« Allez, à tout' »
Soul la salua d'un baiser léger comme une plume avant de s'éloigner d'un pas tranquille dans les couloirs bondés de Shibusen. Maka le suivit du regard, soucieuse, jusqu'à ce qu'il disparaisse à l'angle. Quelques élèves lui jetèrent un coup d'œil rapide - ou jaloux pour certaines - mais se détournèrent rapidement. Elle savait que leur baiser d'au revoir ne pouvait pas en être la cause - cela faisait plus de 5 mois qu'ils sortaient officiellement ensemble et leur relation était connue de tous. Il lui fallut quelques secondes supplémentaires, embrouillée comme elle l'était, pour comprendre qu'elle était plantée au milieu du chemin et devait sûrement gêner. D'un mouvement de tête, elle chassa ses sombres pensées et rejoignit Tsubaki qui l'attendait un peu plus loin. Une fois à son niveau elle lui fit un pauvre sourire qui ne la trompa pas un seul instant. Son amie prit une mine inquiète et lui demanda :
« Ça va, Maka ?
_ Je... oui, oui, tout va à merveille, dit-elle en commençant à se diriger vers la sortie. »
Encore une fois, l'arme ne fut pas dupe mais lui en emboita le pas.
« Qu'est-ce qu'il se passe ? Tu peux m'en parler si tu veux.
_ Ce n'est vraiment rien, je suis désolée de t'inquiéter...
Elle ressaya de lui sourire pour la rassurer mais le cœur n'y était pas. Maka détourna le regard avant de reprendre :
_ C'est... c'est Soul, je sais pas ce qu'il a en ce moment.
_ Un problème dans votre synchronisation d'âme ? s'enquit aussitôt Tsubaki.
_ Non c'est plus - comment dire - personnel, expliqua-t-elle avant d'ajouter, soudain sérieuse et angoissé. Je crois qu'il me fuit. »
En disant cela, elle jeta un regard suppliant à sa compagne, sans même savoir ce qu'elle attendait d'elle. C'était vrai, depuis quelques temps, Soul restait le moins possible près d'elle. Il ne la prenait plus dans ses bras comme il le faisait auparavant et lorsqu'il l'embrassait c'était presque comme un coup de vent. Adieu les baisers langoureux qu'ils partageaient blottis l'un contre l'autre sur le canapé, même le simple contact de leurs doigts s'était fait rare. Rien que là, à l'instant, il avait prétendu devoir retrouver Black Star au terrain d'entrainement, ce qui lui permettait de rentrer plus tard. Et sans elle. Maka avait peur, peur de perdre son partenaire, peur de ce que cet éloignement voulait dire. C'est pleine d'espoir qu'elle s'était tournée vers son amie, mais la vue de Tsubaki n'avait rien de réconfortant : elle avait l'air inquiète. Elle sentit quelque chose se briser en elle et arrêta d'avancer, obligeant la brune à faire de même.
« Non ne, ne t'en fais pas Maka, ce n'est rien. Tu sais, tous les couples traversent ce genre de passes - enfin, je crois - et...
_ Mais toi ? Avec Black Star, comment ça se passe ? la coupa-t-elle.
L'effet fut immédiat : l'arme devint plus rouge qu'un soleil couchant mais continua bravement de parler.
_ Tu sais bien que nous n'avons pas ce genre de relation, il est juste mon meister et moi son arme...
_ Je vois... »
Ni l'une ni l'autre n'ajouta un mot après cela. Elles restèrent debout dans le couloir, le soleil brillant par la fenêtre ouverte semblant totalement décalé dans cette atmosphère lourde. Maka garda la tête baissée, pensive et Tsubaki fit de son mieux pour rester discrète, se faire oublier, sachant pertinemment qu'elle ne lui serait d'aucune aide en la dérangeant. Au bout d'une minute, la manieuse releva la tête, le regard décidé.
« Je vais aller lui parler.
_ Que...?
_ Je vais aller le voir et mettre les choses au clair, lui dit-elle alors qu'elle s'élançait déjà dans la direction qu'avait prise Soul un peu plus tôt.
_ Ah, euh, ils avaient rendez-vous avec Black Star, dans la salle d'entrainement ! lui cria l'arme. »
Elle disparut dans la foule.
Une partie de Maka avait été heureusement surprise par l'information de Tsubaki. Il avait vraiment rendez-vous, ce n'était pas un simple prétexte pour l'éviter ! Mais une autre partie restait plus sombre, ce n'est pas parce qu'il ne la fuyait pas aujourd'hui qu'il ne l'avait pas fait les jours précédents et que ça ne continuerait pas ainsi. Elle accéléra le pas. Il devait déjà être en bas alors qu'elle était encore au troisième étage, il lui faudrait débarquer au milieu de leur entrainement et lui dire qu'elle voulait lui parler. Cette simple idée la fit soupirer. C'était pas gagné - surtout avec Black Star - mais c'était surtout gênant. Il ne lui restait plus qu'à espérer que l'assassin se ferait discret, pour une fois. Elle tourna au coin, pleine de lugubres pensées, aussi qu'elle ne fut pas son soulagement - et son étonnement - de trouver son arme et accessoirement petit-ami en train de discuter avec Ox, Kim, Kilik et leurs armes respectives devant les portes closes de l'ascenseur. Soul haussa les sourcils, surpris, mais se reprit vite et lui fit un sourire. Ce temps entre les deux actions fini de convaincre Maka que ses craintes étaient fondées et c'est avec un regard triste et orageux qu'elle s'approcha du groupe. Kim et Jacqueline, mues par un instinct typiquement féminin, froncèrent les sourcils à son approche et leurs yeux firent de rapides allers-retours entre elle et son partenaire. Sûrement avaient-elles compris avant même qu'elle parle ce qui l'amenait ici, ou du moins s'en doutaient-elles. Maka se planta devant Soul et lui ressortit la phrase qu'elle avait tourné et retourné dans sa tête durant tout le trajet.
