[Note de l'auteure] Coucou tout le monde, ceci est ma toute première fanfiction sur Kaamelott ! Je ne ship pas ces deux personnages particulièrement fort mais... J'adore l'alchimie qu'ils ont dans la série. N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez :D Je posterai peut-être une suite si jamais j'ai encore envie de jouer avec les personnages. J'ai trouvé les dialogues très plaisants à écrire ^-^
« Vous savez ce que c'est mon problème, Sire ? »
La question de Perceval, comme d'habitude, sembla sortir de nul part. Arthur renifla machinalement. Depuis le temps, il aurait dû être habitué au côté aléatoire de son ami, mais Perceval continuait de le surprendre, chaque jour. Il haussa les sourcils et répondit : « Ben c'est à dire que je pourrais vous faire une liste longue comme mon bras, mais je suis curieux de savoir ce que vous avez à l'esprit. »
« Le courage. »
Arthur entrouvrit la bouche avec une mine confuse : « Quoi le courage ? Vous voulez dire quoi par là ? »
« J'en ai pas, » répondit Perceval, « ou en tous cas pas assez. »
Il continua ensuite à regarder le roi qui lui détourna les yeux et se remis à manger. Il leur arrivait souvent de déjeuner ensemble. Le roi lui avait dit une fois qu'il aimait bien ça, ce qui ne faisait aucun sens aux yeux de Perceval puisqu'il n'avait pas souvenir qu'un seul de leur repas ce soit jamais déroulé sans qu'Arthur ne se mette à lui crier dessus.
Mais bon, si le roi lui demandait de venir à sa table sans cesse, il devait bien y avoir une raison... Non ?
« Pourquoi vous restez silencieux, Sire ? » demanda Perceval tout en continuant à le fixer.
« Ben c'est à dire que c'est pas exactement ce qui me vient à l'esprit quand je pense à vous, » répondit Arthur.
« Ah vraiment ? »
« Oui parce que des défauts, vous vous en trimballez une bonne tripotée, mais la couardise, je sais pas. Qu'est-ce qui vous fait dire ça ? »
« Ben là, par exemple, heu... J'ai un truc important à vous dire. Et ça me colle les miquettes. »
À ces mots, Arthur haussa encore les sourcils, intrigué. Habituellement, Perceval ne faisait pas dans la dentelle, quand il avait quelque chose à dire. Et il était rare qu'il avoue avoir peur d'aborder un sujet. Le roi déchira un énième morceau de pain tout en répondant, déjà légèrement impatient : « Tiens dont, vous avez un truc à me dire ? Pourquoi vous avez pas commencé par là ? »
« Précisément parce que ça me colle les miquettes. »
« Vous avez encore fait une connerie, c'est ça ? »
« Ben... Un peu, ouais. »
« Aller, arrêtez de tourner autour du pot, crachez le morceau, Perceval. C'est pas comme si c'était la première fois que je devais rattraper vos bêtises, de toute façon. »
Il avala sa bouchée tout en regardant Perceval qui semblait chercher ses mots.
« Heu... Ben... Disons que c'est Angharade, » dit-il, « j'ai vraiment merdé cette fois-ci. On s'est disputé et elle a quitté Kaamelott ce matin, juste après avoir balancé toutes mes affaires par la fenêtre de ma chambre. »
« Quoi, attendez, vous voulez dire que c'était ça tout le ramdam que j'ai entendu pendant le déjeuner ?! »
« Ben heu... Y'a des chances, ouais. Elle était complètement hypnotique. »
« Hypnotique ? » dit Arthur en inclinant la tête, confus.
« Ouais, vous savez, quand quelqu'un crie et se tortille dans tous les sens comme un poisson sur la berge. »
« Vous voulez dire hystérique, Perceval ! » s'exclama alors le roi.
« Oui, elle a même déchiré ma chemise préférée, celle que vous m'avez acheté quand on était en mission au pays de Galles. »
Arthur avait vaguement souvenir d'avoir fait ça, effectivement, mais comme d'habitude, Perceval enjolivait la réalité. Ce qu'il s'était passé c'est que cet imbécile avait perdu tout ses vêtements et bagages en jouant aux cartes dans une taverne, parce qu'il était convaincu qu'il pourrait gagner si il insistait, grâce à un porte bonheur qu'il avait obtenu auprès d'une vieille dame. Au final il avait tout perdu, et Arthur s'était trouvé forcé de lui racheter des haillons, pour éviter de se trimballer un Perceval tout nu avec lui pendant tout le reste du voyage.
