Me revoilà un court temps sur ce qui était originellement un OS mais qui au vu du nombre de pages écrites actuellement,à savoir 50, a été redécoupé en fic à chapitres qui en comptera cinq et dont j'ai écrit à ce jour 3 des chapitres et commencé le quatrième.

En effet j'ai un blocage sur le reste, donc euh.. Pause, sans compter que mon université joue avec mes nerfs et que cela m'agace et qu'il faut que je me calme. OS changé en petite fic dont je pourrais peut être faire une fic en découlant en suite, en tous les cas, il y aurait moyen...Après il faudrait trouver un fil rouge.. Même si l'idée de faire une school fic avec les persos de D gray man me tente à mort... (Reev', Komui les labos sont à vous ! Rendez fou Regory ! *cri du coeur*) A quoi vous attendre ? Réincarnation, gamins (enfin mis à part certains ) et narratrice surprise au début, un petit peu de shonen ai mais rien de bien méchant... (comme toujours avec moi un peu de KomuixReever, mais vraiment un tout petit peu...)

Le tout sur Mika, le disque Origin of Love et autres chansons...En espérant que cela vous plaise ^^

Ce qu'il reste de nous

Chapitre 1 : House of Words

La fumée venait piquer leurs narines. Leur sang imprégnait le sol, dressait le lac où leurs vies prendraient fin. Dans peu de temps. La lumière était brillante. Étincelante. Aveuglante. Se concentrait en un point précis qu'était les mains de Néah. Il leur tournait le dos, faisait face à leur ennemi défait par cette puissance à présent concentrée en ses mains. Lui, le véritable cœur précieux. Pas pour son arme, inexistante. Mais pour sa capacité à appeler à lui le pouvoir de l'innocence et l'utiliser dans son intégrité.A présent, le Comte ne nuirait plus. C'était la fin. Qui verrait aussi la leur. Ils gisaient tous au sol. Selon lui, il n'avait pas le choix, pour purifier le monde des akumas il devait prendre avec l'innocence la vie des leurs. Un échange d'âmes contre d'autres. Ils ne devaient pas vivre dans ce monde, eux comme lui aux mains tachés de sang. Il devait effacer ce sang, ces monstres, ce monde même. Et des sacrifices étaient nécessaires. Et ils étaient les sacrifices. C'était aussi simple que cela,

« Vous aviez dit que vous ne deviez prendre que ma vie ! C'était le marché ! »

Luberrier. Pour la première fois de son existence arborant une lueur d'affolement dans le regard, blessé comme les autres, pour la première fois humain dans toute sa puissance...Se révélant son allié depuis toujours. Risible après la traque que l'on lui avait imposé. Expliquant son tel désintérêt de la vie s'il était condamné à mourir. Et Néah de pivoter vers lui, lui adresser un sourire navré, la lumière baignant dans ses mains, des larmes dans le regard, l'air plus affligé que tout :

« J'ai menti... Vous m'en voyez désolé...

-Menteur ! Tortionnaire ! Hurle Luberrier. Mais ils savent que c'est en tort. Qu'au fond, aucun d'entre eux ne pourrait vivre avec ses horreurs sur la conscience...Que c'est pour le mieux.. Et qu'il vaut mieux leur sacrifice pour effacer un tel monde de violence...

Il ferme les yeux, efface le reste, tente d'oublier cette réalité. Serre plus fort la main qu'il tient dans la sienne. Qu'il a prise par réflexe. N'a pas lâchée depuis. Main qui lui rend son étreinte. Puis lui seul.

« Tu crois.. Que dans une autre vie.. Nous aurions pu être amis ? »

Surpris, il rouvrit les yeux. Faisant face aux orbes noire sublimes de Komui. Dans le combat final, il avait perdu ses lunettes et son chapeau. Il était là, dans toute la simplicité d'un manteau blanc se parant de pourpre au flanc, avec une tristesse résignée dans le regard, et sa main dans la sienne.

Magnifique. Comme toujours, comme jamais. Humain, entièrement. Sans se dissimuler comme si souvent auparavant. Plus près que jamais. Si près qu'il ne voyait pas...Il sourit doucement et murmura :

« On l'était déjà dans cette vie... Grand Intendant...

Il vit les yeux de Komui s'écarquiller de surprise avant qu'un sourire ne vienne effleurer ses lè qu'il ne murmure doucement en retour :

-Alors nous n'avons pas tant eu l'occasion de se le dire.. Commandant..
Il eut un léger rire devant cette évidence qu'il énonçait à l'aube de la mort.

-Non en effet...Komui... »

Comme il n'avait jamais pris le temps de montrer son affection, son amour immodéré pour le chevelu...Jamais osé se rapprocher de lui.. Il semblait si fort, si puissant, si loin, sans besoin de lui pour... Il était trop tard, à présent.. Tout était fini.. Tout allait prendre fin à présent...C'était ainsi. Il fallait accepter. Partir avec cela...Pourtant il n'en avait pas envie. De s'en aller sans en avoir parler. Mais comment parler à l'agonie ? Comment trouver les mots justes quand il avait passé dix ans à les chercher sans jamais les trouver ? Il était condamné au silence...Il fallait l'accepter... Il ferma les yeux. Subitement c'était trop dur de regarder en face la personne qu'il aimait en secret sans pouvoir en parler, même alors que la vie s'enfuit. C'est alors qu'il le sentit. Un léger effleurement qui ne dura pas plus de quelque secondes. Vint couvrir ses lèvres avant de s'éloigner. Lui fit rouvrir les yeux stupéfait, aviser les joues légèrement rougies de Komui, les yeux emplis de non dits et la main libre se tendant pour effleurer sa joue avec quelques mots contrits :

« Pardonnez-moi Commandant... Je devais le faire...Au moins une fois.. Pour partir sans regret... »

Il écarquilla les yeux puis eut un léger rire. Tout ce temps, tout ce temps où il avait cherché un moyen de montrer ses sentiments, de se dévoiler sans jamais y parvenir.. Et lui en toute simplicité, comme toujours s'était révélé...Il avait été un tel idiot...

