A la base, je voulais poster cette histoire une fois terminée pour être certaine de la finir et puisque j'en avais déjà une autre en cours mais comme d'habitude j'ai finalement changé d'avis. Voilà donc le premier chapitre de mon tout premier AU. Je ne pense pas que ce sera une fiction très longue, quelques chapitres seulement (quoi que me connaissant ça ne sert à rien de faire des prédictions, au final ça sera peut-être tout le contraire). Puisque j'ai pris un peu d'avance pour l'instant, la suite ne devrait pas mettre longtemps à arriver, au plus tard la semaine prochaine !
Sinon, même s'il est vrai que je me suis inspirée de High School Musical pour le nom de la professeur de théâtre, rassurez-vous, l'histoire n'a rien à voir avec ces films. C'est juste que je n'avais aucune autre idée et que je suis une éternelle enfant nostalgique alors j'ai voulu leur faire un petit clin d'œil. Aussi, même si la plupart des personnages principaux seront présents, le plus gros sera essentiellement basé sur le Captain Swan.
Voilà, bonne lecture j'espère ! :)
(Je m'excuse d'avance pour les quelques moments un peu trop clichés qu'il pourrait y avoir à un moment ou à un autre…)
La jeune Emma Swan contempla un instant l'écriteau collé contre la porte de l'une des salles de l'université qu'elle venait d'intégrer et qui indiquait « Théâtre, entrez sans frapper » avant de l'ouvrir d'un geste hésitant. Comme à son habitude, elle était en retard, c'est pourquoi tous les regards se tournèrent dans sa direction lorsqu'elle fit son apparition dans la pièce.
Une dizaine d'élèves était assise en cercle sur la scène autour d'une femme d'une quarantaine d'années aux longs cheveux clairs qui portait des vêtements colorés, certainement leur professeur. Cette dernière se leva d'ailleurs et s'approcha de la jeune fille, un grand sourire aux lèvres en signe de salut. Elle jeta un œil à une liste qu'elle tenait entre ses mains avant de demander :
« Vous devez être Emma Swan, n'est-ce pas ? Je me présente, Madame Darbus, la professeur de l'option théâtre de cette université. Vous saurez à présent que je n'accepte aucun retard, cependant puisque c'est votre premier jour, je n'en tiendrai pas compte. Enfin, rejoignez-nous, je vous en prie : nous venions seulement de commencer les présentations. »
L'étudiante ne se fit pas prier et s'installa entre deux élèves qui lui avaient laissé une place à leurs côtés. Elle eut à peine le temps de s'asseoir que Madame Darbus la fit se relever afin qu'elle se présente aux autres – honneur aux derniers, s'était-elle justifiée. Intimidée, la blonde dévisagea chacun de ses camarades avant de prendre la parole : seulement trois garçons étaient présents, les autres n'étant que des filles. Lorsque ses yeux se posèrent sur ceux d'un bleu intense de l'un d'entre eux, elle se sentit rougir ; en effet, il la fixait sans défaillir depuis plusieurs secondes déjà et semblait la transpercer de part en part, comme s'il cherchait à lire en elle. Elle tenta de l'oublier et commença, d'une voix balbutiante :
« Je… je m'appelle Emma Swan, je viens d'une petite ville dans le Maine dont vous n'avez très certainement jamais entendu parler et j'ai fait aujourd'hui ma rentrée en première année de droit. J'ai pratiqué le théâtre pendant plusieurs années lorsque j'étais plus jeune mais j'ai dû arrêter et… et j'ai voulu reprendre quand j'ai vu qu'une option était proposée ici.
– Bienvenue parmi nous ! s'écria tout le monde en chœur d'une voix chaleureuse pour lui dire bonjour. »
Elle reprit sa place, soulagée, et écouta attentivement les présentations des personnes qui passèrent après elle afin d'en apprendre davantage sur ceux avec qui elle allait passer une année entière. C'est ainsi qu'elle apprit que les deux filles à ses côtés se nommaient Elsa et Anna, qu'elles étaient sœurs et venaient du Nord du Canada ; elles avaient déménagé deux ans auparavant pour continuer leurs études.
