D'abord et avant tout, merci à Chlo et Mysty pour leur review sur « And the memory remains ».

Ensuite merci à vous tous qui me suivez dans l'ombre ou la lumière, on dirait un vieux disque rayé mais je n'ai pas d'autres mots assez forts pour vous montrer ma gratitude.

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Merci à mon éternel comparse, Cha pour son œil avisé.

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Petites explications avant d'entamer cette histoire :

Pour ceux qui espèrent une fic Omega dans la plus pure « tradition » du genre, vous risquez d'être un « chouia» déçus par mon approche donc pas taper, je vous aurais prévenus.

J'espère que ça vous plaira malgré tout.

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Ensuite, pour ceux qui ne connaissent pas l'univers A/O/B, vous devez savoir que si la base reste la même pour beaucoup de fans de cet univers, les interprétations diffèrent.

Tapez Omegaverse définition sur Google, vous en aurez un petit aperçu.

Je pense, cependant, qu'il est possible de lire cette fic sans connaître tous les tenants et aboutissants du genre.

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Attention, cette fic n'est pas classée « M » pour rien.

Même si cette histoire est une UA de part son sujet, elle n'en reste pas moins une pure SPN.

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Cette histoire (à 100 lieux de mon univers) est née d'un mini débat entre mes comparses Cha et Nouchka sur l'univers de l'omegaverse. De là, l'idée de ce nouveau petit défi en parallèle (nous en avions déjà relevé un en 2015).

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Cha a publié le premier chapitre de sa fic, ce mercredi.

Titre : « Instinct faillure », pairing : Butch/V

Chapaf sur AO3 et Cha raev sur wattpad…

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Enjoy.

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« A contre sens »

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Chapitre A

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Un coup sur la porte et avant même d'avoir pu répondre, Sam voit entrer son frère, suivi comme son ombre par Castiel.

« Salut Sammy », le salue-t-il, sur un ton enjoué.

« Sam » rajoute l'autre avec un doux sourire sans âme.

Sam fronce le nez, agressé par l'odeur qui flotte autour de deux hommes, mais il ne dit rien. Il y a bien longtemps qu'il a appris à ne plus se poser de questions à propos de l'étrange couple qu'ils forment. De toute manière, Dean refuse d'aborder le sujet, que ce soit avec lui ou avec qui que ce soit d'autre. Sam le soupçonne même de ne l'avoir jamais abordé avec lui.

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« Dean… Cass », en les invitant de la main à venir s'asseoir.

Castiel choisit de rester debout et s'adosse au mur tandis que Dean tire une chaise sur laquelle il s'affale en soupirant.

« Alors… On t'écoute », en croisant les mains sur sa nuque. « Tu as eu des nouvelles de ton contact ? »

« Oui… Il s'agit bien d'un nid de vampires… Dans la région de Buffalo dans le Wyoming », en lui tendant quelques photocopies que Dean lit en diagonale.

« En résumé ? », en les reposant sur la table.

« Neuf vampires » lui répond Sam.

« Du gâteau », en se penchant vers l'arrière pour accrocher le regard de Castiel. « T'en penses quoi ? »

« Du gâteau » confirme-t-il de sa voix rauque, avec cette esquisse de sourire qu'il n'a que pour Dean.

« On part quand ? », en reprenant sa position initiale.

« Tout de suite ? » propose Sam. « Plus vite, on y sera, plus vite, on bouclera cette affaire », en refermant l'écran de son ordinateur.

« Et plus vite on pourra rentrer à la maison », sourire entendu.

« La ferme », maugrée-t-il en se levant.

« Si c'est pas mignon ! », en prenant à témoin Castiel qui suit les débats, bras croisés, visage impassible. « J'ai l'impression que sa petite oméga lui manque » poursuit Dean.

« Eileen » rectifie sèchement son cadet. « Elle porte un prénom, je te rappelle. », en glissant son ordinateur dans son sac de voyage.

« Désolé », en roulant des yeux et se levant à son tour. « Déformation paternelle », en haussant les épaules, cachant mal son embarras.

