Hellow chers lecteurs,

Enfin me voilà lancée dans ce projet fou d'écriture de fanfiction sur Shingeki no Kyojin !

Pour ceux qui ont un doute : cet UA sera bien inspiré du monde des goules de Tokyo Ghoul. Toutefois, je préfère préciser qu'il s'agit bien d'une fanfic SnK et non d'un crossover. Connaître ou pas TG n'a absolument aucune importance pour apprécier l'histoire (mais pour ceux qui ne connaissent pas, cela vous donnera un léger aperçu de ce manga n_n).

J'ai notifié cette fanfic' Rating M dès sa publication mais les scènes 'plus adultes' apparaîtront un peu plus loin dans l'histoire.

Je remercie Going-to-Hell-for-Shipping de jouer ma bêta-lectrice/supportrice ainsi qu'Easyan pour son avis sur ces premiers chapitres (vous êtes toutes les deux géniales comme cobayes de lecture ! \o/).

Et si, chers lecteurs, vous ne connaissez pas ces deux auteurs… je vous invite absolument à les découvrir !

Selon mes inspirations, il m'arrivera de noter les musiques en début de chapitre. Certains d'entre vous apprécieront peut-être de se mettre dans l'ambiance durant leur lecture n_n.

- J'apprécie toutes les critiques, même négatives du moment qu'elles sont constructives. Merci de signaler les fautes, ce serait rendre service pour corriger ça au plus vite n_n -

Bande-son du prologue : celle de la série The Walking Dead (The mercy of the living, Rick Despair, Kanada's death et la fameuse musique du générique). Et un petit « Call Your Name » de notre très chère série SnK pour la fin.

Bonne lecture !


Prologue

Un silence.

Un silence pesant et lugubre.

Voilà en quoi se résumaient ces trois dernières heures… Bientôt quatre ? Eren ne savait plus trop.

Lui et Mikasa restaient assis contre le mur tout au fond de la pièce, côte à côte et recroquevillés sur eux-mêmes. Sa mère était accroupie face à eux et serrait une de leur main. Eren remarquait bien qu'elle s'efforçait de fixer le sol pour éviter de leur dévoiler son regard terrifié.

Mikasa demeurait parfaitement immobile, presque stoïque, la moitié de son visage emmitouflée dans son écharpe. Eren reconnaissait le masque qu'elle portait lorsqu'elle était tourmentée.

Quant à lui, il avait envie de se lever, hurler et s'enfuir le plus loin possible de cet endroit. Mais il restait tétanisé et incapable de se mouvoir. Cette situation lui paraissait si étrange, si irréelle…

Il se revoyait encore avec Mikasa, tranquillement en train de faire leurs devoirs. Cette petite pièce faisait office de lieu de détente pour les employés du café. Le patron avait donné la permission à sa mère de les accueillir ici après l'école lorsqu'elle était encore de service. Il était en train de se prendre la tête sur un problème de math' et Mikasa enchaînait les exercices de conjugaison.

Sa mère s'était accordée une petite pause auprès d'eux, avant que les premiers bruits sourds éclatent. Elle s'était précipitée contre la porte et semblait avoir vu quelque chose. Elle avait brusquement fermé la porte à double tour et leur avait ordonné de rester dans ce recoin de la pièce. Elle avait gardé un moment son index contre sa bouche pour leur intimer le silence, les mains tremblantes.

Eren se rappela encore de ces bruits. Cela lui faisait penser à un déluge d'objets projetés contre les murs, de verres brisés s'éparpillant par terre, le tout accompagné d'hurlements. Des hurlements déchirants à glacer le sang. Cela provenait du café, mais il semblait que ce cauchemar se prolongeait à l'extérieur. Des klaxons, des cris, des pleurs… Une cacophonie assourdissante qui leur vrillait les tympans.

Eren examina l'horloge murale. 20h40. Cela faisait presqu'une heure qu'il n'entendait plus rien. D'habitude, ils percevaient les pas de serveurs, les voix de quelques clients bruyants, de la vaisselle qui s'entrechoquait sur les plateaux ou bien de la circulation routière lorsque les portes du café s'ouvraient. Mais à cet instant, le silence les asphyxiait tel un tombeau.

Il leur était impossible de joindre qui que ce soit. Pas de téléphone dans cette pièce, et le portable de sa mère devait être rangé, comme à son habitude, dans son sac à main avec les autres effets du personnel à l'autre bout du couloir. Ils étaient pris au piège.

