L'amour, cette souffrance constante qu'on redemande, encore et encore...
L'amour est une catastrophe magnifique, un siècle d'effroi et de passion. Savoir que l'on fonce dans le mur et accélérer quand même à grande vitesse. Courir à sa perte, vers le néant en gardant le sourire aux lèvres. Et attendre avec curiosité le moment où cela va partir en poussière. L'amour est la seule déception programmée, le seul malheur prévisible dont on redemande, encore et encore, toujours et à jamais. C'est cette passion que je souhaite revivre chaque jour de l'existence qu'il me reste à traverser, mais avec cette seule et même personne. Vous me direz, pourquoi, dont, l'avoir laissé s'enfuir ainsi? Et je vous répondrai, à ce moment pourquoi l'ai-je simplement laissé me quitter. Je ne suis pas l'homme qu'elle espérait pour son enfant. Moi je dirais aujourd'hui que j'espérais cette femme et cet enfant. Dans un sens, il n'y a plus rien à comprendre, ni en moi ni celui que je suis. Simplement que ma vie était devenue un gouffre sans fin, me laissant dépérir pour l'amour d'une femme qui démontrait ne plus vouloir de moi dans sa vie, mais je serai toujours et à jamais dans la sienne, d'une certaine façon.
Laissez-moi vous expliquer depuis le début de ce récit, qu'est mon amertume.
J'aimais cette femme, elle m'avait fait sentir des émotions que jamais, je ne pensais ressentir. J'étais dominant et j'aimais voir les femmes à mes pieds, qui me demandent davantage à chaque caresse. Mais elle, elle m'avait fait vivre l'amour réel, elle m'avait causé des peines, des faiblesses, des joies, de peurs. Jamais je n'avais réellement cru pouvoir ressentir ce vide qu'est le sentiment d'accomplissement dans ma vie personnelle. Je me donnais corps et âmes au travail, mais jamais avec mes soumises, mais elle, elle n'avait jamais été une soumise. Je ne peux pas vous décrire exactement ce qu'elle était pour moi, il n'y a pas de mot assez fort pour pouvoir le dire, elle voulait de la romance et de la passion. Et un jour, j'avais été sure d'une chose, je voulais passer ma vie avec elle, pourquoi cette soudaine certitude? Je ne le savais pas moi-même, j'avais simplement ce sentiment qu'elle devait être mienne et je l'avais demandé en mariage. Quelque mois plus tard, je lui passais la bague au doigt et je pouvais enfin dire qu'elle était mienne. Ce baume au cœur qu'elle m'apportait en me regardant par-dessus un bouquin, ce petit sourire taquin lorsqu'elle me narguait, cette peau laiteuse que je baisais du cou à la pointe de ses orteils, tout était parfait. Réellement parfait. Mais ma soif d'elle avait suffi à tout rompre, d'une certaine façon je continuais à être dominant, elle adorait cela, je vous rassure, mais de jour en jour, la tristesse et l'inquiétude planaient dans son regard, elle m'avait caché la grossesse. Et ce fut réellement la fin de notre amour lorsqu'elle avait quitté la maison, lors de son retour de l'hôpital, lorsqu'elle s'était prise pour une héroïne de l'heure, avec l'enfant en elle. Je continuais à l'aimer comme l'homme que je suis, je continuais à grandir, comme je suis devenu, mais elle, elle restait au même stade. Craignant la vie qu'elle se réservait, mais aimant cet être du plus profond qu'elle le pouvait.
L'insouciance de l'amour m'a rendu ici. Seul. Sans elle. Je la voulais que pour moi. C'est égoïste en effet, me direz-vous, mais je n'étais pas prêt à la partager, parce qu'avoir un enfant, s'était la partager.
- Que voulez-vous?