« Soul, il faut qu'on parle. »
Elle le fixait droit dans les yeux, aussi vit-elle la petite étincelle inquiète qui traversa son regard rouge sang. Elle s'en réjouit intérieurement mais n'en laissa rien voir dans sa posture sévère : jambes écartées, poings sur les hanches. Un toussotement discret attira brièvement leur attention.
« On va prendre l'escalier, ok ? annonça Kim en attrapant fermement le bras d'Ox qui s'apprêtait à protester. On se retrouve en bas ! »
Aussitôt dit, aussitôt fait. Ils s'engouffrèrent dans la cage d'escalier, les deux filles tenant fermement leurs compagnons masculins pour éviter toute tentative de fuite, seuls Thunder et Fire gambadant joyeusement à leurs côtés. La porte ne s'était pas encore refermée derrière eux que Soul et Maka reprenaient leur joute silencieuse. Il craqua le premier et baissa le regard en soupirant.
« Qu'est-ce que tu voulais me dire ?
_ Tu veux me plaquer ?
Il sursauta violemment et releva les yeux vers elle. Mais c'est qu'elle avait l'air sérieuse !
_ Qu-quoi ?
_ Est-ce que tu veux me plaquer, répéta-t-elle patiemment.
_ Mais... bien sûr que non ! »
Elle se détendit imperceptiblement. Qu'avait-il fait pour provoquer une telle idée chez elle ? Soudain, une terreur sans nom lui tordit le ventre. Est-ce que, elle, en avait marre de lui... ?
« Alors, pourquoi tu me fuis de la sorte ? »
Sa question n'avait été qu'un murmure mais il résonna dans ses oreilles comme un coup de tonnerre. Elle avait remarqué ? Il détourna un instant le regard, gêné, avant d'ouvrir la bouche pour lui répondre. Sa salive se sécha sur place quand il vit les yeux verts qu'il aimait tellement emplis de larme. Son premier réflexe fut de la prendre dans ses bras mais son geste resta suspendu en même temps qu'il réalisait où il se trouvait. Un no man's land s'était formé autour d'eux mais de nombreux curieux s'étaient arrêtés dans un coin pour ne rien louper de la scène. Sa timidité typiquement japonaise refit surface mais il l'envoya bouler en voyant que la colère s'était ajoutée aux larmes dans les yeux de Maka. Il s'avança pour la serrer contre lui mais elle se dégagea d'un mouvement fluide et sans appel.
« Tu vois, maintenant tu dois te forcer pour me toucher. »
Elle était dans sa bulle et avait mal interprété l'hésitation de son compagnon. Ce dernier sentit son cœur se serrer à cette affirmation. Déjà, elle reprenait la parole, le regard dur.
« Alors ? Quelle est ta raison ?
_ Je... »
Le tintement discret de l'ascenseur lui offrit la porte de secours qu'il cherchait désespérément. Il y entra avec reconnaissance et Maka l'y suivit sans un mot. Un pauvre élève de première année tenta de les rejoindre mais le regard noir que lui lança Soul suffit à le faire détaler. Ils avaient besoin d'être seuls et cela dû se sentir car personne d'autre n'essaya de monter avec eux. La salle d'entrainement se trouvait au sous-sol, presque aussi bas que les cachots et il fallait quelques minutes pour l'atteindre, même en ascenseur, mais au moins le bruit qu'on y faisait ne parvenait jamais jusqu'aux salles de classe. L'arme de cala dans un coin de la petite pièce tandis que Maka s'adossait au mur. Ils restèrent silencieux jusqu'à ce que les portes de métal se referment sur le couloir et l'agitation qui y régnait. Aussitôt, il sentit les yeux verts peser sur lui. Tête baissée, il prit la parole.
« Écoute Maka, je ne sais pas quoi te dire.
_ La vérité.
Il ne put empêcher le sourire désabusé qui étira ses lèvres. La vérité, ce n'était pas si facile à dire.
_ Je... ne sais pas comment te dire ça, tu sais. J'ai envie, mais j'ai peur que ça te fasse fuir...
_ Tu n'as plus confiance en moi ? le coupa-t-elle.
Avant qu'il ait pu répondre quoique ce soit, elle se blottit contre lui. Cette fois il n'hésita pas et referma ses bras sur son petit corps. Elle tremblait.
_ Tu n'as plus confiance en moi, c'est ça ? C'est pour ça que tu ne veux rien me dire. Mais tu sais bien que tu peux tout me dire ! Même si tu ne... m'aime plus, dit-elle avec peine, je suis tout de même ta partenaire et je... pour moi tu es bien plus donc je... »
Ses paroles moururent dans sa gorge, étouffées par un sanglot déchirant. Tout au long de sa tirade Soul avait resserré son étreinte autour d'elle et il sentait maintenant son souffle chaud et saccadé dans son cou, sa joue humide de larmes le brulant aussi surement qu'une barre chauffée à blanc. Alors qu'elle l'enlaçait à son tour, réprimant un nouvel hoquet, il entendit le sang battre à ses oreilles et une douce chaleur lui envahir le bas ventre, comme si souvent dernièrement. Il aurait fallu qu'il la repousse et qu'il s'éloigne pour qu'elle disparaisse, mais il savait désormais que c'était ce comportement qui avait inquiété Maka au point qu'elle doute de lui et de leur relation. Il était temps d'être franc. Il lui caressa doucement les cheveux pour la calmer et murmura tout bas :
« Qu'est-ce que tu racontes comme conneries ? »
Il la sentit se tendre contre lui. Jamais il n'avait été aussi conscient d'elle, de son corps contre le sien et de la chaleur qu'il lui communiquait. Il se força à reprendre ses esprits et continua :
« Bien sûr que si, je t'aime. Et c'est justement pour ça que je me suis tenu... loin de toi. »
Elle arrêta de trembler mais continua de le serrer. Fort. Elle était rassurée et foutrement heureuse. Tout ça ne serait donc qu'un quiproquo ? Mais une question subsistait.
