Aujourd'hui est un mauvais jour, et pourtant c'était un jour comme d'autres passés, sûrement parce que tous les autres jours étaient autant désagréables que celui-là .
Ce n' était facile pour personne de jouer la comédie tous les jours, de mentir à longueur de temps, alors il préférait être seul, mais il faut parfois ne parler qu'avec sois-même. On entend alors de dures vérités ou d'agréables mensonges selon ce qu'on s'analyse ou ce qu'on s'imagine. Il se disait que le temps est le médecin de tous les maux inévitables, alors il pourrait soigner sans aucun doute un petit chagrin d'amour, mais le moins que l'on puisse dire c'est qu'il avait tord.
Ce matin là Reita était arrivé en retard, mais comme d'habitude Mirajane était entrain de l'attendre devant le lycée, avec 'lui'. Cette personne qui éait la source de tout son désarroi.
Il ne s'était même pas rendu compte qu'il avait, depuis longtemps, fait demi tour. Il ne comptait pas sécher, Reita n'était pas du genre à sécher ses cours pour une raison aussi médiocre, tout ce dont il était capable de faire tait de s'éloigner, le plus loin possible de ce couple un peu trop joyeux son goût.
Sans oublier qu'il n'avait spécialement pas envie de voir ce couple se former, qui d'entre vous concentriez à voir sa meilleure amie sortir avec l'homme dont il était malgré lui tomber amoureux. Mais très bientôt, une main vint le délivrer de ses pensées si glaciales, Reita se retourna promptement :

-" Ah, c'est toi Mira " Fit il, en ayant, pendant une fraction de seconde, espéré que ce soit Ruki qui avait essayé de le rattraper.
-" Tu es devenu sourd ? Je t'ai appelé au moins un trentaine de fois "
-" Ah bon ? Désole j'étais ailleurs "
-" Ce n'est pas grave "

Ils s'enfoncèrent dans un profond silence, aussitôt brisé par l'adolescente qui attrapa la main de Reita et l'entraina vers le lycée avec la seule excuse que Ruki les attendaient là-bas.
Mais Reita ne voulait pas, ne devait pas le voir. Il ne voulait pas se souvenir du plaisir si doux que lui procurait sa simple présence en face de lui,sinon se sera plus qu'impossible de l'oublier ou du moins d'ignorer son existence. Reita vit Mirajane s'arrêter, alors il s'arrêta instinctivement aussi et releva sa tête pour trouver un Ruki, adossé contre un mur, avec un sourire tel une caresse se dessinant sur ses lèvres, le même sourire que d'habitude, ce même sourire qui le faisait craquer. A peine leurs regards croisés, qu'il baissa la tête, les pommettes légèrement rosies.
Ruki s'approcha d'eux et prit la main de Mirajane, puis sans crier gare, il pencha sa tête vers elle pour sceller leurs lèvres dans un bais enflammé . A la vue de ce spectacle, Reita s'éloigna avec un sentiment de dégoût.
Pourquoi ?
Pourquoi fallait il qu'il l'embrasse devant lui ? Et qu'il le blesse bien plus qu'il ne l'était déjà ?
Déjà qu'un rien froisse souvent les coeurs et les délies, une preuve encore fraîche de leurs amour, qui n'était autre que ce baisé si passionné , ne pouvait que l'anéantir. Ruki ignorait sans doute ce qu'éprouvait Reita pour lui mais ce n'était pas une raison suffisante pour lui ravager le coeur.

les coeurs sont trop précieux pour qu'on les brise. Mais ce que Reita ignorait, c'est qu'une fois s'être éloigné d'eux, Ruki libéra les lèvres de Mirajane et sa main par la même occasion et s'éloigna d'elle sans un mot.

Ce matin là allait être classé parmi les plus monotones, deux longues heures de mathématique suivies par deux autres longues heures de Chimie, était le plus pénible des supplices. Pour le simple motif qu'il allait repenser à lui, à ce foutu baisé , et son crétin de coeur qui n'en faisait qu' sa tête. Le coeur n'a pas de maître mais il n'est pas non plus un esclave et cela embêtait bien des personnes.