« Je sais c'est risible, mais bon... »Commenta Komui dans un léger rire nerveux. Se fourvoyant totalement sur la raison de son rire. Et avec autant de douceur et de simplicité qu'il lui avait donné et montré, ce fut son tour de venir effleurer ses lèvres. Admirant au passage l'expression de surprise hagarde de Komui. Avant de s'éloigner comme lui et de lui sourire, sentant ses joues commencer à chauffer là où le reste de son corps lui donnait l'impression de se de murmurer, doucement éperdument, serrant convulsivement sa main :

« Moi aussi...C'est réciproque... »

Il n'arrivait pas à trouver ses mots. Toujours pas. Le baiser est en lui même un aveu, au fond, mais tout comme lui...Komui n'arrivait pas à trouver les siens, il lisait cela en son regard. Ils se disaient qu'ils auraient tout leur temps après la guerre. Un temps qu'ils n'avaient pas eu. Et qui aujourd'hui les prends en dé seuls les mots de réciprocité peuvent se lier à ces sentiments.S'en faire maître. Car ils avaient passé leur temps à attendre un aveu de l'autre pour exprimer leur réciprocité, si le lien existait. Et il existait, il venait de le lui prouver. Il admira à présent le sourire se dessiner sur les lèvres de Komui, sentit sa main pressée plus fort avant qu'il ne murmure doucement :

« Alors peut être que dans un autre monde, nous aurions pu être ensemble... »

Il lui sourit en retour. Lui sourit encore alors que la lumière gagne la pièce, baigne tout, efface tout, avant de l'effacer purement et simplement. Comme le reste.

Fin.

Elle ne savait pas si cette fin conviendrait à son éditeur. Elle en doutait fort. Il lui dirait encore que cette histoire était trop sombre, qu'il y avait besoin de plus de lumière, plus de joie, plus d'amour. Il ne condamnerait pas l'évocation d'amours homosexuelles ; il en était un lui-même et ne s'en était jamais caché.C'était déjà ça. Elle soupira, relisant ce passage cherchant si elle pouvait l'améliorer, le transfigurer. On lui avait souvent reproché de ne pas assez détailler les sentiments de ces personnages. Mais ces gens ne pouvaient pas comprendre. Ne pouvait pas comprendre qu'on ne pouvait pas toujours détailler les sentiments des autres quand on n'était pas ces autres. Et elle se refusait à écrire une version romancée de leur histoire. Pour les gens de l'extérieur, les non Sacrifiés, ceci ne serait qu'une banale histoire de plus à ranger dans leurs étagères, avec des héros auxquels s'identifier, de la brave et douce Lenalee à l'asocial Kanda. Mais pour eux, ces lignes contenaient leur histoire. Ce qui c'était passé, la vie d'avant, relatée à ceux qui vivaient dans ce monde à pré héritage. Ce à quoi ils avaient donné leur vie pour ce monde ci. Elle se rejeta dans le fond de son fauteuil, embrassant le ciel rayonnant des rayons de soleil d'un début de printemps que le mois d'avril leur offrait du regard. Combien de fois durant sa vie passée avait-elle été privée de ce simple plaisir que de sentir le soleil luire sur sa peau ? De voir l'extérieur... De si innombrables fois...Dans sa précédente vie, on l'avait privé de tout.. De liberté, de soleil, de vie, de féminité...A présent, elle revivait, dans cette chance que l'on lui avait donné, à elle comme aux autres. Elle conservait les souvenirs d'avant comme aux premiers jours et appréciait d'autant plus la vie que l'on leur de choses avaient changées.. Tout cela par un acte de sacrifice... Elle eut un sourire nostalgique. Aucun d'entre eux ne s'était douté, à cet instant, de ce qui se produirait. Pas même elle.

Elle en avait été la première surprise, en se réveillant dans une ruine de château qui ressemblait à s'y méprendre à la Citadelle de la Congrégation. Elle se souvenait encore, dix ans après de sa confusion en se réveillant en cet endroit insolite. Elle avait appelé, pensant qu'elle ne devait pas être seule ici bas. Personne ne lui avait répondu. Personne n'était venu. Elle avait parcouru pièce à pièce le château sans trouver âme qui vive. Elle s'était demandée combien de temps s'était écoulé depuis son sommeil, si elle était morte et était au paradis et si tous les autres étaient morts. Son cœur s'était serré d'angoisse pour eux et elle avait poursuivi avec d'autant plus de rage ses recherches sans jamais rien retrouver. Aucune trace de vie, ni même perception de magie. Rien que le néant d'une vie passée qu'elle connaissait depuis si longtemps. Il avait fallu se résigner. Ici, ils ne se tenaient pas. Et si c'était le paradis alors elle devrait bien les trouver. Elle avait serré les poings, c'était motivé et avait entrepris de commencer à s'éloigner des ruines du château. Elle avait tout de suite reconnu la forêt qui l'entourait. La leur. Il ne faisait aucun doute. Mais les arbres s'élevaient plus haut encore comme si elle avait dormi une centaine d'année en son sein. C'était étrange et ça l'effrayait d'autant plus. Elle avançait à tâtons, prudemment,craignant le moindre bruit, en déformation professionnelle, guettant un son annonçant la venue des autres. A tout hasard, elle avait appelé leurs noms. Pour ne rencontrer que le silence. Mais elle ne s'était pas découragée.

Elle avait marché. Longtemps. Pourtant elle n'avait pas ressenti la moindre fatigue. Elle s'était répétée sans cesse qu'elle allait bientôt retrouver les autres,que c'était probablement le paradis, tout s'était raccrochée à cet espoir de sens. Et puis à force de marcher, elle avait quitté les bois. Et avait rencontré face à son regard une ville aux murs immaculés de maison méditerranéenne. Comme celles de l'Arche. Elle avait marqué un temps d'arrêt stupéfaite à leur é au loin, surplombant la ville immaculée une copie exacte de leur Qg après destruction. Elle se disait que décidément elle devait être au paradis pour voir se mêler ses deux éléments hétéroclites, ne pas sentir la fatigue. C'est alors qu'elle avait entendu sa voix venir de derrière elle, la faisant sursauter et se préparer à affronter un adversaire, en se retournant vers lui même si elle se savait faible au possible...