Sam croise le regard de Castiel posé sur lui. Il y a toujours dans ce bleu si calme et si profond cette éternelle fissure qu'il semble être le seul à percevoir.

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Trois ans plus tôt…

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« Sam… Je te présente Castiel Novak… Il va rester avec nous quelque temps », lance Dean en tapant sur l'épaule de celui-ci, ne laissant guère le choix à son cadet.

Pendant que Dean installe le nouvel arrivant dans l'une des chambres d'amis, Sam attend patiemment que son frère revienne, seul cette fois.

« Je sais ce que tu vas me dire » lui coupant l'herbe sous le pied.

« Qu'est-ce qui te prend ? On le connaît même pas ce mec ! », l'interpelle Sam d'une voix basse et sévère.

« Faux », sourire concupiscent.

« Putain, Dean… Ce mec est un… », en pointant le couloir des chambres.

« Oui et alors ? », le coupe sèchement Dean tout en ouvrant le frigo.

« Je croyais que tu voulais pas te lier ? », abasourdi.

« Qui a parlé de se lier ? », en relevant un sourcil, hébété.

« Pardon ? » tandis que son aîné lui tend une bière.

« Écoute, Sammy… Tu connais ma position sur le sujet… Sauf que là, il s'avère que j'ai eu la chance de tomber sur un chasseur qui connaît son boulot et qui, en plus de ça, est putain de canon et une putain d'affaire au lit », en murmurant sa dernière confidence.

Sam se recule en grimaçant.

« Épargne-moi les détails, tu veux ? », baragouine-t-il, en saisissant la bouteille.

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S'ensuit un long silence où chacun savoure sa bière.

« Je sais ce que tu penses », œillade amusée vers son cadet.

« Vraiment ? », ironique.

« Et non, je te rassure, on ne se tape pas sur la gueule pour savoir lequel de nous à la plus grosse »

« Dean… Merde ! », en fermant les yeux.

Il entend son frère rire de son malaise.

« Bon, c'est vrai que les préliminaires, tu peux les oublier… Les pauses câlins aussi », gouailleur.

« mais ça veut pas dire pour autant qu'on se comporte comme des animaux. », se défend-il aussitôt.

Sam grimace de plus belle.

« Comment ? » le relance-t-il.

« Un tout, je suppose… La chasse, l'adrénaline, le trop-plein de testostérone… Ça plus le fait que j'avais usé tous mes magazines pornos », avec un sourire de gosse. « Qu'est-ce que j'en sais ? », sur un ton je m'en-foutiste « Le fait est qu'une minute avant on se regardait et que celle d'après on se sautait dessus », amusé par son propre récit.

« Tu es parti neuf jours », souligne Sam.

« Je sais », regard lointain. « Le lendemain de la chasse et de… » balançant sa main dans les airs.

« Je lui ai donné rendez-vous pour boire un verre dans un bar de la ville »

« Aie-je vraiment envie d'entendre la suite ? », en se pinçant l'arête du nez.

« Y a intérêt oui… Parce que quand je franchirai le seuil de cette porte », en indiquant celle de la cuisine. « Le sujet sera définitivement clos », en le fixant le plus sérieusement du monde.

Sam connaît assez son frère pour savoir qu'il ne bluffe pas.

« Je t'écoute », en se laissant tomber sur une chaise.

« Il est venu… On a bu un verre… On a parlé chasse… Monstres… La routine quoi, et puis… Un mec est entré et son odeur a saturé la pièce… La barman l'a chassé gentiment en lui signalant qu'elle ne voulait pas d'emmerdes… Deux minutes après, j'étais dans la chambre de motel de Cass »

« Est-ce que tu essayes de me dire que vous avez besoin de ce type de stimuli pour… enfin bref ? », mal à l'aise.

« On n'en a pas besoin pour bander si c'est ce que tu insinues », Sam cache sa gêne grandissante en marmonnant dans sa barbe. « On en a besoin pour que le désir soit plus fort que ce que nous sommes »

« Et ça marche ? », étonné.