« C'est toi qui dis des conneries, répliqua-t-elle bien que le sourire dans sa voix soit nettement perceptible. Je comprends rien à ce que tu veux dire. »
Chacun de ses mots avait été prononcé tout contre sa peau et son souffle provoqua un long frisson le long de son dos. La poitrine de Maka pressée contre son torse lui faisait perdre tous ses moyens et sa cuisse contre la sienne était d'une douceur criminelle. Il avala difficilement sa salive.
« J'ai, eum... j'ai envie de toi. »
Elle se décolla de lui pour pouvoir le regarder dans les yeux, surprise. Il rougissait. Soul rougissait. Elle sourit devant le rose qui colorait ces joues habituellement blanches.
« Pardon ?
_ Ben, j'ai envie de toi. Je vois pas comment le dire autr...
_ J'ai compris, le coupa-t-elle. »
Il la regarda timidement, se demandant ce que sa révélation allait provoquer chez elle. À première vue, rien. Elle était juste étonnée et peut être aussi un peu rassurée. Rien de plus banal, en somme. Avec un long soupir, elle appuya son front sur son torse.
« Tout ça pour ça. Je me suis inquiétée pour rien.
_ Euh, tu veux dire que ça ne te gêne pas ?
_ Pourquoi ça me gênerait ? lui demanda-t-elle en relevant le regard vers lui. C'est normal, Soul. C'est... dans la continuité des choses.
Malgré son assurance affichée elle s'empourpra comme lui précédemment. Elle avait lu ça des centaines de fois, mais le dire c'est quand même autre chose.
_ C'est pour que tu m'évitais ? continua-t-elle, ignorant superbement son propre embarra.
_ Oui, j'avais peur de me plus me contenir et d'aller trop loin. De te faire fuir... »
Un grand éclat de rire lui répondit et elle se pressa contre lui avait ravissement. Tous ces doutes qui lui avaient tellement pesé ces derniers jours venaient enfin de la quitter, la laissant aussi légère qu'un oiseau. Soul l'aimait. Cette simple pensée lui faisait tourner la tête. Elle se sentait comme ivre, bien qu'aucun alcool ne puisse provoquer ce bonheur qu'elle ressentait et la douce chaleur qui l'envahissait par tous les pores de sa peau, comme si elle revenait à la vie après un long et froid hiver.
« Alors tu t'empêchais de me toucher, c'est ça ? reprit-elle.
_ Oui. Mais je ne pensais pas que tu en souffrirais aussi, ajouta-t-il rapidement.
_ Tu pensais qu'il n'y avait que toi qui avais envie de me toucher ? Que c'était à sens unique ? lui demanda-t-elle, étonnée.
_ Eh bien... oui ? Je crois que, je... je n'avais pas vraiment réfléchis en fait... Toi aussi tu as envie d'être contre moi ?
_ Bien sûr ! »
Et pour appuyer ses dires, elle se haussa sur la pointe des pieds et posa ses lèvres sur les siennes. Ils savourèrent tous deux ce contact, si rare dernièrement. Les mains de Soul se posèrent sur son dos, la serrant contre lui, en lui suçotant doucement la lèvre. Puis Maka ouvrit la bouche, accueillant sa langue qui en quémandait l'entrée avec délice. Elle s'accrochait à sa chemise comme une noyée à une planche, comme si elle voulait se fondre en lui. Le baiser se fit plus insistant, plus violent. Ils étaient deux drogués en manque qui prennent leur première dose depuis des mois. Au bout de quelques instants ils furent obligés de se séparer pour reprendre leurs souffles. Ils se fixèrent, les yeux dans les yeux, chacun se demandant si son regard était aussi brulant que celui de l'autre. Ni tenant plus, ils plongèrent l'un vers l'autre d'un même mouvement mais, trop rapides, se cognèrent au lieu de recommencer à s'embrasser. Cette brusque douleur agit comme un réveil sur eux et ils se décolèrent l'un de l'autre, la respiration haletante. Sans s'en rendre compte, Soul avait glissé la main sous le chemisier de sa meister et il la retira avec précipitation.
« Désolé.
_ C'est pas grave. »
Ils restèrent encore silencieux quelques instants puis Soul reprit la parole.
« Ça ne te fait pas peur ? De savoir que je pourrais me jeter sur toi comme ça, ajouta-t-il devant son regard interdit.
_ Pas plus que ça, non. Bien sûr, ça m'effraie un peu mais sans plus. Mais ne t'inquiète pas, continua-t-elle, si l'on s'embrasse et que tu veux aller plus loin, fait le. Je t'arrêterai si j'en ai vraiment envie. »
Elle lui fit un doux sourire et il remarqua une perle de sang sur sa lèvre. Elle avait surement rencontré ses dents quand ils s'étaient cognés.
« Tu saignes, Maka. »
Et avant qu'elle ait pu faire quoique ce soit pour s'essuyer, il se pencha pour l'embrasser - plus modérément cette fois. Un gout de rouille et légèrement acide envahi ses papilles. Citronné, remarqua-t-il pour lui-même. Ses sens étaient en feu et la chaleur dans son corps toujours bien présente. Mais plus que tout, il était rassuré. Profondément, rassuré. Il lui prit la main, son regard dérivant vers le panneau lumineux indiquant les étages juste au-dessus de la porte.
« On arrive. »
Leur conversation avait duré moins de 5 minutes.
