Hey bande de gens !
Aujourd'hui je vous présente le OS France x Jeanne d'Arc dont je vous ai parlé la dernière fois ! Je vous préviens tout de suite, sortez les mouchoirs, personnellement je le trouve émouvant.
Pour vous mettre dans l'ambiance, je vous conseille une petite playlist à écouter en même temps que votre lecture, vous verrez, larmes garanties !
→ Orlean's crusade - Hetalia the Beautiful World OST
→ Thought in the Depths of the Chest - Hetalia the Beautiful World OST
→ J'avais rêvé d'une autre vie - Les Misérables ( La version du film de 1991 )
→ Deliver Us - The Prince of Egypt
Bonne lecture, on se retrouve pour le mot de la fin !
nb: Trois références à la chanson française se sont glissées dans le texte. Sauras-tu les retrouver ?
Présence de :
OC! Bourgogne : Aimery Bonnefoy (vieux prénom bourguignon apparu vers 1600)
OC! Haute Normandie : Mathilde Bonnefoy (prénom de l'une des filles des premiers duc et duchesse de Normandie et nom de l'ancien pont de Paris duquel les cendres de Jeanne d'Arc auraient été jetées dans la Seine) ( simple évocation )
OC! Bavière : Imke Beilschmitt (vieux prénom allemand)
Le rêve d'un ange
Une nature verdoyante illuminée par une belle et chaude journée ensoleillée, un petit village de maisonnettes et des monts légèrement mouchetés de neiges éternelles à l'horizon, ainsi qu'une douce brise fraîche emportant avec elle l'odeur d'un bon thé Earl Grey brûlant.
Voilà tout ce dont Arthur avait besoin pour savourer sa pause au calme. Enfin, au calme, tout était relatif lorsqu'Alfred se trouvait dans une pièce à proximité...
L'Américain était toutefois plus calme ce jour-ci, grâce à l'exclusion temporaire du G8 de Russie, à cause des problèmes soulevés par son dirigeant chez Ukraine. Au moins n'y aurait-il pas d'explosion de violences et d'insultes en tout genre.
Le britannique jeta un coup d'oeil à sa montre qui indiquait huit heures cinquante minutes à Greenwich. Avec le décalage horaire de deux heures... Il était donc dix heures cinquante minutes, soit exactement dix minutes avant le début du meeting. Et ce stupid Froggy n'était toujours pas arrivé. Que s'était-il passé cette fois-ci, la SNCF avait bloqué les voies vers Strasbourg à cause d'une quelconque grève ?
Arthur soupira en secouant la tête, excédé. Sérieusement, le Français prenait les meetings du G8 un peu à la légère à son goût. Connaissait-il seulement la ponctualité ?!
Alors qu'il portait sa tasse de thé à ses lèvres, une tape sur son épaule le fit sursauter et une personne se laissa tomber sur un fauteuil près de lui, sur la terrasse du château d'Elmau, château prêté - imposé plutôt - à Allemagne par son Land de Bavière, dont la représentante à peine garçonne Imke s'était faite une joie d'accueillir les nations chez elle pour cette occasion.
_ 'lut Roastbeef, comment va ?
Le blond tourna son visage vers son vis-à-vis, un temps soit peu énervé par ce surnom stupide qui le suivait dès qu'il croisait l'une de ces grenouilles débiles. Une lueur étonnée s'alluma cependant dans son regard émeraude alors que ce dernier ne rencontrait pas les cieux épurés du Français, mais plutôt un ciel pâle d'orage. Et surtout, des cheveux bruns courts.
_ Bourgogne... Qu'est-ce que tu fais ici ?
L'Albion était plutôt heureux de revoir la région française. C'était l'une des rares grenouilles qu'il parvenait à supporter à ses côtés, malgré ses manières pour le moins rustres. Et puis, c'était l'une des rares personnes à s'être alliée à lui contre la stupid Frog ! Il en avait d'autant plus de valeur...! Ce dernier s'étira longuement, croisant ses pieds sur la table basse avant de répondre.
_ Remplacement, bro. Wouaille c'te tête qu'tu fais, me dis pas qu't'as oublié quel jour on est !
L'Anglais le regarda sans comprendre, reposant sa tasse sur la table délicatement. Aimery n'avait pas tort, il n'avait pas pris le temps de regarder la date ce matin-là... Le brun soupira bruyamment près de lui, reprenant.
_ Regarde ton agenda, beutiot, ça devrait t'rafraîchir la mémoire.
