Yoop ! Me revoilà avec L'Héritage ma nouvelle fiction basée sur les 100 dans un nouvel univers alternatif. Celle-ci est tout à fait différente de The Ranch, elle tournera autour des agissements de la mafia sicilienne et d'une guerre entre deux familles pour le pouvoir au sein de celle-ci. Je me suis inspirée de la vraie mafia tout en ajoutant mon grain de sel et mes ingrédients personnels car sinon ce ne serait plus une fiction sur les 100 :)
J'espère que vous accrocherez autant à celle-ci qu'à la dernière héhé. Guerres de famille, amitié, amour et trahisons seront au rendez-vous ;) Je vous souhaite une bonne lecture, doubi s'est chargé de la relecture comme d'habitude merci à lui !
PS : Je profite de cette fiction pour remercier les guests qui m'ont laissé une dernière review sur The Ranch et que je n'ai pas pu remercier personnellement, vous êtes tops ! Pareil pour Un léger goût citronné ! Merciii !
L'Héritage
« Tu ne te présenteras jamais seul à la famille. »
« Tu ne convoiteras pas la femme d'un autre. »
« Tu défendras corps et âme les affaires de la famille. »
« Tu seras toujours disponible pour la famille. »
« Tu honoreras toujours tes rendez-vous. »
« Tu traiteras les femmes avec respect. »
« Tu diras toujours la vérité. »
« Tu ne voleras point l'argent de la famille. »
« Tu renieras tes proches si ceux-ci sont proches de la police ou d'une famille ennemie. »
« Tu ne collaboreras jamais avec la police et respecteras la loi du silence. »
Prologue
Les renâclements, les hennissements, les sabots qui frappent, l'odeur enivrante des chevaux, de la passion, de la folie, de l'argent…
Deux magnifiques yeux verts se posèrent sur une jument alezane. Les naseaux de l'animal frémirent devant la main tendue et l'odeur inconnue de cette jeune femme d'environ vingt-cinq ans à la silhouette si belle. Un sourire fin s'étira sur le visage de cette ténébreuse personne quand la jument vint lui lécher la main pour aller récupérer le morceau de sucre.
Des pas se firent entendre dans l'allée des box pour s'éteindre à quelques mètres de la jeune inconnue. Elle sentit rapidement un regard sur elle avant d'entendre :
- C'était donc vrai…
La femme se tourna vers l'homme qui la fixait. Celui-ci était grand et musclé, un beau sicilien faisant rêver nombre de femmes sans aucun doute. Ses cheveux étaient bruns, nuancés de quelques mèches grises, courts sur les côtés et plus longs sur le dessus du crâne, ramenés en une brosse désordonnée. Son visage s'était teinté d'une douceur contrastant avec sa dureté naturelle dû à son bouc parfaitement entretenu.
- Bonjour Gustus, lui répondit la brune en se tournant doucement vers lui pour fixer son regard dans celui de son vieil ami et plus fidèle homme de main.
- Bonjour Mademoiselle Donati-Woods, répondit-il avec un sourire.
- As-tu oublié tes vieilles habitudes mon ami ?
- Mes excuses, Lexa… Se reprit-il. Je suis si heureux de te revoir…
Les pas de la jeune femme franchirent les quelques mètres les séparant pour aller enlacer avec force le grand homme qui la serra comme si elle était sa propre fille. Elle finit par s'écarter avec un sourire.
- Je ne croyais jamais te revoir après ton départ pour les États Unis… Lui confia t-il.
- On ne renie jamais sa famille, Gustus. J'avais besoin de temps.
- Je sais.
- Comment as-tu su pour mon arrivée ?
- Je sais tout sur cette île, alors un enregistrement à l'aéroport au nom de Donati-Woods ne m'a pas échappé.
- Toujours très impliqué dans les affaires, sourit-elle.
- Jusqu'à ma mort. Ton grand père va être si heureux de te revoir. La famille Barzetti est de plus en plus incontrôlable. Ta présence ne sera pas de trop pour leur montrer que les héritiers sont là.
Le visage de Lexa fit non de la tête :
- Je ne suis pas l'héritière de la famille Gustus. Tu le sais.
- Tu es la seule à pouvoir reprendre le pouvoir après Don Titus Lexa ! Aden n'en a pas la force.
- Aden est l'héritier légitime des Donati, Gustus. Si je suis revenue c'est uniquement pour veiller à ce qu'il récupère le pouvoir et ne le perde pas.
- Mais il n'est…
- Ça suffit, le coupa la brune sèchement. Tu connais les commandements et la tradition des familles, ne les salis pas. Seul un héritier masculin peut reprendre la suite d'un Don.
- Pardonne-moi. Veux-tu que je te t'emmène à la propriété ?
- Oui. Allons-y.
Un regard par dessus son épaule et ils quittaient l'hippodrome Del Mediterraneo appartenant à sa famille depuis sa construction. Elle monta d'un mouvement gracieux dans le SUV Porsche gris métallisé que conduisait Gustus. Son cœur battait à un rythme régulier tandis qu'elle redécouvrait nostalgique les paysages de son enfance, de la ville de Syracuse en Sicile. Les paysages étaient toujours aussi beaux sur le sud-est de l'île. La ville était comme figée dans le temps et les hauteurs de l'île offraient aux visiteurs une vision à la fois paradisiaque et historique. Cela faisait maintenant cinq ans qu'elle n'avait plus remis les pieds ici. La voiture avalait les kilomètres d'asphalte depuis une demi heure quand Lexa reprit la parole pour demander :
- J'aimerais m'arrêter à…
Elle n'eut pas à finir sa phrase que Gustus hochait la tête pour signifier qu'il avait compris la demande. Une dizaine de minutes plus tard, la brune descendait du véhicule sous le regard protecteur de son chauffeur pour entrer dans le cimetière privé de sa famille situé sur les hauteurs de l'île. Le vent balaya la chevelure lâchée de la jeune femme tandis qu'elle s'avançait avec respect dans le sanctuaire pour se figer bientôt devant une tombe ayant vieilli depuis ces cinq dernières années. Son coeur se serra devant la vision du nom gravé à jamais sur le granite rosé de la tombe. Derrière ses lunettes de soleil, les émeraudes commencèrent à s'humidifier tandis qu'elle se penchait pour déposer une rose rouge devant la stèle.
« Ci gît Costia Adamo, fille aimée et chérie »
- C'est eux qui l'ont tué, tu le sais, lui souffla Gustus.