Maka regarda fixement leurs doigts entrelacés. C'était beau. Elle fit jouer ses propres doigts, comme pour s'assurer que c'était bien elle que Soul tenait et pas une main inconnue. Ils remuèrent comme elle leurs avait demandé et une joie pure lui gonfla la poitrine, menaçant de la faire exploser. C'était comme si elle demandait à Soul de sortir avec elle une deuxième et qu'il acceptait à nouveau. La même sensation, le même bonheur. Elle tourna la tête et regarda son profil flegmatique. Elle l'examina avec l'impression de le redécouvrir. Ses yeux rouges comme la braise qui la faisaient fondre. Son sourire moqueur qui avait plus le don de l'énerver. Elle cligna des yeux et son visage resta incrusté dans sa pupille. Elle re-cligna des yeux et, cette fois, ne vit plus rien du tout. Le noir complet. La fin.
Le premier réflexe chez un humain normal, c'est la panique. On cri, on se débat, on pleure. Mais chez des élèves de Shibusen, c'est l'analyse. Le noir leur tomba dessus sans prévenir, comme une chape de nuit sans étoiles. Aussitôt, ils fléchirent les genoux pour conserver leur équilibre et tendirent tous leurs sens pour rassembler les renseignements nécessaires. Il y eut un crissement, une secousse, puis plus rien. La lente descente qui les avait bercés tout ce temps s'arrêta net. Ne captant aucun dangers, ils se redressèrent et comprirent rapidement ce qu'il venait de se passer.
« Une coupure de courant, annonça Soul, laconique.
_ Je savais même pas qu'il y avait l'électricité à Shibusen...
_ Moi non plus mais, maintenant qu'on y pense, ça parait logique.
_ Ouais... »
Ils poussèrent un soupir en cœur. Soul tendit la main dans la direction où devait se trouver sa meister mais n'y trouva que du vide. Cet instinct primaire qu'est la panique lui tomba dessus malgré son entrainement et il lui fallut quelques secondes pour réussir à calmer les battements impétueux de son cœur. Chassez le naturel et il revient au galop.
« Maka, t'es où ?
_ Là, lui répondit une voix depuis le coin de la cabine. Fait attention je me suis assise par terre. »
Il s'accroupit jusqu'à toucher le sol et chercha à tâtons le mur sur lequel elle devait s'être adossée. Il le trouva et le longea jusqu'à ce que sa main touche l'épaule de sa partenaire. Il s'assit à côté d'elle avec un grognement et elle se laissa aller contre son épaule.
« Tu crois que ça va durer longtemps ? lui demanda-t-elle.
_ Je sais pas, je pense pas. On était presque à la salle d'entrainement quand c'est arrivé, ils devraient pas mettre trop de temps à nous sortir de là.
_ S'ils pensent à venir nous chercher...
Sa phrase jeta un froid tandis que chacun pensait à ce qu'elle impliquait.
_ Ils y penseront, on devait retrouver Black Star et les autres en bas, répondit-il.
_ On était en pleine dispute de couple, Soul. On aurait aussi bien pu ne pas venir et rentrer chez nous après...
Un nouveau blanc s'installa entre eux. Maka chercha distraitement la main de son petit-ami et y fourra la sienne une fois qu'elle l'eut trouvée. Une fois fait elle s'installa confortablement contre lui et ferma les yeux. Elle était bien là... mais pas Soul, apparemment.
_ C'est quelle heure ? J'espère que l'école a pas déjà fermée...
_ Ça fait à peine 10 minutes - à tout casser - qu'on est là-dedans, lui répliqua-t-elle avec un peu d'agacement. Il doit pas être plus de 17h. Donc, pas besoin de t'inquiéter, ils penseront à venir nous chercher.
_ ... tu crois qu'il y a une trappe ?
Elle poussa un long bâillement avant de lui répondre.
_ Je sais pas et je m'en fiche. Moi, je suis bien ici. »
Sa réplique mit fin à la conversation. Avec un regard tendre qu'elle ne pouvait pas voir, Soul l'entoura de son bras sans pour autant lâcher sa main. Toutes ces émotions l'avaient fatiguée et elle était à deux doigts de s'endormir. L'arme aussi était bien, là. Peut-être même un peu trop bien. Il était comme enivré par le parfum qui se dégageait des cheveux de Maka - ce qui était stupide vu qu'il utilisait exactement le même shampoing qu'elle sans que ça lui fasse aucun effet - et sa peau le démangeait partout où il la touchait. Leur baiser passionné de tout à l'heure était encore trop présent en lui ; il sentait presque ses cellules s'agiter d'impatience. Il se forçait à se calmer quand une voix les fit sursauter tous les deux.
« MAKA CHERIIIIIIIIE ! C'EST PAPA ! N'AIT PAS PEUR, MON POUSSIN, PAPA VA VENIR TE CHERCHER ET TE TIRER DES VILAINES PATTES DE CE SALE SOUL EAT- »
Il ne finit pas sa phrase, certainement coupé par un coup bien ajusté de l'un de ses collègues. Spirit avait très mal prit la relation qu'entretenaient Soul et Maka quand il l'avait apprise et, depuis, sa haine pour l'albinos avait quasiment triplé. Il y eut un bruit électronique puis une nouvelle personne prit la parole.
« Soul, Maka, les appela Sid, nous avons eu une coupure de courant. Les réparateurs sont déjà sur place et tout devrait re-fonctionner rapidement. Seulement cet ascenseur est trop difficile d'accès et nous ne pouvons pas vous sortir de là sans risque, alors il est préférable que vous attendiez que tout revienne en ordre, ok ? »
Il coupa son porte-voix et attendit une réponse que, même s'ils l'avaient criée, il n'aurait pas entendu. Après quelques secondes de silence, il reprit :
« On ne sait pas exactement quand le courant reviendra. Shibusen n'est pas le seul bâtiment touché, tout Death City est dans le noir - peut être une ruse des sorcières ? Quoiqu'il en soit vous serez sortis demain matin. Je suis désolé pour vous mais j'ai bien peur que vous ne mangiez pas ce soir. »
Soul poussa un grognement en pensant à son ventre qui, déjà vide, commençait à protester. Mais bon, louper un repas n'allait pas les tuer. Alors qu'ils attendaient de savoir ce qu'il allait se passer ensuite, Death Scythe arracha à nouveau le porte-voix au professeur et se mit à crier.