Arthur s'exécuta rapidement en sortant son agenda de ses affaires, puis marqua une pause à la page du jour, comme glacé sur place.
Le 30 mai 2015.
_ Oh. Bloody Shit.
_ Ouais, c'comme tu dis.
Un silence étrange s'installa entre les deux hommes, le Bourguignon fixant les montagnes au lointain les bras croisés derrière la tête, tandis que l'Albion ne cessait de fixer la date sur son agenda. Ce dernier fut cependant celui qui reprit la parole, sa voix ayant baisser de volume.
_ Et Francis, tu sais où il est...?
_ Oh, que'qu'part près du Havre sûrement, lui répondit le brun en haussant les épaules.
_ Le Havre ? J'aurais pensé qu'il serait à Rouen-
_ Il ne va jamais à Rouen, le coupa Aimery en secouant la tête de droite à gauche. S'tu veux mon avis, il se sent plus proche d'elle à l'embouchure de la Seine.
_ Tu ne ferais pas mieux d'être avec lui ?
_ Mathilde est bien plus douée que moi dans c'domaine. Pis j'dois te rappeller que Francis me porte autant d'affection qu'il en a pour toi ?
Le petit blond ne répondit rien, le regard perdu dans les ondes formées par la brise sur son thé couleur d'ambre. Même près de 600 ans plus tard, France n'avait toujours pas fait son deuil... Enfin, lui-même pouvait parler, mais il savait très bien pourquoi il était mal à chaque fois que la date du 4 juillet arrivait... L'Albion soupira longuement, avant de murmurer à l'attention de son vis-à-vis.
_ Tu penses qu'un jour il nous pardonnera...?
Le brun tourna son regard bleu pâle vers le britannique, le fixant un moment avec un petit sourire, avant de lui répondre.
_ Bah, moi j'crois bien un jour sûrement. Pas que j'en ai spécialement quelque chose à foutre soit dit en passant.
La dernière réplique de la région française fit naître un léger sourire sur les lèvres d'Arthur. Aimery n'avait pas changé depuis tout ce temps : toujours aussi je-m'en-foutiste et fier...! L'Anglais reprit sa tasse de thé en main et répondit, taquin.
_ En tout cas, cela me fait plaisir de voir que tu t'entends toujours aussi bien avec la grenouille.
_ Un peu comme toi quoi...!
Le Bourguignon éclata d'un rire bruyant - du même genre que celui d'Amérique, avec quand même un volume sonore moins important, mais fut interrompu par la grosse voix d'Allemagne à l'intérieur du bâtiment, et qui visiblement leur intimait de prendre place pour la réunion.
_ Oh, j'crois qu'le Schleu bouffeur de treuffes nous appelle, bro.
_ Aaaaah Man, Sie sind zu spät, Deutschland ruft jemanden, um dem Meeting anzufangen. So treten Sie schnell an...!
Imke se tenait derrière les deux hommes assis, poings sur les hanches, attendant visiblement que ses invités se décident à bouger pour les accompagner à l'intérieur. Aimery se releva en répondant avec sarcasme par un "Ja wohle General Geschäft Führer, schnell schnell ! " ce qui lui valut une claque derrière la tête. Quant au britannique il les suivit rapidement, ayant ramasser minutieusement ses affaires et lancé un dernier coup d'oeil aux montagnes bavaroises, songeant à son rival de toujours.
Bah, il le reverrait dans une petite paire de jours, et ce crétin fini continuerait de l'embêter, comme toujours. Mais en attendant, l'Albion se demandait si le Français avait cette tête ces jours-ci. Ces jours qu'il passait, tous les ans, loin de tous. Arthur n'aurait même pas gratuitement voulu revoir cette expression un jour sur le visage de Francis. Il avait beau le détester et vouloir lui later la figure dès qu'ils se croisaient, il ne pouvait cependant pas souhaiter à son voisin d'Outre-Manche d'afficher à nouveau une telle expression de souffrance et de profonde tristesse sur son visage.
Mais, au fond, il était sûr que ce n'était pas le cas. Francis n'était pas du genre à montrer facilement ce qu'il ressentait, l'Anglais le savait mieux que quiconque. C'en était même sacrément frustrant. Son rival n'était absolument pas aussi crétin et ravagé du bulbe qu'il pouvait le laisser croire. Il gardait tout ses soucis pour lui, se préoccupant uniquement des autres comme son statut autoproclamé de "Grand Frère de l'Europe" l'obligeait. Cet abruti de fanatique des tomates était sûrement le seul à qui France se confiait - Prusse étant trop bruyant et indiscret - sur ce qu'il ressentait du moins. Car en général, le britannique était la source - et la cible - des émotions du Français, et donc en somme la seule personne en dehors du bouffeur de chorizo à connaître une autre facette de France.
