années où tu t'es ingénié à les tenir loin l'un de l'autre. Te souviens tu de cela Kadaj ? De la manière dont tu t'es servi de Loz pour te protéger en repoussant Yazoo ?
Kadaj fit la moue, il se souvenait très bien en effet, mais il ne se serait jamais imaginé que quelqu'un puisse s'en soucier en dehors de lui et de ses frères. Les scientifiques ne l'avaient pas fait après tout. Ce n'était donc pas si grave... surtout qu'il ne l'avait fait que pour se protéger. Il avait besoin de la force de Loz, il était le plus jeune des trois après tout, alors que Loz était l'aîné. C'était donc le devoir de son grand frère que de veiller sur lui.
- En es tu bien certain Kadaj ? Questionna doucement la voix.
- Qu'il se devait de me protéger ? Bien sur que oui ! C'est ce que font les grands frères...
- Tu avais deux aînés Kadaj, l'aurais tu oublié ?
Kadaj grinça des dents, il aurait aimé pouvoir le faire en effet. Yazoo était faible, presque inutile lorsqu'ils étaient au laboratoire, il avait fallu que Mère les prenne en main pour qu'il se révèle d'une quelconque utilité, et encore...
Elle n'avait pas voulu de lui au départ, comme si elle s'était douté qu'il était faible... qu'il serait une gêne plus qu'autre chose, comme le pensait déjà Kadaj.
(Flash back)
Ils étaient dehors, enfin libres, délivrés des scientifiques qui ne nuiraient plus jamais à personne, et la puissance de Mère les envahissait en entier, les rendant plus forts. Son esprit murmurait dans leurs têtes, les assurant de son amour, leur faisant des promesses de bonheur à venir, une fois qu'ils auraient accomplis sa volonté.
Kadaj tendait volontiers l'oreille à ces propos. Mère lui disait qu'il était son préféré au sein du trio, qu'il était celui qu'elle avait élu pour mener à bien ses projets grandioses.
Le pouvoir qu'elle avait éveillé en eux coulait dans leurs veines, leur offrant des capacités nouvelles.
Ils s'étaient débarrassés de leurs tenues du laboratoire, les remplaçant par ces tenues noires, tellement plus adaptées, plus séduisantes et pratiques.
Kadaj avait adoré sentir sa tenue se former sur son corps nu, cela avait été une expérience tellement agréable.
Il avait tourné la tête pour regarder ses frères qui se trouvaient eux aussi revêtus de tenues similaires.
Loz semblait un peu désorienté, comme s'il avait encore du mal à comprendre ce qui était en train de se passer. Ce qui n'avait rien de bien surprenant, il avait toujours été tellement lent à comprendre... on ne le changerait pas.
C'était sans importance, du moment qu'il appréhendait un minimum la situation et qu'il obéissait, pour le reste, il n'était pas nécessaire qu'il soit intelligent, Kadaj l'était assez pour deux.
Il laissa échapper un petit ricanement.
Tout ce que l'on attendait de Loz était qu'il soit fort et rapide. Il n'avait pas besoin d'être autre chose pour satisfaire Mère. Elle l'aimait comme il était.
Mais elle n'aimait pas Yazoo.
Non... elle ne l'aimait pas du tout et cela convenait parfaitement à Kadaj qui ne l'aimait pas non plus.
Kadaj n'avait jamais apprécié ce qui pouvait risquer de détourner Loz de lui, et Yazoo en faisait partie. Il était même la pire des choses pouvant causer cela. Parce qu'il était séduisant, enjôleur et que Loz était faible face à ses manières sournoises. Heureusement, Kadaj s'était toujours méfié et avait su faire en sorte de déjouer toutes les manigances de Yazoo, il lisait clair dans son jeu, il savait voir au delà du masque de sympathie dont son aîné avait voulu faire usage contre lui à un moment.
Un sourire satisfait se posa sur ses lèvres. Mère n'aimait pas Yazoo, elle disait qu'ils n'avaient pas besoin de lui, il pouvait donc être éliminé.
Il avait alors désigné Yazoo à Loz et le jeune colosse les avait regardé à tour de rôle, visiblement indécis sur la conduite à tenir.
Cela avait agacé Kadaj, une fois de plus Loz ne comprenait rien à rien, il fallait tout lui expliquer.
- Tue le, il sera inutile. Avait il ordonné d'une voix froide.
Il avait vu Loz ouvrir de grands yeux choqués.
- Mais... c'est Yazoo, c'est notre frère... avait protesté Loz.
- Mère veut qu'il disparaisse. Avait ajouté Kadaj. Tu dois lui obéir Loz, elle sera déçue si tu ne le fais pas.
Il avait vu avec agacement les yeux de Loz s'emplir de larmes. Ce qu'il pouvait être pénible à pleurnicher pour si peu. Ce n'était que Yazoo, le plus faible de leur trio, pas de quoi pleurer parce que Mère voulait le voir mort.
Il avait tourné les yeux vers Yazoo, pour ne plus voir Loz se ridiculiser et également pour savourer ses réactions.
Yazoo allait il pleurer lui aussi et supplier qu'on l'épargne ? Kadaj adorerait le voir faire cela.
Il avait constaté avec dépit que Yazoo ne pleurait pas, qu'il restait là, droit et impassible, comme s'il se moquait d'eux, de lui... comme s'il s'imaginait ne rien craindre de leur part.
Kadaj avait hâte de le voir mort, d'être enfin débarrassé de lui, et puisque Loz était trop pleurnichard pour le faire, alors ce serait lui qui le tuerait, ainsi que le voulait Mère.
