Notes de l'auteur : Drabbles écrits dans le cadre de l'arbre à drabbles de drakys sur Dreamwidth (session du 20 au 30 juin 2014). La longueur n'est pas toujours de cent mots exactement (et pour cela, j'en suis désolé), le défi permettant une différence de plus ou moins quinze mots. Ces drabbles et ceux à suivre piochent dans la plupart des supports de la licence Saint Seiya (à l'exception notable, je pense, de Next Dimension et du roman Gigantomachia que je n'ai pas lu car, contrairement à vous, lecteurs, je ne suis un faux fan !).
Remplir la tombe
Hilda, Sorrento – G
Mal à l'aise devant la jeune femme, il garde la tête baissée.
« Eh bien, parle, Sirène. »
Le ton est sans appel, le mépris bien senti. L'Autrichien déglutit, prend son courage à deux mains. Elle ne le haïra pas moins après cela, mais après tout, il n'est là que pour soulager sa conscience.
« Quand je me suis défait de Siegfried, je ne suis pas retourné seul sur Terre. » Une pause, avant de reprendre. « Il m'a suivi. »
Hilda se lève, elle espère.
« Veux-tu dire que…?
— Je crains que non, mais au moins n'aurez-vous plus à exprimer votre chagrin sur une tombe vide. »
Un choix impossible (1/2)
Seiya (Marine, Seika) – G
Elles étaient sœurs dans son cœur, égales et irréductibles. Il y avait celle dont le souvenir, somme toute, s'était quelque peu affadi avec le temps et qui avait parfois des allures d'ombre ou de fantôme dont les contours demeuraient flous et indistincts. Un souvenir après lequel, pourtant, il n'avait cessé de courir, qu'il n'avait cessé de poursuivre avec cette même opiniâtreté que celle qu'il exprimait lorsqu'il combattait. Peu lui importaient ses amis, la Terre et ses hommes, sa déesse. Chaque combat qu'il menait, jusqu'aux limites de sa vie n'avait pour but que de le rapprocher de celle qu'il avait perdue.
Une de plus ?
Masque de Mort (Camus) – PG
N'est-il pas dans la confidence, lui aussi ? Masque de Mort l'observe pendant que le Pope déblatère ses recommandations habituelles et lui ne prête attention qu'au visage lisse, en surface, du Français. Son air faussement détaché que lui sait si bien briser, son attitude fière et noble comme s'il ne faisait que condescendre à se trouver parmi eux, comme s'il valait mieux que tous réunis. Mais coincé entre Poissons et Capricorne, il fallait bien qu'il sut quelque chose à la fin, et ses absences fréquentes ne pouvaient pas s'expliquer que par la formation de son disciple.
Déjà-vu
Shura (Aiolia) – PG
Note : Fait référence à Saint Seiya G
N'importe qui se serait aperçu que quelque chose ne tournait pas rond chez le Lion depuis sa dernière entrevue avec le Pope. Nul cependant n'avait osé élever la voix, la lâcheté, finalement, était chose commune, même chez eux.
Shura, lui, savait mieux que quiconque ce qui altérait de la sorte l'attitude d'Aiolia, voilait son regard azur. Quel être répugnant se disait le Capricorne quand son regard s'égarait vers les hauteurs du palais. Et quelle chance avait le Lion… Shura se souvenait, avec une nostalgie qui le dégoûtait de lui-même, combien fut grande sa plénitude lorsque l'illusion du Pope asservissait son propre esprit. Une sensation de liberté, sans borne et sans entraves.
Un choix impossible (2/2)
Seiya (Marine, Seika) – G
Perdurant dans sa mémoire demeurait aussi la figure de Marine, droite, fière, protectrice. Celle qui l'avait protégé des premiers chaos du Sanctuaire, celle qui avait fait de lui l'homme qu'il était à présent, apte à avancer dans ce monde avec toute l'assurance que lui procurait sa force. Celle qui masquait littéralement, sous une dureté apparente et des entraînements plus ardus encore, des sentiments évidents. Une façon, tacite, de partager une solitude égale, l'isolement de deux enfants, arrachés à leur patrie, séparés de ceux qu'ils avaient aimés, retrouvant un peu de familiarité dans la présence de l'autre.
Entremêlement
Fenrir, Marina Wulfstan – G
Note : cross-over avec Valkyria Chronicles (personnage de Marina Wulfstan).
A la base, il n'avait pas prêté attention à sa présence. Il l'avait sentie mais se fichait bien de qui elle pouvait être. Puis surpris par un piège, Ging avait été blessé et elle l'avait soigné avant que Fenrir se lance, paniqué, à la recherche de son compagnon de toujours. Il avait caressé l'encolure de son loup, docile et un peu honteux, cependant que le renard accompagnant l'autre jouait avec Ging. Emmêlés parmi les poils épais du loup, leurs doigts s'étaient rencontrés au hasard d'une flatterie ; une chaleur inconnue avait alors étreint le cœur de Fenrir, tandis que son regard avisait celui de la jeune femme. Respirer devint étonnamment plus difficile.
Juste humain
Hypérion, Coeos – PG
Criminels, voilà ce qu'ils étaient, tous tant qu'ils étaient.
« Calme-toi, Hypérion, tempère Coeos accoudé sur sa couche. Il y a encore quelques temps, tu me disais le respect qu'ils t'inspiraient.
— C'était avant qu'ils ne te blessent. Par chance, tu es intact. »
Coeos ouvre grand ses yeux avant de se rallonger.
« Parle-moi, Coeos. Que ne me dis-tu point ?
— Mon corps s'est déchiré sous les traits de lumière du Lion, Hypérion. »
Un silence, le Soleil Noir se tend, puis vient la révélation comme un couperet.
« Je ne suis plus un dieu, vas-tu moi aussi me mépriser, Hypérion ? »