« Un temps oui… Assez en tous les cas », grivois.

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Sam se cale sur son dossier.

« Je devrais être surpris, mais comme plus rien ne m'étonne venant de toi », en se passant les mains dans les cheveux.

« Je pourrais encore te surprendre », en faisant un clin d'œil complice avant de vider sa bière.

« En même temps, tout ça n'a rien d'exceptionnel… Vous seriez pas le premier couple de ce type… C'est rare, c'est vrai, mais ça existe », poursuit-il, semblant vouloir se convaincre.

« Cass et moi ne sommes pas un couple… On baise ensemble, c'est pas pareil », précise froidement Dean.

« Dis comme ça… Je te jure que… », grimace dégoûtée.

« Je te dis juste les choses comme elles sont », sèchement.

« Il en pense quoi, lui ? », après une courte pause.

« Il est là, non ? »

« Dean » tonne-t-il.L'aîné pose sa bouteille vide sur la table et s'éloigne.

« Je vais prendre une douche », en quittant la cuisine, mettant fin à la discussion.

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Depuis Castiel et lui continuent à chasser ensemble ou avec Sam et parfois Eileen. Il arrive cependant que Castiel s'en aille quelques jours. Quand la tension est trop forte et que rien ne peut l'assouvir, pas même le sexe.

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Au fil du temps et des chasses, Sam a appris à mieux connaître le compagnon de son frère. Derrière le chasseur taiseux au visage impavide, il a découvert un homme cultivé et instruit avec qui il lui arrive de débattre pendant des heures de sujets et d'autres sous le regard mi-consterné mi-amusé de Dean. Il a aussi découvert un homme en constant conflit intérieur, luttant contre sa vraie nature tout en ne pouvant y échapper, refusant de soumettre un autre homme à sa volonté…

Pas comme cela, même si tout n'est au final que « cela », qu'il le veuille ou non.

Au fond, Dean et lui ne sont pas si différents. Si ce n'est que l'un refuse de céder totalement à ses pulsions alors que l'autre a fini par les accepter et les assumer.

Mais toute cette belle machine finira un jour par gripper, Sam le sait… On ne peut pas lutter éternellement contre ce que l'on est.

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Dean, sa bouche encore soudée à celle de Castiel, ôte ses vêtements avec frénésie. Il crève de chaud, crève de ce corps… Il a besoin d'assouvir ce besoin de sexe qui le dévore.

Castiel n'est pas en reste. Il déboutonne la chemise de son amant, glisse ses mains sur sa peau tiède.

Dean grogne, lui mord les lèvres, il n'est plus qu'envie…

Castiel se laisse tomber à genoux et Dean se cale contre le mur, les jambes coupées.

Castiel qui devrait arrêter toute cette mascarade, parce qu'il sait que tout cela terminera mal.

Mais il sait aussi qu'un jour, Dean le quittera et que ces instants, aussi bestiaux et sans âme soient-ils, seront tout ce qui lui restera de cet homme qui lui aura tout bouffé. Lui aura tout volé, jusqu'à ses propres désirs, et ce de sa propre volonté.

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Castiel ferme les yeux quand il glisse le sexe tiède et dur entre ses lèvres. Il sent la main de Dean se crisper sur ses cheveux avant qu'elle ne le force à le prendre de plus en plus profond en de brusques va-et-vient pendant que Castiel le suce.

Il n'y a là rien de tendre. Castiel le dévore et Dean en redemande parce que c'est physique… Viscéral… Irrépressible…

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Moins de quinze minutes plus tard, c'est son sexe qui glisse entre les lèvres de Dean.

Mains sur la tête du lit, Castiel roule des hanches face à cette bouche qui s'offre et qu'il baise. Il a envie de hurler son plaisir tout autant que sa douleur.

Il aurait voulu que les choses soient différentes alors qu'il sent l'orgasme poindre en même temps que ses yeux se voilent.

Il jouit en hurlant dans un cri muet le nom de son amant. Telle une insulte, un cri de désespoir, un cri dans le vide.

