Diclamer... : L'univers, ainsi que les différents personnages appartiennent à JKR. Seule l'histoire sort de mon imagination :)
Titre de la fiction : Grain de Folie
Résumé de la fiction : « Depuis la fin de la guerre, Hermione Granger va mal. Très mal même. Mais bordel, pourquoi c'est à moi qu'on vient demander de l'aide alors que j'en ai sincèrement rien à foutre d'elle ? »
Rating : T, langage vulgaire et scènes violentes sont à prévoir.
Blabla de l'auteur : Me voici avec une nouvelle fiction :D Non ne le niez pas, je sais que ça vous fait plaisir *siffle*
En tout cas, c'est un pari osé que je fais là. Tout d'abord, il s'agit d'une fiction longue. Et pas seulement douze chapitres qui se courent après. Ce n'est pas dans mon habitude, je n'aime habituellement pas m'éterniser sur une histoire. Mais avec cette idée, je n'ai pas eu d'autres choix que de multiplier les chapitres, sinon l'histoire en aurait été bâclée :/
C'est également un pari osé puisque j'aborde à la fois l'un de mes couples chouchous mais également un domaine que j'ai étudié pendant trois ans et qui me passionnent énormément : la psychologie. J'espère que cela pourra rendre le tout crédible.
Troisième difficulté, parce que jamais deux sans trois... Je me suis imposée un rythme de publication. Ce qui est un véritable exploit. Ceux qui m'ont suivit lors de précédentes histoires pourront en témoigner. C'est donc toutes les deux semaines que je publierais un nouveau chapitre. Il s'agira du samedi. Par chance j'ai plusieurs chapitres d'avance, mais si au bout d'un moment je ne donne plus signe de vie, n'hésitez pas à venir me taper sur les doigts ;)
Un peu trop de blablas pour un premier chapitre ? Vous avez raison... Je vais m'arrêter là et vous souhaiter une bonne lecture...
Sybou'
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Chapitre 1 : Parce qu'on n'a pas toujours le choix
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« Confronté à une épreuve, l'homme ne dispose que de trois choix : combattre ;ne rien faire ; fuir. »
Henri Laborit.
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« DRAGO MALEFOY : PORTRAIT D'UN HOMME PEU BANAL,
Qui n'a jamais entendu parler de cet homme ? Autrefois, son nom était craint. Aujourd'hui, il n'en est plus rien. De l'eau a passé sous les ponts et il est grand temps de vous présenter l'évolution de ce garçon. Il est loin l'enfant ayant été contraint de participer à une guerre dont il n'en avait que faire. Bercé par la magie noire, élevé par un père dont les idées étaient arriérées et archaïques, ce jeune homme a su se détacher de l'image qu'on avait de lui pour apparaître sous un bien meilleur jour. Son géniteur emprisonné, le Lord vaincu, Drago Malefoy a ainsi pu révéler au monde sorcier sa véritable personnalité. Généreux, attachant, bienveillant, voilà désormais ce que l'on peut retenir de ce beau blond.
« Il n'a pas été facile de convaincre le monde sorcier de ma bonne foi » avoue le jeune homme avec tristesse. « En un sens, je les comprends. Il paraît inconcevable de pouvoir changer du tout au tout du jour au lendemain. Mais ce que peu de monde savait à ce moment là, c'est que je n'ai jamais été mauvais. Seule la pression exercée par mon environnement m'obligeait à afficher ce masque de méprise et de haine envers autrui. »
Ce fut un combat rude à mener, mais les efforts ont finalement payé. Le monde magique a aujourd'hui changé d'opinions, et cela n'est pas arrivé sans raisons. Toujours classé dans les premiers, Drago Malefoy a réussi avec succès sa scolarité. Deux ans plus tard, il sort major de sa promotion et obtient son diplôme de psychomagie, Mention Optimale. Son classement étant excellent, il décroche rapidement une place très haut placé dans l'institut Herps'Tinae, un hôpital psychiatrique renommé.
