Titre: Born To Die.

Auteur: Sweet Inksanity.

Disclaimers: Seule l'histoire est à moi, le reste ne m'appartient pas, tout revient à JKR.

Rated: T.

Pairing: Aucun, pas réellement.

Résumé: Nous étions nés à deux. Nous aurions dû mourir à deux mais non, t'as encore voulu t'affirmer, t'as encore joué au connard et t'es parti le premier. Tu m'as abandonné. Et je te hais. - UA.

Note: Rien d'important à dire. Je renoue un peu avec HP. Et puis ce sera triste.. Comme toujours. J'espère que vous allez aimer, et n'hésitez pas à laisser une review. SI.

PS: vous pouvez choisir de prendre en compte le "un an plus tard" ou pas, à vous de voir.


Playlist: Take Me To Church – Ed Sheeran's cover.


« T'es plus là. Connard.

T'es plus là. Tu m'as abandonné.

Je suis tout seul et c'est juste entièrement ta faute. T'es qu'un putain d'égoïste. Tu l'as toujours été. T'as toujours pensé qu'à ta gueule de toutes les façons. Déjà quand on étaient gamins. Mais j'étais trop obnubilé par mon admiration pour toi. Bordel j'croyais qu'on s'était promis que c'était toi et moi contre le monde! Mais non, t'as voulu jouer au con, et tu t'es barré sans moi. Et j'fais quoi, moi, maintenant, hein? J'fais quoi, moi, sans toi?! Connard d'égoïste! »

Il se lève puis se rassoit sur son lit, passe les mains dans ses cheveux et tire de toutes ses forces, comme pour arracher ses mèches rousses qui trônaient sur le haut de son crâne. Il ignore la douleur, il ne ressent rien d'autre que sa colère. Rien que sa colère. En face de lui, un lit vide. Désespérément vide.

« De toutes les façons, je t'ai toujours détesté. Autant que j'ai pu t'aimer. T'étais rien qu'une merde mais tu brillais tellement fort que ça m'aveuglait. On était les mêmes puis t'es partis en couille et comme t'étais mon exemple j'ai suivis l'mouvement. J'ai baisé pour toi, j'me suis défoncé pour toi, j'ai bravé tous les interdits pour toi, j'ai fais tout ce que je pouvais pour te ressembler, être comme toi. On était des putains de jumeaux et pourtant chaque fois que je nous voyais dans une glace t'étais toujours le plus fort, le plus grand, le plus beau et le plus parfait des deux.

Et j'aurais pu donner n'importe quoi. Absolument n'importe quoi pour être comme toi. Pour que tu sois fier de moi. Que tu fasses attention à moi ailleurs que dans ton putain de pieu! Je t'ai donné mon corps, mon coeur, mon âme et tout ce que j'avais et ça t'as pas suffit. Il a fallut que tu trouves un moyen de me faire encore plus de mal. En dix-sept putains d'années t'as pas remarqué une seule fois combien tu me faisais du mal. Tu ne voyais que toi, juste toi, toujours toi. C'était presque comme si j'étais ton miroir amovible. Comme si j'existais pas réellement. Comme si j'étais un foutu jouet animé par magie qui te servais à assouvir tes moindres désirs. »

Un ricanement amer franchit ses lèvres, il se relève et tourne en rond sur le tapis, au sol. Ses mains tremblent compulsivement, sa lèvre inférieure aussi. Il est au bord des larmes mais se retient. Il en avait assez de pleurer. Et puis il ne le méritait pas. On ne pleure pas pour la mémoire d'un enfoiré. Et lui en a assez bavé. Il inspire profondément, attrape un paquet de cigarettes, le fait tomber à force de trembler. Il ne cherche pas à le ramasser.

« Et j'me laissais faire, comme un con. J'croyais pas qu'on pouvait être aveugle à ce point-là quand on aimait quelqu'un, et pourtant. J'ai oublié chacun de tes défauts, consciencieusement. Je t'ai embellis, élevé au rang de dieu vivant J'ai construit tout mon univers autour de toi, je me foutais bien de ma santé et de tout le reste tant que je t'avais avec moi. Et j'ai ruiné dix-sept années de ma vie à t'obéir, à être ton putain de chien domestique, en bon esclave que je suis, en bon soumis qui se respecte. T'avais toujours le dessus sur tout, et le pire, c'est que t'aimais ça. T'adorais ça, tu jouais avec moi et me voir pleurer te faisais rire. Tu disais que j'étais faible, que j'valais rien, que j'étais juste bon à ramasser tes miettes. »

La rage s'empare soudainement de lui et il va frapper le mur. Un lourd creux se forme là où s'est posé son poing. Le mur s'effrite doucement alors que le bruit du coup résonne dans sa tête. Ca lui fait du bien.

