A/N : écrit en réponse au thème "phobie sociale" pour la communauté d'écriture bingo-fr sur livejournal
Malicia est une éternelle solitaire.
Ce n'est pas qu'elle n'aime pas les gens. C'est plutôt le fait qu'elle en ait peur.
Elle en a peur parce qu'à chaque fois qu'elle entre en contact avec quelqu'un le monde s'arrête. Les gens tombent autour d'elle et Malicia ne peut rien y faire. Elle les vampirise – littéralement. Elle sent la force s'échapper de leurs corps trop faibles contre le monstre qu'elle est pour venir se diluer dans ses veines et l'embraser comme la petite étincelle qui provoque les plus violents des incendies. Elle est dangereuse pour eux, plus dangereuse encore que la voiture qui risque de les heurter quand ils ne regardent pas avant de traverser la route, plus dangereuse encore que le tueur en série qui rôde dans les ténèbres à la recherche d'une proie, plus dangereuse encore que l'explosion d'une vieille conduite de gaz. Elle est dangereuse parce qu'ils ne savent pas, qu'ils ne s'y attendent pas, à ce qu'une gamine comme elle puisse littéralement les détruire si elle le souhaite.
C'est pour ça qu'elle a suivi Mystique et la Confrérie. A part Pietro, qui est là pour une raison obscure, parce qu'elle n'a jamais vu quelqu'un avec autant de confiance en soi, elle sait qu'eux non plus ne sont pas totalement en phase avec le reste du monde. Avalanche est aussi dangereux qu'elle, même si, le jour où il apprendra à mesurer sa colère, il pourra à nouveau vivre dans la société sans craindre de faire s'effondrer des bâtiments sur le reste du monde. Le Crapaud n'a pas tout à fait l'apparence d'un humain – il est peut-être celui qui a le plus besoin de se cacher. Parce que même si son physique reste plus passe-partout que celui de Mystique, il faut reconnaitre qu'avoir les capacités d'un batracien reste surement une tare aux yeux de tous ces gens qui ne jurent de toute manière que par l'apparence. Il n'y a qu'à voir le Blob – d'eux tous, il est peut-être celui qui aurait le plus de chance de pouvoir mener une vie normale, mais à quoi bon ? Malicia sait très bien ce qui se dit sur son passage, et « le gros sac » n'est pas un surnom qu'elle aimerait se faire attribuer. Elle comprend pourquoi Fred les fuit à ce point.
Malicia les comprend et pourtant… pourtant elle n'arrive pas à vraiment se faire à sa vie dans la Confrérie. C'est que malgré leurs points communs, elle n'a pas tellement l'impression d'y avoir sa place. Parce que ces mutants sont mués par une rage que Malicia ne connait pas, qu'elle n'a jamais ressentie. Malicia aime les gens, au fond, de cette manière un peu particulière qui n'appartient qu'à elle. Quand elle voit les X-Men, elle se dit que c'est à ça, qu'elle aspire. Pas au chaos que la Confrérie apporte, parce qu'au final, leurs mutations, c'est surtout la faute à pas de chance. Alors Malicia se rend bien compte qu'elle n'a rien à faire là, parce qu'elle n'a jamais été autant en colère, à part peut-être contre elle-même.
Si Malicia est une éternelle solitaire, ce n'est pas parce qu'elle n'aime pas les gens. Tout bien réfléchi, ce n'est même pas parce qu'elle en a peur.
C'est surtout parce qu'elle a peur d'elle-même.