- Il n'y a pas de preuves. Son assassin n'a jamais été retrouvé. Elle est morte parce qu'elle me fréquentait.
- Elle est morte pour affaiblir la famille Donati et tu le sais. Vengeance doit être faite, donne moi en l'ordre et j'irais…
- Seul Titus doit te donner des ordres Gustus.
- Tu es l'héritière de Don Titus ! J'ai le droit de t'obéir aussi ! S'énerva t-il.
- Gustus, s'il te plaît, pas devant sa tombe. C'est un manque de respect total, le prévint-elle à nouveau.
- Je suis désolé… J'aimerais tellement que tu changes les choses, tu en as la force.
-Ce n'est pas à moi de le faire mais à Aden.
Un soupir lui répondit avant que l'homme ne s'écarte pour laisser la belle brune se recueillir en silence sur la tombe. Il l'attendait patiemment près de la voiture.
La Porsche ralentit devant l'immense portail en métal noir automatisé, attendant son ouverture. Des aboiements de chiens se firent entendre et ceux-ci coururent autour du véhicule en reconnaissant le conducteur pour lui souhaiter la bienvenue. Des Cane Corso pure race et entraînés au combat pour défendre la propriété des plus téméraires, capables de tuer en l'espace de quelques secondes sous l'ordre d'un homme de la famille ou bien de la menace d'un inconnu. Lexa sortit de la voiture et se retrouva face aux animaux. Nullement effrayée, elle fixa son regard dans le leur alors que les molosses la jaugeaient en silence.
- Au travail, ordonna t-elle sèchement dans un vieux sicilien, ce qui eut pour effet de faire déguerpir les gros chiens et faire sourire Gustus.
- Tu dégages une telle autorité naturelle que même des chiens que tu ne connais pas t'obéissent.
La brune lui fit un petit sourire amusé avant de s'avancer dans l'allée de l'immense demeure de la famille Donati. Elle monta lentement les grands escaliers menant à la double entrée pour se faire accueillir par les domestiques de la famille qui la saluèrent avec respect et semblaient émus de la revoir. La demeure n'avait pas changé, toujours aussi grande et respirant l'ancienneté. Le chant des cigales était omniprésent sur ces hauteurs de l'île, le paysage était à couper le souffle. Elle traversa rapidement l'immense hall d'entrée, pour rejoindre le salon puis la terrasse sur laquelle un homme en âge fumait un cigare de qualité. Chauve et tatoué sur le crâne, Don Titus était toujours le même homme bien que les dernières années n'avaient pas été clémentes avec sa santé : son médecin personnel lui avait diagnostiqué un cancer des poumons en phase terminale, ne lui laissant que peu de temps à vivre.
- Grand père, quelques jours de survie sont encore trop longs pour toi pour que tu veuilles partir aussi vite dans la tombe ? Lança t-elle.
Titus sursauta en reconnaissant la voix de la jeune femme et leva les yeux de son journal pour fixer son regard dans celui de sa petite fille. Il tenta de se lever de son fauteuil roulant mais une quinte de toux le prit ce qui l'obligea à se rasseoir et se faire amener par un homme de main. Lexa glissa ses mains sur les joues vieillies de son presque paternel. Elle avait toujours considéré Titus comme son père. Il l'avait élevé comme sa propre fille et éprouvait une sincère admiration à son égard.
- Ma petite fille, je suis si heureux que tu sois de retour à la maison, sourit-il l'air fatigué.
- Oui je suis là, répondit-elle en posant ses lèvres sur le front ridé.
- J'ai eu peur que tu ne répondes pas à ma lettre. La situation est si compliquée ici…
- Nous avons tout le temps d'en parler, je reste ici pour un temps indéterminé encore.
- Je vois, sourit-il. Viens, installe-toi. Servez-nous un rafraîchissement ! Ordonna t-il.
Installés à la table, entourés de leur homme de main respectif, Titus se pencha pour caresser la main de sa petite fille :
- Tu ressembles de plus en plus à ta mère, lui confia t-il
- Je sais, sourit-elle.
- C'était une magnifique jeune femme, le Seigneur l'a rappelé bien trop tôt à elle, dit-il en embrassant la petite croix à sa chaîne.
La phrase fit craquer les épaules de Gustus dans un mouvement agacé bien qu'il se garda de dire quelque chose.
- Grand père, tu sais très bien que la mort de Maman n'a rien de naturel.
- Je le sais.
- Gustus m'a informé que les Barzetti se montraient défiants envers la Famille ?
- Ils le sont devenus dès le moment où Luciana a refusé d'épouser le fils aîné de leur famille pour ton père… Dit-il d'un air fatigué. Ça a été une terrible erreur que d'épouser cet américain en secret… Tout se sait en Sicile, elle aurait dû le savoir.
- Je suis une erreur ? S'amusa t-elle.
- Non, tu es ma plus grande fierté avec Aden.
- Où est-il ?
- Son initiation a commencé, mes plus fidèles hommes de main l'entraînent.
Lexa se mordit la lèvre : son demi-frère Aden était encore jeune, il allait sur ses quinze ans et serait bientôt amené à reprendre le flambeau de la plus grande famille mafieuse de l'île. Il était encore plein d'innocence et allait devoir renoncer à beaucoup de choses pour reprendre l'héritage du précédent Don.
- Combien de temps te reste-il Titus ?
- Deux semaines tout au plus.
- Aden ne sera jamais prêt.
- C'est pourquoi je t'ai fait venir ici Lexa.
- C'est à dire ?
- Je veux que tu prennes ma suite.
La brune parut décontenancée et secoua la tête en signe de refus :
- C'est impossible, je suis une femme. Seul un héritier mâle de pure souche sicilienne comme Aden peut prendre ta suite selon nos codes.
- Au diable les codes, tu es faite pour ce rôle. Tu es intelligente, réfléchie et droite.
- Je ne peux pas Titus et tu sais pourquoi.
- Encore cette Costia Adamo, grogna t-il. Combien de fois devrais-je te répéter que tu n'y es pour rien ?
- Bien sûr que je le suis. Je serais la pire héritière possible pour les Donati, je salirais notre nom comme jamais il n'a été sali. Les autres familles ne me suivront pas.
- Tu es mon héritière légitime !
- Je ne suis qu'une bâtarde dans le langage mafieux et ne dis pas le contraire ! Mon père était américain ! Je n'ai pas le droit de prétendre à ce titre.
- Ton père était l'un des plus grands mafieux d'Amérique, c'est comme si tu étais sicilienne pure souche.
