Le plus beau fils de Rome

Chapitre 1

"France ! Get back here you wanker !"

"Seulement si tu reposes cette chaise d'abord !"

Le spectacle de Arthur Kirkland, ou Angleterre pour les intimes et autres privilégiés, poursuivant rageusement son homologue français avec la chaise lui ayant été attribuée à la table de réunion dans le but de lui fracasser le crâne, n'avait d'extraordinaire que le fait d'avoir été répétée quelques soixante-huit fois auparavant lors de similaires rencontres entre nations.

"Il a prit la chaise. J'ai gagné. Le fric." Réclama l'incarnation des Pays-Bas très stoïque en tendant sa main pour recevoir son gain de la nation espagnole.

"N-Non, c'est pas fini. Tant qu'il ne l'a pas utilisée, ça ne comp-..." Riposta Espagne avec anxiété, refusant de perdre leur pari encore une fois.

Il avait déjà perdu tant d'argent contre son collègue, mais chaque fois il se disait naïvement avec confiance et un certain orgueil qu'il gagnerait le prochain. Chaque fois, Pays-Bas exploitait sa crédulité, gagnait et souriait d'avoir encore une fois économiser l'argent pour son tabac. C'était un cercle vicieux.

"GyAaaaaAaahH !"

CRASH

"C'est bon, t'as gagné..." Maugréa l'espagnol d'un ton las avant de sortir une liasse de billets de son porte-feuille et la poser dans la main de son confrère avec un soupir.

Il n'avait même pas eu besoin de se retourner pour deviner ce qui s'était passé. De toute évidence, Inglaterra avait accomplit son but. Il imaginait déjà Francia gisant à terre, K.O, avec une immense bosse sur le crâne et l'anglais retournant s'asseoir à sa place non sans avoir récupéré l'arme du crime, tout cela avec une expression plus que satisfaite sur son visage.

"Toujours un plaisir de faire affaire avec toi, Spanje." Sourit imperceptiblement le jeune homme néerlandais en rangeant l'argent dans sa poche de veste intérieure.

Assise à ses côtés, sa petite sœur Belgique observa le rituel des deux hommes avec une moue désapprobatrice sans pour autant dire un mot; et choisit plutôt de se concentrer sur autre chose, comme l'état de santé de son frère français.

"On ne devrait pas faire quelque chose pour lui, non ?" Suggéra-t-elle à l'adresse de son frère aîné puis Espagne.

Mais Angleterre objecta d'un ton sec et sans appel.

"Certainement pas. Cet idiot sera bien plus utile à la réunion dans cet état qu'éveillé, à flirter avec tout le monde et rejeter en bloc toutes mes propositions !"

A cela, les autres nations ne trouvèrent rien à redire. Visiblement, Angleterre était d'une humeur massacrante et personne dans cette salle n'avait envie de le contredire davantage, craignant une nouvelle crise. Angleterre était un peu comme un vase constamment rempli à ras-bord: facile à déborder. Et personne n'avait envie d'avoir à nettoyer les dégâts, ce qui était aisément compréhensible.

Le sommet se poursuivit alors sans trop d'esclandres. Amérique faillit refaire sortir son ancien tuteur de ses gonds en invoquant une idée absurde quant à résoudre la famine dans le monde en construisant des Mc Dowalds dans les pays défavorisés; mais Allemagne intervint juste à temps et expliqua avec patience au jeune américain pourquoi sa proposition était absolument irréalisable et parfaitement ridicule de surcroît.

Pendant ce temps, quelqu'un eut la bonté d'appeler discrètement le personnel de l'hôtel bruxellois où avait lieu l'assemblée pour faire évacuer France et le remmener dans sa chambre; avec pour consigne de soigner ses éventuelles blessures puis de le laisser se reposer.

Le temps que Angleterre se rende compte de l'absence de son ennemi mortel, la réunion se concluait et c'est pourquoi il ne pipa mot si ce n'est un sifflement entre ses dents.

La réunion se termina enfin. Un beau soleil rougeoyant pointait à l'horizon.

Tout le monde se leva de son siège, s'étirant les muscles, triant et rangeant à la hâte leurs papiers pour certains, échangeant saluts et derniers commentaires pour d'autres; puis tous se dirigeant à pas lents vers la sortie dans un nuage de poussière.

