Comme d'habitude, rien de tout cela n'est à moi (j'ai pensé à l'écrire cette fois !). C'est le tome 4 de la scolarité d'Etaine, en parallèle au tome 5 d'Harry Potter. Harry Potter qu'on fait plus que croiser pour la première fois. Il fait vingt-quatre chapitres et je crois que c'est mon préféré.
Dans le silence de la nuit, un oiseau nocturne lâcha un cri aigue. La place encore éclairée des réverbères était déserte. Des arbres plantés çà et là jaillissaient du sol du petit parc qui constituait le centre du square Grimmaurd. A cette heure de la nuit, seules les personnes louches sortaient encore, se réunissant par petits groupes suspects. La chouette responsable du hululement apparut. C'était un harfang des neiges, animal qui n'aurait normalement rien eu à faire à Londres. Il fonça vers une des maisons de la place et disparut à cet instant de la vue de tous les moldus habitants les environs.
Dressée au centre d'une flaque que créait la clarté lunaire, la jeune fille brune ne la perdit toutefois pas des yeux jusqu'à ce que l'animal pénètre dans l'une des fenêtres du 12 Square Grimmaurd où elle se trouvait elle aussi. Cette chouette était venue tant de fois qu'elle avait appris à la repérer entre toutes les autres, peu nombreuses, qui s'aventuraient jusqu'en ville pour chercher leur pitance. Du moins était-ce ce que devaient croire les habitants du quartier car la jeune fille, comme tous les sorciers et sorcières, savait qu'il en était autrement. Le harfang apportait une lettre à coup sûre destinée à une des trois personnes qu'elle savait se trouver dans la même bâtisse qu'elle.
Le 12 Square Grimmaurd était délabré pour avoir passé plus d'une décennie à l'abandon, l'elfe de maison chargé de s'en occuper étant entre temps devenu fou. De toute manière il n'en appréciait pas le propriétaire qui le lui rendait bien. La sorcière imaginait bien ce que devait ressentir Sirius Black de se voir enfermé dans la maison qui lui rappelait tant de mauvais souvenirs d'enfance. C'était comme si on lui avait demandé de retourner à l'orphelinat. Elle ne l'aurait jamais fait, même avec sa vie en danger. D'ailleurs sa vie était en danger, comme tous ceux qui se trouvaient dans cette maison ou à l'extérieur, depuis le retour de Lord Voldemort. Mais ses raisons à elle étaient plus personnelles. Pas qu'elle le connaisse ou l'ait soutenue; elle était trop jeune pour ça. Mais par le lien qu'elle partageait avec lui. S'il venait à connaître son existence et son talent, son grand-oncle pourrait très bien la juger comme une menace et l'éliminer en conséquence.
Mais Black avait une bonne raison de rester cacher. Son filleul, Harry Potter. Orphelin comme elle, il n'avait que son parrain pour seule famille et Black en était conscient. Il avait tout risqué après son évasion d'Azkaban, la prison des sorciers, pour le rejoindre. Et aujourd'hui il le ferait encore, même s'il appréciait plus d'aller au-devant du danger que de devoir se cacher.
C'était la Pleine Lune. Lupin, un des amis de Black et de Potter, devait être transformé à l'heure qu'il était, à courir la campagne, sa partie humaine espérant ne rencontrer personne, sachant que le loup en lui attaquerait le premier venu. Mordu par un autre loup-garou alors qu'il était encore enfant, Remus Lupin n'avait pas eu une vie heureuse avec la malédiction qui pesait sur ses épaules. Un criminel en fuite et un loup-garou… Une belle équipe que formaient les deux hommes. Pourtant aucun des deux n'avait rien fait pour mériter ce qui leur était arrivé. Cela Dumbledore l'avait compris.
Dumbledore… Le directeur de Poudlard avait reformé l'Ordre du Phénix dès l'instant où il avait su le retour de Voldemort. Il avait par le passé été le pire obstacle du Seigneur des Ténèbres, le seul que le mage noir ait craint. Et craignait probablement encore. Après l'avoir confondue pendant des années avec son grand-oncle, le vieil homme avait fini par commencer à la voir pour elle-même, au-delà de sa ressemblance avec Voldemort.