- Cela ne change en rien au fait que j'aime les femmes, dit-elle froidement pour faire taire son grand père.
Titus grogna et prit une inspiration via son masque à oxygène pour calmer une nouvelle toux.
- Ne dis pas de sottises Lexa, tu es une très belle femme. Te trouver un homme digne de toi ne sera pas impossible.
- Grand père, arrête. Je ne me marierai jamais avec un homme, qu'il soit laid ou beau, j'en serais incapable et vos lois au sujet des homosexuels tout comme celles des femmes sont très claires. Ma place n'est pas ici !
- SI ELLE L'EST ! Hurla le vieil homme en frappant sur la table avant de repartir dans une quinte qui lui fit cracher du sang. La police n'attend que ça que je meurs afin de coincer ton demi frère pour la première erreur qu'il fera ! Tu veux qu'il passe sa vie en prison pour son héritage ?!
L'information fit pâlir Lexa qui papillonna des yeux quelques secondes.
- La police ? Comment se fait-il que la police soit dans les affaires de la famille ?
- Ces vendus de Barzetti veulent nous voir tomber pour prendre le contrôle de notre territoire et de nos affaires. Le meilleur moyen pour ça est de faire assassiner ton frère ou de le faire tomber avant que toutes les familles ne lui prêtent allégeance. Où étais-tu passée pendant ces cinq dernières années ?! Tu es d'une famille mafieuse, le seul moyen de s'en sortir c'est dans une boîte.
- Qu'attends-tu de moi exactement ?
- Je veux que tu prennes ma suite en tant que Dona.
- Mais tu trahis le règlement en m'offrant ta suite, tu salis tout ce que tu as construit.
- Au diable ! Tu es née pour ça ! Je n'ai jamais vu une femme aussi forte que toi Lexa ! Tu as le sang d'une Donati et d'un Woods qui coulent en toi. Personne ne t'arrivera à la cheville et tu écraseras ces Barzetti dans les règles de l'art.
Le visage se contracta pour signifier sa réflexion. Ce que lui demandait son grand père relevait de l'impossible. Elle n'aurait jamais la force de changer les mœurs de la mafia sicilienne à elle toute seule… Bien sûr, elle savait que son sang-mêlé faisait d'elle une terrible adversaire pour les héritiers des vieilles familles et ses connaissances en droit et en économie risquaient de lui donner de sérieux avantages. Elle sentit la main dure et puissante de Gustus se serrer sur son épaule. Elle tourna son regard vert dans celui sombre de son fidèle homme de main.
- Moi j'en suis Dona Lexa Donati-Woods, affirma t-il solennellement.
Lexa balaya du regard les autres hommes de main proches de son grand père qui récitèrent la même litanie que Gustus. Son cœur se mit à battre fort alors qu'elle brisait la promesse qu'elle s'était faite après la mort de Costia :
- Nous allons montrer à la famille Barzetti que les Donati sont encore loin de perdre leur monopole.
Un sourire fatigué s'étira sur les lèvres de son grand père. Sa petite fille venait enfin d'accepter son héritage familial. Il pouvait à présent partir en paix bien qu'il savait que la tâche qui reviendrait à Lexa ne serait pas aisée. Être la première parraine de Sicile relevait de la fiction mais il savait qu'elle y arriverait avec son frère Aden à ses côtés et ses plus fidèles compagnons.
Chapitre 1 : Un parfum de sang-mêlé
« Le Docteur Clarke Griffin est demandée de toute urgence en salle d'opération B6 » appela le haut parleur. Une jeune femme blonde habillée d'une longue blouse blanche se leva prestement pour se mettre à courir vers les salles d'opération. Ses foulées la firent zigzaguer entre les différents lits et chariots des urgences en cette fin de soirée. Elle venait à peine d'entamer sa nuit et déjà l'appelait-on pour une opération. Ça ne présageait rien de bon pour le reste de son service si elle arrivait à sauver son futur patient. Elle se présenta rapidement dans le sas pour se changer en vitesse et rejoindre ses collègues après s'être nettoyée minutieusement les mains pendant plusieurs minutes.
- Qu'avons-nous ?
- Blessure par balle à l'abdomen Docteur Griffin.
Les yeux bleus de la jeune chirurgienne se fixèrent sur le visage sous oxygène quelques secondes avant de s'agrandir de stupeur :
- Mais c'est Madame Becca Giordano ! S'exclama t-elle choquée.
- Oui elle a été héliportée de toute urgence ici.
- Où est son chirurgien personnel ?
- Mort lors de la fusillade.
- Une…
- Docteur Griffin, il faut retirer la balle de toute urgence. Elle fait une hémorragie interne, la rappela une de ses assistantes.
- Oui, fit Clarke en secouant la tête sous le choc de la nouvelle.
Becca Giordano n'était autre que sa supérieure hiérarchique ainsi que la maire de la ville. Elle tenait entre ses mains la vie de la femme la plus importante et surtout la plus appréciée de la région, élue à la majorité malgré ses nombreux concurrents. Une femme au charisme sans nom et d'une générosité extraordinaire. Si elle était là aujourd'hui pour l'opérer, c'était parce que Becca était allée la chercher jusqu'aux États Unis pour la faire venir en Sicile. Elle lui avait assuré que son talent pour la médecine était unique et serait un atout pour ce nouvel hôpital.
Les yeux de Clarke se plissèrent devant le sang s'échappant de la blessure. Rapidement, elle fut dans une concentration totale et ses doigts se mirent à glisser entre les différents instruments qu'elle réclamait de manière imperturbable. Le temps n'avait pas de prise sur elle alors qu'elle tenait entre ses mains la vie d'une personne. Lorsqu'elle opérait, elle savait qu'il n'y avait plus de place pour l'émotion et pour les sentiments. Elle avait terminé ses études de médecine avec deux ans d'avance et avait pu entamer une spécialisation dans la chirurgie au vu de ses capacités propres. Elle était encore en formation de chirurgienne dans cet hôpital mais elle était reconnue comme étant la meilleure dans son domaine et opérait seule depuis plus d'un an et demi.