« Cela fait étrange de voir son monde réécrit de la sorte... Mais j'imagine que Néah a fait au mieux...»

Elle ne l'avait jamais entendu parler. De lui elle ne connaissait que son aspect physique pour l'avoir entrevu dans des rapports. Mais cela ne l'avait pas préparé à contempler...Des cheveux courts ébouriffés bruns avec une mèche ondulant légèrement et retombant sur son front...D'un visage avenant avec un doux sourire sa tête surmontée d'un haut de forme et lui-même arborant un costume d'homme...Son nom lui avait échappé surprise tout comme son affirmation, n'en croyant pas ses yeux :

« Mana..Mana Walker...

Celui qui avait pris soin d'Allen enfant...Qui était sensé être mort et qui lui souriait bien vivant par elle ne savait quel miracle. Elle n'avait pas comprenait pas tout ceci.. Ses mots, ni sa présence.. Mais lui lui avait souri, comprenant sa confusion aisément sans aucun problème avant de s'exclamer en lui tendant la main gentiment :

« Ce n'est rien, vous comprendrez au fil des mois...Pour le moment, cela risque d'être longtemps confus en votre esprit.. Mais le mieux sera que vous compreniez par des preuves matérielles...»

Il était vrai songea t-elle avec un petit sourire riant à présent que sans preuve, elle ne l'aurait jamais cru... Pendant longtemps il avait été la seule et unique personne de leur monde commun. Il lui avait fallu du temps pour s'adapter à ce monde, comprendre que plusieurs siècles avaient bel et bien passé, se voir affirmer plusieurs fois par Mana que ce n'était pas un paradis et qu'elle n'était pas la seule à vivre ici de la Congrégation. Il ne lui avait rien expliqué, même s'il montrait tous les signes qu'il savait et avait laissé entendre que cela faisait partie du sort que projetait de tisser depuis le début Néah. Il lui avait fallu du temps pour admettre que la religion ne primait plus sur énormément de choses, qu'elle n'était devenue qu'une chose de moindre importance. Tout autant de temps pour comprendre les perfectionnements de la technologie, même si la Scientifique en avait crée beaucoup...Il lui avait fallu du temps pour s'habituer à une Reine réduite à un symbole après avoir connu la Reine Victoria...Mais elle s'était doucement mais sûrement faite à ce monde, acceptant de plus en plus la liberté d'esprit qui régnait ici, plus de restrictions concernant les couples, les codes vestimentaires, se laissant peu à peu porter par les courants de la vie, s'interrogeant toujours en elle-même sur le sens de tous ceci, guettant le moment où elle croiserait Komui, Reever et les autres...Sans que jamais ce moment ne vint. Pourtant elle avait voyagé, sillonné les coins du monde d'où venaient ses amis sans jamais les trouver. Comme s'ils n'existaient plus. Effacés du monde.

Mais elle ne comprenait pas alors pourquoi dans ce monde, elle seule aurait eu le droit à une nouvelle vie, une nouvelle chance. Elle n'était pas la plus méritante, loin de là... Elle ne comprenait pas pourquoi ce privilège lui était accordé à elle et non aux autres. Mais Mana entreprenait toujours de la rassurer, l'amuser, lui répétant sans cesse que « leur tour viendrait et qu'un jour ils se réveilleraient à leurs tours ». Sans qu'elle ne comprenne véritablement le sens de ses mots. Au fil du temps, elle avait compris que ce monde « réécrit » était une possibilité pour eux d'une autre vie, dans un monde sans akuma, sans surnaturel même comme elle l'avait vite remarqué où la science qu'idolâtrait la Scientifique avait toute part entière... Mais elle ne comprenait pas l'intérêt d'une seconde chance si elle était la seule à en profiter avec Mana, le frère tant aimé de Néah...Il ne l'avait pas quitté depuis ce moment là d'ailleurs, il l'avait aidé même, comme s'il connaissait ce monde plus qu'elle, l'avait soutenu quand elle avait entrepris de se fondre dans la masse des gens entreprenant de se chercher un travail comme tant d'autres femmes, prenant un travail de journaliste au début...Ils étaient souvent ensemble, eux que le fait de se rappeler eux seuls d'un passé que personne ne pouvait avoir connu parmi les autres rapprochaient considérablement. Il avait repris des activités de clown dans un cirque, s'absentant parfois des mois mais revenant toujours la voir. Elle s'était grandement attachée à lui, appréciant sa manière positive de s'accrocher dans un monde qu'il apprenait à connaître comme elle-même, malgré le désir qu'il avait émis une fois de pouvoir un jour contempler de nouveau Allen... Il avait un tel air de tristesse à cet instant, si inhabituel pour l'être joyeux qu'il était toujours qu'elle l'avait pris dans ses bras, lui murmurant qu'elle comprenait, qu'elle ressentait la même chose pour chacun de ses compagnons, en particulier deux hommes, Komui et Reever...

Elle avait réalisé au fil du temps que son attachement dépassait l'amitié pure et simple. Qu'elle tenait à lui de toutes les fibres de son âme. Elle avait reconnu en elle, ce dont Komui lui avait tant parlé qu'il disait éprouver pour Reever...Elle sut bientôt qu'elle ne pourrait envisager que d'être avec lui, que lui seul comprendrait jamais sa solitude dans ce monde où ceux qu'elle avait aimé n'apparaissaient pas. Car lui aussi l'éprouvait, elle l'avait vu à la perfection, cette profonde tristesse, voire même un commencement de doute quand à leur réapparition. Et comme Komui elle n'avait pas osé parler de ses sentiments. Même si leur histoire lui apprenait la stupidité de ne pas en parler. Mais finalement c'était lui qui était venu à elle, petit à petit,entreprenant de changer leur amitié en cour assidue et romantique au possible à laquelle elle n'avait pas résisté. Se laissant bercer par l'amour avec un sentiment de culpabilité en songeant qu'elle coulait le bonheur dans les bras de quelqu'un quand eux n'y avaient pas eu le droit...

