Bonjour !

Me revoilà pour un two-shot !

Il est assez vieux, j'espère que vous l'apprécierez. Ce premier OS s'apparente plus à un prologue.

Bonne lecture et bonne review ! /SBAAF/


Je suis poussée violemment dans ma cellule. Mon bourreau crie quelque chose, mais je ne le comprends pas. Je ne comprends plus rien, maintenant. Dans mon esprit, tout s'embrouille.

Le colosse m'attache. Je crois. C'est étrange, je ne ressens plus rien non plus. Je sais pourtant que j'ai été frappée, torturée, brulée, électrisée et fouettée, mais je n'ai aucune sensation. C'est comme si mon esprit s'était détaché de mon corps.

Je me souviens avoir eu mal, pourtant, lors de mes premiers jours dans ces cachots sombres et répugnants. Ils ont commencé par m'enfermer dans une grande pièce remplie d'eau. Puis, ils ont électrifié le tout. J'ai hurlé. J'ai pleuré. Je me souviens m'être frottée avec force. Je voulais arracher la peau de ce corps qui me faisait tellement souffrir. Je voulais mourir.

Je ne suis pourtant pas une personne qui s'abandonne facilement à la mort. J'avais connu beaucoup d'épreuves dans ma vie. J'ai été malmenée, je me suis rebellée contre le Capitole, je me suis enfuie. Je m'étais battue jusqu'au bout. Toujours. Mais, dans cette salle, dans cette horrible salle, j'avais voulu mourir. Ne plus jamais connaitre cette douleur qui vous ronge chaque parcelle de votre corps, qui détruit chaque fibre de votre âme. J'avais voulu tout abandonner. Lâcher prise. Mourir.

Lorsque je suis enfin sortie de la salle, j'ai longtemps prié pour ne plus jamais connaître cette souffrance. Mais les colosses m'y avaient ramenée, dans cette horrible pièce. Un nombre incalculable de fois.

Après m'avoir fait subir ces tortures, ils m'avaient fouettée violemment - je suis certaine que si je baisse mon regard, je pourrais voir de longues striures à peine cicatrisées à travers mes vêtements en lambeaux. Mais je n'en ai pas la force. Pas la force de baisser mon regard.

Je me rappelle m'être longtemps demandé chaque soir ce qui allait me tomber dessus le lendemain. Quelle sorte de torture j'allais subir. C'en était même devenu un jeu. Je croyais que j'allais devenir folle - je l'étais sûrement, en fait.

Quelques fois, je me pinçais, aussi. Doucement, en essayant de ne pas me faire trop mal. C'est étrange, mais le plus petit geste me faisait terriblement souffrir. Peut-être était-ce dû aux flagellations. Ou aux électrisations. Oui, en y repensant, c'était sûrement dû aux électrisations.

Je ne sais pas exactement pourquoi je me pinçais. Je crois qu'au fond de moi, j'espérais que ça allait me réveiller, et que j'allais me retrouver chez moi saine et sauve. Mais, malheureusement, je pouvais me presser la peau autant de fois que je le voulais, je restais toujours dans ma cellule.

Je n'étais plus qu'une poupée de chiffon, mutilée par la souffrance et les tortures.