Auteur : Tenpou / Zardy

Genre : Shonen aï, Darkfic, Romance

Série : クラビテーション、村上真紀©

Couple : Shindô Shuichi / Yûki Eiri

Personnages additionnels : Kôji-sama et Maki, largement inspirés des personnages de Kanzeon Bosatsu et Jirôshin de l'excellente série Saiyûki.

Lecture : en gras pour le langage parlé, en italique pour les pensées.

Commentaire : Coucou tout le monde ! Tenpou desu ! Pika pika ! Relecture et suite d'Xchange of Souls ! Bonne lecture !

Lexique : Kami-sama : Dieu, Urusai : silence, tais toi, ta gueule, Yamero/Yamete kudasai : arrête, arrêtez s'il vous plaît, Nani : quoi ? Itai : sa fait mal, aie, Tasukete/Tasukete kudasai : à l'aide, aidez moi s'il vous plaît, Okashii : étrange, c'est bizarre, marrant, Demo : mais

Xchange Of Souls : Problème ? Solution !

Un jour, à notre belle époque contemporaine. Le soleil brille sur la grande Tôkyô et ses infrastructures. Celle-ci ainsi que tout le reste du monde est surplombée par un mystérieux paradis céleste, dont aucun humain n'a connaissance...

Là-haut où le soleil ne se couche jamais, les jours passent et se ressemblent, et le temps s'écoule paisiblement pour les créatures célestes. Ici-bas, le tonnerre gronde, et en particulier dans l'appartement du jeune et talentueux écrivain Yûki Eiri. Voilà maintenant quelques mois qu'il était « en couple » avec quelqu'un. Et attention, ce quelqu'un n'était pas n'importe quel quelqu'un : il s'agissait de nul autre que le jeune Shindô Shûichi, vedette internationale en puissance, chanteur et leader du groupe pop/rock Bad Luck. L'histoire se serait arrêtée là, mais depuis quelques temps, leur relation n'était plus au beau fixe, comme elle ne l'avait jamais vraiment été tout compte fait. Entre les départs à répétition du blond, et les caprices d'enfant gâté du pourpre, la vie de couple n'était pas de toute gaieté. Mais cette fois-ci était différente. Avant, même si l'ambiance était gravement tendue entre les deux amants, ils finissaient toujours par se retrouver, et la plus part du temps les réconciliations se faisaient au lit. Mais depuis quelques temps, même ce dernier recours ne fonctionnait plus, laissant nos deux héros complètement en froid.

Shûichi décida de rentrer chez lui ce jour là, après le boulot. La plus part du temps, il essayait de rester chez son ami Hiro afin éviter d'avoir à faire face à son amant, mais ce dernier lui avait gentiment fait comprendre qu'il avait besoin d'être seul pour réfléchir. Le chanteur ne fit rien pour s'imposer, d'autant qu'il n'avait pas donné à son ami la véritable raison pour laquelle il avait décidé d'élire domicile chez lui. C'est presque à reculons que le jeune homme rentra chez son amant.

Salut, lança froidement le chanteur à l'écrivain.

Ce dernier était calmement en train de lire un livre sur le sofa, dans la salle de séjour. Il ne daigna néanmoins ni répondre, ni même jeter un œil sur le chanteur qu'il n'avait pourtant plus vu depuis quelques jours. Il était visiblement très pris dans sa lecture, ou alors complètement indifférent à la présence du jeune homme dans la pièce.

Tu pourrais répondre quand j'te cause, relança sèchement le chanteur.

Cette réplique et le ton anormalement froid qu'avait le chanteur ne surprirent guère l'auteur, il y avait quasiment droit tous les jours lorsque Shûichi était chez lui. Il n'en fit une fois de plus pas grand cas, et ne leva pas son nez de son roman.

N'appréciant que très peu la désinvolture de l'écrivain, Shûichi, après s'être dévêtu et déchaussé, se dirigea vers le blond et lui arracha son livre des mains, l'envoyant valser dans la cuisine.

Tu vas réagir maintenant ! Hurla le chanteur, posté devant l'écrivain.

Ce n'est qu'à ce moment là que ce dernier posa enfin ses yeux couleur or dans la lavande des pupilles du chanteur. Il dévisagea le jeune homme.

Je te conseille de me rapporter ce livre, dit l'écrivain sur un ton froid également.

J'suis pas ta bonne ! Répliqua le jeune garçon en le dévisageant à son tour.

Dépêche toi, ajouta l'écrivain, sa voix commençant à devenir menaçante.

Sinon quoi ? Tu vas me frapper ? L'adolescent provoqua son amant, allé vas-y, je sais que t'en as envie, VAS-Y, frappe ! Hurla à nouveau le chanteur.

URUSAI !

