Voici ma toute première histoire !

Elle se découvre facilement, sans prendre un épisode comme point de départ car je détaille et justifie la pluparts des événements.

Je mélange les genres, mais il y aura bien du M et donc évidement de la guimauve pour ceux qui savent être patients !

Bonne lecture.


Save me from my fear
Sauve moi de ma peur

My life with you means everything
Ma vie avec toi signifie tout


C'est avec un grand sourire dédié à l'amour de sa vie et munie d'une tasse de thé à la main que Jane traversa le couloir menant à la morgue du commissariat.

Cela faisait un an que la brillante et ravissante légiste aux courbes épurées avait épousé sa collègue à la chevelure ébène et aux origines italiennes.

Les deux femmes s'étaient nettement rapprochées suite au départ de Casey pour l'Afghanistan, choix qui avait laissé Jane anéantie.

De son côté, Maura avait eu besoin de s'épancher sur sa vie familiale tourmentée et Jane avait été la candidate idéale pour savourer un pot de glace et un bon Chardonnay.

Le rire de la détective avait été le meilleur remède existant pour panser ses plaies.

Les affaires de la brune s'étaient vite étalées dans l'appartement luxueux de son amie et leur attirance réciproque s'était transformé en un amour profond et indéniable.

Le mariage avait été une étape ardue.

Bien qu'ayant terriblement envie d'une union, Jane s'était remise en question face à l'abandon qu'elle avait enduré.

Maura, elle, s'était retrouvée décontenancée bien que ravie de sa longue traîne et de sa magnifique robe ornée de dentelle.

Elle avait été confrontée à l'absence de ses proches, Constance et Hope s'étant liguées contre toute homosexualité en ne répondant pas aux invitations.

Malgré les quelques conflits dans le couple, les alliances s'étaient échangées et le bonheur demeurait constant et même assez vivace pour fonder une famille.

Angela avait été la première à s'exalter au point d'acheter des vêtements pour nourrisson alors que les deux femmes s'acharnaient inlassablement sur le sujet.

En premier lieu, cet avenir qui se profilait terrifiait Jane qui avait fait de récurrents cauchemars suite à sa fausse couche.

La brune craignait que sa promise subisse la même issue, en plus des nombreux traitements, visites et examens nécessaires pour réussir une fécondation in vitro.

La première tentative avait été un échec si cuisant que l'être tout entier de l'envoûtante blonde avait été envahit par la culpabilité.

- Maur' ? lança Jane, tout en frappant à la porte du bureau de sa bien-aimée.

Le premier geste et réflexe qu'effectuait la policière en arrivant au travail était de partager un instant avec son amante.

Elle avait remarqué le manque d'appétit de la légiste depuis que même Cailin, que Maura avait pourtant hébergée chaleureusement sans rechigner à une époque, se laissait influencer par les convictions matriarcales.

- Que se passe t-il ? demanda Jane, qui percevait la silhouette voluptueuse et parfaite de son épouse recroquevillée contre le divan jouxtant l'entrée.

Elle se précipita immédiatement au chevet du médecin, enlaçant tendrement son interlocutrice chamboulée.

Maura pleurait tellement que son maquillage se répandait sur son visage angélique, ses phalanges tremblantes s'accrochant désespérément à la nuque de celle qu'elle aimait.

Jane la berça, posant ses lèvres sur les boucles dorées désordonnées puis son nez contre les pommettes humides pour effacer les traces.

- Je ne suis pas...Je ne suis pas enceinte ! balbutia Maura, tout en pointant du doigt un test de grossesse posé sur la petite table basse à ses pieds.

Jane grimaça en découvrant le résultat négatif, mais elle dissimula au maximum sa déception.

Maura était fragile et il était plus que nécessaire de se changer les idées.

La détective envisageait même un petit voyage à deux pour oublier un peu leurs envies de pouponner qui ne se concrétisaient pas.

- Je voulais tellement être mère...murmura la légiste, qui commençait à penser que son âge était un facteur nuisible pour procréer.

Jane apporta le breuvage concoté à la bouche pulpeuse qu'elle adorait embrasser, intimant l'ordre à sa propriétaire d'avaler une gorgée.

Maura savoura le liquide chaud qui éloigna les nausées persistantes qui l'accaparaient.

Son myocarde s'élevait moins douloureusement dans sa cage thoracique.

- Rizzoli-Isles ? s'enquit Jane, tout en s'appropriant le portable vibrant dans la poche arrière de son jean moulant.

Maura s'appuya un peu plus sur l'abdomen plat de sa compagne, tendant l'oreille pour identifier l'émetteur de l'appel.

- Non ! C'est pas possible ! s'époumonait Jane, alors que la légiste percevait le timbre nerveux de Korsak.