Je relevais les yeux vers celle qui était une spécialiste en comportement humain. Elle me suivait depuis plus de 4 ans. Avant nous parlions simplement de ma vie, le fait que tous mes moindres faits et gestes étaient surs par la planète entière. Je l'avais convoqué aujourd'hui, parce que j'avais reçu les papiers de divorce il y a quelques jours. De prime abord, elle ne demandait aucun argent, seulement l'exclusivité de la garde de notre fils. Mais en lisant ces papiers, j'avais ressenti le besoin de connaitre cette enfant. Pourtant, c'est ce même enfant qui nous avait privés l'un de l'autre.
- J'ai reçu mardi la demande de divorce d'Anastasia.
- N'étiez-vous pas séparé depuis un moment déjà? Me demanda-t-elle derrière ces fines lunettes en notant quelque gribouillis sur son calepin.
En effet, nous étions séparés depuis 6 ans, mais ni elle ni moi n'avions fait les premiers gestes pour demander le divorce. Je savais qu'elle continuait sa vie de son côté, à ce que je savais, elle était devenue éditrice en chef d'un bureau à Chicago (elle avait, bien entendue, déménagé bien loin de moi qui demeurais à Seattle). Parfois, je pouvais l'apercevoir dans les journaux, elle montait son propre empire. Elle disait aux journalistes qu'elle avait simplement eu un bon mentor qui lui avait montré le droit chemin des affaires pour un bureau en fonction. Elle avait dû obtenir un non-droit de publication envers l'enfant parce que les seules photographies que j'apercevais de lui étaient celles chez mes parents. Ma mère m'avait affirmé qu'elle avait gardé contact avec eux, pour le simple fait qu'ils puissent connaitre l'enfant et Kate étaient mariées avec Elliot, donc elle avait impérativement un lien avec ma famille. Tout cela pour vous affirmer que je ne pouvais concevoir ma vie sans elle, mais cet amour indomptable que je ressentais était un amour violent. Je voulais la posséder de tous les moyens possibles. L'écraser contre le mur de l'entrée et sentir sa peau en chaleur s'enflammer contre mes doigts.
- Vous pensez à elle n'est-ce pas?
Bien que je déteste me confier à quelqu'un, cette petite femme pouvait sentir tous mes émotions et mes tracas. Surprenant, non? Il n'y avait qu'une seule personne qui y était parvenue. J'avais entamé des procédures pour travailler sur moi-même croyant que je pourrais un jour accepter le fait d'être père et par le fait même, récupéré l'amour de mon existence. Parce que c'est ce qu'elle m'avait demandé avant de quitter la maison.
Flash Retour
Elle avait enfin obtenu son congé de l'hôpital. Seule recommandation de la part du médecin; un repos forcé. Donc elle était en arrêt de travail pour un mois. Je songeais à tout ce qui s'était passé. Elle avait tout fait sans que je ne sache rien, évidemment, son humeur secrète m'avait embêté quelquefois, mais je me disais qu'elle se faisait à l'idée que nous n'étions pas prêts à être parents. C'est lorsque je l'avais aperçue étendue sur le sol, avec cette arme à feu près d'elle que j'avais enfin comprise, elle n'avait voulu que me protéger.
- Tu te sens fatiguée? Lui — avais-je demandé alors que nous pénétrions dans l'appartement.
Elle avait secoué la tête et s'était directement dirigée vers la chambre à coucher. Peut-être avait-elle besoin de se laver, tout simplement. Je fis signe à Taylor de disposer et je nous servais deux tasses chaudes de thé, bon je n'étais pas admirateur de ce breuvage, mais elle, elle adorait cela, et je voulais lui faire plaisir en m'installant avec elle dans le séjour.
Elle était réapparue quelques instants plus tard avec un sac de voyage à la main.
- Avant de dire quelques choses, laisse-moi parler, m'interrompit-elle en s'approchant vers moi jusqu'à arriver à ma hauteur. Je ne veux pas que l'on se fasse de mal, rien de tout cela. C'est juste que je croie que nous avons besoin de réfléchir avec tout ce qui vient de se passer. Ça n'a rien à voir avec, tu sais qui, mais avec moi-même. Tu n'as pas le droit de me demander d'avorter Christian. C'est tuer un être qui ne demande qu'à vivre!