La Sicile était une île magnifique. Clarke était très heureuse de vivre ici depuis deux ans malgré le nombre de kilomètres la séparant de sa mère qui était restée aux États Unis. Elle avait tout pour être une femme épanouie : un poste intéressant et formateur, une situation financière confortable, un petit-ami adorable, un bel appartement en centre ville et des amis. Le seul point noir de cette île était la présence de la Mafia. Cette sombre organisation qui était souvent en cause dans les fusillades et les « accidents » de personnes influentes comme l'était Becca. Rien ne se faisait vraiment sans passer par le parrain des parrains. Clarke les détestait cordialement. Ils n'étaient que gangrène à ses yeux et rendait fou son petit ami Finn qui faisait parti de la brigade anti-mafia. Leur couple avait été plusieurs fois mis à rude épreuve entre le travail prenant de Clarke et le danger de celui du jeune homme mais ils avaient réussi à tenir bon et s'étaient installés ensemble dans l'appartement de la blonde récemment pour tenter de réduire les risques de séparation.
Un petit bruit métallique fit sourire les assistants de la blonde tandis que la balle était enfin extraite. Clarke continuait à transmettre ses instructions pour réparer au mieux les tissus internes touchés afin de recoudre proprement sa patiente et terminer de lui sauver la vie. Le rythme cardiaque de Becca était stable à présent. La blonde quitta le bloc opératoire pour aller jeter sa tenue d'opération et se laver les mains. Elle regarda l'heure sur l'horloge du couloir : elle venait de passer trois heures à opérer sa patronne. Elle soupira de soulagement avant de marcher tranquillement pour aller se chercher un café dans la salle du personnel. Elle en avait besoin d'un bien fort.
Clarke, des cernes sous les yeux, venait de passer la porte de son appartement et jeter négligemment ses chaussures dans l'entrée quand elle entendit la voix de son petit ami.
- Tu ne devineras jamais qui s'est fait tirer dessus cette nuit, l'informa Finn en sortant de la douche tandis que sa petite amie rentrait de son service de nuit.
- Laisse-moi deviner… Madame Becca Giordano.
- Comment tu le sais ?! S'étonna t-il.
- C'est moi qui l'ai opéré, souffla Clarke en se laissant tomber dans leur lit, exténuée.
- Oh merde alors, t'as opéré ta patronne !
- Hmm…
Le jeune homme d'un physique plutôt bien fait s'avança vers sa compagne pour s'asseoir en boxer sur le côté du lit et lui caresser les cheveux après un baiser sur la tempe.
- Ma pauvre chérie, tu as dû passer une nuit d'enfer.
- Hm, je suis crevée. Je crois que je vais dormir toute la journée et croiser les doigts pour que mon bipper ne sonne pas pour une urgence.
- Tu reprends à quelle heure ?
- Demain à 7h normalement sauf s'il y a une autre urgence. Mon collègue prend le relais pour le suivi de mes patients. Comment Becca a t-elle pu se retrouver dans une fusillade ?
- Je ne peux pas te dire grand chose, mais la mafia n'y serait pas pour rien.
- Évidemment, pour une fois qu'une femme droite et invendue agit on veut la descendre. Quelle saloperie cette mafia. Ils mériteraient de tous pourrir en prison.
- C'est ce sur quoi je travaille, sourit-il.
- Hm oui mon héros, s'amusa la blonde en lui souriant alors que le brun venait poser ses lèvres sur les siennes.
Finn accentua rapidement le baiser pour finir au dessus de la blonde qui fronça les sourcils en secouant la tête.
- Oh non Finn, désolée vraiment, mais je suis crevée…
- Ah.
- Une prochaine fois promis.
- D'accord, dit-il malgré tout déçu.
Il se leva pour s'habiller et partir après un baiser volant pour la jeune femme. Quand la porte claqua, Clarke se tourna dans le lit avec une moue. Ce n'était pas la folie entre elle et Finn depuis quelques mois au niveau du sexe. Elle avait de plus en plus de mal à prendre le temps de penser à partager une étreinte passionnée avec lui. Il était pourtant tout ce qu'il y a de plus doux et attentionné mais elle n'avait plus ce désir qu'elle avait eu les premiers mois avec le jeune homme. Octavia, sa meilleure amie sicilienne lui avait dit que c'était tout à fait normal, à force de s'enfermer dans des habitudes de couple, celui-ci commençait à mourir à petit feu. Ce n'était pas très optimiste pour eux mais d'un autre côté, ce qu'elle appréciait chez Finn actuellement c'était sa présence réconfortante, le fait de ne pas être seule en rentrant du travail. Il n'était pas un grand bavard à la base, plutôt un jeune homme bien dans ses pompes et encore enfant dans sa tête parfois tandis qu'elle, était une adulte depuis nombre d'années déjà.
Une boule de poils blanche et noire la sortit de ses pensées et elle sourit en voyant son chat Racoon. L'animal était un chat de race sibérien que son père lui avait offert avant son départ pour la Sicile afin qu'elle ne se sente pas trop seule. Son prénom venait du fait qu'il avait une sorte de masque noir autour des yeux qui lui donnait un air de raton laveur, à cela s'ajoutaient des yeux verrons, l'un vert et l'autre bleu. C'était un chat magnifique mais son caractère faisait qu'il ne s'entendait pas du tout avec le petit ami de la blonde et ne cessait d'être agressif envers lui alors qu'il était une vraie crème avec sa maîtresse. La blonde sourit en sentant les pattes sur son ventre et l'attrapa pour amener ses lèvres sur la tête du félin qui se mit à ronronner en frottant son museau tout en commençant à pétrir la poitrine de Clarke de ses pattes tachetées.
- Oh toi t'es trop mignon, je te ferais des bisous tout le temps si je le pouvais mon Racoon, sourit-elle.
Un ronronnement léger lui répondit tandis que l'animal se roulait en boule au creux de son ventre pour profiter d'un peu de repos auprès de la personne la plus chère à ses yeux. Clarke sous le petit bruit apaisant sentit ses yeux se fermer pour finalement sombrer dans un sommeil profond et bien mérité, malgré ce début de journée.
Quelques jours plus tard, Clarke faisait le tour de ses patients et s'arrêta devant la chambre où Becca Giordano séjournait. Elle sembla étonnée de voir un homme grand et baraqué avec une coupe en brosse fixé devant la porte comme un chien de garde bien obéissant. Depuis quand ses patients avaient-ils besoin de se faire protéger au sein de l'hôpital ?
- Hm, bonjour, dit-elle en tentant de passer pour entrer dans la chambre.
Les yeux marron sombres de l'homme se fixèrent sur elle ce qui la fit frissonner. Ce type faisait vraiment peur avec son look de bucheron psychopathe. Il ne bougea pas d'un pouce.
- Vous ne pouvez pas entrer, se contenta t-il de dire.
- Je vous demande pardon ? Fit d'un air choqué Clarke.