Angleterre fût le dernier à sortir. Il était un gentleman. Un gentleman passablement irrité mais un gentleman quand même. Et les gentilshommes ne se précipitent pas au dehors des salles comme des collégiens quand retentit la dernière sonnerie..

Il prit donc son temps pour ranger convenablement ses affaires, finit d'un trait le reste de son thé devenu tiède en prenant garde à ne pas salir son coin de table, et il prit même le temps de ranger sa chaise comme il faut.

Ce n'est que dehors, devant le parvis de l'immeuble que Arthur y laissa sa façade, relâchant un long soupir. Garé à quelques mètres de lui, son assistant qui faisait aussi office de chauffeur l'attendait.

"Bonsoir, sir. Tout s'est il bien passé ?" Demanda le jeune homme d'un ton aimable en déchargeant l'attaché-case des mains de sa nation.

"Rien d'inhabituel... Thomas, seriez-vous assez aimable pour rentrer à l'hôtel sans moi ? J'ai besoin d'un peu de, ahem, temps pour moi. Pour réfléchir, bien sûr ! N'allez pas imaginer n'importe quoi, surtout !"

Thomas se demandait toujours dans ces moments là si l'incarnation de son pays pensait vraiment tromper qui que ce soit avec cette attitude. Mais en bon anglais, il sourit et fit mine de rien. Ne serait-ce que par égard pour lui.

"Je n'y voit aucun inconvénient, sir. De temps que vous n'oubliez pas que notre avion repart demain à 20h00 précises."

"J'y serais. Bonne soirée, Thomas."

"Bonne soirée, sir." Saluez les éléphants roses pour moi, aurait-il voulu dire.

Et Angleterre se retrouva à nouveau seul. Un taxi ne tarda pas à s'arrêter devant lui pour lui demander (en français) où voulait-il se rendre.

Réprimant un juron et se remémorant que la moitié de la Belgique dont Bruxelles parlait en bloody frog, il se retint de répondre trop sèchement. Mais quand même en anglais.

"The closest pub." (Le pub le plus proche)

Le conducteur comprit le mot "pub", et cela lui suffit. Le trajet fût court et silencieux, au grand bonheur de l'anglais asocial.

Mais il grimaça un peu en voyant dans quel pub on l'avait conduit: irlandais.

Quand bien même il se trouvait à des milliers de kilomètres de chez lui, il savait que s'il y avait un seul irlandais ici ce soir qui reconnaisse son accent, la soirée se terminerait en bagarre. Ca ne loupait jamais.

Mais ça n'était jamais sa faute ! C'est l'alcool qui lui fait dire des choses !

Mais bon, il commençait à faire noir et Arthur n'avait pas envie d'errer dans les rues à la recherche d'un hypothétique pub correspondant à ses goûts personnels.

Alors avec un soupir de résignation, il passa la porte.


Au matin...


Arthur ouvrit les péniblement les yeux. Mais la lumière du jour était bien trop forte, douloureuse, et si sa bouche n'était pas aussi pâteuse, il aurait bien crié. Mais seul un son étouffé vibra dans sa gorge.

Les deux mains sur ses yeux clos, il tenta tant bien que mal de se lever. Sa tête semblait peser une tonne et l'empêchait de se tenir droit sans ressentir un vertige.

Et puis ces douleurs à chaque mouvement musculaire... God, s'était il battu ? Sur quoi avait il dormi, une moquette en parpaing ? Pourtant, il reconnaissait sous sa peau la texture typique de draps de lit.

Il tenta un peu trop brusquement de poser sa jambe au sol. Mais le contrôle sur son corps lui échappa, et une main ferme vint heureusement le retenir de justesse. Lui évitant ainsi une chute douloureuse. Et Arthur put alors s'asseoir au bord du lit, ses pieds par terre.

Clignant des yeux, une, deux, trois, quatre fois; il parvint enfin à sortir de la brume, se raclant la gorge par la même occasion. Une silhouette familière lui faisait face, debout devant lui et bloquant la lumière perfide.

"... Frog ?"

La silhouette de plus en plus nette hocha la tête, en silence.

"Qu'est ce que tu fais là ?"