Mary-Margareth et Ruby, deux brunes qui paraissaient très différentes l'une de l'autre, étaient aussi meilleures amies depuis leur plus tendre enfance et avaient un an de plus qu'Emma contrairement à Belle et Ariel qui faisaient partie de sa promotion. La dernière fille du groupe, Regina, semblait plus froide et à l'écart que les autres – elle n'avait d'yeux que pour Robin, un étudiant étranger qui était venu passer son année aux États-Unis et qui, lui aussi, participait aux cours de théâtre.
Ce fut ensuite au tour d'un certain David d'en révéler plus sur sa vie : il entrait dans sa dernière année à la faculté, tout comme l'un de ses plus fidèles amis, Killian, qui n'était autre que l'ultime élève du cours mais aussi le garçon qui n'avait cessé de dévisager Emma quelques instants auparavant. Ce dernier se leva alors et dès lors qu'il ouvrit la bouche, la jeune fille reconnut son accent comme étant celui d'un irlandais, ce qu'il confirma par ses paroles – il avoua son intention de rentrer sur son île natale une fois diplômé. Il paraissait très sûr de lui et charmeur : il ne cessait de lancer des sourires à la blonde dès lors que leurs regards se croisaient, ce qui avait le don de la mettre mal-à-l'aise et de l'agacer. Finalement, il se rassit lorsqu'il eut terminé son récit.
Puisque les présentations étaient maintenant terminées, Madame Darbus expliqua à ses élèves les règles de son cours ainsi que le programme qu'elle avait prévu pour l'année. Ainsi, elle leur apprit qu'elle avait réadapté l'histoire de Peter Pan à sa façon, se concentrant cette fois-ci davantage sur le personnage du Capitaine Crochet qui l'avait toujours intriguée et inspirée. Elle avait déjà écrit la pièce durant les vacances d'été.
Tout le monde à l'université connaissait le projet de l'enseignante : chaque année, elle reprenait l'un des contes les plus connus dans le monde – l'année précédente, elle avait refait le Petit Chaperon Rouge dont le rôle principal avait été brillamment interprété par Ruby – et en gardait chaque scénario bien précieusement pour plus tard en faire un recueil dont elle avait déjà le titre en tête, Once upon a time. Elle connaissait toujours un réel succès auprès de la plupart des étudiants qui venaient voir avec plaisir les représentations et les appréciaient sincèrement.
Afin de choisir aux mieux les rôles de chacun, elle avait prévu divers exercices pour les premiers cours avant de les distribuer. Elle souhaitait aussi attendre de voir comment les uns se comportaient avec les autres pour former des duos en fonction des relations de chacun.
« … C'est pour cela, finit-elle son récit, qu'aujourd'hui j'ai choisi de travailler la confiance entre vous, c'est quelque chose de très important pour être à l'aise au théâtre. Vous serez par deux, les couples changeront tout au long du cours afin que vous passiez au moins une fois avec tout le monde pour apprendre à mieux vous connaître. Puisque vous êtes malheureusement un nombre impair, à chaque fois l'un d'entre vous sera avec moi. Je vous laisse le choix de votre partenaire pour le premier essai. »
Bien entendu, puisque Emma était la seule à ne connaître personne dans la salle, c'est elle qui se retrouva d'abord avec sa professeur, ce qui ne la dérangea pas, au contraire ; en effet, cette femme paraissait vraiment accueillante et rassurante.
Pendant plus d'une heure, elle enchaîna les différents compagnons d'exercices et passa du bon temps avec chacun d'eux, riant et s'amusant comme jamais auparavant. Ils avaient le don de la mettre à l'aise et de lui faire oublier tous ses problèmes – après tout, c'est pour cela qu'elle avait toujours autant aimé le théâtre. Elle ne regrettait pas de s'être inscrite à ce cours, même si elle avait beaucoup hésité. En effet, elle n'avait plus pratiqué depuis son entrée au lycée, et ne savait pas si elle était capable de reprendre un jour. La sensation de bonheur qui parcourait son cœur en cet instant et qu'elle n'avait plus ressentie depuis des mois lui rappela à quel point cette activité lui avait manqué.