La sorcière savait qu'elle était très proche physiquement de lui. Comme on le serait d'un frère jumeau. Ce qu'était sa grand-mère maternelle. Beaucoup de gens tombaient en arrêt devant elle et ce n'était pas pour sa beauté. Ces hommes et ces femmes reconnaissaient quelqu'un d'autre en voyant ses traits fins et réguliers, ses yeux gris orage et ses cheveux bruns qui lui allaient désormais jusqu'au bas du dos. Sa gestuelle même et ses tics étaient calqués sur ceux de cet homme qu'elle n'avait jamais rencontré. Qu'elle ne connaissait que par ouï-dire. Et qui chercherait peut-être à la tuer.
Elle ne ressentait rien pour lui, aucun attachement. Sa famille, cela avait été son père et c'était tout. Et son père était mort, tout comme sa mère dont elle n'avait pas même un souvenir. Pourtant, dans la façon dont elle voyait les gens établir des parallèles, elle ne pouvait s'empêcher de se demander s'ils se ressemblaient tant que ça. Car il n'y avait pas que les gestes mais aussi la façon dont elle réagissait parfois. On lui avait une fois dit qu'elle avait le même esprit. Et elle devait admettre qu'elle allait bien au-delà de ce qui était raisonnable quand s'en sentait le besoin.
Mais cela ne signifiait rien, même si Dumbledore avait longtemps considéré ce caractère froid, emporté et parfois impitoyable comme un signe qu'elle était l'héritière de Voldemort. Cela, Rogue et Saernel l'avaient compris. C'était les deux « personnes » les plus proches d'elle. Le Maître des potions parce qu'il l'avait pris sous son aile alors qu'elle était en première année et qu'elle le considérait comme un substitut de père. C'était d'ailleurs lui qui s'était arrangé pour qu'elle passe l'été ici plutôt que quelque part dans les rues. Et Saernel, la petite vipère avec qui elle avait fraternisé à l'orphelinat. C'était, de tous, celui qui la connaissait le mieux. Celui qui à ceux qui connaissaient son existence la dénonçait comme Fourchelang et descendante de Serpentard. Et de par là même parente de Voldemort, sorcier haït entre tous par l'Ordre du Phénix.
La jeune fille se retira de la flaque de lumière et enflamma d'un geste une bougie qui trônait sur la grande table au centre de la pièce. La salle avait jadis été une bibliothèque logée dans les combles du 12 Square Grimmaurd. Quand elle avait pour la première fois poussé le battant de la porte elle s'était arrêtée, saisie. Une fines couche de poussière recouvrait alors les livres qui tapissaient les murs et toutes les surfaces planes. Elle dessinait même un tapis sur le sol dont on ne voyait plus le parquet de bois patiné par le temps. En plus de la porte qui menait au couloir centrale il y en avait aussi une autre qui menait à un laboratoire de potion, tout aussi poussiéreux. Avide de connaissance comme tous les Serdaigle, la sorcière s'était aussitôt approprié les deux salles.
Les livres qui couvraient les murs traitaient pour la plupart de magie noire et de potions depuis longtemps prohibées. En interrogeant Black elle avait appris que même du temps de son enfance ce cabinet de travail était inutilisé. Il avait appartenu à l'un de ses ancêtres, presque deux cents ans plus tôt. Un certain Lynx Black. En cherchant dans Magie Ancienne et Potions Ancestrales, elle avait découvert qu'il s'agissait de l'un des nombreux amants de l'Archiviste, celle qui avait écrit cet ouvrage. Il avait même été son disciple et un proche de son fils Georg. Le laboratoire de potion, en revanche, était utilisé par son grand-père, Arcturus Black. Les potions présentent ne dataient donc pas de plusieurs siècles mais seulement de quelques décennies. A tout prendre c'était toujours mieux.