Soudain, la poignée de la porte s'agita nerveusement et quelqu'un – ou quelque chose – la tambourina vigoureusement. Ils sursautèrent, sa mère les étreignant avec force Mikasa et lui.

« Carla ! Carla, Eren, Mikasa ! Vous êtes là-dedans ? » appela une voix familière. « C'est Hannes, je suis venu vous chercher ! »

Sa mère se leva et accouru pour lui ouvrir. Hannes pénétra dans la pièce, habillé de sa tenue bleu marine de la milice.

Même si Eren avait l'habitude de le voir accoutré ainsi en service, sa présence ne l'avait jamais autant rassuré que maintenant.

Hannes portait une veste et un col roulé, pantalon et bottines noires. Une sorte de sangle étreignait le haut de ses cuisses pour transporter chacune des ses armes. Une partie d'une de ses oreilles était cachée par une grosse oreillette. Son bras gauche arborait son fameux brassard avec le symbole de deux roses entrelacées.

« Dieu soit loué… Le petit Armin m'a averti que vous étiez susceptibles de vous réfugier ici. J'avais tellement peur qu'il vous arrive aussi quelque chose », déclara Hannes après un soupir de soulagement. « Je suis garé à une cinquantaine de mètres d'ici. Le coin est désert et les autres nettoient le secteur. Nous devons nous hâter, les lieux ne sont pas sûrs. »

Ils acquiescèrent et avancèrent alors tous vers la sortie. Hannes les stoppa, s'adressant à sa mère tout en leur jetant quelques coups d'œil embarrassés.

« Carla, dis aux enfants de couvrir leurs yeux et aide-moi à les guider. Ce n'est pas beau à voir », avoua-t-il la mine sombre.

Mikasa et lui s'exécutèrent, en se faisant mener par Hannes et leur mère qui les dirigeaient doucement en leur tenant les épaules.

« Et surtout, faites le moins de bruit possible », poursuivit Hannes avant d'ouvrir la marche.

Eren avançait à l'aveuglette, faisant attention aux marches et à contourner certains obstacles quand il en était averti. Leur avancée était lente et les claquements de leurs pas faisaient écho dans la salle.

Gêné d'être plongé dans la cécité la plus totale, Eren écarta en une légère fente deux doigts d'une main pour visualiser le semblant de trajet qui lui restait à parcourir. Il fut pris d'un hoquet d'effroi.

Sous cette obscurité omniprésente, il n'arrivait pas à distinguer à terre ce qui était du mobilier brisé ou des formes semblables à des marionnettes désarticulées. Des éclaboussures sombres envahissaient le café du sol au plafond. Sa mère remarqua son tremblement et raffermit la prise sur son épaule. Eren n'arrivait pas à recouvrir son œil pour cacher ce sinistre tableau.

Au moment où ils atteignirent l'entrée, Eren regarda du mieux qu'il pouvait la rue déserte. Quelques lampadaires illuminaient la grande voie passante. Des voitures avaient des vitres brisées, certaines étaient même renversées. Le trottoir, d'habitude fréquenté, était désert et paré d'objets renversés de ça et là. Avec toujours ces formes étranges, comme des morceaux de mannequins disloqués. Et encore ces immenses taches foncées …

« Je suis garé au niveau du carrefour. Je vous emmènerai dans un lieu sécurisé », chuchota Hannes en continuant de les guider calmement.

Ils poursuivirent leur lente progression. Eren continuait de contempler les environs par l'interstice de ses doigts, comme hypnotisé par cette lugubre scène. Il claquait des dents. Ils n'avaient pas pris le temps de récupérer leurs manteaux et le froid leur faisait l'effet d'une douche froide.

Au moment où ils arrivèrent à l'intersection, ils stoppèrent net. Eren sentit sa mère empoigner son épaule à en lui faire mal. Lorsqu'il abaissa ses deux mains pour mieux élargir sa vision, il se figea.

La voiture de fonction d'Hannes était devant eux, à une dizaine de mètres. Une femme se postait devant le véhicule, immobile, la posture droite et la tête légèrement penchée sur le côté. Mais ce qui troublait Eren était ces taches imprégnées sur sa longue jupe et sa chemise claire. Ses cheveux semblaient collants et son visage brillait d'un étrange fluide. Ses yeux étaient noirs, ses pupilles écarlates.