D'ailleurs ce sentiment, elle le portait encore en elle. Elle ne savait même pas qui était revenu à cette heure. Elle en connaissait quelques uns pour les avoir croisé dans les rues où avoir vu leurs images à la télévision...Mais la grande majorité, elle en ignorait tout. Elle eut un soupir intérieur. , ce n'était point cela qui lui permettrait d'avancer dans l'héritage des Sacrifiés... Avant de réaliser subitement. Dans son histoire, elle pouvait peut être incorporer ses histoires de nouveau monde...L'idée paraissait subitement tentante... Elle reporta son regard vers l'écran, effaça le mot fin. Avant qu'elle ne se morigéna. Que pourrait-elle rapporter de plus, si elle ne savait ce que chacun d'eux devenaient ? Elle pourrait peut être obtenir l'effet d'happy ending qu'attendait son éditeur mais à quel prix ? Mentir sur la réalité, et c'était là tout ce qu'elle ne voulais pas...Elle soupira, prise à son dilemme...Lorsque soudainement venant de derrière elle, elle entendit un léger bruit. Comme une personne frappant sa porte avec timidité comme craignant de déranger. Elle esquissa un sourire attendri. Avec le temps elle avait fini par apprendre qui frappait de cette manière sans même le voir. Et elle savait que si il avait le malheur de contempler ce qu'elle écrivait jour après jour, il ne serait que plus perturbé, confus, effrayé de la coïncidence. Et il était extrêmement intelligent, très vif pour son âge, ce qui ne l'avait qu'à moitié étonné et fait s'interroger en elle-même en se demandant si cela avait déjà été le cas quand il était petit garçon dans son propre monde... Il aurait vite fait de faire le lien entre ses rêves et ses écrits, étrangement semblables à ce qu'elle écrivait dans les moindres détails. Et elle voulait lui épargner de lui révéler la vérité de cette manière. C'était bien trop horrible. Elle fit diminuer la page Open Office de manière à ne laisser voir que le fond d'écran de la famille qu'elle s'était composée, Mana, elle et lui. Son fils. Aussi étrange que cela lui semblait encore aujourd'hui.

Elle se leva et doucement ouvrit la porte de son bureau. Pour trouver les cheveux blonds emmêlés de son petit garçon de sept ans à présent, se laissant happer par son regard bleu terrorisé par ses frayeurs nocturnes comme extrêmement souvent à présent, ce regard qu'elle avait si souvent contemplé dans son propre monde...Elle se doutait de ce qui l'assaillait. Elle avait l'habitude qu'à chacun de ses cauchemars, il vienne timidement chercher son soutien, se demandant s'il faisait bien ou non, s'il ne la dérangeait pas... Comme autrefois, réservé, craignant de gêner avec ses propres sentiments... Mais cela n'avait aucune importance en cet instant...Et elle lui ouvrit les bras, s'agenouillant à sa hauteur, lui souriant doucement, l'invitant à se jeter contre elle. Ce qu'il fit subitement en s'exclamant, avec un air penaud tout simplement ravissant, mais totalement injustifié :

« Pardonne moi maman de te déranger.. Tu devais sûrement être très occupée...

-Une mère n'est jamais occupée quand son petit garçon fait un cauchemar... »Murmura t-elle doucement, embrassant son front avec la même douceur, comme tentant de chasser ses idées ridicules de son esprit. Il ne la gênait jamais. Au contraire. Elle était heureuse de chaque moment passé avec lui. Parce qu'il était son fils. Parce qu'il était la preuve vivante que tous revenaient doucement mais sûrement, sa première preuve au monde. Parce qu'elle avait toujours tenu à 'il lui était cher. Depuis toujours. Et qu'elle se promettait de veiller sur lui, le plus longtemps encore plus à présent qu'ils étaient liés par le sang.

C'était quand elle l'avait eu entre ses bras qu'elle avait compris... Que les mots de Mana avaient pris tout leur sens. Quand elle avait plongé son regard dans les yeux de ce bleu profond qu'il venait d'ouvrir qu'elle n'avait jamais vu qu'à une seule personne... Elle se souvient encore du frisson et de la surprise qui l'avait enlacé face à ce regard.. De son nom qui lui avait échappé... Reever. Elle avait su en cet instant que la personne qu'elle tenait contre elle était la réincarnation de Reever. Et le temps qui passait ne faisait que confirmer ce fait. A commencer par ses cheveux blonds incoiffables qu'il arborait, ses yeux qui avaient conservé ces nuances de bleu qu'ils avaient toujours eu, son sourire, le même sans aucune nuance de plus, ses goûts...Elle comprenait à présent, chaque jour qui passait que loin d'avoir offert une seconde chance à son frère et à elle simplement, Néah avait bel et bien offert une autre vie à tous, un autre monde. Une alternative à se tuer d'impuissance dans un laboratoire sans être entendu un seul instant... Et qu'elle était résolue à éviter de lui faire prendre.

Cela lui avait fait étrange, au début surtout. De penser que celui dont elle était une bonne amie était à présent son fils, ne se rappelait de leurs souvenirs communs qu'à travers ce qu'elle lui présentait comme des cauchemars. Et comme si son retour avait marqué la fin d'un cycle d'attente, subitement..Elle les avait croisé, de plus en plus nombreux.C'était un jour en se promenant dans la ville au bras de Mana qu'elle les avait subitement entrevu. D'abord lui. Les longs cheveux roux, son air dédaigneux qui s'était paré d'un sourire voulu séducteur en la voyant. Elle en avait pleuré de joie, Mana avec elle reconnaissant tout comme elle Marian. Marian, revenu à son tour. Puis une autre fois elle avait été percutée par Johnny dans la rue, courant les bras chargés de paquets étranges. Il s'était excusé platement sans se douter qu'elle s'en moquait comme d'une guigne s'intéressant plutôt à son retour. Une autre fois elle avait entrevu au coin d'une rue Rob en pleine discussion avec Jiji qui lui avait rendu son salut sans paraître la reconnaître. Faisant partie comme tous ceux qu'elle avait croisé à partir de cet instant de ce qu'ils appelaient avec Mana les Déracinés. Quand eux deux étaient au contraire Enracinés. Se rappelant de tout en détail au milieu de tant d'autres qui ne conservaient rien, peut être ; elle n'avait pas osé leur parler. Aucune envie de paraître folle en leur parlant d'un passé dont ils ne se rappelaient pas. Elle savait que si ils se rappelaient d'elle, leurs regards les aurait trahis, qu'il y aurait eu quelque chose dedans qui lui aurait fait comprendre. Leur vue avait donc du suffire à la combler de joie jusqu'à présent. Et puis, plus tard, c'était pour eux qu'elle s'était lancée dans la rédaction de leur passé. Pour que ce qu'elle sache ne meure pas. Jamais.