Néanmoins, le laboratoire était en moins bon état, ses murs suintant l'humidité car il était orienté plein nord. La sorcière avait donc passé la première partie de l'été à identifier et à trier les potions qui pouvaient être réutilisées des autres. Elle aurait souhaité que Rogue l'aide dans cette tâche, il n'était pas maître des potions pour rien, mais le mangemort n'avait plus beaucoup de temps avec les missions d'espionnage qu'il menait pour le compte de l'Ordre. C'était dommage mais il valait mieux que les autres ignorent son intérêt pour les potions de magie noire.
S'asseyant sur une chaise placée devant la table, elle amena vers elle un des vieux ouvrages en runes traitant de potions. Elle n'avait jamais entendu parler de celle-ci…
Elle fut réveillée par la porte qui s'ouvrit à la volée. Relevant brusquement la tête, la sorcière agrippa instinctivement sa baguette, prête à jeter un sort. Une jeune fille rousse de son âge pénétra dans la pièce.
-Etaine ! Je t'ai cherché partout ! s'exclama Ginny Weasley. Il y a une réunion dans la cuisine.
La sorcière fut debout et parfaitement éveillée en quelques secondes.
-Sont-ils déjà entrés ?
La fille rousse acquiesça. Depuis que l'Ordre s'était installé au Square Grimmaurd ils partageaient leurs informations dans la cuisine, le lieu le plus propice à cela. Tous les non-membres comme elles étaient à ce moment-là exclues d'office. Les jeunes sorciers avaient donc rapidement élaborés plusieurs tactiques pour se mettre au courant. Les jumeaux Weasley, les frères aînés de Ginny, avaient mis au point d'ingénieux gadgets, les oreilles à rallonges, qui leur permettaient d'écouter les conversations à distance. Malheureusement, celles-ci avaient été repérées la semaine précédente et Mme Weasley avait détruit la majorité de leur stock. Cela dit, il en restait quelques-unes que les jumeaux gardaient en réserve pour les réunions importantes.
Une autre technique consistait à transplaner en plein milieu de la réunion, sous sortilège de désillusion, en essayant de faire passer le bruit du transplanage pour une bûche crépitante. Sauf que cette technique avait été utilisée tant de fois par Etaine et les jumeaux que le coup était éculé. D'où la création des oreilles à rallonge. Depuis que Fred et George Weasley lui avaient appris le transplanage, la sorcière avait essayé de garder l'information secrète pour continuer à espionner les membres de l'Ordre. Malheureusement, ceux-ci s'en étaient rendu compte, croyant démasquer les jumeaux. De toute manière ils savaient qu'ils travaillaient ensemble, la Fourchelang étant la seule du groupe à maîtriser le sortilège de désillusion.
Une autre tactique encore était utilisée : simplement se rendre invisible avec un sortilège de désillusion et entrer derrière un des membres. Mais si ceux-ci étaient déjà entrés cela n'avait aucune utilité.
Etaine utilisait également un autre procédé mais elle ne l'avait révélé à personne. Tous ignoraient qu'elle était légilimente. C'était un signe trop marqué de sa ressemblance avec Voldemort, qui était probablement l'un des plus grands légilimens ayant existé, pour qu'il soit communiqué.
-Mais Mondingus n'est pas encore arrivé, ajouta Ginny. Tu pourras te glisser derrière lui.
Etaine acquiesça avant de passer la porte, suivie par la fille rousse.
-Quel est l'objet de la réunion ? demanda-t-elle tandis que Ginny peinait à suivre son rythme.
Sa marche souple et rapide avec de longues foulées était également héritée de son grand-oncle, d'après ce qu'elle avait vu dans les regards des mangemorts qu'elle avait croisés.
-Je crois que c'est à propos d'Harry. Hier, Ron et Hermione ont reçu une lettre de lui disant qu'il avait été attaqué par des détraqueurs.
La Fourchelang connaissait les détraqueurs. Ceux-ci avaient à plusieurs reprises tenté de l'embrasser avant qu'elle n'apprenne à faire apparaître des patronus. Celui qui l'avait le plus marqué était sans nul doute Destin, connu également sous le nom d'Atenar pour l'Archiviste et de Gamma pour Voldemort. Parmi les plus âgés il était capable de parler et lui avait révélé être la source qui avait renseigné l'Archiviste, Ester Bydhal, sur les détraqueurs. Celle-ci lui avait aussi donné le goût des patronus de mages noirs si l'on en croyait ses paroles. Il avait par la suite servit son grand-oncle puis elle-même quand il l'avait identifié comme son héritière. Sa fidélité envers le Seigneur des Ténèbres était remarquable et il faisait partie de ceux qui dirigeaient les détraqueurs.