Eren tourna la tête vers Hannes. Il semblait concentré et ne quittait pas du regard l'inconnue. Rapidement, il s'empressa de prendre quelque chose rangé à l'intérieur de sa veste. Au moment où il sortit l'objet, Eren entendit un claquement sourd semblable à un coup de fouet. L'outil de Hannes avait volé, puis roulé en-dessous d'un véhicule situé derrière eux. Une forme fine et allongée, à la fois noircie et cramoisie, se dessinait de la main de Hannes jusque derrière le dos de l'étrange femme. D'autres s'élevèrent et se recroquevillaient au-dessus d'elle, comme pour imiter quatre pattes arachnéennes.

« Putain de merde », lâcha Hannes, les yeux écarquillés et la mâchoire crispée.

Eren ressentit de nouveau l'angoisse lui sauter à la gorge. Il fixait tour à tour Mikasa et sa mère. Cette dernière était tournée vers Hannes et semblait paniquée. Eren comprit que cette chose ne les laisserait pas partir.

La bouche de ce monstre, restée inexpressive jusqu'à présent, esquissait doucement un large sourire carnassier. Elle avança lentement vers eux tout en les fixant, comme pour imiter un automate.

Tout à coup, sa mère saisit le revolver qu'Hannes portait à l'une de ses cuisses et elle s'écarta précipitamment d'eux tout en braquant la créature.

« Carla ! Qu'est-ce que tu fabriques ! » s'écria Hannes pris au dépourvu.

« Mets les enfants à l'abri ! » cria-t-elle, la voix étranglée par la peur. « Je vais vous faire gagner du temps ! »

« CARLA ! »

Plusieurs détonations suivirent. Sur cinq coups, un seul avait touché la chose au bras. Mais cette blessure ne semblait rien lui faire. Son regard se dirigea vers sa mère et la chose commença à la pourchasser. Avant qu'Eren puisse comprendre quoi que ce soit, Hannes l'empoigna ainsi que Mikasa et les jetèrent à l'arrière de la voiture. Hannes déclencha hâtivement le contact et démarra en trombe.

« Hannes ! Maman est là-bas ! On ne peut pas l'abandonner ! » supplia Eren, agenouillé sur la banquette tout en fixant le paysage défilé à l'arrière.

Hannes se tut, l'air à la fois décidé et sombre. Mikasa restait immobile, le regard vide.

« Hannes ! Arrête-toi ! HANNES ! » hurla-t-il.

« Eren ! On ne peut rien faire ! Je dois vous mettre en sécurité ! C'est ce que voulait ta mère ! » déclara-t-il entre deux sanglots.

Voyant qu'il était impuissant face à la détermination du milicien, Eren tenta le tout pour le tout. Alors que le véhicule continuait sa course, il força la portière et se jeta à l'extérieur.

« EREN ! » s'exclama Mikasa.

Hannes freina et rattrapa de justesse la jeune fille avant qu'elle ne prenne le même chemin que son frère adoptif. Elle se débattait mais Hannes renforçait bien sa prise. Malgré le choc, Eren s'était déjà relevé et accourrait dans le sens opposé malgré les cris suppliants de Mikasa.

« Tais-toi, lui supplia Hannes en lui recouvrant la bouche. Faire du bruit ne fera qu'attirer plus d'ennuis. Promets-moi de te calmer pour que je puisse avertir les autres. »

Mikasa cessa peu à peu de bouger, les larmes aux yeux et tremblante. Hannes la reconduisit dans le véhicule et s'y engouffra à son tour. Il commença à passer un message à travers son oreillette, en priant qu'un miracle se produise.

-oOoOoOo-

Pendant ce temps, Eren courrait. Il ignorait le chaos autour de lui, le vent glacé lui perforant les poumons, la douleur de son genou esquinté par le bitume. Il voulait retrouver sa mère, il ne voulait pas la laisser. Elle avait dû réussir à s'en sortir, en ayant tué le monstre avec cette arme ou en se cachant quelque part. Il en était sûr.

Il se remémora qu'elle avait tourné dans cette rue, là où il y avait ce petit square. Elle connaissait du monde par là-bas, elle aurait pu se réfugier chez quelqu'un.

Lorsqu'il prit l'angle de la rue et enjamba quelques mètres, il se figea. Un cadavre allongé, ensanglanté et démembré se présentait devant lui. Des entrailles ressortaient de son bassin et son visage était parsemé de lambeaux de chairs sanguinolents. Il en avait vu durant son trajet : des bras, mains, jambes, têtes ou troncs qu'il préférait considérer comme des morceaux de mannequins braqués en magasin. Mais devant lui, il voyait bel et bien un corps.

Le corps de sa mère.