Le cours de ses pensées fut coupé par la voix stridente de Madame Darbus qui s'éleva dans la pièce :
« Bien, dernier exercice ! Mettez-vous avec la seule personne avec qui vous ne vous êtes pas encore retrouvé, nous allons passer au le jeu de l'aveugle. L'un d'entre vous porte un bandeau, l'autre le guide. On change les rôles lorsque je siffle. »
L'étudiante n'eut pas le temps de réagir qu'elle se retrouva déjà nez-à-nez avec Killian, qui lui souriait en lui tendant le morceau de tissu.
« Qu'est-ce que tu veux être en premier ? la questionna-t-il.
– Je… j'aimerais bien être meneur d'abord, si ça ne te dérange pas, lui répondit-elle.
– Je vois. On aime donner les ordres, Swan ? »
Emma ne répliqua rien, se contentant de lever les yeux au ciel tandis qu'il lui lançait un clin d'œil entendu. Lorsque le brun fut prêt, elle le dirigea à travers la salle, lui faisant faire de nombreux tours et demi-tours tout en lui évitant de se cogner aux autres personnes présentes dans la pièce pendant plusieurs minutes, jusqu'à ce que leur professeur ne leur demande d'inverser.
Le garçon enleva donc le bandeau et rejoignit l'étudiante. Il attrapa sa main et la rapprocha de lui afin de le lui mettre sur les yeux et de lui attacher derrière la tête. Malgré elle, elle sentit un frisson parcourir son corps quand ses mains se perdirent dans ses cheveux, mais elle préféra ne pas y faire attention, concentrée afin de garder une respiration calme. Elle n'aimait pas dépendre des autres – à vrai dire, il lui était difficile de faire à nouveau confiance en quelqu'un depuis que cette dernière avait été trahie peu de temps auparavant. La douleur était encore trop grande, la blessure trop ouverte.
Killian sembla le sentir puisqu'il lui parla d'une voix le plus calme et posée possible pour la rassurer. Il ne la quitta pas non plus d'une semelle, les mains toujours tournées dans sa direction afin de la rattraper si elle venait à trébucher dans sa marche. Cette précaution se révéla utile puisqu'elle ne l'entendit pas lorsqu'il l'avertit pour l'empêcher de rentrer dans une table. C'est pourquoi il la retint par la main ; elle se retrouva malgré elle entre ses bras.
Surprise, elle ne put s'empêcher de laisser s'échapper un cri et enleva immédiatement son bandeau pour voir ce qu'il venait de se passer. De son côté, lorsque ses yeux se posèrent sur lui, le brun lui sourit et lui murmura un « Il était temps… » d'une voix suave. Pour toute réponse, elle se détacha vivement de son étreinte avant de se rentre compte que tout le monde s'était arrêté pour les observer, leur curiosité piquée au vif devant cette scène.
Gênée, elle garda son regard rivé vers le sol tandis qu'elle sentait ses joues virer au rouge. Un lourd silence prit alors place dans la salle que Madame Darbus brisa rapidement :
« Bon, je crois que nous en avons fini pour aujourd'hui, il est déjà vingt heures. Nous nous revoyons dans trois jours, en attendant, bonne soirée. »
Tandis que, suite à ces mots, Emma quittait les lieux sans tarder sous les yeux de Killian qui ne pouvait s'empêcher de la suivre du regard, étonné par son comportement, la professeur émit un petit rire. Ces deux-là allaient être intéressants à suivre et faire jouer ensemble, pensa-t-elle. Elle avait immédiatement senti une alchimie toute particulière entre les étudiants même s'ils ne s'en rendaient certainement pas encore compte.