« SOUL EATER SI TU TOUCHES UN SEUL CHEVEUX DE MA MAKANOUNETTE JE TE TUE TU M'ENTENDS ? JE TE T-
_ Voilà, reprit Sid, je vous dis à demain et bonne chance pour ce soir. Encore désolé que ça vous arrive. »
Ils tendirent l'oreille quelques secondes encore, à l'affut d'un nouvel éclat du père de Maka ou d'une nouvelle information mais rien ne vint. Avec un soupir, la manieuse se laissa retomber contre son arme en murmurant quelques insanités sur son père et sa stupidité, mais elle avait beau penser ses dires, le sommeil l'engourdissait et la rendait peu convaincante. Elle finit sa phrase dans un murmure inaudible et aussitôt après sa respiration se fit lente et profonde. Soul la souleva avec délicatesse, faisant bien attention à ne pas la réveiller, et se glissa entre elle et le mur pour lui faire un coussin plus confortable. Alors qu'il reposait sa tête contre son torse elle se redressa dans un sursaut de conscience.
« Oh, euh, désolée. Tout ça m'a fatiguée et...
_ C'est bon, la coupa-t-il avec douceur, rendors toi. Je vais essayer de faire pareil.
_ T'es sûr ? »
Il hocha la tête bien qu'elle ne put pas le voir mais elle s'était déjà réinstallée contre lui. Une faible lumière émanait du bouton de secours sur le cadran de l'ascenseur, baignant la scène d'une lueur rougeâtre. Il referma ses bras sur elle et elle poussa un soupir satisfait en glissant dans les bras de Morphée. Le bruit de ses battements de cœur la berçait et le lent mouvement de sa respiration la rassurait. Ses mains lui caressaient doucement le ventre, laissant des sillons brulants sur leurs passages et elle sentait son souffle régulier agiter les mèches folles sur sa tête. Elle était bien. C'est avec le sourire aux lèvres qu'elle s'endormit.
Soul, lui, resta éveillé. Rien au monde n'aurait pu lui faire fermer les yeux, pas même les plus puissants somnifères du Docteur Stein. Il était comme tétanisé, toute sa volonté concentrée pour ne pas se jeter sur sa partenaire. Elle dormait la bouche ouverte, totalement détendue entre ses bras. Elle avait totalement confiance, à croire que ce qu'il lui avait dit plus tôt était entré par une oreille et ressorti par l'autre. N'avait-elle jamais rien lu sur l'adolescence et le chamboulement hormonal qu'il provoque ? Sur l'effet qu'à une femme alanguie sur un homme - surtout quand elle se trouve dans ses propres bras ? Avec un grognement de bête il céda et enfouit son visage dans le creux de son cou, inspirant à pleins poumons cette odeur qui le rendait fou. Ses mains se firent baladeuses et se glissèrent doucement sous sa chemise pour y caresser la peau blanche de son ventre. Alors qu'il réalisait ce qu'il était en train de faire il remonta lentement jusqu'à sa joue pour y déposer un doux baiser.
« Tu es bien inconsciente des dangers que tu cours, petit ange. »
Sa voix dû lui parvenir dans les méandres de son sommeil car elle s'agita alors tandis que son prénom s'échappait de sa bouche endormie.
« Soul... »
Avec un gémissement de douleur ce dernier renfouit son visage dans les cheveux blonds de Maka. Elle allait le rendre fou, ça oui.
Sa longue soirée - ou plutôt nuit, vu le noir qui régnait - commença alors. Tous ses pores lui criant à l'unisson la présence de Maka, le suppliant d'accéder à leur souhait commun de la toucher, encore et toujours et lui, résistant tant bien que mal à cette tentation de tous les instants. Il s'endormait de temps en temps mais ses rêves étaient toujours peuplés de créatures féminines et enchanteresses aux yeux vert olive qui le faisaient se réveiller en sursaut, encore frissonnant de leur simple présence. À chaque réveil, il ressentait le besoin de serrer sa meister contre lui, comme pour s'assurer qu'elle était encore là. Mais son contact, même à travers le tissu de leurs vêtements, le mettait au supplice et c'est toujours avec plus de mal qu'il replongeait aux pays des rêves.
C'est près de trois heures après le message de Sid qu'elle commença à s'agiter dans son sommeil. Soul était réveillé à ce moment-là et c'est avec attention qu'il suivit les différentes émotions qui passèrent sur son visage. Elle fronçait les sourcils, gémissante, elle semblait souffrir. Elle commença à se débattre entre ses bras, secouant la tête avec violence. Son désir soudain envolé il se redressa et se pencha sur elle. Elle avait l'air de faire un cauchemar. Il la prit dans son bras tandis que de l'autre il lui caressait gentiment la joue et l'appela avec douceur.
« Maka... Maka, réveille-toi, ce n'est qu'un rêve... »
Elle ouvrit soudain des yeux embués par les larmes, prenant une longue inspiration comme celle que prend un plongeur après avoir fait de l'apnée. Il lui fallut un moment pour reprendre une respiration normale et presque autant pour que son regard se fixe avec incertitude sur le visage au-dessus du sien.
« Soul...? Je-je... c'était un rêve ?