L'écrivain se releva d'un coup, surplombant le chanteur d'au moins une tête, celui recula d'un pas, mais le blond d'un geste agile l'attrapa par le poignet, et avec une simplicité enfantine, il plaqua le chanteur sur le sofa. S'aidant de tout son poids, il maintint la furie rose fermement sous son contrôle. Il se baissa alors jusqu'à atteindre l'oreille du chanteur.

Yamero, Shûichi... si tu continues à me provoquer, je vais... murmura t-il.

Yûki soutint ses mots l'espace d'un moment, il réalisa la portée de ce qu'il allait dire. Il n'avait pourtant aucune envie de redevenir un meurtrier, mais le chanteur le mettait dans un tel état d'esprit, et ce depuis plus d'un mois, qu'il s'en sentait aisément capable... quand il n'était pas là, il l'énervait, quand il était là, il l'énervait encore plus.

...te tuer. Finit-il sur une voix dangereusement calme.

Le chanteur écarquilla les yeux, son cœur commença à s'emballer. Il voulut se relever, mais il était fermement maintenu sur le canapé par la force et le poids de l'homme.

NANI ? Qu'est-ce que tu racontes ! Abrut... AAAAAH !

L'appartement silencieux fit raisonner sinistrement le cri de douleur du chanteur, l'écrivain venait de resserrer sa pression sur le poignet du jeune homme qu'il maintenait fermement dans son dos. Des larmes amères piquèrent les yeux du jeune garçon, la douleur devenait insupportable, son poignet allait céder sous la pression grandissante.

ITAI ! Yûki ! Yamero ! Yamete kudasai ! Le supplia le jeune chanteur.

Avec colère, exaspération, déception sur fond de frustration, le blond ne réalisa simplement pas ce qu'il était entrain de faire. Les plaintes désespérées du jeune homme le tirèrent néanmoins de sa folie, il se figea quelques instants, les yeux écarquillés. Il allait vraiment lui casser le poignet. Le blond se releva, essayant du mieux qu'il le pouvait de ne rien laisser paraître de son soudain mal être, ramassa le livre dans la cuisine, et s'enferma dans son bureau.

Shûichi était en état de choc, rapidement, le bruit de la porte du bureau se refermant le tira de sa léthargie. Il se redressa tant bien que mal sur le sofa, maintenant son poignet douloureux de son autre main. C'était la toute première fois que l'écrivain en venait aux mains avec lui. Plongé dans ses pensées, il ne sursauta même pas lorsqu'un éclair illumina la pièce l'espace de quelques secondes. Quelques autres secondes à peine après, une détonation macabre résonna dans le grand appartement sombre. Cela le ramena progressivement à la réalité : un orage venait d'éclater, et ses larmes commencèrent à couler, appelant par-là même la pluie à l'extérieur. Il put entendre de grosses bourrasques de vent frapper la devanture de l'immeuble.

La tempête au dehors avait beau être impressionnante, elle n'était rien par rapport à celle qui consumait le chanteur de l'intérieur. Ses larmes semblaient intarissables, ses blessures avaient été ouvertes une fois de trop. Le jeune garçon se remit difficilement sur pieds, tous ses membres tremblaient. Alors qu'il songea de plus en plus à quitter l'appartement, un nouvel éclair le fit sursauter.

Il se traîna devant la porte fenêtre, observant de ses yeux toujours souillés de larmes la tempête qui faisait rage au dehors. Il ne pouvait pas partir. Il détestait l'orage, depuis tout petit, les éclairs lui faisaient peur, les craquements assourdissant de la foudre lui évoquait inévitablement les vieilles histoires de fantômes que s'amusaient à lui raconter ses parents. Mais ce soir, même s'il ne se sentait pas le courage de sortir sous cette tempête, il arrivait à regarder la nature en face. Il était fasciné par tant de puissance. Comme si l'ambiance électrique entre lui et son amant avait finie par exploser juste au dessus de l'appartement.

Ses jambes se dérobèrent sous son poids, il tomba à genoux. Shûichi n'était pas pieux, non, la religion, tout ça, il n'en avait rien à faire (1), il ne lui arrivait donc jamais de prier, ou d'appeler à l'aide à Dieu, mais depuis maintenant un mois... il ne savait plus quoi faire, il ne pouvait pas en parler à ses parents, et Hiro avait visiblement des problèmes avec sa petite amie...

Dôshite ? Kami-sama, dite moi pourquoi ! Tasukete... TASUKETE KUDASAI !