De son côté, la jeune fille pestait intérieurement. Elle détestait se trouver au centre de l'attention comme elle l'avait été quelques minutes plus tôt. Elle ne souhaitait à présent plus qu'une chose : s'en aller le plus vite possible pour rentrer chez elle. Elle partageait une chambre universitaire avec une autre personne qu'elle n'avait pas encore rencontrée. Puisqu'elle était arrivée en retard le matin-même, elle n'avait pas pris le temps de déposer ses affaires à l'appartement.
Alors qu'elle marchait en direction de la sortie du bâtiment de la faculté, elle entendit des pas se rapprocher d'elle, puis quelqu'un l'interpella :
« Emma, attends moi ! »
L'intéressée s'arrêta alors en reconnaissant la voix d'Elsa, la jeune fille avec qui elle avait déjà le plus sympathisé de tous ses camarades de théâtre, et se retourna pour lui faire face. Derrière elle se trouvaient tous les autres élèves de l'option qui s'étaient rassemblés en un petit groupe et semblaient l'attendre.
« Au début du cours, avant que tu n'arrives, on a prévu avec les autres d'aller manger une pizza tous ensemble puis d'aller boire un verre. Tu veux venir avec nous ?
– Ce serait avec plaisir, mais je ne peux pas, s'excusa l'étudiante. Je ne me suis toujours pas installée dans mon appartement et puisque je n'ai pas encore rencontré ma colocataire, je ne préfère pas rentrer trop tard pour le premier jour. Une prochaine fois, peut-être.
– D'accord, pas de soucis, répondit l'autre jeune fille avec un sourire sincère. A plus tard alors, bonne soirée !
– Bonne soirée. »
La blonde reprit sa route en soupirant. Elle aurait aimé les accompagner, prête à se faire de nouveaux amis – elle n'avait jamais été du genre très sociable même si elle avait décidé de faire quelques efforts à présent –, mais elle ne pouvait vraiment pas. De plus, cette première journée à l'université l'avait réellement exténuée. C'est pourquoi elle se dépêcha de rejoindre sa chambre afin d'être couchée le plus vite possible.
Bizarrement, lorsqu'elle rentra chez elle, sa colocataire n'était pas présente. Elle avait laissé un mot sur la table pour prévenir Emma qu'elle rentrerait tard mais qu'elle avait fait quelques courses. La jeune fille la remercia intérieurement, se fit cuire des pâtes puis partit sous la douche. Après avoir rangé quelques affaires dans ses placards, elle rejoignit son lit avec son ordinateur portable pour regarder un film bien au chaud sous sa couette avant de dormir.
De leur côté, les étudiants avaient terminé leur repas et se trouvaient assis tous ensemble dans un bar. Ils discutaient vivement, sans une minute de répit ni aucune timidité : après tout, la plupart d'entre eux se connaissaient déjà bien puisqu'ils faisaient partie de l'option théâtre depuis leur première rentrée à l'université et qu'ils vivaient presque tous dans la même ville depuis leur plus tendre enfance. Finalement, seul Robin était nouveau dans leur groupe.
Alors que l'étranger racontait sa vie dans son propre pays aux autres qui l'écoutaient avec attention – il était anglais et vivait dans un petit village à la lisière de la forêt de Sherwood, un lieu qui paraissait bien différent de Boston où ils habitaient tous – David sembla remarquer que l'autre immigré du groupe était ailleurs. Il lui donna alors une tape amicale sur l'épaule pour le sortir de ses pensées.
« Tout va bien ? questionna le châtain pour le faire parler.
– Oui, désolé, je suis un peu fatigué, répliqua simplement son camarade. »
Anna, qui les avait entendus et à qui cette réponse ne semblait pas plaire, s'exclama :
« Tu parles qu'il est fatigué, il pense plutôt à Emma oui ! Vous n'avez pas vu les regards et les sourires qu'ils se sont lancés tout au long du cours de théâtre aujourd'hui ? Il faudrait être aveugle pourtant. Notre petit Killian a enfin trouvé le grand amour…
– N'importe quoi ! s'offusqua le garçon. Je ne la connais même pas et tu sais très bien que je ne crois pas en tes histoires de ''grand amour'', je n'arrive même pas à comprendre comment tu fais pour y penser encore après ce que t'a fait Hans.