_ Oui, c'était juste un cauchemar, tout va bien. Ça fait un moment que tu dors, reprit-il d'un ton plus joyeux, il doit faire nu... »
La bouche de Maka sur la sienne l'empêcha de continuer. Elle l'embrassa, encore et encore, ne laissant pas le temps à son compagnon de lui répondre. Dans son rêve, Soul l'avait quittée. Lorsqu'ils étaient entrés dans l'ascenseur il lui avait annoncé tout de go qu'il en avait marre et voulait rompre. Elle avait eu beau batailler, crier, le supplier qu'il n'avait pas changé d'avis. Et voilà que, en ouvrant simplement les yeux, elle le retrouvait penché au-dessus d'elle, inquiet. Elle n'avait pas hésité une seconde et s'était jetée sur lui pour savourer son bonheur retrouvé. Il était bien là et ne l'avait pas repoussée. Rassérénée, elle prit enfin le temps de l'embrasser pour de vrai. Elle frissonna quand il lui répondit avec ardeur, approfondissant leur baiser. Leurs langues se touchèrent, leurs salives se mélangèrent. La main sur sa joue glissa lentement jusqu'à sa nuque, la pressant contre lui tout comme sa sœur qui lui soutenait le dos. Elle se redressa adroitement et se colla à son torse sans même que leurs bouches se séparent. Une partie de son esprit était impressionnée par cette prouesse mais tout le reste était bien trop concentré sur les doigts de Soul sur sa peau ou son souffle sur ses lèvres pour qu'elle s'en préoccupe bien longtemps. Désormais assise à califourchon sur lui elle lui enlaça doucement le cou et continua de l'embrasser avec ferveur. Les mains sur sa peau glissèrent lentement dans son dos, l'une d'elles se faufilant adroitement sous son vêtement tandis que la bouche de Soul quittait la sienne pour partir longer sa mâchoire et le creux de son cou. Chacun de ses baisers lui laissait comme une brulure et firent naitre une douce chaleur au creux de son ventre. Elle se blottit contre lui, une de ses mains tenant fermement une poignée de ses cheveux blancs, comme pour s'assurer qu'il n'arrêterait pas ce qu'il venait de commencer. Ses lèvres remontèrent lentement sur son cou jusqu'à son oreille et elle gémit quand il lui en mordilla le lobe, tandis qu'une nouvelle vague de chaleur lui transperçait le bas ventre. Elle se cambra sans s'en rendre compte, coulant son bassin contre le sien alors qu'il reprenait ses baisers sur son épaule et ses clavicules. Elle sentait ses mains courir sur son dos et, enhardie par son exemple - à moins qu'elle suive juste ses propres envies, glissa à son tour les siennes sous la chemise de son partenaire. Elle caressa du bout des doigts le ventre ferme jusqu'à ce qu'ils rencontrent une irrégularité qui la fit s'arrêter net. Soul, sentant qu'elle ne réagissait plus à ses caresses, s'écarta pour pouvoir la regarder dans les yeux. La remord qu'il y lu lui fit peur. Voilà, ce qu'il craignait avait fini par arriver. Il était allé trop loin. Pourtant, à sa surprise, Maka commença à déboutonner sa chemise d'une main tremblante. Trop étonné pour faire quoique ce soit, il se laissa faire tandis qu'elle défaisait un à un les boutons de son haut. Finalement, quand elle l'ouvrit en grand, dévoilant son torse pâle, il comprit la raison de sa tristesse. La longue cicatrice qui le barrait était toujours là. Maka la caressa lentement du bout des doigts, réprimant un nouvel accès de larmes ; elle n'avait fait que pleurer aujourd'hui décidément !
« Soul, cette cicatrice, je...
_ Chut, la coupa-t-il en tentant de l'attirer contre lui.
_ Je la déteste ! s'exclama-t-elle en se dégageant. Elle...
_ Moi, je l'aime.
Sa révélation coupa court aux paroles acerbes de Maka qui le regarda sans comprendre.
_ C'est la preuve que je suis prêt à mourir pour mon meister. Prêt à mourir pour toi, reprit-il plus bas. Si cette cicatrice n'était pas là, ça voudrait dire que tu es morte ce jour-là. Et, ça je ne le veux pas. »
Elle ne pouvait pas résister quand il lui susurrait à l'oreille de la sorte, surtout quand ses yeux se mettaient à fondre comme de la lave au cœur d'un volcan. Elle céda et accueillit ses lèvres avec un petit soupir résigné. À croire qu'il pouvait faire ce qu'il voulait d'elle...
Reprenant là où ils s'étaient arrêtés, la bouche de Soul n'eut aucun mal à retrouver son chemin sur son corps. Il descendit jusqu'à l'échancrure de son chemisier et elle poussa un gémissement quand elle y sentit la chaleur moite d'une langue. Elle se cambra, se collant encore d'avantage à lui, ses mains oubliant momentanément la balafre pour s'accrocher à ses cheveux. Celles de son arme, de leur côté, délaissèrent son dos pour s'occuper de zones bien plus intéressantes à leur goût : sa main gauche lui caressait la cuisse, rebroussant parfois sa jupe pour se glisser jusqu'à une fesse, tandis l'autre était remontée jusqu'à lui masser le sein à travers le tissu. Le brasier dans le ventre de Maka était continu maintenant et cette caresse ne fit que le rendre plus ardent. Elle quitta ses cheveux et laissa glisser ses doigts le long de son torse, apprivoisant doucement cette boursouflure disgracieuse qui avait failli lui couter la vie, provoquant une crise de chair de poule sur son passage. Appuyée contre sa tempe, son souffle court faisant dresser les cheveux de Soul sur sa nuque, elle savourait sans y croire ce qu'il était en train de lui arriver. Elle ne savait pas encore jusqu'où ils iraient ainsi mais, s'il y avait bien une chose dont elle était sûre, c'est qu'elle ne voulait pas qu'il s'arrête. Et Soul non plus, si elle en croyait l'érection contre sa cuisse. Ses baisers dans son col la mettaient au supplice car, gêné par le vêtement, il devait toujours rebrousser chemin arrivé à un certain point. Avec un grognement, elle