- Tu crois réellement que nous sommes prêts? À changer des couches pleines et à ramasser du vomi de lait? Voyons Ana, regarde-moi!
Ses yeux d'un bleu pénétrant remplis de tristesse se baissèrent jusqu'au sol. J'avais posé mes mains sur ces épaules d'où je pouvais sentir les sauts de ses pleurs.
- Je te regarde, Christian, je te regarde depuis toujours…
- Qu'est-ce que tu veux de moi?
- Je veux simplement que tu travailles sur toi-même. Sans moi et sans personne. Apprends tes propres sentiments et apprends la place que tu es prêt à accorder à moi et à un enfant, parce que nous sommes à cette étape Christian. Que tu le veilles ou non, je suis enceinte et c'est ton enfant que je porte.
Elle se pencha, ramassa le sac et le posa sur son épaule.
- Je ne veux pas te perdre Christian, mais si c'est ce que tu veux, alors tu seras dans ma vie seulement à travers de cet enfant.
Retour dans le présent
La psy me jeta un regard de reproche, elle savait à quoi je pensais et je l'entendais déjà me dire que je ne devrais pas penser ainsi. Cette enfant était autant de moi que d'Anastasia et qu'il est normal qu'un jour qu'il tente de me retrouver. Mais, la meilleure des choses, c'est que je tente cette approche par moi-même. Qu'il sente que je ne l'ai pas réellement abandonné. Bien que c'est le cas. J'avais abandonné la femme que j'aimais et l'enfant que je devais aimer.
- Monsieur Grey, je vous suis depuis plusieurs années, mais ce ressort n'en tient qu'à vous. Sachez que vous ressentez de l'amertume à propos de cette enfant. Je peux le comprendre et elle aussi. Mais cette enfant, il n'a pas demandé de venir au monde et il n'a pas choisi ces parents. Tout cela serait beaucoup trop facile pour nous. Vous croyez qu'il vous a enlevé la femme que vous possédiez… parce que oui vous la possédiez, elle était vôtre. Jusqu'au jour où elle vous l'a annoncé. Qu'avez-vous ressenti, à ce moment précis? Pas l'émotion extérieure, parce que celle-ci nous la connaissons bien, de la colère, mais celle que vous n'avez pas osé lui montrer à votre femme.
- Je l'ignore, ce que j'ai ressenti… chuchotai-je
- Non, Monsieur Grey… vous le savez très bien.
C'est sur cette analyse que la psy avait amassé ces choses et avait quitté l'appartement. Je me souviens qu'un jour elle avait dit que j'étais un homme plein de puissance, elle n'avait pas tort, et que j'étais aussi plein de colère, ce qui était vrai également.
Je dois vous avouer que je sais que je suis assez bel homme, en fait je sais que je fais tourner le regard de plusieurs femmes et je sais également que je les fais fantasmer. J'étais riche, influent, narcissique et égoïste. Parfois, la rage menaçait de sortir de moi. Et je l'aimais… du plus profond de mon cœur.
Ce baiser, ces cœurs, ces regards, ces grands sourires et ces rires et même ce « oui ». Tout cela ne signifiait donc rien pour toi? Je pensais que tu m'aimais, mais tous ces gestes gâchés par un simple « non »... Je voudrais te détester pour ce que tu as fait, pour l'abandon que tu nous as causé, mais je ne peux pas, car je t'aime trop. Et les autres qui disent que je t'aime pas ou plus, ils ne s'imaginent même pas combien de fois j'ai pleuré pour toi, combien de fois j'ai rêvé de toi... Je pense encore et toujours à toi.