Il s'effondra à ses pieds, les yeux écarquillés. Sa bouche s'ouvrait mais demeurait muette, la gorge étranglée par le contrecoup.

Sa mère n'était plus là. Elle n'existait plus. Il ne pouvait que rester là à l'observer, impuissant.

Eren aperçut à peine l'ombre se dresser derrière lui. Il se tourna peu à peu, encore sous le choc.

Un homme. Tout ensanglanté. Les yeux noirs aux pupilles écarlates et au même sourire carnassier. Il semblait presque ricaner de la scène offerte devant lui.

Dans un éclair de folie bestiale, Eren se jeta sur lui pour le balayer d'une avalanche de coup. La créature le repoussa brutalement contre le mur. Eren en eut le souffle coupé. Une terrible douleur le lançait sur son côté droit et un goût métallique remplissait le fond de sa gorge.

Cette chose s'approcha de lui, découvrant peu à peu ses dents, et lécha ses doigts dégoulinants de sang. Il se pencha vers Eren qui s'efforçait de reculer malgré la paroi de briques derrière lui. Il continua de fixer ces yeux rouges vifs, se retenant d'hurler.

Comme un flash, la créature se jeta sur lui. Eren sentit une lourde masse se cogner contre son corps ainsi qu'une coulée poisseuse le recouvrir peu à peu.

Voilà à quoi ça ressemble, la mort ? se disait-il.

Puis peu à peu, Eren se sentit plus léger. Il entendit un bruit mat près de lui. Il leva lentement ses paupières et découvrit la créature étalée sur le côté, sa tête ayant roulée quelques mètres plus loin.

« Hey, gamin. Tu te sens bien ? » s'éleva une voix grave.

Eren écarquilla les yeux et examina la silhouette présente devant lui.

C'était un homme portant des lames rougeoyantes dans chaque main. Il était vêtu d'une chemise blanche à col relevé, une veste en cuir sans manche ainsi qu'un pantalon sombre. Il était éclaboussé de sang du bout de ses bottes jusqu'à la pointe de ses cheveux noirs de jais. Il était pâle et semblait très fatigué.

Les lames disparurent instantanément et l'inconnu accrocha les deux poignées à des crochets au niveau de sa ceinture. Il s'agenouilla devant lui, ses iris bordés d'un gris glaçant plantés dans les siens. Eren restait perturbé par les événements et respirait avec difficulté. Il tourna sa tête vers le cadavre de sa mère, les yeux embués de larmes. L'étranger ne broncha pas mais semblait comprendre la situation lorsqu'il suivit son regard.

Eren se demandait pourquoi il devait être si faible. Pourquoi il ne pouvait se contenter que de pleurer et rester désarmé face à ces horreurs.

« Je vais les éliminer de ce monde », glissa Eren dans un chuchotement.

L'inconnu le fixa de nouveau, interrogateur. Eren leva la tête vers lui, ses pupilles vertes brûlantes de haine et de détermination.

« Je vais les exterminer tous ! Tous jusqu'au dernier ! » lâcha-t-il avec des larmes de rage.

L'homme eut l'air dérouté, puis reprit son expression impassible.

« Je te ramène. C'est fini maintenant », dit-il en employant un ton calme et posé tout en lui tendant la main.

Eren hocha la tête et la lui empoigna pour l'aider à se relever. Mais son genou et ses côtes le faisait souffrir au point de le faire vaciller.

« Arrête de jouer au dur, idiot », soupira l'inconnu. « Je vais te porter, ce sera plus rapide. »

Il le souleva, laissant Eren s'accrocher à son cou pour l'empêcher de chuter. Eren s'étonna qu'il puisse supporter son poids aussi facilement. D'autant plus que l'inconnu réussissait à le porter d'un seul bras sans effort et à se déplacer d'une manière hâtive et assurée.

L'homme tendit sa main valide à son oreille et commençait à chuchoter tout seul. Eren s'endormait peu à peu et distinguait de moins en moins ce qui l'entourait.

Malgré la souffrance parcourant ses membres, ce décor sinistre et ensanglanté, Eren était bercé par la démarche de cet homme surgi de nulle part. Ses paupières alourdies eurent raison de lui et il succomba peu à peu au sommeil.

Malgré la puanteur de la mort et son cœur meurtri, Eren était enveloppé par cette odeur apaisante. La caresse de ces cheveux contre son front le rassurait.

C'était une odeur mêlée d'agrumes, d'épices et un petit quelque chose d'indescriptible. Il sentait également le propre, comme du savon.