Oui, il avait besoin d'aide, d'un signe, de quelque chose, il ne savait pas quoi, mais il ne pouvait plus supporter tout ça, c'était trop. Et que pouvait-il bien y faire ? Ne lui conseillez surtout pas de quitter l'écrivain, il vous sauterait à la gorge en vous assommant de « tu crois que j'y ai pas pensé peut être, hein ? ». Bien sûr qu'il y avait pensé, il se disait même que tout s'arrangerait s'ils se quittaient une bonne fois pour toute. Mais visiblement, ni lui ni Yûki n'étaient prêts à sauter le pas. Et le jeune homme ne savait pas ce qui serait le plus douloureux entre subir les humeurs de son amant à longueur de journée, où bien le quitter définitivement... il l'aimait, malgré tout. Il l'aimait à en perdre la tête. À tout faire pour qu'il le regarde de nouveau, allant même jusqu'à le provoquer, comme ce soir. Il en était arrivé jusqu'à prier, sans arrêt, tout au fond de son cœur, pour qu'on lui vienne en aide. Pour qu'on lui donne le courage d'avancer, de quelques manières qu'elles soient.

Les yeux violines du garçon ne pouvait se détacher des gouttelettes de pluie qui venaient s'écraser bruyamment contre la vitre, et inconsciemment, il lia ses mains l'une à l'autre… Les éclairs et les détonations étaient à présent en parfaite synchronisation, l'orage devait se trouver juste au dessus de leur tête. Un craquement plus sinistre et plus sonore que les autres fit bondir une fois de plus le musicien, le poussant par la même à se relever. Ses jambes peinaient à le soutenir, ce que venait de lui faire subir son amant l'avait complètement chamboulé. Il s'était relevé tant bien que mal, et chercha ensuite à fermer le volet. Alors qu'il commençait à tourner la manivelle pour faire descendre le rideau de plastique, il remarqua que le vent avait subitement stoppé sa course, ainsi que la pluie. Les éclaires avaient perdues de leur éclat et les détonations s'étaient tues… chose plutôt étrange en plein milieu d'un orage. Autant piqué à vif qu'intimidé, Shûichi rouvrit prudemment le volet et regarda dehors… il n'y avait vraiment plus aucun bruit. S'il se concentrait, il arrivait tout juste à entendre le bruit des touches du clavier de l'ordinateur de Yûki. Le chanteur jeta un œil en direction du bureau de son amant, avant d'ouvrir en curieux la porte fenêtre qui donnait sur le balcon. Il posa un pied dehors en regardant autour de lui, avant de se retrouver entièrement dehors. L'atmosphère était lourde et humide, et un parfum de pluie flottait dans les airs. Cette dernière avait d'ailleurs cessée subitement de tomber, les voitures ne faisaient plus de bruits, les murmures des passants s'étaient également tus. Son cœur battait la chamade, non à cause de ce qu'il venait de lui arriver quelques instants plus tôt, mais plutôt parce que cette atmosphère pesante lui obstruait la respiration.

Okashii, pensa à voix haute le musicien.

Et ce n'était pas la goutte de pluie en suspend au milieu des airs qui le rassura. Intrigué, le chanteur tendit la main pour l'attraper, elle le mouilla légèrement. Son cœur battait de plus en plus fort, il se passait quelque chose d'anormal. Alors qu'il commençait à reculer, une lumière blanche alluma le ciel. Dans toute sa naïveté, Shûichi pensa à un nouvel éclair, qui passait rudement près de lui. Effrayé, il se retourna pour entrer dans le salon, mais la lumière fut plus rapide que lui. C'est avec effroi que le jeune homme se rendit compte que la lumière fonçait droit sur lui. Il n'eut pas le temps de réagir qu'il fut frappé aussi sec, avant de tomber à terre et de perdre conscience… la pluie recommença à tomber.

Au paradis céleste

Kôji-sama !

Ledit Kôji sortit de ses pensées, et regarda son interlocuteur.

Oh ? C'est toi, Maki-kun ?

Kôji-sama ! Qu'est-ce que tout cela veut dire ? Vous savez pourtant bien qu'il est strictement interdit de venir en aide aux humains! Kami-sama, s'il apprend ça...

Maa, maa, Maki-kun, tu réfléchis trop, et puis si tu sais, si tu ne le dit à personne... Dit-il en faisant un clin d'œil malicieux à Maki.

Mais enfin Kôji-sama ! Ce n'est pas raisonnab…

Cesse de t'inquiéter, Maki, et puis, j'en avais assez d'entendre cet humain m'appeler sans arrêt... il me casse les oreilles !

Ah ?

Maki ne semblait pas tout comprendre, et pour cause, son propre maître Kôji-sama, censé représenter l'essence même du respect et de la droiture bafouait les règles les plus irrévocables du ciel en venant en aide à un humain.

Demo...

Maki-kun, tu parles trop, le coupa t-il en se relevant, et puis, la suite risque d'être vraiment intéressante...

Maki écarquilla les yeux.

Mais alors vous..!

Kôji sourit jusqu'aux oreilles. Ha ha ha !

(1) pour ce passage ci où je dis que Shûichi n'est pas croyant, j'invente de toute part pour le bien de mon histoire, maintenant à savoir s'il l'est ça ... chacun son avis xD

続く (à suivre)

Tenpou / Zardy (je suis la même personne, au cas z'ou :))