«Mais tout de même.. Protesta la voix enfantine de Reever, l'arrachant subitement à ses pensées. Et la ramenant dans le présent. Lui faisant ramener son regard sur l'enfant un peu trop contrit pour si peu... Et dont elle ne voulait pas qu'il s'en fit pour tout cela. Elle sourit doucement et murmura à son intention :

-Tu ne me dérangeras jamais avec tout cela, crois moi...Et tout le monde a des moments de faiblesse, tu sais... C'est normal, cela fait de toi quelqu'un d'humain...

-Alors.. Il n'est pas humain, cet homme ? Il semble toujours n'avoir aucun moment de faiblesse, à chaque fois que je rêve de lui... »Commenta l'enfant doucement contre elle alors qu'elle le serre contre lui.

L'homme. Komui. Il en rêve si fréquemment qu'elle sait sans peine de qui il parle. Et ces questions...Imprégnés de la naïveté de l'enfance.. Mais des question que Reever aussi s'était posé adulte.. Et dont il n'avait trouvé réponse qu'à la fin, un court instant.. Son cœur se serra à ses pensées et elle resserra sa prise sur lui, pleine de douleur en songeant à ce que leur mort avait brisé qui naissait à peine. Qui montrait les limites de la beauté de la résurrection. Ses questions qu'il allait de nouveau se poser, encore et toujours prisonnier d'une spirale sans fin... Avant de songer subitement qu'elle pouvait peut être l'en délivrer, l'en prémunir avant qu'il ne revienne dans les parages. Si jamais il s'efforcerait encore et toujours de paraître plus fort qu'il n'est...S'il revenait, d'ailleurs...

Alors doucement elle murmura :

« Oui, même lui est humain. Mais il joue à être le plus fort possible pour éviter que l'on puisse le blesser ou le manipuler. Il fait pour le mieux dans un contexte difficile...

-Et il doit se sentir bien seul, au fond...Personne face à lui doit se dire qu'il a besoin de lui... »Commenta l'enfant doucement, avec des mots d'une justesse qu'il ignore certainement avoir.

« J'aimerais lui en parler...Mais mes mots ne l'aideront pas tu sais.. Je ne pense pas qu'il ait besoin de moi...Qu'il aura jamais besoin de moi...Pas dans ce sens là... » Ces mots, elle se souvient les avoir entendu de ses lèvres même, avec un petit sourire si triste... Ces mots illustration parfaite des ces propos sans qu'il ne le sache...Qu'il prononçait sans se douter qu'il avait dit de telles choses auparavant... Elle resserra plus encore son étreinte sur lui,son cœur plus encore empli de douleur en réalisant les similitudes, en voyant que l'incompréhension continuait en ce même monde.. N'y aurait-il jamais qu'elle pour voir au delà ? Pouvait-elle vraiment espérer que dans ce monde Reever puisse passer outre ce qu'il avait cru et croyait toujours, ? Komui serait -il toujours donc toujours seul, éloigné...?Avant de réaliser subitement que c'était à elle de ne pas laisser ce souvenir rester incompris, puisque qu'elle connaissait le cœur de Komui pour l'avoir souvent entendu... Elle se rappelait sans grande difficulté ces jours où il lui en parlait, perché en équilibre le plus souvent, comme dans sa vie, lui souriant doucement avec un peu de tristesse et de résignation, les jambes balançant dans le vide, en équilibre comme toujours, comme il disait « En équilibre entre la folie et la raison, l'humanité, et l'inhumanité...Seul entouré d'une multitude.. Il marche parmi nous mais n'est pas des nôtres...Devant paraître proche et loin à la fois.. J'aimerais appeler, montrer une faille mais ils me tomberont dessus à la moindre occasion. Ce monde ne demande que des armures...Il n'y a pas de place pour la faille, le ressenti.. Peut être à la fin de la guerre aurais-je le droit de me montrer... »

Ces mots...Lui révélant combien il était solitaire,combien tout cela lui faisait mal, combien il aurait aimé que quelqu'un entende ses appels dans le noir, sans que mis à part elle personne ne les même les êtres qui lui étaient le plus proches... Et peut être, oui peut être qu'en ce monde, il pourrait comprendre... Elle murmura doucement à son encontre :

« Oui, il devait se sentir très seul...Et en effet personne ne comprenait ses sentiments, ne se croyait nécessaire pour lui.. Du coup il se sentait extrêmement seul...

Sachant très bien qu'il allait voir le le paradoxe...Qu'il comprendrait aisément. Elle l'avait remarqué assez rapidement, mais il faisait partie de ses enfants que l'on appelait « précoce ». Un peu trop intelligent, pour son propre bien...

Et comme de juste, Reever s'exclama contre elle :

-C'était un cercle vicieux, en somme... Il devait s'isoler pour être fort,pour que l'on le laisse prendre la tête des autres, ne pas paraître faible et les autres le rejetait du coup et il était plus seul encore.

Elle sourit, embrassa son front en s'exclamant doucement, insistant sur le mot « exactement » :

-C'est EXACTEMENT cela..

-C'est triste...Commenta le petit garçon toujours contre elle.