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Il se déteste mais il en a tellement besoin. Il se retire. Dean lui sourit, satisfait en léchant les traces de sperme qui lui coulent au coin des lèvres.

Une seconde. Un instant suspendu.

Avant qu'il ne repousse Castiel d'une claque sur les fesses.

« Dégage », tout en l'écartant. « Je vais téléphoner à Sam pour voir où il en est avec Eileen… », en basculant hors du lit.

Castiel n'a toujours pas bougé. Il passe de l'oreiller où reposait la tête de Dean à son sexe flasque. Il n'aimerait pas tant ça, il n'en aurait pas autant besoin, il se maudirait…

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« Hey Cass » l'interpelle Dean en lui balançant sa chemise à la figure. « Magne », en attrapant son sac. « Prem's », en ouvrant la porte de la salle de bain.

« Je vais retourner à la grange », lâche Castiel d'une voix atone.

« Tu veux pas que je viennes avec toi ? », depuis la porte entrouverte.

« Ça ira… J'en ai pas pour longtemps », sourire contrit.

« D'accord… On se retrouve au même resto qu'hier », en lui rendant son sourire. « Tout ça m'a creusé l'appétit », en refermant derrière lui.

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Castiel fixe la porte un long moment.

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Puis il se lève, fouille dans son sac pour prendre des vêtements propres et s'habille. Il n'aime pas l'arrière-goût amer du sexe, alors il ouvre le frigo-bar pour y prendre une bouteille d'eau. Il en vide le 3/4 avant de se rincer la bouche et de tout recracher dans le seau à glaçon.

Il regarde le liquide trouble, les deux mains en appui sur le meuble, secoué par un haut-le-cœur. Il broie la bouteille qu'il finit par abandonner sur la commode.

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Il lui faut moins de vingt minutes pour atteindre la grange. L'odeur du sang le prend aux tripes, il grimace et jure.

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Il se retrouve seul, enfin…

Sam est reparti dès la chasse finie. Eileen l'a appelé. Elle est sur une autre enquête et craint la présence d'un loup-garou et la pleine lune à venir.

Dean et Castiel lui ont promis de s'occuper de tout ce foutoir et de les rejoindre par la suite.

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L'adrénaline, l'odeur de la peur, les pulsions… La victoire sanglante…

Dean et lui s'étaient regardé un court instant avant de filer vers le motel, laissant les dépouilles à l'abandon.

Durant tout le trajet, Dean, doigts serrés sur le volant avait dû lutter pour rester concentré Castiel le masturbant d'une main tout en se soulageant de l'autre.

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Et là, maintenant, devant lui, huit cadavres, huit têtes aux regards figés dans la peur ou la stupéfaction.

Yeux qui le jugent et le condamnent.

Qui était-il pour décider d'avoir droit de vie ou de mort sur eux ? En quoi leurs différences les rendaient-elles plus monstrueux que cette société décadente qui avait transformé ses mâles en femelle, prêts à écarter les cuisses pour apaiser la souffrance qui brûlait entre leurs reins et sauver cette humanité qui ressassait son passé ?

Vampires, ils n'avaient pas choisi de l'être, pas plus que les omégas ou même les alphas, reliques d'un temps à présent révolu…

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Castiel rassemble les corps au centre de la grange, jette par-dessus quelques bottes de paille à l'aide d'une fourche qui porte encore des traces de sang.

Celui d'une des assaillantes que Dean avait embrochée et plantée sur l'un des poteaux avant de la décapiter. Sauvage routine qui lui donne de plus en plus souvent la nausée.

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Castiel aimerait un jour rencontrer un adversaire qui soit plus fort que son instinct de survie. Il aurait moins mal. Mort, il n'aurait pas à subir ce choix. Pas même celui de Dean…

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Il glisse sa main dans la poche de sa veste en cuir et en sort un paquet d'allumettes.

La paille s'embrase… Les flammes lui lèchent la peau…

Mélange de fragrances… Entre bois et chair brûlés…

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Assis au volant de l'Impala, il observe la grange qui part en fumée et ces huit âmes qui se voient enfin offrir cette paix qu'il leur envie.