J'aimais m'installer avec un livre et un plaid sur la terrasse de chez moi, à lire et relire ce petit bout de texte tiré d'un manuscrit que je devais plus tard éditer. Pourquoi de simples mots avaient le pouvoir de nous faire voir la raison et de nous faire réfléchir jusqu'à ne plus voir le bout de ces simples pensées? Tranquille, je pouvais ainsi regarder les arbres bouger au rythme du vent léger et chaud de juillet. Il n'y avait rien de plus beau que des feuillages d'érable dansant au coucher de soleil. L'été était réellement ma saison préférée et ce depuis que j'avais aménagé à Chicago. Une ville pleine de chaleur et de brise à toute heure du jour et de la nuit. J'avais trouvé un petit cottage hors route longeant un ruisseau d'eau qui nous donnait l'odeur de la rosée du matin et la fraîcheur de l'eau le soir. S'était une belle petite maison, deux étages, rustiques et naturels. Tout ce dont j'avais besoin pour éloigner mes pensées de cet univers qui aurait pu être celui auquel nous aurions appartenu. Les cercles médiatiques, les grandes soirées caritatives et les bals, tout cela n'était pas pour moi, du moins, je le pense aujourd'hui. Je suis une personne maladroite, j'aurais fait une folle de moi au bras de cet homme. Homme qui aujourd'hui obsède encore mes pensées, bien malgré moi, il détenait ce pouvoir dont je ne pourrais jamais réobtenir. Je ne sais pas pourquoi il tournait encore dans ma tête, il m'avait laissé partir avec son enfant en moi, le plus mal qu'il n'ait d'ailleurs jamais fait. J'ignorais réellement la raison de ces gestes. Il avait dit que j'étais la seule femme qui avait réussi à le comprendre, l'homme qu'il était lui. Dire qu'aujourd'hui, nous aurions fêté nos 6 années de mariage. Ma vie n'était pas des lignes à la Jane Austen, ni des romans transperçant d'amour comme ceux de Nicholas Sparks, s'était tout simplement mes lignes, les nôtres pendant quelque temps, si peu de temps.
Ces simples lignes de romance pouvaient me transporter dans un monde ou deux personnages qui s'aiment entretiennent une relation et qui au final du roman, nous les lecteurs savaient qu'ils allaient revenir ensemble, parce que c'est ce qu'est normalement un roman d'amour. Une jeune femme, célibataire, seule ou veuve, qui rencontre l'homme idéal (il va de soi que vous savez de qui je parle) au travers de tourment, mais qui nous le savons tout, l'amour prendra le dessus des différends. Malheureusement, la réalité n'est pas ainsi, de moins ma réalité. L'amour ne sauvait pas réellement des couples, parce que si c'était le cas, je sais que je serais encore avec celui que j'aime réellement. C'était un amour unique en son genre, mais un amour qui me plaisait. Bizarrement, j'aimais son côté dirigeant et contrôlant, j'aimais d'une certaine façon être à ses pieds le regard baissé, sans jamais frôler son regard, dans la salle rouge de la douleur, mais lorsque nous étions dans la chambre, notre chambre, tout cela disparaissait. J'aimais du plus profond de mon cœur les deux côtés de cet homme avec ces cinquante nuances de tourment. Pourquoi? Parce que c'était lui, son amour et sa vie qu'il me donnait à chaque fois
Pourquoi alors cet amour n'a-t-il pas été assez pour me préserver avec lui?