– Tu devrais pourtant, lui conseilla la rousse tout en décidant d'ignorer sa dernière remarque. Retomber amoureux, c'est peut-être ça la solution à ton problème. »
Voyant que la conversation commençait à tourner vers un sujet dont il ne valait mieux pas parler (il suffisait de jeter un œil à Killian dont le regard s'était instantanément assombri face aux paroles de la jeune fille), Elsa tenta de reprendre la discussion en main :
« Justement, en parlant d'Emma, vous en pensez quoi vous ?
– Elle a l'air gentille, fit Belle.
– De toute façon, selon toi, tout le monde est gentil, rirent de bon cœur ses amis. Même Mr. Gold, c'est dire ! D'ailleurs, Robin, si tu veux un conseil, ne t'approche sous aucun prétexte de la librairie en face de l'université, cet homme est un vrai monstre.
– Vous dites ça parce que vous ne le connaissez pas… »
Il était vrai qu'au premier abord, le dénommé Mr. Gold n'avait rien d'accueillant ni de sympathique. Mais l'étudiante, passionnée par la lecture, passait la plupart de son temps dans la boutique et avait fini par en apprendre davantage sur son propriétaire. Derrière sa carapace d'homme dur et froid, elle avait su voir la part de bonté en lui. Elle n'osa pas avouer à ses amis qu'ils se fréquentaient depuis quelques mois à présent, ils ne comprendraient pas. Ils avaient beau avoir une vingtaine d'années d'écart, ils entretenaient une relation où l'amour était roi et tous deux tenaient réellement l'un à l'autre.
« Et toi Elsa, qu'est-ce que tu en penses de la nouvelle ? demanda Ruby pour reprendre la conversation là où elle s'était arrêtée.
– Je sens que l'on pourrait devenir de bonnes amies, toutes les deux. C'est bizarre mais j'avais l'impression de me retrouver en elle quelques fois. »
En effet, même si les deux jeunes filles n'avaient pas vraiment eu le temps d'avoir une réelle conversation durant leur cours de théâtre, elles s'étaient tout de suite trouvées à l'aise l'une avec l'autre lorsqu'elles avaient dû travailler ensemble. Elles avaient beaucoup ri et s'étaient vraiment amusées.
« Moi elle m'a paru toute timide, ajouta Mary-Margareth. Ce qui est normal vu que c'était son premier jour à l'université mais en tout cas, elle m'a donné envie de la prendre dans mes bras et la protéger de tous les malheurs qu'elle pourrait endurer !
– Ta copine est une vraie maman poule, se moqua gentiment Killian en se tournant vers David. Cela dit je la rejoins un peu… Vous n'avez pas remarqué de la tristesse dans ses yeux ? »
Les autres répondirent par la négative, ce qui mit fin à la conversation sur la jeune fille. Le brun n'eut pas le temps de reconsidérer la question puisque ses amis se mirent à aborder d'autres sujets tels que leurs études qui venaient tout juste de recommencer. Ils se racontèrent aussi les vacances qu'ils avaient passées, riant tous ensemble de bon cœur. Ils étaient si heureux de se retrouver ! Même si Boston était une grande ville, ils avaient tous plus ou moins grandi dans le même quartier et se connaissaient donc depuis toujours. Il étaient vraiment heureux de s'être suivis jusqu'aux études supérieures et de pouvoir être encore ensemble, même si de nombreuses personnes s'étaient ajoutées à leur groupe d'amis au fur et à mesure du temps qui passait, comme les petits amis de chacun, Elsa et Anna lorsque Killian les leur avait présentées et maintenant Robin. Ce dernier s'était tout de suite intégré et avait été accepté sans aucune difficulté. Même Regina, qui avait toujours eu du mal à accepter des nouveaux arrivants parmi eux, l'avait accueilli chaleureusement. Elle semblait être totalement tombée sous le charme de l'anglais ; elle ne l'avouerait cependant jamais, elle qui avait toujours affirmé avec vigueur que le coup de foudre n'existait pas.