« Ce fut pour moi une grande satisfaction de me voir offrir un poste dans un tel établissement » nous confie-t-il avec un sourire. « Monsieur Naivius m'a accordé sa confiance alors que beaucoup me tournaient le dos. Pour cela, je lui en serais éternellement reconnaissant. »
Et ce professeur émérite finlandais a bien agit en laissant une chance à ce jeune homme. Cela fait désormais cinq ans que celui-ci travaille au sein de Herps', et de nombreux patients ont retrouvé leur gaieté et leur joie de vivre, et ce malgré un diagnostic de dépression majeure à leur arrivée au sein de l'institut.
« Je n'allais vraiment pas bien » affirme l'une de ses anciennes patientes dont on taira le nom afin de garder son anonymat. « Je ne dormais plus, je n'arrivais plus à surmonter la moindre de mes angoisses. J'étais au plus mal et la seule consolation que je trouvais était la nourriture. Mais Monsieur Malefoy a su m'orienter, m'a appris à faire face par moi-même aux situations difficiles. Aujourd'hui, je vais mieux, et c'est grâce à lui. »
De telles louanges montrent à quel point la personnalité de Malefoy n'est pas une affabulation mais belle et bien la vérité. Quant à moi, je suis plus qu'heureuse d'avoir été celle ayant dressé ce portrait. A l'égard de Drago Malefoy, honnête et sincère, tels sont les mots que je retiendrai.
Madeleine Owls, reporter à la Gazette du Sorcier.»
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« Ceci » lança mon interlocutrice en détachant chacune de ses syllabes, « n'est qu'un ramassis de conneries ! »
Une cigarette coincée entre les lèvres, les jambes étendues sur le bureau, je ne pus m'empêcher de ricaner. Bien que mes yeux soient fermés, j'imaginai sans aucunes difficultés la réaction de la jeune femme présente dans mon bureau. Elle devait sans doute tenir l'exemplaire du journal du bout des doigts l'observant avec dégoût. Un coup d'œil dans sa direction me permit de comprendre que je ne m'étais pas trompé.
« Non mais sérieusement, tu l'as baisée combien de fois pour obtenir un tel éloge » s'exaspéra Pansy Parkinson.
« De si vilains mots, dans une si jolie bouche » me contentai-je de répondre amusé.
Mais elle ne se formalisa pas de ma réponse. Les yeux rieurs, j'observai ma meilleure amie afficher une expression de plus en plus scandalisée au fur et à mesure de sa relecture. Tandis que je tirai une bouffée sur ma cigarette, je savourais les grognements outrés de la jeune fille.
« Je crois que tu viens de trouver ta prochaine patiente » finit par dire Pansy en lâchant l'exemplaire du journal sans la moindre délicatesse. Devant mon expression d'incompréhension, elle ajouta : « Pour déblatérer autant de stupidités, mieux vaut l'enfermer. Sait-on jamais... Elle risquerait de raconter au monde entier à quel point Londubat est intelligent. Pire encore, elle pourrait dire que Weasley est un véritable sex-symbol. »
Tandis qu'une grimace apparut sur mon visage, ce fut à mon tour de grogner.
« Ne me compare pas à ces deux blaireaux » protestai-je. « C'est... dégradant. »
« Et passer pour un Poufsouffle en étant un gentil toutou, adorateur de la société, qu'est-ce que c'est ? » demanda-t-elle sarcastique.
Un silence s'installa tandis que je me redressai pour écraser ma cigarette au fond du cendrier.
« Un moyen de survie ? » répondis-je malicieux.
« Tu es un être abject ! » Complimenta Pansy en s'observant dans le miroir, replaçant quelques mèches de cheveux qui s'étaient détachées de son chignon. « Mais sincèrement ? Ce n'est pas lassant de jouer sans cesse la comédie ? »
Elle jeta un dernier coup d'œil au miroir vérifiant que son apparence était parfaite, avant de s'éloigner vers la porte. Quant à moi, je fis mine de réfléchir. Puis un sourire machiavélique étira lentement le coin de mes lèvres.