Il avait senti une lame se matérialiser dans sa main et avait mentalement remercié Mère pour ce précieux cadeau. Il l'avait assurée entre ses doigts et s'était lentement rapproché de sa cible.
(Fin flash back)
Kadaj ne se souvenait pas de ce qui avait suivi, mais il s'était passé un événement imprévu, il en était persuadé, Yazoo avait fait quelque chose qui avait empêché qu'il soit tué et convaincu Mère qu'il pouvait être utile au final.
Cela l'agaçait encore lorsqu'il y repensait. Il avait été à deux doigts d'en finir avec Yazoo, comment ce dernier avait il fait pour échapper à la mort et affecter ses souvenirs de la sorte ?
Il était probable qu'au dernier moment Mère se soit ravisée et ait décidé qu'il pouvait leur être utile. Ce qui avait été le cas au final, Kadaj se devait bien de l'admettre. Son si faible aîné avait su se montrer efficace.
Il n'en restait pas moins frustré de ne pas avoir pu se débarrasser de lui. Ils auraient été assez de deux pour faire ce qu'ils avaient à faire.
- Tu as tort Kadaj, ce n'est pas Yazoo qui a affecté votre mémoire mais Jenova. Dit la voix avec une pointe de tristesse.
- Je ne vous crois pas ! Pourquoi Mère aurait elle fait une chose pareille ?
- Veux tu savoir pourquoi Kadaj ? Questionna la voix.
- Oui, si vous me promettez de me dire la vérité. Répliqua l'adolescent avec méfiance.
- Tu as ma parole que ce que tu vas voir et ressentir est réel. Plonge dans le cœur de ton frère Kadaj, et vois par toi même ce qu'il s'est réellement passé ce jour là. Vois qui est vraiment celui que tu dis détester.
Kadaj se raidit, ouvrit la bouche pour protester mais il était déjà trop tard, il était déjà plongé dans les souvenirs de Yazoo datant de cette époque.
Yazoo était effrayé et inquiet, il ne ressentait pas la présence de Jenova comme un bienfait mais comme quelque chose de mauvais, de répugnant et il luttait contre elle, de toutes ses forces. Il ne voulait pas devenir son instrument, il ne voulait pas non plus que ses frères le soient, il pressentait que tout ce qu'elle promettait n'était que mensonge et qu'ils n'avaient rien à gagner à l'écouter et à la suivre.
Jenova réalisa très vite qu'il était de taille à lui tenir tête et qu'il pouvait devenir un soucis. Elle réagit donc comme elle le faisait toujours lorsqu'elle se retrouvait dans pareille situation, elle prit la décision d'éliminer le problème en question.
Elle avait deux instruments sous la main pour y parvenir et n'avait pas l'intention de se priver de les utiliser.
Elle joua sur les sentiments que Kadaj ressentait envers Yazoo pour arriver à ses fins.
Yazoo était conscient de la menace, et cela lui déchirait le cœur d'entendre son plus jeune frère inciter l'autre à le tuer. De voir les larmes dans les yeux de Loz. Même s'il n'avait jamais réussi à être proche de Kadaj, et qu'il reconnaissait avoir une part de responsabilité dans cet état des faits, il n'en restait pas moins son frère et il ne lui voulait aucun mal, bien au contraire, il l'avait protégé plus d'une fois, sans que Kadaj ne le sache, au prix de grandes souffrances pour lui. Il était devenu le jouet des scientifiques pour éviter à son petit frère d'être celui qu'ils utiliseraient à des fins répugnantes.
Il avait été soulagé de constater que Loz résistait et refusait de le tuer, puis avait à nouveau ressenti une vive douleur en réalisant que Kadaj, lui, était prêt à cela.
Prêt à le tuer pour complaire à celle qui se disait leur mère.
Il s'était agenouillé, résigné à la mort et dépourvu du désir de lutter.
Il avait trop souffert, trop perdu déjà, il ne voulait pas résister d'avantage.
Il aurait pu chercher à fuir, mais il ne le voulait pas.
Il ne voulait pas d'une vie sans ses frères.
Il avait vu Kadaj lever son épée et avait fermé les yeux pour ne pas voir arriver le coup qui lui ôterait la vie.
Presque malgré lui il s'était mis à chanter, comme il le faisait jadis lorsque le chagrin et la douleur devenaient trop forts en lui.
Sa voix pure s'était élevée, faisant redoubler les larmes de Loz, retenant le bras de Kadaj.
Ils avaient reconnu ce chant.
Kadaj avait regardé Yazoo d'un air incrédule, réalisant avec stupeur que c'était lui qui venait chanter dans sa chambre lorsqu'il était malade. Lui qui profitait de l'obscurité, nuit après nuit, pour échapper à la vigilance de leurs gardiens et lui apporter un peu de réconfort. Il avait toujours cru qu'il s'agissait de Loz.
Kadaj pressa ses deux mains sur son crâne, pour faire cesser ces visions qui le crucifiaient, pour ne plus ressentir la douleur et le chagrin de Yazoo au plus profond de son être.
- Arrêtez ! Supplia t'il. Je ne veux pas en voir plus...
- Cela s'est réellement produit Kadaj. Dit la voix d'un ton doux et triste. Jenova a compris que vous étiez incapables de le tuer après l'avoir entendu chanter. Après vous être souvenu de toutes les fois où il avait chanté pour vous sans se montrer. Après avoir enfin compris qu'il vous aimait. Alors elle a effacé vos souvenirs à toi et à Loz. Pour reprendre le contrôle sur vous, pour éviter de vous perdre. Elle avait trop besoin de vous.
A suivre