Chaque fois qu'il y avait eu une séparation entre nous, c'était moi qui étais parti. Je ne ressentais pas, du moins à ce moment, assez de choses qui me poussaient à rester. C'était la douleur qui avait posé ces gestes. La première fois, c'était réellement une douleur physique. Jamais je n'avais ressenti une telle douleur sur mon corps et sur mon être, mais il était revenu sur cette douleur, il n'avait plus recommencé, à mon plus grand plaisir. La seconde fois, je vous avouerais que ce fut la pire. Il avait jeté la paternité de cet enfant comme l'on jette une vieille chaussette trouée. Il était très clair, il ne voulait pas de cet enfant, et moi, je ne voulais pas avorter. Je respecte les différentes opinions des femmes, certaines disent que l'avortement est une geste de libération de la vie pour l'enfant qui n'a pas demandé de venir au monde avec des parents instables, parce que c'est ce que nous étions un peu, instable avec des menottes, des boules chinoises et beaucoup de petits objets que j'ai connus dans ces bras. D'autres femmes, comptez-moi parmi elles, pensent que c'est un meurtre que de tuer un être qui n'a pas demandé la vie. Je ne suis pas une mauvaise femme parce que j'ai décidé la vie plutôt que la famille unie. C'est le 13 août que j'ai donné naissance à Allan Grey, un petit homme prématuré pesant seulement 5 livres. Malheureusement pour moi, ou peut-être heureusement, tout dépend du point de vue qu'on l'aborde, Allan est le portrait de son père. Les mêmes petites bouclettes indomptables d'un petit roux, des yeux gris de neige presque blanche, c'est assez impressionnant à regarder quand il nous fait de petits yeux de biche, de fins traits d'enfant, pour l'instant, mais que nous voyons déjà qu'ils vont être droits et profonds à l'âge adulte. Il avait absolument tout de son père biologique, même le côté contrôlant et directeur, qui parfois me tombe sur les nerfs. C'était peut-être la seule et unique chose qui le rattache à son père encore. Bien qu'Allan n'ait que 4 ans (bientôt 5), il n'a pour, ainsi dire, jamais connu son père. Il ne connait que son visage par les photos que les Grey lui montrent de lui. Quelquefois, nous voyons Christian en première page d'un journal, photographié avec un homme d'affaires presque aussi puissant que lui, et la seule réaction que mon fils a; c'est de me demander ce qu'il fait en première page. Imaginez sa petite voix d'enfant me demandant; « Maman, qu'est-ce qu'il fait sur la première page? » Parce que oui, mon fils ne disait pas papa ni aucun adjectif qu'il ne le relie à un père. Celui-ci évitait les réunions familiales que Grace (sa mère) organisait dès qu'il avait connaissance de notre présence. Dans un sens, je suis un peu contente de ne pas me retrouver face à lui encore, je n'étais pas prête à lui montrer la femme que j'étais devenue, parce qu'avoir un enfant nous faisait énormément grandir. Mon fils comparait son père à Iron Man (ne me demandez pas pourquoi), il déteste ce super héros parce que dans ces temps libres, il est un homme d'affaire, ce qu'est son père. Mon fils a sa passe super héros, il identifie toutes les personnes de son entourage à un super héros ou il ajoute tout simplement « super » devant nos noms. Par exemple, je suis super-maman. Ce qui peut devenir lassant quelquefois.
Revenons à moi, je m'égare. À ma séparation d'avec Christian, j'avais postulé à tous les postes dans des maisons d'édition loin de Seattle. Il me fallait de l'espace. Bien que mes conditions fussent risquées, souvenez-vous que j'étais enceinte de 3 mois, une petite maison d'édition à Chicago m'engagea. Nous avons produit quelques best-sellers et me voici maintenant éditrice en chef. J'ai également rencontré un homme, qui est loin de ressembler à Christian, il se nomme Sébastien. Il y a tellement de choses à dire sur lui et en même temps si peu. Il est enquêteur-chef pour la police de Chicago, il a 32 ans, il est brun, les cheveux courts, les yeux bruns, musclés comme un policier se doit être. Il est adorable avec Allan, il va le chercher à la garderie quand son quart de travail termine, commence à préparer le diner le temps que j'arrive, il fait bien l'amour (pardonnez-moi de vous dire ceci, mais Christian le bat largement dans cet aspect, si on peut dire qu'il y a réellement eu course). En d'autres termes, il est parfait, peut-être un peu trop pour moi, je m'ennuie avec lui. Il me laisse lire tranquille sur la terrasse pendant qu'il regarde son football ou son hockey, mais sachez qu'il n'est pas du tout gentleman, ouvrir les portes aux dames, il ne connait pas cela, tirer la chaise aux dames, non plus. Bon, il n'est peut-être pas si parfait, mais il est charmant et il plait bien à mon père et à ma mère. Cependant, Allan ne semble pas l'apprécier autant qu'il le dit. Il suit Sébastien lorsque celui-ci lui propose une activité sans réellement en avoir envie. Il n'avait pas ces petites étoiles qu'il devrait avoir dans ces yeux en regardant l'image masculine autour de lui.