« Tu plaisantes ? J'adore ça ! »
Elle leva les yeux au ciel, mais un léger sourire amusé trahissait le fond de sa pensée. Elle leva la main en signe de départ et sortit de mon bureau, me laissant à nouveau seul. Je fixai pendant un temps la porte fermée, avant de récupérer le journal et lire à nouveau l'article qui m'était consacré. Je n'aurais pu espérer mieux. Le portrait était flatteur, la photo était parfaite, et les propos de la journaliste restaient crédibles.
S'il y a quelques semaines, j'avais hésité à accepter l'offre de la reporter, aujourd'hui je ne le regrettais pas. En aucun cas l'article du journal ne me trahissait. Et pourtant ce ne fut pas des plus simple. La journaliste étant plus stupide qu'un Scroutt à Pétard, il avait été difficile de ne pas reprendre certaines habitudes hautaines et méprisantes. Mais après tout jouer la comédie était un jeu d'enfant pour moi. Savoir afficher un masque d'hypocrisie totale, manipuler autrui sans que l'on ne s'en aperçoivent, voilà dans quoi j'avais bercé dès ma plus tendre enfance. Si l'idéologie de mes proches ne m'avait attiré que des emmerdes, certains aspects de mon éducation avaient pu se révéler avantageux.
Alors, feindre d'être une autre personne à la fin de la guerre fut aussi facile que respirer. Se repentir. Faire don de millions de Gallions à différentes associations comme les « Orphelins de la Guerre ». Prendre une voie professionnelle surprenant tout le monde. Obtenir ses diplômes sans la moindre difficultés. Tricher un peu pour être certain d'obtenir la meilleure place. Soudoyer l'un des plus hauts représentants de psychomagie par des flatteries et des dons impressionnants soutenant son établissement ainsi que ses recherches. Et finir par obtenir un poste à la fois au sein de l'institut Herps' mais également dans un cabinet situé au huitième étage d'un building de la capitale. Que demander de plus ?
Je refermai le journal, et m'étirai, un sourire satisfait sur le visage. Je m'apprêtai à allumer une nouvelle cigarette pour me féliciter de mon triomphe, quand mon regard fut attiré par la couverture du journal. Si le titre de l'article ne m'avait pas informée de l'identité de la jeune fille photographiée, je ne l'aurais sans aucun doute pas reconnue. Les joues creuses, le teint blafard, des cernes plus grandes que jamais, et une bouteille d'alcool à la main, Hermione Granger tanguait dangereusement sur le rebord de pierre d'un pont. En voyant ce cliché, personne ne pouvait nier que l'état d'Hermione Granger ne faisait qu'empirer.
Le sourire déjà présent sur mon visage s'étira un peu plus. Un poil plus carnassier. Beaucoup plus mauvais. Et c''est dans un état d'esprit enjoué que je débutai ma lecture.
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« LA DECHEANCE D''HERMIONE GRANGER,
Cela fait désormais sept ans que la guerre est terminée. Sept ans que le jeune Potter a triomphé du plus grand mage noir que la Terre n'eut jamais porté. Mais nous ne pouvons citer ce héros sans donner le nom de ses deux acolytes qui l'ont aidés à vaincre Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. Nous parlons bien entendu de Ronald Bilius Weasley, ainsi que d'Hermione Jean Granger. Ce trio inséparable a subi de nombreuses souffrances : les pertes ont été conséquentes, tout comme leurs blessures aussi bien physiques que morales. Mais le temps a aujourd'hui filé, et les blessures du passé ont cicatrisé.