- Vous ne pouvez pas entrer, répéta t-il sans changer d'expression.
- Je suis le médecin de Madame Becca Giordano.
- Et moi je suis son cousin et j'ai dit que vous ne pouviez pas entrer.
- Si vous ne me laissez pas entrer, je vais appeler la sécurité ! S'exclama t-elle furieuse. Pour qui vous prenez-vous ?!
L'homme se contenta de sortir son portable pour écrire un message. La porte s'ouvrit une minute plus tard pour laisser entrevoir le visage d'une magnifique jeune femme brune dont les yeux étaient recouverts d'une paire de lunettes de soleil de marque.
- Gustus, laisse passer le Docteur Griffin.
- Bien Madame.
- Quand même ! S'agaça la blonde en fusillant du regard l'homme.
Clarke s'avança prudemment, prenant garde à ne pas toucher le chien de garde avant de passer d'un pas léger près de la jeune femme qui lui avait ouvert la porte.
- Qui êtes-vous ? Demanda t-elle poliment. Et que signifie cette mascarade ? Vous vous croyez dans la mafia ou quoi ?
La remarque eut le mérite de faire sourire la grande brune qui toisa de derrière ses lunettes teintées le visage mécontent de la jeune femme. Cette fille ne se doutait pas une seule seconde de qui elle était pour se montrer si téméraire. Cela l'amusa sincèrement.
- Mes excuses les plus sincères, Docteur Griffin, le cousin de Becca s'est beaucoup inquiété suite à son accident et est très à cheval sur la sécurité.
- Madame Giordano est en sécurité au sein de cet hôpital, répondit froidement la blonde. Vous n'avez pas répondu à ma première question.
- Certainement. Je suis Lexa Donati-Woods, dit-elle en lui tendant la main.
Le nom dit vaguement quelque chose à Clarke mais elle décida de ne pas poser plus de questions. Elle attrapa la main fine pour la serrer y perdant pour quelques secondes l'usage de ses doigts tant la poigne de la femme était forte. Elle se retint bien de crier de douleur pour ne pas passer pour une faible et se défit rapidement pour aller voir sa patronne qui lui sourit et qui semblait en bonne forme.
- Bonjour Madame Giordano. Comment vous sentez-vous aujourd'hui ?
- Mon dieu Clarke, appelez-moi Becca, je vous en prie. Vous m'avez sauvé la vie !
- J'ai fait mon devoir, sourit la médecin, flattée.
- Vous voyez Lexa, je vous l'avais dit. Une adorable personne cette docteur Griffin.
- Je vois ça, répondit la belle brune.
- Avez-vous des douleurs particulières ?
- Rien de bien insurmontable ma petite Clarke, ne vous en faites pas. Dites-moi, j'aimerais vous inviter au gala de charité que j'organise demain soir…
- Demain soir ? S'étonna la blonde. Mais vous devez vous reposer pendant au moins une semaine si ce n'est plus Madame Giordano ! Je ne peux vous autoriser à quitter l'hôpital aussi tôt…
- Becca ! Lui rappela t-elle. Je signerai une décharge et puis si vous m'accompagnez, vous veillerez sur moi hm ?
- Euh…
- Dites-oui !
Clarke sentit le regard de cette Lexa la sonder alors qu'elle réfléchissait. Elle se sentait bizarrement effrayée par le charisme de cette femme en pantalon tailleur noir. Elle dégageait une aura écrasante qui lui arracha quelques frissons désagréables.
- J'imagine que si je vous accompagne…
- A la bonne heure ! Sourit Becca.
La belle blonde sourit timidement. Elle vérifia en silence les dernières informations dont elle avait besoin avant de se diriger vers la porte :
- Madame Gio… Becca, se corrigea t-elle. Si vous avez le moindre problème, n'hésitez pas à appeler les infirmières ou moi même. Madame Donati, je vous souhaite une bonne fin de journée.
- Vous de même, répondit la grande brune en appuyant son regard sur la silhouette agréable de la belle blonde malgré sa blouse de médecin.
- Jolie et intelligente n'est-ce pas ?
- Ça à l'air, se contenta de répondre la brune.
- Je suis certaine qu'elle fera l'affaire pour remplacer notre ancien médecin personnel.
- Elle a l'air très impliqué dans son travail Becca. N'allez pas trop vite en besogne, présenter quelqu'un à la famille signifie beaucoup de sacrifices et il n'y a pas de retour en arrière. Si cette femme est si talentueuse vous devriez peut-être la laisser là où elle est.
- Nous verrons, sourit la maire dont le visage était un peu pâle contrairement à d'habitude.
- Je vous dis à demain soir Becca.
- Au revoir Lexa, et merci de votre visite.
- C'est normal. Vous êtes l'une des familles les plus proches des Donati. Ceux qui vous ont fait ça seront punis lorsqu'ils seront retrouvés.
Sur cette promesse, la brune sortit de la chambre suivie de Gustus qui veillait sur elle d'un air imperturbable. Le « couple » fit tourner nombre de têtes sur leur chemin notamment celle d'Octavia Blake, l'une des secrétaires médicales du service qui discutait avec Clarke.
- Waouh sacré morceau ce bout de femme… Chuchota t-elle admirative.
- Octavia, souffla d'un air blasé la docteur.
- Ben quoi, j'ai le droit de faire plaisir à mes yeux… Son mec est pas mal non plus, un peu vieux pour moi mais hm sacrément bien entretenu…
- Le chien de garde là ? Il est aimable comme une porte de prison… J'ai cru qu'il allait m'enfoncer sous terre rien qu'avec son regard. Je déteste ce genre de personnes.
- Ça n'empêche qu'il a un beau cul.
Clarke ne put s'empêcher de rire, à peine était-elle arrivée dans ce service qu'elle avait fait la connaissance d'Octavia. Une belle brune très enjouée et très bavarde. Les deux filles s'étaient rapidement entendues et avaient passé en quelques mois, le stade de simples amies. Elles connaissaient presque tout de la vie de l'une et de l'autre. Elles sortaient souvent ensemble quand Finn préférait regarder la télévision ou était trop pris par le travail. Le hasard avait fait que le supérieur du petit ami de Clarke était le frère aîné d'Octavia avec qui cette dernière vivait en colocation. Bellamy Blake était un homme charmant et impliqué dans son travail de lutte contre les mafias siciliennes.
- Je vais avoir besoin de ton aide demain soir, lui confia la blonde.
- Pourquoi ?
- Becca m'a demandé de venir pour son gala de charité.