France décroisa les bras, et émit un son étrange, comme une sorte de grommellement.

C'est à ce moment là que Arthur recouvrit complètement et la vue, et la voix, bien que cette dernière soit encore un peu rauque.

C'était bel et bien France, portant encore ses vêtements de la veille. Bien qu'il lui manque sa veste.

Le français le regardait avec des yeux perçants, arborant une expression agacée mais contenue, comme s'il se retenait d'exploser. Mais voilà qui était étrange. Son aîné ne s'était jamais gêné pour lui dire ouvertement ce qu'il pensait.

"Hé... C'est ma chambre d'hôtel, ici. Comment est ce que tu es entré ici d'abord ?"

A ça, Francis leva les bras au ciel, tout à fait exaspéré. Mais il ne disait toujours rien. Et cela commençait à agacer Arthur qui malgré sa gueule de bois, sentait l'envie de lui crier dessus ressurgir à grand galop.

"Tu as perdu ta langue ou quoi ? Tu pourrais répondre quand je te parle !"

Arthur regretta aussitôt d'avoir élevé la voix. Il se tenait maintenant le visage à deux mains, en gémissant de douleur. Fichue gueule de bois... Fichue grenouille...

Quelque chose de froid vint cogner l'une de ses mains, et l'anglais vit avec surprise un grand verre d'eau tendu pour lui. Il s'en saisit sur le champ, remarquant à peine le regard mi-amusé mi-indulgent de France sur lui.

Arthur ne s'aperçut qu'après coup de l'arrière-goût familier de cachets anti-gueule de bois sur sa langue. France le fixait toujours sans mot dire. Angleterre hésita, vraiment peu habitué à ce genre de situation avec son homologue français.

"... Merci."

France esquissa un demi-sourire, puis se dirigea vers le mini-bar. S'agenouilla et farfouillant ici et là. Mais il ne trouva que des bouteilles, bien entendu.

Arthur le regardait faire un moment, observant son dos carré sous sa chemise blanche en soie et ses hanches sveltes sous un pantalon noir taillé sur mesure... avant de comprendre par son air déçu qu'il cherchait en fait quelque chose de solide et non de liquide pour en faire son petit-déjeuner, et après un début de rougeur qu'il oublia aussitôt, il eut un petit rire moqueur.

"A quoi tu joues, Frog ? Si tu as faim, tu aurais pu téléphoner au Room Service, ou mieux encore descendre au restaurant dans le hall de l'hôtel !"

France le regarda à nouveau d'un air bougon.

"Oh et puis arrête cette comédie, ça devient ridicule. Tu es trop vieux pour ça, old chap. Silent Treatment, really ? Trouve autre chose !"

France eut l'air embarrassé soudain, gigotant un peu sur place en passant tour à tour son regard entre le téléphone et Angleterre jusqu'à ce que celui ci en eut assez.

"Ça va, j'ai compris ! J'appelle le Room Service. Mais seulement si tu me promets de m'expliquer ensuite ce qui se passe. Compris, la grenouille ?"

Francis ouvrit la bouche comme pour protester, mais se ravisa subitement. Et acquiesça doucement. Arthur poussa un léger soupir devant tant de mauvaise foi, mais prit sur lui pour cette fois. Curieusement, et pour une raison qui lui échappait encore il n'arrivait pas à se fâcher contre son rival de toujours comme il le faisait si facilement d'habitude. Mais il se disait que puisqu'il aurait le fin mot de cette histoire, un peu d'attente ne pourrait pas le tuer.

Pendant qu'Arthur prenait commande, il observa France du coin de l'œil. Le français ouvrait quelques tiroirs et son visage s'éclaira quelque peu quand il sortit du papier et un stylo de l'un d'eux. Il avait déjà commencé à scribouiller quand le britannique eut raccroché.

"Une envie subite d'écrire ton testament, Frog ?" L'interrogea t-il avec humour, ne résistant pas à une si belle occasion d'embêter son rival. Et puis il espérait aussi qu'une pique comme celle-ci suffirait à le refaire parler.

Mais à son grand mécontentement, France lui accorda à peine un regard, et continuait d'écrire à toute vitesse. Damn.