« Et là? »

Il recommence.

« Et là? Je suis assez fort pour toi? »

Il frappe encore, imagine son frère, frappe plus fort.

« Et là? Je ne suis pas faible! C'est toi le putain de faible! C'est toi qui m'a laissé! Je te hais! »

Son poing saigne. La douleur irradie mais il ne la sent pas, sa colère l'emporte. Il a besoin d'extérioriser. Il a besoin de sortir tout ce qu'il a en lui, de tout ce qu'il lui a laissé.

« T'es qu'un connard, George. Je te hais tellement. Tu as tout fait, tout fait pour me détruire. Tu aurais fait n'importe quoi pour me voir souffrir. Et j'espère que depuis l'Enfer tu jubiles, parce que tu pouvais pas mieux réussir ton coup. Immonde bâtard. Tu m'as abandonné alors qu'on s'était promis. On s'était promis putain tu connais le concept de promesse ou faut que j'te le dessine? »

Il inspire profondément. Il faut qu'il respire. Son coeur se débat furieusement pour s'échapper de sa cage thoracique et sa gorge le brûle. Il ne s'est même pas rendu compte qu'il criait.

« Une putain d'overdose. Une pute, de la drogue et une overdose. C'est tout. Et tu sais le pire? C'est les derniers mots que tu m'as dis. ''T'es qu'une tapette. Tu m'gonfles. T'as tellement pas d'couilles que j'me demande comment on peut être du même sang, comment on peut être jumeaux même. T'es pas digne minus. Tu le seras jamais.'' T'as pas idée combien tu m'as fais mal. Combien je me suis détesté de pas être à ta hauteur. Et finalement quand j'vois comment t'as finis, j'peux pas m'empêcher de me demander lequel des deux est le plus pathétique. J'pencherais pour le fait que ce soit toi. Sale petit enfoiré. »

Il part se rasseoir, sa voix se baisse, son souffle est erratique. Il porte ses mains à son visage, se rend compte qu'il pleure. Il s'essuie les joues avec rage, il vient de briser sa promesse selon laquelle il ne pleurerait plus pour ce connard. Il avait beau être son frère jumeau, il avait déjà assez donné. Mais il semblerait que ses larmes ne soient pas en accord avec ses pensées. Peut-être qu'il était bel et bien trop faible finalement. Puis il grimace. Ce salopard l'avait tellement descendu qu'il avait finit par perdre toute estime de lui même. Pour rien. Rien du tout.

« Tu sais quoi? J'en ai marre de pleurer pour toi. J'en ai marre de souffrir à cause de toi. De voir que tu m'as pris jusqu'à ma dernière once de dignité, de sentir ce vide oppressant parce que je sais que sans toi je ne suis plus rien. T'étais tout ce que j'avais, j'ai jamais su vivre sans toi et maintenant que t'as crevé comme un chien dans un putain de lit d'hôtel j'suis largué, obligé d'me démerder seul, d'apprendre à vivre en retard. Tout ça parce que tu m'as toujours étouffé, t'as jamais voulu que j'fasse ma vie de mon côté. Chaque fois que j'avais un soupçon d'indépendance tu venais le détruire sans la moindre hésitation parce que t'avais besoin de ton faire valoir personnel et que j'étais la victime idéale. J'parie que ça te fais rire pendant que tu te tapes des salopes en Enfer. Tu dois bien te foutre de ma gueule, hein? Putain! »

Il se relève et recommence à tourner. Il est un peu paumé, il recommence à tirer ses cheveux, se fout bien d'avoir l'air d'un taré. Peut-être qu'il l'est un peu. Depuis qu'il a ce trou dans son corps il ne sait plus vraiment où est la réalité. Il tourne en rond comme un lion en cage, se gratte les avants-bras jusqu'au sang pour empêcher ses mains de trembler. Il ne s'en rend même pas compte, la seule chose importante à ses yeux était sa colère et le bruit sourd et oppressant du silence qu'il s'efforçait de rompre en parlant sans s'arrêter, resservant le même discours depuis des jours entiers, à tel point qu'il s'emmêlait, se répétait, mais s'en foutait royalement. Il s'approche du lit de son frère, le fixe des yeux. Et le voit apparaître soudainement, une fraction de seconde, un sourire goguenard et un regard supérieur, avant de disparaître à nouveau. Il se jette sur le lit et frappe, frappe, frappe.

