Texte corrigé.
MARCHÉ
Il l'énervait, à toujours flâner et faire son boulot à moitié. Bon Dieu, il était Roi maintenant !
Bien sûr, il feignait l'ignorance avec ce sourire qui avait le dont de l'irriter avant de s'éclipser dans les couloirs du château. C'était une manie, aussi, de disparaître le soir puis de revenir au petit matin, comme si de rien n'était, comme si elle ne l'avait pas remarqué.
Ça l'amusait bien.
Alors Knightwalker se contentait d'attendre.
Oui, elle attendait, surveillait ses gestes, cherchait une faille dans son mur. Après tout, tout le monde avait un point faible, non ? Le Roi ne ferait pas exception à cette règle. Il suffisait d'être patiente. Et lorsque Knightwalker avait en objectif en tête, impossible de l'en détourner. Bien sûr, Sa Majesté ne soupçonnait rien. Il continuait de travailler, faisait des petites pauses pendant lesquelles il se baladait dans le château, en contournant les gardes. Il n'arrivait cependant jamais à l'éviter et la rousse s'empressait de le traîner à nouveau dans son bureau, le tout sous des gémissements de protestations.
Le soir, elle repassait la journée dans sa tête, jusqu'à trouver ce qu'elle voulait. Et, bon sang, elle se sentit idiote de ne pas avoir remarqué ce petit détail. Il était tellement évident !
Le lendemain, Knightwalker s'était retenue de ne pas ricaner devant la mine dépitée de son Roi. Il avait froncé les sourcils sous la frustration, mais n'avait rien dit. Ce petit manège dura pendant un certain temps, jusqu'à ce qu'il se décide à aller en cuisine. Il en était ressorti plus contrarié encore.
Voyant bien qu'il avait assez mijoté, elle s'en alla vers son bureau, une aura victorieuse l'entourant fièrement. Les gardes qu'elle croisait dans les couloirs la saluèrent respectueusement. Elle toqua à la porte du Roi, attendit son signal et pénétra dans la pièce, refermant soigneusement derrière elle.
Il était penché sur ses papiers quand elle se racla doucement la gorge pour attirer son attention.
« Que me vaut l'honneur de votre visite, Commandant Knightwalker ? »
Sarcasme, releva-t-elle.
« J'ai vu que vous sembliez... contrarié ces derniers temps. »
Il arrêta d'écrire, leva la tête des feuilles et écarquilla les yeux.
« Où... où as-tu ça ? »
C'était si facile.
La rousse se permit un petit rire sous l'éclat dans les prunelles du Roi.
« Voilà ce que je vous propose ; vous faîtes votre travail comme le doit un homme de votre rang et ne sortez pas de ce bureau tant qu'il ne sera pas fini. Et, avec ma permission, vous les retrouverez.
- Du chantage ? S'enquit le bleuté.
- Un compromis. »
Il soupira, vaincu.
« Très bien. »
Knightwalker sourit et lança doucement ce qu'elle tenait dans la main au Roi qui rattrapa habilement le présent. Puis elle sortit en roulant des yeux après avoir entendu le gémissement de bonheur de ce dernier.
Dire qu'une simple pomme avait un tel effet sur lui.