"Parce que si c'est le cas, je serais ravi de recueillir Normandie et Provence. J'ai toujours pensé qu'il n'y a pas assez de restaurants anglais pour mes citoyens là-bas..."

Cette fois, il obtint un furtif haussement de sourcil, une lueur sceptique mêlée à un certain agacement dans le regard. Mais Francis ne s'était pas arrêté pour autant, et choisit encore d'ignorer l'anglais.

A cet instant, Arthur sentit sa patience commencer à s'envoler, mais avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, on toqua à la porte.

"Room service !" Appela gentiment une voix masculine de l'autre côté de la porte.

Avec un dernier regard noir sur le blond, Arthur alla ouvrir. Les deux hommes échangèrent les politesses habituelles, la table roulante contenant leur petit-déjeuner installée au milieu du salon. Un pourboire est donné, et enfin la porte se referme.

Et il semble que Francis ait enfin fini son roman, car il se dirige à grands pas auprès du repas et ne tarde pas à se servir.

Arthur est un peu surpris de voir le français manger avec tant de gourmandise, comme s'il était affamé. Et pourtant, il est silencieux et toujours gracieux dans ses gestes. Pas la moindre miette en dehors de son assiette.

Arthur peut lire le plaisir sur le visage de France à ses yeux mi-clos et ses petits ronronnements sourds qui font vibrer sa gorge. Ses yeux verts se fixent alors sur sa pomme d'Adam et suivent son mouvement, et tout d'un coup, Angleterre trouve que le chauffage à été réglé trop fort dans la pièce.

Jamais l'anglais n'avait vu quelqu'un manger une gaufre comme si c'était la chose la plus sensuelle du monde. Et alors Arthur commence aussi à ressentir de la faim... mais peut-être pas pour de la nourriture.

Angleterre redescend sur Terre quand une paire de grands yeux bleus interrogateurs se tourne vers lui. Il rougit et essaie de masquer son embarras en feignant une toux.

"Je crois qu'ils ont monté la climatisation trop haut." Déclare t-il en guise d'excuse en allant s'attabler avec le français sans oser le regarder dans les yeux.

Non, je n'étais pas en train de fantasmer sur la grenouille. Cette chambre est trop chauffée, et j'ai faim, et... et il y a aussi les effets secondaires de l'alcool. Voilà. C'est aussi simple que ça. Parce que je ne pourrais jamais être attiré par lui. Not now. Not ever.

Le jeune homme lève ses beaux yeux verts juste une seconde, un réflexe, comme si regarder l'objet de ses pensées confirmerait ses désillusions.

Tout ça pour voir France lécher innocemment une pointe de crème chantilly sur le côté de son index du bout de la langue.

Arthur se lève d'un bond, pointe un doigt accusateur mais tremblant vers lui.

"Y-You... ! So gross ! You..."

Il n'arrivait même plus à former des phrases cohérentes, tout rouge qu'il était de la tête aux pieds. Une partie encore lucide de son cerveau lui souffla que sa réaction était sans doute éxagérée... jamais encore il n'avait réagit comme ça devant America quand celui-ci s'empiffrait après tout.

En même temps... la façon de manger de son ex-petit frère n'a jamais rien eu d'aussi sexy non plus. Ni de sexy tout-court d'ailleurs.

Mais France... lui, il-. Argh !

N'importe quoi ! Il fallait qu'il se ressaisisse !

Francis regarda l'anglais d'un air fatigué, poussant un soupir qui n'en ressemblait pas à un. Puis il se leva calmement, et retourna à sa feuille de papier.

"Ah non ! Tu ne vas pas te remettre à gribouiller ! On avait un marché !" S'indigna Arthur, oubliant toute gêne.

Francis se contenta de lui lancer un regard désapprobateur, passablement irrité par son impatience tandis qu'il griffonnait un dernier mot, avant de tendre la feuille de papier.

"Tu veux que je lise ça ?" Dit-il en prenant le texte.

Il commençait à se demander si le silence obstiné de son collègue ne cachait pas une quelconque manœuvre d'espionnage: France était il surveillé ? Sur écoute ? Devait il lui remettre des informations confidentielles sur une quelconque affaire sordide ?

Une seule façon d'en avoir le cœur net.