C'est du moins ce que l'on peut dire pour deux d'entre eux. En effet, seuls les deux garçons ont réussi à remonter la pente, à avancer et à reprendre leur vie. Toutefois, ce ne fut pas le cas d'Hermione Granger. Cette jeune fille auparavant souriante et pleine de vie, continue de sombrer inlassablement. Aujourd'hui, ce que l'on peut retenir d'elle est un visage impassible, vide de toute expression et une apparence plus que négligée. Nous ne sommes pas sans connaître les raisons de son effondrement. Les nombreuses tortures dont elle a du subir de par son statut du sang - notamment au Manoir Malefoy, orchestrées par Bellatrix Lestrange - l'ont sans aucun doute fragilisée. Ajoutons à cela la perte tragique de ses parents, assassinés par Yaxley, ainsi que sa rupture sentimentale avec le plus jeune des Weasley, la goutte d'eau déborda du vase. Et la tristesse de la jeune fille la transforma. Désormais, elle ne mange plus, ne dort plus et reste silencieuse. Elle n'a pour seul remède que des nuits de débauche et d'ivresse, afin de redevenir euphorique et oublier tous ses soucis. Mais son état devient de plus en plus critique et inquiète beaucoup, tant au niveau de ses proches que du monde magique. Si nous n'avons pu recueillir aucun témoignage de la part de ses amis, certains sorciers ont souhaités parler de leurs craintes.
« Hermione Granger est quelqu'un de bien » nous confie une jeune mère accompagnée de ses enfants. « Elle a tant fait pour nous qu'aujourd'hui, elle mérite d'être aidée. Je croise les doigts et prie Merlin pour que cette jeune femme forte s'en sorte. Elle a en tout cas tout mon soutien. »
Il est en effet certain que cette jeune femme mérite de l'aide. Pourtant depuis cette fin de guerre, elle a vu de nombreux spécialistes sans grand succès. Différents médecins, psychiatres ou psychomages se sont pencher sur son cas, sans pour autant parvenir à arranger quoi que ce soit. Au contraire son état s'est à chaque fois un peu plus aggravé, la rendant pour certain de plus en plus dangereuse pour la société.
« J'apprécie beaucoup Hermione Granger » nous répond un homme d'une quarantaine d'années. « Néanmoins, je pense qu'elle devrait aujourd'hui être enfermée. Je n'ai absolument rien contre elle, bien au contraire. Mais au vu des grandes choses qu'elle a accomplit dans sa jeunesse, elle est un exemple pour de nombreuses personnes, notamment des plus jeunes. Mais lorsqu'on l'aperçoit ivre morte sur la voie publique, quel exemple donne-t-elle aux adolescents ? »
Des paroles sensées, des arguments justifiées, qu'en sera-t-il de sa future destinée ?
Holga Wayland, reporter à la Gazette du Sorcier. »
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Une fois ma lecture achevée, un rictus narquois apparut sur mon visage. Quelle douce vengeance ! Après tant d'années d'emmerdes causées par cette unique fille dans ma vie, je ne pouvais que savourer ce parfum de revanche. La savoir plus bas que terre avait un côté jouissif, et me rendait particulièrement joyeux. La journée ne pouvait pas mieux commencer, et au vu des bonnes nouvelles qui s'enchaînaient, aucun événement ne pouvait entacher ma bonne humeur du jour.
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« Et sinon, quels sont vos rapports avec votre mère ? »
Je retins un ricanement, alors que mon interlocutrice tentait de répondre à ma question. J'étais en tout point le cliché du psychomage de comptoir. Une patiente avachie sur un canapé, moi-même installé sur un fauteuil situé à une distance respectable, un bloc note à la main, quelques dessins griffonnés dessus, et posant des questions toutes plus inutiles les unes que les autres. Mais après tout, qu'est-ce que j'en avais à foutre ? Cette Janice pouvait tout aussi bien aller se noyer dans l'aquarium de son poisson Squizzie que ma vie n'aurait pas changé d'un poil. Au contraire, elle s'en serait sans doute mieux portée si je n'avais pas à entendre toutes les semaines les jérémiades incessantes de cette mégère dont le conjoint l'avait trompée.