-Alors ils sont passés de son côté, constata simplement Etaine. Ou aurais-tu d'autres informations ?
La fille rousse secoua la tête. La Fourchelang s'arrêta un instant pour jeter un coup d'œil au-dessus de la rambarde d'escalier. Le 12 Square Grimmaurd était le manoir familial des Black, adeptes de magie noire comme le témoignait ses allures sinistres. S'il y avait un seul mur avec des couleurs vives Etaine ne l'avait pas trouvé. Elles étaient seules.
-Ce doit être important parce que mon père est resté pour empêcher Fred et George d'entrer, déclara Ginny.
-Est-ce que Dumbledore est là ? Et Rogue ?
-Dumbledore oui, Rogue non, répondit la fille rousse.
Etaine s'arrêta, quelques marches avant le hall. La silhouette sale de Mondingus Fletcher venait de passer la porte de la cuisine et de la refermer derrière lui. Elle entendit le cliquetis d'une serrure fermée magiquement.
-Eh bien c'est raté pour cette fois, soupira Ginny.
-Comment as-tu deviné ? ironisa la Fourchelang dans un chuchotement.
Tout le monde apprenait assez rapidement qu'il valait mieux ne pas parler trop fort dans le hall sous peine de réveiller la mère de Sirius Black. En effet, les murs de la pièce étaient couverts des portraits des aïeux Black qu'on s'employait à décrocher depuis l'installation des nouveaux occupants. Malheureusement, Mme Black, sachant que la maison reviendrait à son fils haït, avait pris la précaution d'infliger un maléfice de glue perpétuelle à son portrait. Lequel faisait bruyamment part de sa désapprobation à coups d'injures dès que quelqu'un la réveillait. Ce qui constituait le meilleur moyen de se faire repérer.
-On pourrait faire tomber les nouveaux pétards de Fred et George dans la cheminée, suggéra Ginny, jamais à court d'idées.
-Non, ils repéreraient immédiatement que c'est une ruse. Et Dumbledore à la manie de lancer des sortilèges de révélation pour voir s'ils sont seuls avant d'aborder un sujet important.
Et elle ne voulait pas risquer de se faire remarquer à épier trop souvent les réunions à moins que l'enjeu ne soit important. Hors, ce qui l'intéressait c'était Voldemort et Severus aurait été à la réunion s'il avait été question des activités des mangemorts.
-Ou alors convaincre Kreattur d'entrebâiller la porte…, proposa Ginny, faisant référence à l'elfe de maison des Black.
-Il nous dénoncerait aussitôt, répliqua Etaine. Et cela ne sert à rien de n'obtenir que la moitié de l'information ce sont les réunions où ils sont tous présents qui sont intéressantes.
-Et mieux surveillées.
-En effet, reconnut la légilimente pour qui ce n'était pas un problème.
-Ok, je vais dire à Fred et George d'arrêter de te chercher et que c'est raté, déclara Ginny. Tu viens avec moi ?
-Non, je vais profiter que je suis en bas pour vérifier quelque chose au salon.
La fille rousse plissa les yeux, soupçonneuse, mais Etaine lui opposa un visage impassible. En la regardant remonter les escaliers la Fourchelang se dit qu'il faudrait peut-être qu'elle agisse à ce sujet. Ginny se doutait qu'elle cachait quelque chose mais elle n'avait pas encore tellement insisté pour savoir quoi. La légilimente attendit qu'elle ait disparut de son champ de vision pour traverser le hall et pénétrer dans le salon. Là, elle se dirigea vers une anfractuosité sous la fenêtre. Aux yeux de tous les autres s'était une simple lézarde mais la Fourchelang savait que c'était en réalité une cachette.
-Bonjour Sytar, siffla-t-elle doucement.
Le serpent pointa sa tête triangulaire hors de son trou, dardant sa langue fourchue.