« Mais enfin, qu'est-ce que vous avez fait pour la mettre dans état pareil ? » demanda Arthur en levant un peu les bras. « D'habitude Angharade elle vous colle au derche quoi qu'il arrive, même quand vous... Ben quand vous êtes vous-même. »
« Pourquoi Sire, vous pensez que je suis dur à supporter ? » demanda alors Perceval en semblant soudainement inquiet.
« Ben c'est juste que ça peut être compliqué de communiquer avec vous, » dit Arthur en essayant de faire preuve de tact. « Quand on est pas habitué, du moins. »
« Ah parce que si on est habitué du plus, c'est mieux ? »
« Comment ça, ''habitué du plus'' ? »
« Ben j'imagine que c'est mieux que d'être habitué du moins. »
Le roi cligna des yeux et resta silencieux plusieurs secondes avant de lâcher un grand soupire et de dire : « Ouais c'est ce que je dis, ouais. Parler avec vous c'est compliqué. »
« C'est compliqué pour vous aussi, Sire ? »
Il avait encore l'air inquiet. Arthur commençait à se demander si Perceval était beaucoup affecté par cette dispute avec la servante. Il avait eu l'air d'aller bien jusqu'à présent.
« Bah, moi je commence à avoir l'habitude, vous savez, » dit-il, à moitié ironique, à moitié sérieux.
« Oui... C'est ce que je me dis aussi. Angharade, quand elle parle, c'est à peine si je comprends un mot sur dix. En fait, j'veux pas dire mais... Au moins maintenant je vais plus avoir à me ridiculiser à cause de mon manque de connaissance sinusoïdale. »
« Sinu-... Grammaticale. Des fois vous allez les chercher loin, purée ! »
« Vous voyez Sire ! C'est beaucoup plus simple avec vous. Vous comprenez toujours ce que je vous dis. »
« Ben c'est à dire que vous me faites beaucoup pratiquer. »
Soudainement, Perceval sembla encore plus inquiet. « Ben voilà », dit-il doucement, avant de regarder par dessus son épaule, puis vers le roi à nouveau, « c'est justement ça qui me colle les miquettes. Et c'est aussi la raison pour laquelle Angharade s'est mise en pétard. »
« Là pour le coup, je comprends rien à ce que vous dites, Perceval. »
« On passe beaucoup de temps ensemble, non ? »
« Ben c'est à dire qu'avec la quête du Graal, et en temps que chevalier de la table ronde, c'est un peu logique qu'on se côtoie beaucoup, vous voyez. »
« Je sais mais, ce que je veux dire c'est que... J'aime bien être avec vous. Quand on est que tous les deux tous seul. Comme là, maintenant, par exemple. Parce que comme ça vous me faites pratiquer mes connaissances de grand-mère. »
« De grammaire, Perceval. »
« Ah vous voyez, je vais faire des progrès si on continue sur cette lancée ! » dit-il, enjoué.
Mais Arthur commençait à s'impatienter. Il lâcha un autre soupir et s'exclama : « Du coup vous allez me dire pourquoi elle a pris ses jambes à son cou, Angharade, ou je dois déposer une requête officielle auprès de la table ronde ? »
Perceval ne répondit pas tout de suite. Il regarda le roi dans les yeux, puis il baissa son regard vers son assiette encore pleine.
« Ben le truc, c'est que je lui ai juste dit la vérité... »
Perturbé par le comportement inhabituel de Perceval, Arthur en oublia son impatience. Il fronça les sourcils et demanda : « À quel propos ? »
« À propos de vous... »
Une fois de plus, Arthur était complètement perdu. Ce n'était pas la première fois que ça arrivait quand il parlait avec Perceval, mais là ça semblait différent. Le chevalier le regardait dans les yeux alors que lui secoua la tête avec un air perdu : « Et vous lui avez dit quoi, exactement ? »
Perceval prit une grande respiration et après un long silence, il répondit : « Que je vous aime. »