-En effet.. » Murmura t-elle embrassant le sommet de sa tête, son cœur encore empli de cette tristesse de ces instants. Ce souvenant de toute la solitude de Komui alors.. Elle espérait que là où il s'était réincarné, il n'était pas seul comme il l'avait été si longtemps...Ce fut une fois de plus la voix de son petit garçon qui l'arracha à ses pensées, avec un ton à la fois curieux, regrettant de poser une question et de l'interpeller et inquiet, sentant la tristesse en sa voix à n'en pas douter, Reever n'ayant rien perdu de sa sensibilité... :

« Maman ? »

Elle esquissa un sourire voulu rassurant, se détachant doucement de son petit garçon plongeant son regard dans le sien, empli de ses sentiments que ce simple mot laissait percevoir dans sa simple prononciation. Elle ne devait pas l'inquiéter avec tout ceci. C'était inutile, et trop de plein de souffrance pour un enfant. Sans compter qu'elle devrait expliquer tout ce qu'elle savait et qu'il était trop tôt.. Aussi se contenta t-elle de s'exclamer, lui souriant de tout son cœur d'un sourire de fausse joie en priant pour qu'il ne voit pas au delà :

« Qu'y a t-il mon chéri ?

-Je ne sais pas.. Tu avais l'air d'être triste, l'espace d'un instant...Comme si tu connaissais cette personne personnellement... »Hésita Reever du ton d'un jeune garçon qui a l'impression de dépasser des bornes quand il se contente de s'inquiéter pour ceux qu'il aime. Et sans le savoir, à raison...

« DAMN IT !» Songea t-elle en elle-même, tentant de retenir le sursaut à ces mots montrant une fois de plus la perspicacité de son fils qui en plus d'avoir remarqué sa tristesse, avait aussi l'air de soupçonner qu'il connaissait cette personne, chose qu'elle avait trahi dans sa manière de parler de lui quand elle voulait lui éviter de commettre deux fois les mêmes erreurs...Enfin, en tous les cas, ce n'était pas grave.. Elle s'était douté depuis le début qu'un jour ou l'autre quelque chose dans son attitude l'intriguerait certainement et avait prévu depuis longtemps une réponse en cas où. Une réponse que Reever accepterait certainement aisément, sa nature de scientifique rationnel encore profondément ancrée en lui et l'hésitation que conservait sa voix mise en doute par le sourire de sa mère l'aidant sur le coup. Avec en plus de tout, en cas où la possibilité de dire à son fils qu'il allait trop loin dans ses questions en sachant très bien qu'il n'irait pas plus loin. Mais en viendrait à rougir et s'excuser platement, ce qui la chagrinerait intérieurement. Cela n'avait jamais été ce qu'elle voulait, agir avec autorité comme Malcolm Luberrier, après tout... Elle l'en avait tellement haï pour cela à tous les blesser, sans cesse... Alors elle préférait, et de loin, la première solution.. Il fallait juste introduire assez de rationalité pour que ses mots soient acceptés sans grande difficulté et de comédie. Elle devait simuler, encore un temps, lui mentir.. En sachant qu'un jour, elle pourrait lui en parler. Aussi laissa t-elle ses lèvres arborer un léger sourire triste en tendant la main et effleurant sa joue avant de s'exclamer :

« Mais tu sais bien que tout ceci n'est qu'un rêve..Alors je risque difficilement de connaître cette personne personnellement.. Mais j'ai connu, par contre, quelqu'un qui agissait de la sorte...D'où ma tristesse, car me le rappelant...

Elle vit les yeux de Reever s'écarquiller légèrement en retour avant de s'exclamer doucement, relevant la faille dans ses mots :

-Agissait ? »

Elle ne put retenir un léger sourire triste, admirant la perspicacité de son petit garçon une fois de plus, relevant aisément où était le problème...Il avait compris, une fois de plus.. Et il comprendrait aisément le reste... Et il valait mieux persister dans son mensonge en occultant toutes les zones d'ombre.. Cela éviterait qu'il se pose plus de questions encore.. Même si la perspective de lui mentir ne lui plaisait que peu .. Mais il n'était pas temps encore.. Et la solution qu'elle avait choisi depuis longtemps n'était après tout qu'un demi mensonge... Aussi s'exclama t-elle :

« Il est mort. Mais juste avant sa mort, il a pu se délivrer quelques instants de ses chaînes. Trop tard pour construire quelque chose néanmoins. Mais juste assez pour soulager son âme. »

Pas besoin d'évoquer qu'il était la personne qui avait libéré Komui de ses chaînes. Pas la peine de raconter plus en détail leur histoire...Pas la peine de raconter la peine, l'amour que des mots n'avaient pu parvenaient à trahir.. Pas la peine de montrer cette même scène qu'elle écrivait ce matin... Pas besoin de toute cette douleur qui venait voir son cœur à elle, pour lui... Pas besoin...

Cela faisait mal, cela ferait toujours mal,à jamais, et la seule chose qui l'apaiserait était que dans ce monde ci il puisse être heureux, dépasse ses problèmes relationnels.. Et peut être qu'elle n'en saurait jamais rien, si c'était bien le cas...En plus de tout.. Inconsciemment, sa main se crispa contre son cœur comme pour en retenir la douleur et la culpabilité qui l'habitaient...

Ce fut alors qu'une douce chaleur vint effleurer sa main, presque timidement, l'amenant à relever le regard, surprise, pour rencontre le regard attristé et empli de compassion de Reever ainsi que de culpabilité à l'idée d'avoir ravivé des souvenirs douloureux. Elle sourit à cette vue, ce regard dont elle aurait du se douter qu'il aurait à cet instant.. Lui, si sensible... Mais elle ne voulait pas le voir souffrir pour elle. Surtout à présent qu'il existait un espoir, même tenu que Komui puisse s'en sortir... Aussi recouvrant la main contre son cœur de la sienne, elle s'exclama :

« Mais ne t'en fais pas, Reever, tout cela est du passé...Et puis de là haut, il a certainement trouvé la paix...

-Mais tu aurais quand même préféré qu'il la trouve sur terre.. Commenta doucement avec peine Reever.