- Un gala de charité ! Mais c'est génial, c'est hyper vip ce genre de soirée ! Cette chance !
- Tu parles, je déteste ce monde… Il n'y a que des gens fortunés, imbus de leur personne et coincés. Je vais m'ennuyer à mourir !
- Tu ne connais pas les bonnes choses ma pauvre Clarke, soupira son amie.
- Tu veux bien m'aider à trouver une tenue alors ?
- Bien sûr ! Foi de Blake, je vais te transformer en vraie princesse pour ce gala ! Ils n'auront d'yeux que pour toi et tu me raconteras !
- Pas trop princesse non plus hein, rit-elle avec un clin d'œil. Bon, il faudrait que je me remette au travail moi. À plus tard ma belle.
- À plus tard !
Finn arrêta sa voiture près de l'entrée de l'Hippodrome Del Mediterraneo où se tenait le gala de charité organisé par Becca Gordiano. Il sourit à Clarke qui semblait nerveuse malgré sa magnifique robe rouge. Pour l'occasion, un immense tapis rouge partait de l'immense entrée du bâtiment tandis que des photographes mitraillaient les grands pontes de Sicile : politiciens, acteurs, chanteurs et autres célébrités de l'île offraient leur meilleur profil.
- Ne sois pas si nerveuse, tu es très belle ma chérie. Tu n'as rien à envier à personne.
- Tu es vraiment sûr de ne pas pouvoir m'accompagner ?
- J'aurais aimé mais Bellamy m'a assigné sur une mission cette nuit.
- D'accord…
- Ne sois pas déçue, d'accord ? Si tu t'es fait inviter une fois, alors il y aura d'autres occasions, sourit-il en allant pour l'embrasser.
Clarke se recula pour éviter le baiser en s'excusant de ses mains.
- Finn mon rouge à lèvre !
- Oups, sourit-il en retentant un baiser qu'il réussit à obtenir cette fois.
- T'es bête, rit la blonde en lui caressant doucement sa joue mal rasée. Bon, j'y vais sinon je sens que la limousine derrière nous va péter un plomb.
La blonde prit une inspiration avant d'ouvrir la portière. Elle sortit de la voiture, s'attendant à être snobée par les photographes et journalistes locaux mais ces derniers la repérèrent rapidement et commencèrent à la photographier et la bombarder de questions :
- Madame Griffin ! Une photo s'il vous plaît !
- Vous êtes la sauveuse de la plus puissante femme de Sicile, comment le vivez-vous ?!
- Avez-vous reçu des invitations de la part de Mme Giordano pour agir au sein du monde politique suite à…
- Des rumeurs disent que vous allez prendre le poste de directrice du nouveau centre hospitalier, qu'en est-il ?!
- Docteur Griffin comment…
Clarke était totalement perdue et sous le choc de ce qui lui arrivait. Elle était figée sur place alors que les flashs lui irritaient ses yeux azurs.
- Laissez-la respirer, ordonna sèchement une femme brune en arrivant derrière elle.
Elle n'eut aucun mal à la reconnaître car celle-ci portait un pantalon tailleur de haute qualité comme lors de leur rencontre dans la chambre de Becca. Derrière elle, deux hommes bien taillés et en costard-cravate dont le bûcheron psychopathe mal aimable. La femme baissa lentement ses épaisses lunettes de soleil pour lui offrir deux yeux d'un vert hypnotisant.
- Ne restez pas là Docteur Griffin, à moins que vous ne vouliez entraîner votre apnée sous cette cascade de questions sujettes à satisfaire la curiosité malsaine des habitants de Sicile.
- Euh oui… S'excusa t-elle en sursautant.
- Madame Donati ! Est-il vrai que l'argent du prochain prix de l'hippodrome sera récolté au profit de l'association de recherche et lutte contre le cancer ?
- Vous le saurez bien assez tôt, se contenta t-elle de répondre tandis que Gustus leur frayait un chemin en repoussant les curieux.
Clarke se mit à marcher en silence près de cette femme charismatique dont elle ne connaissait rien. Elle dégageait une aura de puissance à en rester bouche bée. Un majordome leur ouvrir la porte et sa sauveuse sourit :
- Après vous Docteur Griffin.
- … Merci ! Sursauta t-elle.
Non, elle n'était vraiment pas à l'aise ici et le fut encore moins lorsqu'elle arriva dans l'immense hall de l'hippodrome qui avait été richement décoré pour l'occasion. Des hommes et des femmes badinaient joyeusement créant un brouhaha impressionnant tandis que des serveurs passaient entre eux pour leur proposer des coupes de champagne ou des amuses gueules valant une fortune. Son oreille reconnut malgré le bruit les notes d'un Chopin joué habilement par un orchestre. Si Octavia voyait ça, elle en serait folle ! Elle vit les doigts fins de la grande brune près d'elle se saisir de deux flûtes de champagne pour lui en tendre une.
- Détendez-vous… Sourit-elle. Les dix premières minutes sont les plus longues, ensuite vous vous amuserez.
- Si vous le dites… Répondit-elle en attrapant maladroitement son verre des mains de son interlocutrice.
Un frisson la parcourut lorsqu'elle effleura la peau douce et bronzée de la sicilienne. Sa voix était envoûtante et charmante avec cet accent américain très léger.
- Vous n'êtes pas de Sicile je me trompe ? Tenta la blonde.
Cela fit presque sourire l'homme du nom de Gustus mais fit hausser un sourcil fin et délicat à Lexa.
- Je suis l'héritière d'une des plus vieilles familles de Sicile, se moqua gentiment la brune.
- Oh… Je suis vraiment confuse, grimaça Clarke. Quelle maladroite, j'espère ne pas vous avoir insulté, c'est votre accent qui… Il y a quelque chose d'américain même si vous parlez vraiment bien l'italien… Je suis d'Amérique alors du coup… Hm… Je m'enfonce je crois…
- J'ai en effet des origines américaines, la rassura la brune. Ne vous inquiétez pas, je serais bien incapable de me sentir insultée par une aussi belle femme… Votre robe est magnifique tout comme votre accent américain, la taquina t-elle.
La brune lui fit un sourire félin respirant le danger et la tentation avant de quitter la blonde pour partir saluer d'autres invités. Clarke porta son regard sur ces derniers qui saluèrent avec respect la grande et belle brune, le plus souvent avec un baiser sur la main.
- Mais où est ce que je suis tombée, moi… Marmonna t-elle.