-Arthur,

Visiblement tu ne te souviens de rien mais hier soir, très tard alors que je me réveillais tout juste dans ta chambre d'hôtel (une erreur du personnel, sans doute), quelqu'un du Pub où tu passais la soirée a appelé ici dans l'espoir de trouver quelqu'un qui te connaît.

Apparemment, tu avais fichu un grand bazar dans ce pub: tu t'es dénudé, chanté ton hymne national et plein de chansons Rock sur toutes les tables, parlé de tes problèmes en pleurant et criant à tous les pauvres clients qui ont eu la malchance de se trouver là ce soir, et tu t'es battu contre tous ceux qui ont essayé de te mettre dehors.

La personne qui a appelé à trouvé ta carte magnétique dans la pile de vêtements que tu as laissé par terre, et comme tu peux le deviner, c'est moi qui ai eu l'appel. Figure toi que nous sommes les derniers parmi nos collègues à y être encore logés.

Pour être tout à fait honnête, après la migraine que tu m'as infligée pendant la réunion, j'ai considéré un instant l'idée de te laisser là à ton triste sort mais l'homme que j'ai eu au téléphone semblait si désespéré que j'ai eu pitié de lui. Et puis si je t'avais laissé, ça me serait retombé dessus aussitôt qu'on aurait découvert cet appel.

Enfin bref. Je suis allé te chercher et t'ai ramené en taxi dans ta chambre d'hôtel tant bien que mal. Et je dis bien "tant bien que mal" parce qu'on ne peut pas dire que tu m'aies facilité la tâche: tu t'es débattu, crié des obscénités, pleuré encore et débité un flot de bêtises embarrassantes... Autant dire que j'ai été sacrément agacé. Je t'avais rarement vu aussi ivre.

Et puis une fois dans la chambre, ton comportement a soudain complètement changé:

Tu es devenu soudain très calme, et très rouge aussi. Une vraie tomate, comme dirait Antonio.

Tu n'as pas arrêté de me regarder en murmurant des choses inintelligibles tandis que je préparais le lit pour toi.

Et puis tout à coup, tu as surgi dans mon dos en me serrant fort contre toi. Je n'arrivai même pas à m'en sortir; j'ignorais même qu'on puisse être si fort en étant saoul.

Je t'ai demandé d'une voix contenue ce que tu me voulais, et alors tu m'as répondu... "Que je devrais me taire plus souvent" ou quelque chose comme ça.

Ensuite, tu t'es dégagé de moi et brandi une baguette de magique sortie de nulle part. Mais avant même que j'ai pu mettre de l'ordre dans mes idées, tu as parlé dans une langue incompréhensible... il y a eu de la lumière...

Quand je me suis réveillé, tu étais là, dans ton lit. Moi j'étais par terre... et muet, comme je n'ai pas tardé à m'en apercevoir.

Je ne sais pas ce que tu m'as fait, je ne suis même pas sûr de vouloir le savoir mais je sais que tu es responsable de ce qui m'est arrivé.

Et je veux que tu fasses quelque chose ! Ne me laisse pas comme ça !-

Angleterre lu la lettre en ressentant tour à tour de la honte, de l'embarras, de la colère et de l'incrédulité. Il en était blême.

Si cette histoire se savait, il serait la risée de toutes les nations. America le premier. Sans parler du scandale que ses frères feraient en apprenant ce qu'il a infligé à Francis.

D'ailleurs, en parlant de grenouille...

Angleterre leva les yeux, rencontrant immédiatement ceux du français qui n'attendait que sa réaction. Il se sentit rougir à nouveau. Pourquoi avait il enlacé France et décidé qu'il le préférait muet ? Tout ça n'avait aucun sens ! C'était presque comme si... comme si... non, il ne devait pas poursuivre cette pensée.

France battit des mains pour réclamer à nouveau son attention. Son regard était plus dur. Arthur pouvait voir que sa patience s'amenuisait.

"Bon, écoute..." Commença l'anglais en se raclant la gorge. "Il est effectivement possible que je t'ai jeté un sort qui t'ai rendu aphone mais..."

Il hésita devant le regard plein d'espoir de son rival.

"Je ne sais pas comment l'inverser."

France ouvrit de grands yeux horrifiés.