« Quoi?! Quoi?! Pourquoi tu souris comme ça, hein? Parce que je suis pathétique? Haha mon vieux je suis peut-être cinglé mais pas pathétique! »

Un rire moqueur retentit dans sa chambre, il se bouche violemment les oreilles mais le bruit retentit plus fort. Ce rire est dans sa tête, il le sait. Il secoue la tête de plus en lus violemment et se frappe les tempes.

« Ta gueule, George, ta gueule! Ta gueule putain! Sors de ma tête! Dégage! Je veux plus t'entendre ta gueule ta gueule ta gueule ta gueule! »

Il hurle plus fort, et se remet à frapper le lit de son frère. Le rire finit par s'évanouir mais lui frappe toujours, hurle toujours, se fout bien de tâcher les draps avec le sang de sa main et de ses bras. Il se défoule, n'a plus conscience de rien. Jusqu'à ce que deux bras viennent l'encercler avec force pour lui ôter toute possibilité de mouvement. Soudain, toute la chambre se remplit de gens. Des visages familiers. Son père, sa mère, ses frères, des gens en blancs. Il ne comprend rien.

« Lâchez-moi! Lâchez-moi bordel! Qu'est-ce que vous faites?! »

Il voit sa mère et sa sœur pleurer. Il voit son père le regarder avec pitié et ses frères avec crainte et tristesse. Il voit un homme en blanc s'approcher avec une seringue, il se débat avec plus de force encore. Mais les bras résistent, l'étreinte se renforce et quelqu'un attrape ses jambes. La voix de son frère ainé retentit dans son dos.

« T'as besoin d'aide, Fred. T'es en train de disjoncter. »

« N'importe quoi, je vais bien! Je vais bien, lâche-moi! Je vais bien j'ai pas besoin d'aide.. Lâchez-moi! Non, non, non! Laissez-moi partir! »

Il se débat mais au prix de quelques efforts, l'homme en blanc finit par réussir à plonger son aiguille dans son bras. Une soudaine lourdeur vint s'emparer de son corps et malgré ses tentatives de résistance, il est rapidement trop épuisé pour se débattre.

« Laisse les docteurs t'emmener, Freddie. Ils vont t'aider à aller mieux, c'est promis.. »

Puis le noir s'empara de son esprit.


Un an plus tard.

« Cher George.

Je persiste à écrire cher George et pas cher journal comme ce cinglé de psy veut que je fasse. Ils pensent tous que j'ai déraillé. Ils pensent tous que j'ai un problème. Bien sûr que j'ai un problème! T'es mort, immonde bâtard. T'es mort et pourtant tu es toujours avec moi, chaque seconde de chaque minute de chaque heure de chaque putain de journée! Ils m'ont retrouvé avec un morceau de verre l'autre jour et ont retourné toute ma chambre pour vérifier que je planquais pas d'objet tranchant. Ils ont peur que j'me suicide. Comme si j'avais que ça à foutre. Ils comprennent juste pas que tout ce que je veux c'est que tu me foute la paix, que tu disparaisses. J'veux pas mourir, moi. J'veux pas finir comme toi. J'ai l'impression d'être Alice du Pays des Merveilles. Personne ne la croyait, elle, et pourtant tout ce qu'elle vivait était vrai. Eh bien moi, c'est pareil. T'es toujours là, à me torturer, à trouver n'importe quel moyen de me pourrir la vie même depuis l'Enfer. J'suis sûr que Satan est devenu ton meilleur pote et que t'as un passe droit sur toutes les vierges putassières corrompues renvoyées du Paradis. Connard. Ca fait un an que je suis enfermé à cause de toi. Va falloir songer à abandonner l'idée de me torturer et de me laisser vivre ma vie. C'est pas parce que t'as foutus la tienne en l'air que ça doit m'arriver aussi. Je jure sur ma vie que je trouverais un moyen de te faire disparaître. Peu importe ce que ça va me coûter. Je suis déjà damné de toutes les façons, alors j'ai plus aucune raison de m'imposer des limites. Tu m'as déjà trop entrainé vers le fond. Mais t'inquiètes pas, je te laisserais pas continuer comme ça encore longtemps. Tu vas sortir de ma tête définitivement, même si pour ça je dois trouver le moyen de t'effacer définitivement et irrémédiablement de ma tête. Tu n'es plus rien, je n'ai plus peur de toi. Prépares-toi à tomber dans l'oubli, George. Prépares-toi à mourir une seconde fois. Je ne te supporterais pas en moi plus longtemps. Adieu, salopard. Bon séjour en Enfer. »