On est tous lié à sa nature, quelque soit-elle… On ne peut pas la fuir, mais parfois on peut arriver à la contenir…

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Une bouffée de chaleur lui ronge le bas des reins quand son téléphone sonne et que le nom de Dean apparaît sur l'écran.

Il sourit, dépité.

Parfois…

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Dean raccroche et jette son téléphone sur le matelas. La pièce est encore saturée par l'odeur de sexe et de testostérone, ça l'enveloppe et l'apaise…L'excite aussi… Éternelle contradiction.

C'est là qu'il note la bouteille écrasée et le seau à glaçon. Il s'approche et voit l'eau recrachée dans le fond de celui-ci.

Étrangement, ce rejet implicite lui fait mal. Il saisit la bouteille et la balance, rageur, dans la poubelle avant de rincer le seau dans la salle de bain.

Il a encore le goût de Castiel dans la bouche.

Le goût de l'alpha.

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Comme convenu, il part retrouver Castiel au restaurant.

L'impala est garée face à la devanture. Il glisse les doigts sur sa carrosserie avec tendresse. À part Sam et son père dans un lointain passé, personne n'a jamais eu le droit de la conduire. Mais depuis quelques mois cependant, il lui arrive de céder la place du conducteur à Castiel.

Sam en a été témoin et n'a rien dit. Son regard parlait pour lui, tout comme celui de Dean qui lui avait intimé de se taire.

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Assis au comptoir, veste posée sur le tabouret de gauche, Castiel l'attend. Il sirote un verre de bière d'un air absent.

Par réflexe, Dean passe le bout de sa langue sur ses lèvres en le scrutant de haut en bas. Quelques visages se tournent vers lui, éclat dans l'iris. L'atmosphère s'emplit d'une pesante chape d'effluves masculines.

Il voit Castiel se redresser sur son tabouret et tourner légèrement la tête dans sa direction.

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L'alpha confronte l'alpha.

Un raclement de gorge et le contact se brise. Le barman essuie un verre en soupirant.

Dean s'approche et s'assied à la droite de Castiel.

« Tout s'est bien passé ? », alors qu'il ôte sa propre veste qu'il jette sur la sienne.

« Oui », en jouant avec son verre à moitié vide.

« T'en tires une gueule », en faisant signe au barman de lui servir la même chose qu'à son voisin.

« Je suis juste fatigué », en portant sa bière à ses lèvres.

« Tu dormiras dans la bagnole… Sam nous attend ».

Dean remercie le barman d'un hochement de tête.

« Un problème ? », lui demande-t-il.

« Ça se pourrait », en se pinçant les lèvres. « Ce qu'Eileen pensait être un loup-garou s'avère en fait être un Crocotta »

« Pleine lune ou pas… » poursuit Castiel.

« La bébête n'en a rien à foutre » conclut Dean.

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Dean commande deux sandwichs au poulet à emporter, règle l'addition et sort, suivi d'un Castiel redevenu silencieux.

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Il est près de 23 heures quand Sam reconnaît le bruit si particulier du moteur de l'Impala. Il presse une main rassurant sur la cuisse d'Eileen et se lève du fauteuil pour aller à la rencontre de son frère et de Castiel.

Castiel, au visage chiffonné par sa sieste improvisée, porte leurs deux sacs de voyage. Sam fronce le nez. Si Dean a pris le temps d'une douche, ce n'est pas le cas de son amant qui porte encore les traces de leur dernière partie de jambes en l'air.

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Eileen s'approche et les salue.

Dean lui répond tout en signant les mots.

Elle le serre dans ses bras et en fait de même avec Castiel. Quand elle s'écarte et croise ses yeux bleus trop profonds, elle ne peut empêcher un sourire triste de s'afficher sur son doux visage. Il y a des regards qui ne trompent pas.

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« Bon alors… » lance Dean, brisant la conversation silencieuse entre son amant et la compagne de son frère.