« Et un jour elle m'a confisqué mon ours en peluche sous prétexte que j'avais quinze ans et que je n'avais plus l'âge. Du coup, j'ai foutu le feu à sa voiture pour me venger. »
Je restai sans voix. Folle. Cette femme était complètement cinglée. Dans ce contexte, on pouvait mieux comprendre le point de vue du mari. A sa place, je me serais sans doute barré aussi.
Un coup frappé à la porte interrompit le fil des pensées de Janice, et le silence s'installa dans le bureau. Miracle ! Une seule parole de plus de la part de la quinquagénaire et c'est moi qui aurait foutu le feu... A la patiente, bien évidemment.
« Entrez ! » lançai-je en adressant un sourire mielleux et hypocrite à Janice.
Mais ce sourire disparut bien vite quand je vis ma secrétaire entrer accompagnée de deux autres personnes. Personnes que je ne connaissais que trop bien et que je n'avais absolument pas envie de voir.
« Monsieur le Ministre ? Monsieur Potter ? » s'étonna ma patiente.
Le regard étonné de Janice se posa ensuite sur moi pour me dévisager.
« Oh Docteur Malefoy, j'ignorai que vous étiez si important pour recevoir de telles visites » Souffla-t-elle émerveillée.
« Eh bien, puisque ces deux personnes sont si... importantes » - ces mots semblèrent m'écorcher la bouche - « nous reprendrons cet entretien la semaine prochaine. Miss Stewart, pourriez-vous donc raccompagner cette charmante jeune femme jusqu'à la sortie ? »
Tandis que ma secrétaire approuvait, Janice gloussa. Un soupir de soulagement menaça de passer les barrières de ma bouche une fois la porte refermée, mais je me ressaisis bien rapidement, préférant m'adresser à mes deux nouveaux interlocuteurs.
« L'usage formel aurait voulu que vous m'informiez de votre venue afin que je puisse prendre les dispositions nécessaires et pouvoir vous accueillir en bonne et due forme. »
« L'usage formel aurait voulu que tu nous salues et que tu nous proposes de nous asseoir au lieu de balancer des conneries en guise de bonjour. »
« Que de vulgarités Potter. Mais venant de toi, ce n'est guère surprenant. »
C'était sans doute l'hôpital se foutant de la charité, mais au vu du regard noir que me lança le balafré, ma réplique valait tous les Gallions du monde entier. Un sourire narquois sur le visage j'invitai les deux protagonistes à s'installer sur le divan, tandis que je prenais place sur mon fauteuil. Pendant un instant, je songeai à leur demander leurs rapports avec leur mère respective. Mais sentant que la plaisanterie ne serait certainement pas appréciée à sa juste valeur, je m'abstins, attendant patiemment que l'un ou l'autre daigne annoncer la raison de leur venue. Ce fut finalement Kingsley Shacklebolt qui prit la parole.
« Au vu du portrait flatteur qui a été fait de vous, j'imagine que vous avez lu le journal de ce matin Monsieur Malefoy. »
Un rictus s'installa sur mon visage.
« Êtes-vous là dans le but de me féliciter ? » demandai-je hypocrite. « La prochaine fois, ne prenez pas la peine de vous déplacer pour si peu. Une carte de vœu aurait pu amplement faire l'affaire. »
« Nous sommes là par rapport à un autre article parut ce matin » répondit le ministre en ignorant ma réplique.
« Oh. » Un silence s'installa. « Granger, n'est-ce pas ? » lançai-je une expression faussement attristée sur le visage. « C'est absolument affligeant ce qui lui arrive. »
Pour la seconde fois, Potter me foudroya du regard.
« Ne me fais pas rire Malefoy ! » répliqua ce dernier avec colère. « Ose me dire que tu ne t'es pas délecté à la vue du tabloïd sur lequel Hermione était représentée ? »
Mais c'est qu'il me connaissait bien le petit fumier !