se décolla légèrement de lui et attrapa le premier bouton d'une main impatiente. Elle tremblait trop pour arriver à quoique ce soit et il dû arrêter ses caresses pour venir l'aider. Leurs mains se touchèrent, aussi brulantes l'une que l'autre. Une fois le plus gros travail fait il lui retira sa chemise, presque avec violence, arrachant du même coup les deux derniers boutons qui partir se perdre dans un coin sombre de la cabine. Il s'immobilisa quelques secondes, les yeux fixés sur le bout de dentelle encore présent, avant de plonger sur elle avec avidité. Un peu trop avidement peut être, car elle perdit l'équilibre sous son assaut et tomba à la renverse avec un petit cri. Il se força à quitter sa peau blanche pour s'assurer qu'elle ne s'était pas fait mal mais seul un grand rire lui répondit. Il sourit à son tour et replongea entre ses seins. Il sentait sous ses doigts ses mamelons érigés par le plaisir tandis que les autres cherchaient à tâtons l'agrafe de ce foutu soutien-gorge. Elle se redressa pour lui permettre de glisser sa main dans son dos, se collant à son torse alors que sa bouche prenait possession de la sienne. Il finit par trouver l'attache mais dû se débattre avec encore quelques instants avant d'en sortir vainqueur - il faut dire aussi que Maka ne l'aidait pas à se concentrer. Quand il eut réussi, elle le laissa glisser jusqu'au sol. Il ne pourrait pas en jurer avec la lumière ambiante, mais il lui sembla qu'elle rougissait. Une pudeur naturelle lui fit croiser les bras sur sa poitrine. Elle pensait avoir dépassé le stade de la gêne et de la peur, mais elle se trompait apparemment. Elle fut surprise du regard tendre que Soul posa sur elle et c'est avec plaisir qu'elle se laissa faire quand il lui écarta les bras avec douceur. Il la rallongea au sol et, avec mille précautions, partit à la conquête de ces monts inconnus. D'abord anxieuse, elle retrouva vite sa langueur précédente et gémit de plus belle quand il commença à lui suçoter un mamelon. Presque inconsciemment ses mains se remirent à fourrager dans sa tignasse, s'égarant quelques fois sur son dos ou son torse, et ses jambes s'enroulèrent autour de sa taille, le plaquant contre elle aussi sûrement que s'ils avaient été attachés l'un à l'autre. Elle sentait sous sa langue ses mamelons déjà érigés durcir d'avantage et chacune de ses caresses lui arrachait un gémissement involontaire. Alors qu'elle se cambrait contre lui elle sentit le serre tête qui retenait les mèches folles de son arme et le délogea du bout des doigts, l'envoyant rejoindre ses boutons avec un rire malicieux.
« Hé ! s'exclama-t-il aussitôt.
_ Je te préfère comme ça, lui répondit-elle en passant ses doigts dans sa toison blanche, un doux sourire sur le visage. »
Comment voulez-vous résister à ça ? Avec un grognement, Soul reparti à l'assaut de ses lèvres. Il l'embrassa amoureusement, tendrement, laissant glisser ses mains dans son cou et ses cheveux. Ils savourèrent tout deux ce baiser jusqu'à ce qu'il se détache d'elle et lui exhibe sous le nez les deux élastiques qu'il venait de lui dérober.
« Je ne te savais pas si rancunier, remarqua-t-elle.
_ Je suis pas rancunier, juste équitable. »
Sur ce, il envoya valser les deux ornements et retourna gouter la peau de sa partenaire qui ne put s'empêcher de rire en le serrant contre elle. Elle se remit vite néanmoins à gémir, les caresses de l'arme se faisant plus précises et plus expérimentées. Il traça un long sillon brulant avec sa langue jusqu'à son nombril avant de remonter sur ses seins. Elle sentait une de ses mains lui pétrir les fesses, sa jupe totalement retroussée, en même temps que sa virilité de plus en plus dure contre sa cuisse. Ça n'allait pas tarder, elle en était persuadée. Comme pour appuyer ses dires, la main sur ses fesses se décala jusqu'à son entre-jambe, la massant délicatement à travers le tissu. Son excitation à son comble elle se cambra une nouvelle fois sous les doigts agiles de Soul qui, pour une fois, gémit avec elle quand son bassin se frotta contre le sien. Il avait de plus en plus de mal à se contenir, sa seule envie étant de lui arracher ses restes de vêtements et de la pénétrer violemment, mais il était bien trop soucieux d'elle pour cela. Alors, d'une main brulante de désir, il entreprit de descendre la fermeture Eclair de sa jupe qui, bien qu'obsolète, restait dérangeante dans leurs ébats. Elle dû s'en rendre compte car il la sentit se tendre sensiblement. Il suspendit son geste, soudain hésitant de la marche à suivre. Il en avait envie, ça oui, mais elle ? Maka lui fournit une réponse limpide sur ses intentions en enlevant elle-même son bas avant de s'attaquer à la boucle de sa ceinture. Malgré son air assuré, ses mains tremblaient. Il voulut protester mais elle avala ses arguments en l'embrassant sans prévenir. Elle l'entraina avec elle au sol et il se laissa faire sous la douceur de ses caresses et la chaleur de sa peau. Elle finit par venir à bout de sa boucle de ceinture et, à partir de là, défaire les dernières attaches ne fut qu'une formalité, il se retrouva donc rapidement en caleçon, étendu au-dessus d'elle. Ses mains s'attardèrent sur son bas ventre mais il les arrêta avant qu'elles n'aillent plus loin. Les lèvres quittèrent son épiderme quand il se redressa pour la regarder dans les yeux. Une lueur interrogative y flottait.
« Tu es sûre de vouloir continuer ? lui demanda-t-il malgré son propre désir.
_ Et toi, tu es sûr de vouloir arrêter ? répliqua-t-elle avec un sourire narquois alors que son genou venait toucher la bosse de son caleçon. J'en ai pas l'impression.
Il avait gémit à son contact mais il se reprit tant bien que mal.