- Dans la réception la plus péteuse et pompeuse du monde ma belle, lui répondit une voix amusée.
Clarke sursauta de nouveau pour se retrouver pour sa plus grande surprise devant une femme de taille moyenne, aux allures latinos et loin d'être aussi à cheval sur sa tenue que les autres invités. Elle portait un simple jean moulant et un haut échancré rouge. Ses cheveux étaient attachés par un chignon. Au moins, elle ne respirait pas cette odeur de richesse.
- Raven Reyes, sourit la brune en lui tendant la main.
- Clarke Griffin.
- Dis-moi tu es toute seule ? Aussi bien dans cette réception qu'à la ville ? Sourit doucement la jeune femme.
- Euh… J'ai un petit ami ? Répondit avec une grimace la blonde.
- Ah bordel de merde ! Grogna la brune. Je dois vingt euros à cet enfoiré de Wick maintenant !
- Pourquoi donc ?
- J'ai parié avec lui que tu serais célibataire… Dit-elle en désignant un homme blond qui discutait joyeusement avec une autre femme.
- Moi ? Mais pourquoi ? S'étonna t-elle.
- Disons que tu ne passes pas inaperçue avec ta robe rouge. Un vrai piège à loups. Tiens, je sais comment je vais t'appeler : mon petit chaperon rouge !
- Clarke ! S'exclama la voix d'une nouvelle sauveuse.
Becca était assise dans un fauteuil roulant et tendit ses bras pour faire une bise à la blonde qui se pencha pour l'embrasser poliment sur les joues.
- Ne restez donc pas avec cette mécanicienne dévergondée et insultante qui profite des privilèges d'autres personnes. Venez, la propriétaire des lieux va bientôt faire son discours !
- Ravie de vous revoir vivante Becca, se moqua d'un air blasé la concernée, nullement blessée par les propos de la politicienne.
Clarke fit un petit sourire désolé à Raven qui avait paru bien plus agréable et normale que n'importe qui d'autre ici. Elle se mit à suivre Becca qui se faisait pousser par un beau jeune homme. Bientôt elles se retrouvèrent devant une scène qui avait été monté pour l'occasion. La blonde reconnut rapidement la grande brune qui l'avait arrachée aux mains des paparazzis à l'entrée de l'hippodrome. Celle-ci discutait avec son garde du corps. Le silence se fit quand un homme vint demander ce dernier tout en remerciant les invités de leur présence. Il y eu un speech au sujet de ce qu'offrait l'hippodrome Del Mediterraneo avant que la brune en tailleur ne monte sur scène et prenne le micro pour s'exprimer :
- Mesdames, Messieurs bonsoir. Je suis Lexa Donati et je vous remercie de votre présence qui nous est très importante. Ce gala de charité est en effet l'occasion d'être généreux envers une association que je parraine depuis mon retour en Sicile, voici maintenant deux ans. Le cancer est une plaie pour notre monde et c'est grâce à la science que nous réussirons à le vaincre. J'annonce publiquement que tous les bénéfices de l'hippodrome qui seront faits lors du prochain Grand Prix de Sicile dans trois semaines iront directement à cette association. La famille Donati est honorée de pouvoir agir dans la recherche et le développement médical.
Un tonnerre d'applaudissements envahit la salle de réception tandis que tous étaient pendus aux lèvres de la brune qui sourit.
- Maintenant que la bonne nouvelle est donnée, je me vois obligée de parler d'un sujet qui fâche… Vous n'êtes pas sans savoir que notre très chère maire Becca Giordano a été victime d'une tentative d'assassinat il y a deux jours.
Tous les regards se tournèrent vers Becca qui fit un petit signe rassurant, amusée de la situation d'être la star de toutes les interrogations.
- Sans la détermination et les capacités du Docteur Clarke Griffin ainsi que l'intervention rapide des forces de l'ordre, nous aurions pu perdre une femme extraordinaire et engagée pour notre île…
Clarke se sentit observée après la mention de son nom mais ignora les regards, restant accrochée aux lèvres de la propriétaire des lieux. Elle commençait sincèrement à admirer cette Lexa Donati pour sa ferveur et son courage. Voir quelqu'un insulter et défier la mafia sicilienne devenait rare ces jours derniers.
- J'annonce donc, que notre famille vient d'accorder une subvention supplémentaire de 100 000 euros à la cellule anti-criminalité de la ville de Syracuse afin d'appuyer au mieux les forces de police et réussir à expulser enfin cette mafia sicilienne qui est installée depuis bien trop longtemps sur nos terres ! Et je compte sur vous très chers amis et défenseurs d'une Sicile libre de poursuivre cette action qu'engage la famille Donati.
De nouveaux applaudissements retentirent à cette annonce. Lexa remercia son public d'un signe de tête poli avant de redonner le micro à l'homme de tout à l'heure pour ensuite descendre de la scène suivie de Gustus. Becca abandonna la blonde pour rejoindre la scène afin de rassurer les invités sur son état de santé. Clarke ne resta pas très longtemps seule : des hommes et femmes qu'elle ne connaissait ni d'Ève ni d'Adam se pressèrent bientôt à ses côtés pour se présenter, la remercier et la féliciter pour son travail. Au loin, elle remarqua le regard vert de cette Lexa l'observer, aussi après une bonne heure à essayer de rester humble et une bonne cinquantaine de cartes professionnelles en main, elle décida d'aller approcher la brune pour la féliciter sincèrement.
- C'est un beau geste et un appel au suicide que vous avez fait là, sourit-elle.
- Vous serez là pour me recoudre si jamais la mafia s'en prend à moi, taquina la brune, ravie de voir que la blonde soit venue d'elle-même.
- J'imagine que sauver une personne aussi noble que vous sera un devoir et un honneur.
- Je suis entre de bonnes mains alors. Serez-vous présente pour la course dans trois semaines ?
- Sincèrement je ne pense pas… Mes horaires sont compliqués et je n'y connais rien en course hippique de toute manière, s'excusa t-elle.
- Il faut que vous veniez, insista la brune. Si vous pariez quelque chose, de l'argent ira à l'association.
- Je peux tout simplement faire un don ce soir, non ?
- Signer un bout de papier est si peu exaltant comparé à une course hippique entre champions, se désola la brune.
- Je vois…
- Je vous en prie Clarke, venez, je vous ferais une place dans ma loge privée, l'invita Lexa en attrapant délicatement la main de la blonde.
Les joues de la médecin s'échauffèrent brusquement sous l'invitation et elle balbutia :
- Et bien… Hm… J'imagine que je ne peux pas refuser une telle proposition.