Elle sourit plus encore. Il était inutile de nier l'évidence. Oui, elle aurait aimé qu'il trouve sa réponse plus tôt. Mais ce qu'il ignorait était que dans ce monde ci, il pouvait la trouver. Avec ou sans Reever d'ailleurs...Tout dépendrait des aléas du hasard et leur vie tumultueuse... C'était ainsi. Aussi s'exclama t-elle doucement :

« En effet.. Mais je ne perds pas espoir qu'au ciel il ait pu trouver cette paix...

-Mais quand même...Protesta à mi-voix Reever.

Elle sourit et vint embrasser doucement son front. Il ne pouvait pas se douter qu'à présent, en ce monde reposait tous ses espoirs. Pas encore. Il ne pouvait pas se douter que dans ce monde l'horreur d'avant pouvait s'effacer...

Cette horreur qu'il voyait en rêve, se souvint-elle subitement. Et dont il ne lui avait pas encore parlé, craignant à ce point de la déranger...Quand ce n'était pas le cas et qu'elle voulait l'apaiser.. Aussi s'exclama t-elle doucement, avec douceur :

« Au fait, Reever, tu m'avais parlé d'un cauchemar.. Tu ne voulais pas en parler ?

-Pourquoi ? Ce n'est qu'un cauchemar, justement.. Ça ne vaut pas la peine d'en parler... se Défendit Reever subitement, détournant son regard du sien, le reportant plutôt vers son ordinateur encore allumé, se fixant sur son fond d'écran avant de rajouter, ce que tu écris est certainement plus intéressant... »

Il jouait le détachement, la minimisation de l'horreur, se repliant derrière la culpabilité du dérangement et une impression d'être intéressant, mais elle avait vu le frisson qui l'avait parcouru l'espace d'un instant. Le cauchemar avait du être terrible. Peut être un de ces terribles massacres qu'il avait connu... Elle ne pouvait pas le forcer à parler, mais elle pouvait au moins le délivrer d'une crainte...D'une main elle ramena le regard de son petit garçon vers elle et s'exclama avec douceur et fermeté pour que son message fut aisément compréhensible :

« Rien n'est plus important que ma famille. Mon fils. Pour lui et pour ma famille, avant toute chose, c'est la première chose digne d'intérêt. Le reste peut s'effacer, du moment que je vous ai vous, j'irai bien. »

Combien de fois avait-elle songé ces mots à la Congrégation, auprès de ce qu'elle voyait sa famille depuis longtemps.. Elle ne pouvait plus les compter sur ses doigts depuis longtemps. Ces mots qui encore aujourd'hui hantaient son esprit, étaient sa priorité. Plus étendue que ne le pensait Reever mais bien là... Mais là n'était pas la question. Pas pour le moment... Elle reprit subitement avec douceur plongeant son regard dans ses prunelles bleues :

« Je veux que tu saches que si tu veux m'en parler, je suis là...

-C'est que, ce n'est vraiment pas joyeux, et tu étais toute triste, alors en plus de tout, je ne voulais pas rajouter à ton malaise... Hésita Reever avec un regard attristé, plein de culpabilité encore à l'idée de rajouter à son horreur. Sans se douter qu'il ne le pouvait pas. Depuis longtemps. Et elle allait lui faire comprendre. Elle eut un sourire encourageant et s'exclama à son intention :

-Reever, ne t'en fais pas pour moi. J'en ai vu d'autres. Des choses terribles que personne n'aurait jamais du voir Ne crains rien, vraiment...

-Même.. Comme des immenses squelettes qui changeaient des humains en eux... Comme des monstres aux airs d'ange massacrant tout avec allégresse... ? » Demanda d'une petite voix Reever, craignant assurément de l'horrifier,ou que sa mère demande des détails à cette nuit d'horreur qu'elle reconnaissait à présent. L'attaque du Qg central...Pas étonnant qu'il en frissonna encore...

Elle l'attira contre lui, déterminée à chasser à présent l'horreur qui venait de se réveiller aux yeux de son petit garçon, chassant que son étreinte pourrait l'apaiser, doucement le serrant contre elle avant de s'exclamer :

« Oui même cela.. Mais ne l'oublies pas, ces créatures ne sont qu'un effet de ton imagination...

-Et l'homme, probablement un homme que j'ai du entrevoir une fois dans la rue.. » Acheva Reever, complétant ce rituel entre eux. Alors qu'elle le sentit se laisser aller contre, lui rendant son étreinte, laissant enfin son affection effacer ce cauchemar encore omniprésent dans son esprit. Et soulagé de voir qu'elle ne demandait rien,rien de plus.. Car elle savait. Elle connaissait l'impuissance qui avait du être sienne à cet instant. Elle se rappelait des larmes, de sa douleur, de son impuissance.. Il lui en avait tant parlé...Mais il en pouvait pas le savoir, il l'ignorait. Et croirait que ces questions étaient du tact, tout simplement. Elle sourit, resserrant son étreinte sur lui, le laissant s'enfermer dans du silence apaisant, avec comme soutien et bouée ses bras qui lui offraient leur tendresse. Fredonnant à présent un air qu'elle voulait rassurant pour l'apaiser.. Un air qu'il ne pouvait connaître, en cette vie..Un air source de problème et qui à présent n'était qu'une banale berceuse.. L'air du 14 ème...Qui avait depuis toujours un effet apaisant sur Reever, comme elle l'avait vite constaté, bébé nouveau né.. Elle laissa le silence s'installa un petit peu, profitant de l'apaisement qui envahissait à présent son fils. Lorsque subitement sa voix brisa le silence, la surprenant sur le coup, tant elle ne s'attendait pas à ce qu'il reprenne la parole si tôt :

« Au fait, maman.. Quand est ce que papa reviendra ?