Maura discernait parfaitement les muscles vifs et contractés de la brune et la colère qui accaparait ses traits auparavant paisible.

Il était tout sauf question d'une enquête qui débutait.

- Casey est revenu, il...Il est dans mon bureau ! avoua Jane, envahie par un trop plein d'émotions fortes.

Elle revoyait plusieurs images de sa relation passée et de ce deuil non vraiment terminé qui la troublait.

- Oh...Tu devrais aller le voir ! proposa Maura tout en se levant du moelleux du sofa.

Elle se dirigea gracieusement jusqu'à son bureau pour attraper un trousseau de clés.

La jeune femme vacillait un peu, mais refusait de paraître faible et d'avouer que l'arrivée de Casey l'attristait d'avantage.

Elle imaginait déjà la policière la quitter pour le militaire capable de lui offrir l'enfant qui la comblerait.

- Il va s'impatienter ! ajouta t-elle, pour susciter l'intérêt de l'italienne à l'encontre de l'homme qui l'attendait pour certainement s'excuser de son attitude déplorable.

Jane restait bouche bée face à l'attitude détachée du médecin.

Malgré le temps écoulé, la détective détestait toujours autant celui qui avait fuit sans assumer ses responsabilités.

- Je vais rentrer de toute façon ! clama Maura, en se dirigeant vers la sortie.

Jane stoppa le fin et frêle gabarit qui s'élançait.

Elle comprenait bien la réaction de sa partenaire, mais elle ne pouvait pas la laisser seule pour sangloter.

Jane envisageait le pire depuis que Constance filtrait ses communications et que la nursery aménagée ne servait à rien.

- Tu ne vas pas conduire dans cet état ! s'indigna celle-ci, en extirpant des paumes pâles le porte-clefs pour ouvrir la voiture.

Jane n'acceptait plus le fait que Maura prenne un taxi pour ses déplacements.

L'habituelle bavarde s'était fait trop persécutée depuis que toute la contrée la visualisait comme descendante du plus grand mafieux du coin.

- Je pourrais t'emmener et te proposer un bain chaud...commença la détective, sur un ton mielleux.

La policière s'approcha lascivement de son épouse, les pupilles noires de désir.

Parfois, quelques délicieuses attentions étaient suffisantes pour que Maura retrouve un peu de constance.

Malgré toute sa bonne volonté, Jane se heurta à un refus et à l'air las de la charismatique blonde.

- J'ai juste envie de dormir ! imposa celle-ci, épuisée par le poids de ses idéaux anéantis.

Jane acquiesça difficilement.

Pour la première fois depuis qu'elles étaient officiellement ensemble, la légiste ne l'invitait pas à se coucher auprès d'elle.

Pourtant, Jane appréciait énormément étreindre la sulfureuse blonde même si celle-ci était peu habituée à ce genre d'approche.

Pour une raison qui lui était inconcevable, Maura lui échappait.

(...)

Maura attendait depuis plus d'un quart d'heure l'arrivée d'Angela à la cafétéria.

L'aînée de la tribu Rizzoli était censée la raccompagner à son domicile, dans le seul havre de paix qu'elle idolâtrait.

La légiste avait enchaînée les cafés avant de sortir à l'extérieur.

Maura avait commencé à marcher dehors, dans la pénombre pour combler l'attente.

Elle n'avait fait que quelques pas quand une poigne de fer l'attrapa vigoureusement et la plaqua contre un mur de pierre.

L'agresseur la tenait par la gorge, un scalpel fin disposé contre sa jugulaire.

- On ne crie pas Docteur Isles...chuchota l'inconnu, en précipitant sa victime dans une ruelle.

Maura frémissait, la voix qui s'adressait à son égard lui était familière.

- Devrais-je dire Rizzoli-Isles ? Ou Isles-Rizzoli ? demanda le bourreau, tout en ricanant.

Les cheveux blancs du fou et l'arme qui ciselait un brin sa carotide rappelait à Maura une scène qu'elle avait déjà vécue, un épisode que son esprit s'efforçait d'éliminer.

- Hoyt...chuchota t-elle, en scrutant l'uniforme orangé qu'il portait sous un manteau et qui indiquait que l'homme s'était échappé de prison récemment.

Tout en hochant la tête pour confirmer les soupçons de sa proie, Hoyt laissa glisser son arme sur le creux des ongles polis de Maura.

- On va laisser un message à Janie...susurra t-il, tout en se délectant de la panique qui parcourait l'échine de la blonde.

- Non ! hurla la martyre, alors qu'un chiffon imbibé de chloroforme s'avançait sur l'arrête de son nez.

La lame fendit l'air avant de venir se planter dans la paume de Maura, laissant une traînée vermillon recouvrir le scalpel.