-Etaine, salua la femelle avec déférence.
Il y avait plusieurs familles de serpents dans tout le 12 Square Grimmaud. La majorité d'entre elles s'étaient installées dans le grenier où les souris pullulaient. Sytar avait choisi le rez-de-chaussée pour éviter la concurrence et sa stratégie payait puisqu'elle réussissait à nourrir ses trois enfants sans trop de problèmes. Les reptiles n'avaient rien à craindre de l'elfe de maison puisque Kreattur les laissait tranquilles car il semblait avoir une peur atavique d'eux et fuyait dès qu'il voyait l'ombre d'une écaille. Etaine avait essayé de l'interroger mais ses phrases étaient confuses et avec son habitude de penser à voix haute il contredisait aussitôt tous ses mensonges.
-Tu n'aurais pas vu Saernel ? demanda-t-elle à la couleuvre.
Depuis leur arrivée, la vipère avait fait la connaissance des diverses familles et les avait indiqué à Etaine. S'il avait été bien reçu par certaines d'autres avaient essayées de l'attaquer avant que la Fourchelang n'intervienne pour régler le problème. Ce don de parler aux serpents transmis dans sa famille depuis Salazar Serpentard permettait également de les contrôler à moins qu'un Fourchelang plus doué ne s'en mêle. Sytar avait été la plus accueillante car elle n'avait pas de concurrence contrairement à ceux d'en haut.
-Il a parlé d'une réunion, intervint Neytran, le compagnon de Sytar qui s'approchait de son nid, une souris entre les mâchoires.
Etaine eut un sourire la vipère allait se charger de lui faire un rapport de ce qu'il entendrait.
-Je vous remercie, siffla-t-elle avant de se relever et de jeter un coup d'œil autour d'elle.
Elle avait déjà pensé à demander aux serpents d'organiser pour elle un service d'espionnage mais ils avaient déjà leurs propres préoccupations, elle n'avait pas à leur rajouter les siennes.
Homonium revelio, informula-t-elle en sortant la baguette. Il n'y eut aucune réaction. Elle était donc la seule humaine de la pièce. Pour patienter elle décida de tester divers sortilèges de magie noire qu'elle avait découverts la veille au soir, avant de s'endormir sur un ouvrage.
Saernel la rejoignit alors qu'elle faisait danser autour d'elle un feu noir des plus agressifs qu'elle avait fini par domestiquer.
-On croirait voir un mage noir, siffla-t-il en s'avançant vers elle.
Etaine fit disparaître les flammes sans un mot et se tourna vers lui.
-Tant qu'aucun humain ne la sait, répondit-elle, cela n'a pas d'importance.
-Certes, je suis d'accord avec toi sur le point qu'il vaut mieux savoir se défendre. Mais est-il nécessaire que tu travailles avec tant d'acharnement ?
-N'est-ce pas la condition des Serdaigle ?
-Je t'ai vu hier, poursuivit la vipère, tu étais morte de fatigue et ce n'est pas la première fois depuis que nous sommes arrivés ici.
-Je suis plus puissante que jamais, la fatigue n'est rien à côté de cela.
-Cette puissance te signale comme un danger, rappela le serpent, utilisant le même argument que depuis un mois.
-Je l'étais déjà avant. Autant ne pas faire les choses à moitié. Lorsque viendra le temps de défendre ma vie je serais prête.
-Pas si tu es aussi fatiguée que ça. Tu passes trop de temps à étudier.
-Le savoir est une force, l'ignorance une faiblesse. Et je ne peux pas me permettre d'être faible, ajouta-t-elle, ses yeux d'orage se parant d'une lueur d'acier.
-La décision t'appartient, s'inclina Saernel. Mais prend en considération ce que je t'ai dit, s'il te plaît.
-Je le ferais, assura Etaine. Quel était le sujet de la réunion ?
-Potter, fournit la vipère. Il a apparemment été attaqué par des détraqueurs et va être rapatrié ici dans les jours à venir. Le temps de réunir une équipe pour aller le chercher.
-Potter…, répéta la Fourchelang avant de sourire. Bien, lui me donnera les informations que je cherche.