« Potter, Potter, Potter » commençai-je en secouant la tête d'un air désolé. « Quand comprendras-tu que j'ai changé ? Je ne suis plus le même qu'avant. Ravale donc cette rancœur que tu as à mon égard. »
Si Pansy aurait été là, elle m'aurait sans doute arracher la langue pour dire de telles horreurs. Pour ma part, lancer un discours aussi niais ne me dérangeait pas, au vu de l'expression de fureur qu'affichait Potty en ce moment même. Ainsi donc, même sans l'insulter, j'arrivai à le faire sortir de ses gonds. Intéressant comme perspective !
Le grand héros de tous les temps s'apprêta à répliquer, mais Kingsley l'arrêta d'un geste de la main. De sa voix tranquille, et un léger sourire aux lèvres, il répondit :
« Cela tombe bien que vous ayez changé Monsieur Malefoy dans la mesure où vous allez devenir le psychomage de Miss Granger ! »
Un silence de mort s'installa dans le cabinet, le temps que mon cerveau ait assimilé toutes les informations. Pourtant, j'avais beau me répéter inlassablement les paroles du Ministre de la Magie, je n'en comprenais toujours pas le sens. Potter, dont l'expression furieuse s'était transformée en un sourire moqueur, lança avec sarcasme :
« Alors Malefoy ? Plus rien à redire ? »
Je les regardai alternativement, avant de finalement éclater de rire.
« Non...Mais Sérieu... Sérieusement ? » hoquetai-je entre deux rires.
« Nous sommes on ne peut plus sérieux » rétorqua le Shacklebolt avec calme.
Et là, mon rire se coupa net.
« Hors de question ! »
« Tu n'as pas vraiment le choix Malefoy » menaça Potter d'une voix ferme.
« Je... Je... Ce n'est pas que je ne veux pas » inventai-je rapidement. « Mais... »
« Mais ? »
Je me creusais les méninges, afin de me sortir de ce mauvais pas, et à tout prix éviter Granger. Cette insupportable Miss-Je-Sais-Tout m'agaçait prodigieusement. Et je l'avais déjà beaucoup trop supportée pour ne serait-ce qu'une seule seconde l'avoir à nouveau en face de moi. Par miracle, la solution vient d'elle-même.
« Croyez bien que cela m'attriste, mais il est impossible pour un psychomage de traiter le cas d'une patiente que l'on connaît déjà. »
« Les meilleurs spécialistes de l'Angleterre se sont penchés sur son histoire, mais ont lamentablement échoué il s'agissait de parfaits inconnus pour Miss Granger. »
« Peut-être que Granger est un cas désespéré » proposai-je avec philosophie. « Si les meilleurs s'y sont essayés et ne sont pas parvenus à améliorer son état, il semblerait qu'il n'y ait plus rien à faire. »
Je me retins de lancer un clin d'œil à Potter qui semblait sur le point de me bondir dessus. A la place, je gardais mon air impassible et professionnel.
« A vrai dire, il reste encore un spécialiste, considéré comme excellent dans la profession, que Miss Granger n'a pas encore consulté. »
« Ah oui ? »
Le même sourire éclaira les deux visages de mes interlocuteurs.
« C'est un portrait très flatteur que tu as eu là, Malefoy » commenta simplement Potter en désignant le journal toujours posé sur le bureau.
Un rire jaune s'échappa de mes lèvres.
« Quels mots ne comprenez-vous pas lorsque je dis qu'il m'est impossible de traiter le cas d'une patiente que je connais ? »
« Nous comprenons parfaitement ce que vous voulez dire Monsieur Malefoy. »
Je fis un léger signe de tête en direction du Ministre de la Magie en signe de reconnaissance.
« Néanmoins, la situation n'étant pas anodine, nous avons pris les dispositions nécessaires afin que ce ne soit plus un problème. »
Le léger sourire qui éclairait mon visage disparut de mon visage. Où voulaient-ils en venir ?
« Quand vous dîtes des dispositions ? »
« Nous avons pris rendez-vous avec le professeur Naivius... » reprit Kingsley avec cette voix toujours aussi calme.