_ Ce n'est pas la question.
Il savait qu'elle était courageuse mais il la connaissait aussi assez bien pour reconnaitre l'inquiétude dans son regard. Sous son regard scrutateur elle abandonna son air bravache et lui fit un sourire rassurant.
_ Ne t'inquiète pas, lui murmura-t-elle en l'enlaçant. Je te l'ai déjà dit, non ? Va aussi loin que tu le veux ; je t'arrêterai si j'en ai vraiment envie. »
En disant cela elle se rallongea, l'attirant contre elle. Il la sonda encore un moment, sceptique, avant de flancher devant son regard décidé. Il se pencha pour l'embrasser tandis qu'elle glissait ses mains le long de son torse. Elle se tortilla sous lui pour retirer sa culotte avant de s'attaquer à son caleçon. Il frémit quand ses doigts touchèrent sa peau et il les repoussa gentiment pour le faire lui-même. Les deux sous-vêtements partirent rejoindre le tas d'habits en tout genre tandis que les deux amoureux se regardaient, soudain intimidés. Maka fut étonnée de voir la peur dans le regard de son petit-ami. Pourquoi avait-il peur ? Pour elle ? Cette pensée lui fit chaud au cœur et elle lui caressa doucement la joue autant pour la rassurer que pour le remercier de toute l'attention qu'il lui vouait. Elle bougea sous lui pour se mettre à la bonne hauteur et écarta les jambes, prête à le recevoir. Elle l'entoura de ses bras et lui susurra au creux de l'oreille :
« Vas-y. »
Lentement, avec une maitrise qu'il ne pensait pas posséder, il la pénétra. Il guetta tout le long le moindre signe de recul chez sa partenaire et se crispa quand elle le serra plus fort. Il sentit la résistance de l'hymen et le déchira, provoquant un hoquet de douleur chez Maka et quatre nouvelles griffures sur son propre dos, là où sa main reposait. Ils ne faisaient qu'un. Il s'immobilisa malgré la plénitude qui l'envahissait, attendant son signal pour continuer ou au contraire tout arrêter. La voix haletante à son oreille le suppliant de reprendre mit fin à son hésitation. Il entama un lent va et vient, gonflé par le plaisir de se sentir en elle mais faisant néanmoins de son mieux pour ne pas céder à ses envies de vitesse. C'était un étrange mélange de jouissance et de douleur. Chaque allée et venue de Soul en elle provoquait une onde de plaisir mais la sensation de brulure là où c'était trouvé sa virginité continuait de la faire souffrir. Le mal fini enfin par refluer et elle put se consacrer entièrement à la béatitude de sentir Soul se mouvoir en elle, de ne faire qu'un avec lui. Elle laissa sa main glisser jusqu'à sa joue et lui demanda entre deux respirations d'accélérer, ce qu'il fit sans se faire prier. Ses soupirs de muèrent en gémissements et de gémissements en cris. Elle n'avait pas vraiment l'intention d'être si bruyante mais chaque onde de plaisir lui arrachait un son involontaire et elle était bien trop occupée pour songer que son père - qui devait sûrement camper devant la cage d'ascenseur - risquait de les entendre. Son arme gémissait avec elle, appelant parfois son prénom entre deux coups de reins. Ses mains avaient instinctivement retrouvé ses seins et il décolla l'une d'elle pour partir chercher celle que sa partenaire avait accrochée à sa nuque. Ils entrecroisèrent leurs doigts, le bras de Maka se retrouvant planqué au sol. Sa main libre quittant le dos luisant de sueur et descendant jusqu'au lieu de leur union, elle se cambra pour le sentir plus profondément en elle. La cadence s'accéléra tandis que les ondes se faisaient plus puissantes et plus longues au creux de son ventre. Soul enfouit son visage dans son cou, haletant contre sa peau. Elle laissa échapper son prénom alors qu'elle sentait la délivrance se rapprocher, le serrant contre elle de cette même main qui l'avait griffé un peu plus tôt. Finalement, dans un dernier sursaut, ils atteignirent le paroxysme de leur plaisir dans un ensemble éblouissant, chacun criant le prénom de l'autre dans ce moment d'extase.
Puis Soul se laissa retomber sur elle, l'écrasant un peu sous son poids mais trop fatigué pour faire le moindre geste. Elle ne broncha pas et reprit laborieusement sa respiration, encore sonnée par ce qu'ils venaient de faire. Au bout de quelques secondes il voulut se soulever mais les jambes de Maka autour de son bassin l'en empêchèrent. Il lui caressa doucement la cuisse et elle dû comprendre car elle le lâcha, lui permettant ainsi de rouler au sol, se retirant d'elle par la même occasion. Elle poussa un soupir de regret quand il la quitta et sursauta presque en sentant le sperme de son amant couler le long de sa cuisse. Trop fatiguée pour penser à ce que ça impliquait, elle se fourra dans les bras de son partenaire déjà assoupi.
« Soul ? l'appela-t-elle doucement.
_ Hm...?
_ Je t'aime. »
Il ne répondit pas mais la serra plus fort contre lui, un sourire aux lèvres. Elle n'en demanda pas plus - il n'était pas du genre à crier ses sentiments, et s'endormit à son tour. Heureuse.
Bonjour/bonsoir !
Alors voilà, en visitant mon vieux compte de fanfic-fr (bloqué depuis des années malheureusement) je suis retombée sur ce lemon et, après correction, j'ai été prise d'une soudaine envie de le partager avec vous ! C'est mon tout premier lemon et j'espère qu'il vous a plu !
Il devrait être suivi d'un deuxième chapitre et d'un bonus que je dois encore relire et corriger, patience donc ~
Sur ce, je vous dis à bientôt et n'hésitez pas à commenter !
Crédits : Soul et Maka appartiennent toujours et encore à Atsushi Ohkubo, il refuse de me les donner.