- Magnifique.
Les lèvres de Lexa se posèrent délicatement sur la main de Clarke qui sentit son cœur décoller à ce geste. Mon dieu que cette femme avait du charme, elle se sentait comme une vulgaire adolescente fébrile du haut de ses 28 ans. Elle se demanda un instant si cette riche héritière ne tentait pas de la séduire, aussi décida t-elle de jouer cartes sur table.
- Pourrais-je emmener mon petit ami avec moi ?
- Bien évidemment, il sera le bienvenue aussi, la rassura la brune.
- Finn sera ravi, il aime beaucoup les courses hippiques.
- J'espère réussir à vous les faire aimer aussi, alors.
L'homme s'appelant Gustus vint murmurer quelque chose à l'oreille de la brune, aussi s'excusa t-elle poliment avant de partir vers l'entrée de l'hippodrome de sa démarche gracieuse. Un coup d'œil à sa montre et Clarke se dit qu'il était peut-être temps pour elle de partir après un dernier verre.
Le vent soufflait fort sur les hauteurs de l'île. Lexa sortit souplement de la voiture pour marcher jusqu'au bord de la falaise où se trouvait deux hommes agenouillés avec une arme pointée sur le crâne. Elle passa souplement devant les prisonniers à qui elle retira les sacs en toile qu'ils portaient pour leur masquer la vue. Son regard se teinta d'une noirceur effrayante tandis qu'elle passait son ongle sur la tempe trempée de sueur de l'un des deux.
- Je n'aurais jamais cru que vous seriez si stupides.
Elle eut le loisir de voir la glotte des deux hommes remonter alors qu'ils avalaient difficilement leur salive.
- Vous savez qui je suis, n'est-ce pas ?
- Une honte à la mafia sicilienne ! Sale petite pute ! Tu salis nos codes ! Tout comme cette salope de Giordano ! Cracha celui qu'elle ne touchait pas.
Gustus donna un violent coup de pied dans le dos faisant hurler l'homme qui se releva tant bien que mal. Le visage de Lexa se teinta d'un sourire froid tandis qu'elle tendait la main pour récupérer un couteau dont la lame semblait des plus tranchantes. Elle claqua des doigts pour que Ryder immobilise la tête de celui l'ayant insulté avant de lui faire ouvrir la bouche. Comme celui-ci résistait, l'homme de main commença à le battre jusqu'à lui laisser la mâchoire déboitée. Un nouveau claquement de doigt le fit arrêter et il ouvrit la bouche de ce dernier pour en sortir sa langue. Le coup fut net et précis de la part de la brune qui glissa l'organe dans la poche de manteau du complice qui sembla effrayé. Il était jeune comparé à l'autre homme qui geignait par terre. Elle lui écrasa ensuite les parties intimes pour le faire encore plus hurler. Quand elle en eut assez, un nouveau claquement de doigt fit partir le coup de feu dans la tête de l'homme qui se tût pour de bon. Elle approcha ensuite son visage fin du plus jeune qui tremblait comme une feuille. Le gamin ne devait pas avoir plus de dix huit ans. Elle lui infligea une violente claque qui résonna et qui le fit éclater en sanglots.
- Pardonnez-moi Dona, je suis désolé… Je suis désolé… Pleura t-il.
- Qui t'a envoyé tuer Becca Giordano ?
- Je ne sais pas Dona… Je ne sais pas… Pitié…
Une nouvelle claque partit, chauffant l'autre joue du gamin.
- Je n'ai pas de nom… Juste une adresse pour récupérer l'argent du meurtre je le jure…
- Où ?
- La boucherie dans le centre ville. Celle d'Emilio.
- Rien d'autre à ajouter ?
- Pardonnez-moi Dona par pitié… S'exclama t-il cette fois en allant enlacer sa cheville pour embrasser son pied.
Lexa resta impassible.
- Relève-toi petit. Je te pardonne…
- Oh merci Dona ! Je jure de vous être fidèle… Je… Glrg…
Le coup avait été sec et propre tandis qu'un trait sanguinolent s'était dessiné sur la gorge du jeune. Les yeux vert-sombre fixèrent un instant le corps se débattant pour chercher de l'air et lutter pour sa vie tandis que le sang giclait. Lexa termina sa phrase après avoir essuyé sa lame d'un mouchoir sortit de sa poche :
- Mais pas dans cette vie là. Envoyez la tête du plus jeune aux Barzetti et enfournez lui la langue du premier dans la bouche.
Elle enjamba les deux corps sans la moindre émotion avant de remonter à l'arrière du véhicule.
La robe rouge glissa le long de son corps, la laissant en simple sous-vêtements noirs. Clarke lâcha un petit soupir de soulagement. Octavia lui avait choisi cette robe qui la mettait très en valeur certes mais elle restait plutôt inconfortable par rapport à ses robes de d'habitude. Une fois installée dans son lit, un miaulement la fit sourire tandis que Racoon venait se blottir sur sa poitrine en ronronnant. Les mains de la blonde vinrent rapidement caresser et gratouiller le chat. Elle était tout sourire, cette soirée avait été très étrange pour elle mais loin d'être désagréable. Comme si son chat devinait ses pensées, seul son œil vert s'ouvrit pour la fixer. Elle ne sut pas vraiment pourquoi, mais alors qu'elle fermait les yeux pour s'endormir, seuls les yeux verts de cette femme fascinante lui revinrent à l'esprit…
Voilà pour le prologue et le premier chapitre ! Qu'en avez-vous pensé ? Vous êtes partant(e)s ? :) Le prochain chapitre arrivera lundi prochain ! Pour cette fiction je ne vais pas pouvoir suivre le rythme de deux chapitres par semaine donc je préfère être prudente, si j'ai de l'avance je vous tiendrais au courant ^^ D'ailleurs je n'ai aucune idée de combien de chapitre il y aura en tout donc ce sera la surprise comme pour The Ranch ! Je le sentirais forcément au fil de l'écriture :)
Comment trouvez-vous Lexa ? Je suis à fond dans son personnage de mon côté !
J'ai un petit jeu à vous proposer : VOUS allez choisir les parings pour les futurs histoires de cœur (Le Clexa est évidemment inclus de base donc pas besoin de le proposer xD) ! J'ai promis à doubi un paring Gustus/Anya mais rien n'empêche autre chose ! Tous les personnages des 100 peuvent faire une apparition : personnages principaux comme secondaires donc lâchez-vous ! :P