Sam le devance, suivi par son aîné et des deux autres.

En quelques phrases, il leur explique la situation. Eileen en profite pour leur servir du café tout en appuyant les dires de Sam de gestes de la tête ou en précisant certains détails.

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« On sait que la bête rôde du côté de Slaystreet et Monroe, ce qui indiquerait que son repaire n'est pas bien loin… Reste à le faire sortir de sa tanière », note Dean en s'étirant.

« Sam » l'apostrophe Castiel. « Tu as indiqué que la première victime, Jason Kilder serait morte dans les environs du 7 ? »

« C'est ce qu'indique le rapport d'autopsie », confirme Sam.

« Rien avant ? »

« Nop », en repoussant d'une main ses cheveux vers l'arrière.

« La bête a été dérangée dans ses habitudes… Elle ne s'attaque aux hommes qu'en dernier recours… Sa première cible, ce sont les canidés… Est-ce qu'il s'est passé quelque chose ces derniers temps ici ou dans les alentours de la ville ? », en se tournant vers Eileen pour qu'elle puisse lire sur ses lèvres.

Elle reste dubitative quelques secondes puis se tourne vers Sam et s'explique.

« Ils ont rouvert la mine de charbon », de sa voix si particulière.

« Il ne faut pas chercher plus loin » balance Dean en se levant.

« Ça ne reste qu'une piste » le tempère Castiel.

« Ouaip mais pour le moment, c'est la seule qu'on a » réplique Dean.

« On fait quoi ? » demande Sam en observant les deux hommes se regarder en chiens de faïence.

« Là… On va récupérer », répond Dean, la voix qui déraille. « Les vampires… La route », en ne décrochant pas les yeux de Castiel.

« Eileen vous a préparé une chambre au deuxième », marmonne Sam.

« On ne va déranger personne ? ».

Le cadet se tord les fesses sur le fauteuil.

« Nan… La tante d'Eileen est partie en croisière… Elle ne sera pas de retour avant plusieurs jours », en se frottant la nuque nerveusement.

« Bien », en se tournant vers son frère. « Si tu pouvais nous montrer le chemin »

« Merde, les gars ! » maugrée Sam en se levant.

« Bonne nuit, Eileen », la salue Castiel, suivi de Dean.

Elle fait un petit signe timide de la main.

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« Voilà », fait Sam en ouvrant la porte de la chambre.

« Génial », sourit Dean, satisfait devant le king size qui lui fait face.

« Il y a une salle de bain au bout du couloir… Je pense que… tu… », en s'adressant à Castiel.

« Merci », murmure celui-ci en posant les sacs à terre.

« Je vous laisse… Je vais… faire des recherches… sur… sur la mine », de plus en plus mal à l'aise. « Euh… Bonne nuit », en refermant aussitôt la porte.

Il entend le rire étouffé de son frère derrière celle-ci.

« Jerk », peste-t-il entre ses dents en s'éloignant.

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« Dean » le rabroue Castiel.

« C'est de ta faute », en s'approchant de lui à pas de chat. « Tu pues le sang et le sexe »

« Je vais prendre une douche »

« Oh pas question », en l'attrapant par le col de sa chemise. « J'ai le cul en feu depuis cette chasse »

« Tu n'as pas besoin de te montrer vulgaire ! », en le repoussant, les pupilles dilatées par le désir.

« Avoue que t'aimes ça », réplique Dean.

Castiel le repousse une nouvelle fois, plus violemment, et profite de son déséquilibre pour se saisir de son sac et sortir de la chambre.

Il n'a pas encore ouvert la porte de la salle de bain que Dean le colle contre celle-ci.

« À ce petit jeu-là, tu vas perdre », en lui mordant l'épaule.

Castiel se crispe… Il a envie de lui dire qu'il a perdu à ce jeu depuis longtemps. Depuis le jour où il a posé le regard sur lui.

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Fin chapitre A

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J'espère que ce premier chapitre vous aura plu, on se retrouve dimanche prochain si le cœur vous en dit.

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Love you.