Les jeunes gens continuèrent à discuter encore un long moment, jusqu'à ce que petit à petit chacun s'excuse à son tour et rentre chez lui – après tout, ils étaient en pleine semaine et avaient donc des cours le lendemain. Avant de se quitter, ils se promirent cependant de se retrouver pour une soirée du même genre au plus vite.
Aux alentours de vingt-trois heures trente, tandis que les yeux d'Emma commençaient à se fermer tout seuls, des voix se firent entendre sur le pas de sa porte : des rires suivi d'un « chut ! » peu discret. Elle aperçut ensuite une silhouette qui lui semblait familière rentrer dans l'appartement et allumer la lumière. C'est alors qu'elle reconnut Elsa – elle ne put s'empêcher de sourire et se sentir soulagée en comprenant que c'était elle sa colocataire inconnue.
Pendant un instant, l'intéressée ne bougea pas, en pleine conversation avec une personne de l'autre côté de l'entrée. Elle l'entendit chuchoter :
« Merci de m'avoir raccompagnée Killian, tu n'étais pas obligé, tu sais.
– Tu me connais, je suis toujours un gentleman, répliqua l'irlandais d'un ton charmeur.
– Tu veux rentrer boire un dernier verre ?
– Non, merci. Je dois me lever tôt demain. Bonne nuit, love.
– Bonne nuit. »
L'étudiante disparut un instant du champ de vision de la blonde avant de réapparaître, un sourire heureux aux lèvres. Elle referma la porte à clés avant de se diriger vers la chambre, où elle croisa le regard de sa colocataire.
« Emma ?! s'exclama-t-elle. C'est avec toi que je partage l'appartement ? C'est génial comme coïncidence !
– Il faut croire, oui, répondit sincèrement l'autre étudiante. Mais je croyais que tu vivais avec ta sœur ?
– Oh, ça, c'était l'année dernière. Depuis qu'elle a rencontré le grand amour, elle a décidé d'emménager avec. J'espère qu'elle ne va pas trop vite cette fois… Anna a tendance à un peu trop s'emballer, malheureusement.
– Pourquoi est-ce que tu n'as pas fait pareil avec Killian ? questionna Emma, curieuse.
– Killian ? Pourquoi est-ce que j'emménagerai avec lui ?
– Je… vous… ce n'est pas lui que j'ai entendu ? Vous n'êtes pas ensemble ? »
Face à cette interrogation, Elsa la regarda un instant interloquée avant d'éclater de rire. Après s'être un peu calmée, elle s'expliqua :
« Pas du tout, c'est seulement un cousin de la famille, rien de plus. On se connaît depuis que l'on est tout petits. Et puis, il n'est pas du genre à se caser, si tu vois ce que je veux dire. Fais attention d'ailleurs, je crois que tu lui as tapé dans l'œil…
– Oh, ne t'inquiète pas, je ne suis de toute façon pas intéressée, rétorqua la jeune fille.
– C'est vrai ?
– Ben oui, pourquoi est-ce que je te mentirais ?
– Je ne sais pas. D'habitude, lorsque je raconte à une fille que je suis sa cousine, elles ont toutes la même réaction : elles veulent que je le leur présente. »
Emma ne répliqua rien, perdue dans ses pensées. Même si elle ne pouvait pas nier que le jeune homme était plutôt séduisant, il paraissait trop sûr de lui et de son pouvoir de séduction. Et puis, de toute façon, depuis sa dernière histoire d'amour qui avait mal tourné, elle ne souhaitait plus se lancer dans quelconque relation avec un garçon.
Bien entendu, elle garda tout ceci pour elle – elle détestait parler d'elle et révéler des morceaux de son passé, d'autant plus à quelqu'un qu'elle avait connu seulement le jour-même – et se contenta de souhaiter une bonne nuit à sa colocataire avant d'aller se coucher, se sentant tomber de fatigue. Elle s'endormit aussitôt.