- Tu as terminé de survoler ton œuvre?
Je regardais les feuilles éparpillées devant moi, sur le sol de la terrasse. J'étais d'abord sorti pour m'aider à lire les premiers chapitres pour éditer un roman, mais j'avais terminé noyé dans mes souvenirs et dans mes pensées. Sébastien se pencha devant moi et ramassa les feuilles, feuilles qui normalement habitent mes notes pour des corrections à apporter sur le livre.
Je secouai doucement la tête, je ne voulais pas qu'il sache que je pensais à mon ex-mari. En fait, il n'est pas vraiment mon ex-mari. Notre alliance pendait continuellement à une chaine autour de mon cou. Notre amour ne s'était pas terminé par… elle ne s'était pas terminée du tout. Quand je pensais à lui, des frissons parcouraient chaque membre de mon corps, mes sens s'éveillaient aux aguets du moindre effleurement de sa part, gestes qui ne viennent plus depuis déjà 6 ans. Je touchai mes poignets ressentant les liens qui unissaient mes poignets ensemble lors de différents ébats sexuels. Sébastien posa ces mains sur les miennes ne sachant guère ce qui me tracassait ainsi. Il m'offrit un sourire franc et m'aida à me relever. Je ne savais pas combien de temps j'étais resté ainsi, mais mes jambes étaient drôlement engourdies. Il sembla remarquer mon inconfort, car il passa un bras autour de ma taille pour me retenir et me guida à l'intérieur.
J'avais une jolie maison, salon, cuisine et la salle à manger étaient à aire ouverte, ce que je préférais dans les maisons. J'aimais quand tout était dégagé, comme à l'escala. Le mur longeant l'entrée était en brique rouge, comme celui à son opposé où reposait la cheminée les froides soirées de l'hiver pouvait être réchauffé par un tendre feu de foyer, bien que j'aurais préféré qu'elles soient réchauffées par l'amour charnel de Christian. Ma maison était toute blanche, ce qui contrastait avec les deux murs de briques rouges et des meubles en érables. J'aime lorsque tout semble décousu, mais que dans l'ensemble tout semble s'unifier. Il y avait également de grandes poutres de bois qui agrémentait le plafond.
Allan était étendu sur le ventre sur le tapis en poil blanc du salon avec des bandes dessinées autour de lui. Son petit visage était concentré à déchiffrer les écritures au travers des dessins. Il avait un posé un coussin sous son ventre et il mâchouillait un crayon. Mon fils était la plus belle chose qui me soit arrivée dans la vie, à peine avant la rencontre de Christian. Il éveillait mes journées et les rendait plus belles de jour en jour. Je ne lui portais pas la responsabilité de ma séparation d'avec son père sur lui, parce que dans un sens, il était encore mon seul lien avec lui.
- Je ne pourrai pas venir avec vous ce week-end, il y a un meurtre que je dois m'occuper, m'annonça Sébastien.
Nous devions tous nous rendre chez Grace ce vendredi pour nous une soirée qu'elle organisait chaque mois, c'était un peu sa façon à elle de tous nous réunir. Comme Allan faisait grandement partie de la famille, nous y étions toujours invités. Je ne les avais pas privés de la connaissance de leur petit-fils.
- Ce n'est pas grave, dis-je doucement sans vraiment détacher mon regard de mon fils. Je ne crois pas qu'elle t'en veuille et de toute façon tu n'as rien à craindre, je serai en sécurité.