« Tu dois bien le connaître. Après tout, il s'agit de ton supérieur non ? » lança Potter sarcastique.
Les traits de mon visage de déformèrent. Mon expression auparavant impassible se transforma pour devenir de plus en plus horrifié. Putain, dans quoi ils m'avaient embarqué ?
« Naivius accueillera dès demain Hermione au sein de son institut. Il pense que le fait de l'isoler pourra être bénéfique afin qu'un travail puisse être fait. » enchaîna Potter en parlant très lentement.
« Ne me prend pas pour un idiot Potter » lançai-je avec mauvaise humeur. « Pour l'instant je suis. Ce que je ne comprend pas, c'est le rapport qu'il y a avec moi ! »
« Des psychomages qui lui étaient inconnus ont échoués. Et comme vous l'avez dit Monsieur Malefoy, le cas de Miss Granger est désespérée. Vous comprenez où nous voulons en venir ? »
« Aussi clair que un et un font quarante-deux. » répondis-je avec sarcasme.
Le sourire de Shacklebolt s'agrandit.
« Bien. Puisque cette affaire est réglée, nous vous souhaitons une bonne journée Monsieur Malefoy. »
Je restai un instant interdit face aux paroles du sorcier. Avant que mes deux interlocuteurs ne franchissent la porte, un élan de lucidité me traversa.
« Attendez une minute. »
Ils se stoppèrent, tous deux étonnés.
« Rien ne m'oblige à accepter ! »
« On te l'a déjà dit Malefoy, tu n'as pas vraiment le choix ! » répondit Potter avec lassitude.
« Et de quel droit m'imposez-vous ce choix ? Après tout, un psychomage a parfaitement le droit de refuser une patiente, s'il ne se sent pas capable de l'aider. »
« Alors à ce moment là, cela prouvera juste que tu n'es pas aussi bon que tout le monde le pense. »
Je fronçai les sourcils, ne comprenant pas où il voulait en venir.
« Et crois-moi Malefoy, je me ferais un plaisir de l'annoncer au Monde Sorcier. »
« Serait-ce une menace ? »
Le balafré fit mine de réfléchir.
« Imagine donc : un bel article dans la Gazette du Sorcier. Un article rédigé par mes soins bien évidemment » commença-t-il un sourire rêveur aux lèvres. « Que penseront les autres quand ils verront que tu as refusé le cas d'une patiente dans le besoin ? Une héroïne de guerre qui plus est. Les esprits vont s'échauffer. »
« Ils penseront simplement que je suis assez humble pour savoir où sont mes limites. »
« Ou alors » contra le binoclard « ils penseront que tu n'es pas celui qu'ils croyaient. Tu sais ce type absolument charmant, fou amoureux de son métier, et toujours prêt à aider les autres. Peut-être même qu'ils sauront que tout ce que tu as fait a présent n'était que mascarade, voire même un jeu pour les duper. »
« Comment pourront-ils penser ça pour un simple refus de ma part ? » rétorquai-je amèrement.
« Hermione Granger, haïe par ton ancien Maître, torturée par ta chère tante, traitée comme une moins que rien par ton adorable papa, mais plus encore insultée par ton illustre personne. Dois-je continuer ou bien cela te suffit-il ? »
Je ne répondis rien me contentant de lui lancer un regard mauvais. Tandis que mon ennemi éclatait de rire, Kingsley reprit la parole :
« Transmettez donc mes amitiés à Miss Granger. »
Sur ces paroles, il sortit de mon cabinet, suivit de Potter toujours hilare. Un grognement s'échappa de ma gorge, tandis que je logeai ma tête dans le creux de mes mains. Bordel, même à moitié morte, cette garce ne me créait que des emmerdes... Mais serment de Drago Malefoy, elle allait en payer le prix !
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Bon, en résumé, un Drago pas si gentil que ça. Une Granger dépressive et un peu dépravée... De quoi donner un cocktail explosif non ?
Un petit commentaire pour me donner votre avis ? *siffle* :P
See you soon
Sybou'
