Atelier de la Gazette des bonbons au citron.

PROMPT #1 :- La curiosité n'est pas répréhensible, dit-il, mais nous devons toujours l'exercer avec prudence... avec prudence...


Harry Potter était un garçon plein de qualités. Charmant, serviable, ses professeurs le considéraient comme prometteur quand il s'en donnait la peine. Il était décrit comme légèrement fainéant, mais rien de grave.

Par contre il avait un défaut majeur selon certain - une qualité selon lui - il était maladivement curieux.

Il ne pouvait pas résister à l'attrait d'un mystère. Il ne pouvait pas résister à une porte entrebâillée. Il ne pouvait pas résister à une conversation chuchotée au coin d'un couloir…

Et souvent, lorsqu'il s'ennuyait, sa curiosité augmentait en flèche.

Or il s'ennuyait. Énormément.

Pour la première fois de sa scolarité, il était à jour de ses devoirs. Voldemort restait tranquille. Il n'y avait aucun mystère. Le calme plat.

La première heure, il s'était jeté sur son lit avec un sourire de bien être, heureux d'un peu de calme dans sa vie. D'un peu de normalité. Hermione et Ron étaient quelque part entre le dortoir et la bibliothèque, probablement en train de s'inspecter mutuellement les amygdales. Il avait donc tout son temps pour lui, à profiter du moment.

Il avait somnolé puis d'un coup, plein d'énergie, il avait cherché une activité. A son grand désespoir il faisait un temps de chien. Donc, aller faire un tour de balai ou une promenade autour du lac était exclu.

Tous les Gryffondor de son année avaient disparu, occupés ailleurs probablement. Ils avaient certainement mieux à faire en cette journée de weekend pluvieuse, après tout.

Donc, son énergie se transforma en agacement. Pour un peu, il aurait aimé que Voldemort se décide à donner signe de vie pour être occupé un minimum…

Après avoir jeté le livre qu'il essayait de lire dans sa malle, puis tenté de ranger le dortoir, il se laissa tomber en travers de son lit, en étoile de mer, les joues gonflées d'ennui.

Jusqu'à ce que quelque chose n'attire son regard.

La petite voix de sa conscience lui hurla d'être prudent, mais il avait déjà trouvé l'idée parfaite pour s'occuper.

Il était seul. Tranquille. Personne pour le raisonner.

C'était le moment parfait.

Un sourire machiavélique éclaira son visage et il tendit la main vers sa malle pour se saisir de l'objet qui avait attisé sa convoitise.

Il déplia avec précautions la carte des Maraudeurs et murmura la formule. Il observa avec avidité les traits d'encre apparaître sur le parchemin et les points représentant les personnes présentes dans cette école s'animer.

Il repéra immédiatement Ron et Hermione, collés l'un à l'autre, dans un recoin d'un couloir désert. Il grimaça puis continua à examiner la carte pour repérer le point qu'il cherchait.

Ses yeux s'écarquillèrent soudain, et il bondit de son lit, tout ennui oublié. Mais sa curiosité décidément éveillée.

Ce qu'il venait de voir sur le parchemin était suffisamment inhabituel pour qu'il se décide à aller immédiatement voir de lui même ce qu'il en était.

Il saisit sa cape d'invisibilité et se précipita hors du dortoir. Après s'être couvert de la cape, il courut à toutes jambes en direction des cachots. Le plus silencieusement possible, il se glissa dans le couloir qui l'intéressait et s'approcha d'une porte, heureusement entrouverte.

Le destin était de son côté, cette fois-ci. La porte était entrouverte. Comme si elle l'appelait pour qu'il s'y colle et écoute ce qui se disait !

Collé contre la porte, il tendait l'oreille pour essayer de comprendre ce qui se disait quand il sursauta violemment. Une main gelée venait de se plaquer sur sa bouche, à travers le tissu arachnéen de la cape. Il ne pouvait pas faire un mouvement sous peine de trahir sa présence derrière la porte.

- La curiosité n'est pas répréhensible, dit-il, mais nous devons toujours l'exercer avec prudence... avec prudence...

Harry se figea. Il reconnaissait cette voix. C'était lui qu'il cherchait au départ.

Drago Malefoy.

- Suis-moi, siffla-t-il

Il sentait la prise de Malefoy sur sa cape d'invisibilité, aussi obéit-il. Lorsqu'ils furent tous les deux à distance de la pièce qui avait attisé la curiosité de Harry, ce dernier ôta sa cape, et la plia pour la glisser dans sa poche, sous l'oeil narquois du Serpentard.

Harry grogna légèrement.

- Malefoy. Comment…

- Comment je t'ai vu ? Potter… Tu devrais faire attention quand tu espionnes. On voyait tes pieds.

Harry se traita mentalement d'idiot. Puis il soupira et croisa les bras, dans une attitude clairement hostile. Et il attendit.

Malefoy renifla d'un air amusé.

- Comment fais-tu pour toujours te trouver sur les lieux … du crime, Potter ?

Harry boudeur, haussa les épaules. Puis il attaqua.

- Et ton père ? Qu'est-ce qu'un Mangemort fait ici ?

Malefoy eut un petit sourire amusé.

- T'aimerais bien le savoir.

Harry rougit de colère et s'apprêta à se détourner quand le Serpentard continua de parler.

- Mon père est venu proposer de devenir espion. Pour Dumbledore. Contre ma… protection.