-Quand il aura fini sa tournée en France, dans trois mois.. Ce ne sera pas long, tu sais... »Répondit-elle, un peu surprise par cette question à laquelle elle ne s'attendait pas. Pourtant, elle savait bien que son petit garçon appréciait grandement son père, malgré le fait qu'il ne pouvait pas le voir tous les jours. Affection réciproque d'ailleurs, que son père lui rendait au centuple, fier de ce petit garçon qu'ils avaient ensemble. Qu'il avait appris à connaître et apprécier. Cette question n'aurait donc pas du la surprendre tant que cela... Elle n'avait juste pas pensé que son petit garçon pourrait changer de sujet aussi subitement...Mais au fond, c'était normal pour un enfant de se rattacher aux personnes et objets rassurants... Surtout après un cauchemar.. Elle ne serait pas étonnée qu'il lui disait après tout cela qu'il lui manquait.. Et le soupir qui lui échappa ne fit que confirmer ce sens... Ce qui la fit sourire doucement avant de s'exclamer :

« Tu sais, papa est parti divertir les enfants du monde entier.. Il finira pas revenir, comme toujours.. Et tu le sais qu'il t'aime, mon petit chéri.. Ne t'inquiètes pas, il ne nous oublie pas.. Mais il va donner l'espace d'un instant un peu de lumière ailleurs.. Tu trouves que ce n'est pas bien ? »

Oh comme elle en avait vu des sourires aux pitreries de Mana face aux enfants désespérés de l'hôpital, face aux enfants en pleurs que l'on croisait parfois perdus dans les magasins.. Combien il lui en avait fait naître, à elle, quand elle songeait au passé..Tant et tant pour savoir à quel point il en était habité de cette douceur et cette joie de vivre, tant elle était communicative et puissante chez lui...Tant que c'eut été un crime de l'attacher à elle sans cesse quand tout criait qu'il voulait étendre cette lumière partout, l'espace d'un instant dans le monde...Et elle n'était pas égoïste au point de retenir quelqu'un qui avait besoin d'air souvent auprès d'elle, ni de priver des enfants qui n'avaient parfois peut être pas même la chance de sourire... Et elle savait que Reever ne l'était pas non plus.. Il ne l'avait jamais été, après tout...

Aussi ne fut-elle pas surprise quand sa voix s'éleva en protestation, se dégageant à présent de son étreinte, lui offrant son regard bleu plein de ce refus de s'opposer à elle, refusant de nier une pensée qu'il partage :

« Bien sûr que non maman... C'est même magnifique de pouvoir faire de telles que ce n'est pas donné à tout le monde... »

Ses mots se remplirent d'admiration comme souvent il en éprouvait pour son père. Mais d'étranges mots vinrent s'ajouter...Ce pas donné à tout le monde.. Dont elle ne comprit le pourquoi.. L'amenant à reporter son regard sur lui, elle dont le regard s'était perdu en elle-même, un temps. Et ses yeux.. Subitement avaient prit une étrange ombre de tristesse. Inexpliquée, étrange... Comme un peu d'envie et de regret... Mais envie de quoi, regret de quoi.. Elle voulut l'interroger mais il sembla remarquer qu'elle avait vu l'ombre dans son regard et entreprit en ébouriffant ses cheveux blonds plus encore de sourire d'un air voulu angélique de cet air qu'il sait auquel elle pouvait difficilement résister de s'exclamer :

« Vu l'heure, je vais prendre une douche, tu me pardonneras... »

Avant de s'enfuir sans plus demander son d'anormal dans son autonomie concernant la douche, après tout cela faisait déjà un an qu'il se débrouillait sans problèmes et qu'elle avait trouvé un de ses gadgets utiles qui bloquait pour les enfants le niveau d'eau chaude à une certaine température. Mais elle avait vu son air nerveux à l'idée qu'elle comprenne quelque chose. Sans compter sa fuite, prématurée... Clairement, il y avait anguille sous roche. Et elle comprendrait quoi.

Et voilà déjà la fin de ce chapitre ^^ Il fait dix pages, en tout et pour tout... Comme un chapitre de Reever in Wonderland, en général...XD

Personnellement, c'est la partie de mon OS ficé à présent que j'aime le moins. Mais elle était nécessaire pour tout comprendre...Alors pardonnez m'en.. Perso, je prefères les parties deux et trois.. SURTOUT la trois... *sourit* Mais je pense qu'une certaine personne qui se reconnaîtra, après l'extrait qu'elle a eu, ayant alors besoin d'avis à ce moment , se doute en partie de pourquoi... ;) Coucou sinon et comme tu peux le voir, j'ai suivi ton conseil ^^

Sinon, ne vous attendez pas à avoir l'identité de la narratrice tout de suite... Parce que je joue avec cela et que je ne révélerait cela qu'à la fin, dans le dernier chapitre:) Mais en attendant vous pouvez toujours tenter de deviner, même si je pense que vous avez plus de chances de deviner qui elle est après lecture du chapitre trois...

Sinon, il y a un autre truc que j'adorerais : Faire apparaître TOUS LES PERSOS de D gray Man sans exception. Le problème, est que dans cette petite fic OS, les voir tous est impossible. Je dois donc me contenter d'en faire paraître le plus possible...Du coup certains persos comme Regory Peck ne paraîtront pas ici, vous m'en voyez désolée... Si néanmoins j'arrive à trouver de quoi bâtir en intégrité ma school fic, j'essayerais de tous les faire paraître...

Un autre truc avec lequel je joue de manière éhontée : La mise en abyme. EX : Shirayuki (donc moi XD) écrit l'histoire d'une écrivaine (donc ma narratrice) qui elle-même écrit son histoire. Voilà une explication rappel ou apprentissage d'ailleurs de ce qu'est une mise en abyme en situation XD Pourquoi ? Parce que je suis fan de ce genre de choses et que j'aime bien surprendre comme cela...

Sinon j'imagine que j'ai du vous choquer, en mettant Romance, Friendship moi qui n'use jamais de Friendship ? Ah ah vous verrez pourquoi ;)

Sur ce merci de votre lecture, Bonne journée en espérant que cela vous ai plu et review ? Oui j'aime toujours cela XD

PS : C'est rare que cela m'arrive, mais POUR UNE FOIS j'ai des chapitres en avance...Du coup que fais-je ? Je donne la suite rapidement, ou j'attends un peu... XD Fin tout dépend si vous aimez ou pas.. Si non... Bah je posterai le reste et aviserait après, si personne n'aime les autres parties...