Un autre visage. La colère, l'amertume, la vengeance, la barbarie, la soif de sang, la peur.
La tristesse. Le désespoir.
La haine.
Toutes ses émotions qu'il avait pu, au fil des siècles, lire dans les yeux azurés de sa grenouille d'ex grand frère. Les yeux sont le miroir de l'âme, mais chez Francis ils reflètent son coeur. Et seul l'Anglais, grâce - ou à cause de - leurs si nombreuses altercations dans l'Histoire, avait été "autorisé" à voir ce France-ci. Bien différent de la Drag Queen précieuse de nos jours n'est-ce pas ?
_ Regretting the past will not make it change... soupira l'Albion alors qu'un énième hurlement de Ludwig le sommait de les rejoindre dans la salle de réunion.
Mais parfois, Arthur se demandait tout de même comment serait sa relation avec son rival, s'il avait désobéi cette année-là.
xXx
Francis se tenait debout, face à la mer, en haut d'une falaise normande à quelques kilomètres du port du Havre. Seul, avec la nature et l'océan, le roulement assourdissant des vagues caressant ses oreilles, l'odeur des embruns lui épurant les poumons, la brise marine salée lui fouettant le visage, rougissant ses joues et lui faisant plisser les yeux.
Il s'avança lentement et prudemment près du bord, et déposa un bouquet devant une petite croix qu'il avait lui-même érigée plusieurs siècles auparavant, et qu'il entretenait avec soin. Il garda le silence un moment encore, puis enfin commença à parler, s'adressant à la mer.
_ Bonjour Jeanne, comment vas-tu depuis l'année dernière ?
Le blond marqua une pause, comme s'il attendait une réponse, un signe de vie. Puis, il lui parla un peu de tout et de rien, lui racontant sa vie durant cette nouvelle année.
Les bêtises qu'avaient trouvées les membres du Bad Touch Trio, et comment les autres nations avaient réagi.
Les naissances des jumeaux du Prince et de la Princesse de Monaco. Celle du Prince héritier de Suède. Celle de la petite princesse de Cambridge.
La nouvelle lubie du dirigeant russe à vouloir envahir Ukraine, avec en conséquence les terreurs nocturnes d'Ivan à cause de sa petite soeur surprotectrice et jalouse comme un pou.
Mais aussi des attentats à Paris qui l'avaient tant chamboulé, lui, le pays des Droits de l'Homme et de la Liberté...!
Le Français marqua une pause dans ses récits, le regard perdu dans l'immensité bleue de la Manche. Il était persuadé qu'elle l'écoutait. Elle était près de lui, souriante, acquiescant à la moindre de ses paroles, silencieusement. Du moins, c'était ainsi qu'il se l'imaginait.
Car, quoiqu'il puisse dire, faire, souhaiter, la jolie Pucelle d'Orléans ne lui montrerait plus son sourire radieux que dans ses songes, ses rêveries.
Le blond détestait penser ainsi. Finalement, peut-être devenait-il fou, avec l'âge, parler à l'océan en se persuadant qu'une jeune femme morte il y a presque six cents ans l'écoutait depuis les Cieux.
Oui, il était fou. Fou d'un amour qui avait été depuis le premier regard impossible.
Car il était la France. Une nation, immortel. Et elle une simple humaine. Avec du recul, à présent, il se rendait bien compte de l'absurdité de sa réaction envers Angleterre, de la rage et de la haine qu'il avait éprouvé envers lui durant de nombreuses années qui succédèrent à l'an 1431.
Maintenant, il avait vieilli, mûri, et réalisé que même si Arthur ne s'en était pas mêlé, il aurait tout de même fini par la voir mourir d'une manière ou d'une autre. C'était le lourd fardeau que portait les nations personnifiées ; voir mourir autour d'eux les humains auxquels ils se sont attachés tandis qu'eux-mêmes sont condamnés à vivre aussi longtemps que leur patrie subsistera.
Mais il aurait simplement souhaité une mort différente pour elle. Après la guerre, mariée et mère, et surtout heureuse.
Être condamnée au bûcher en temps que sorcière hérétique adoratrice des démons, pour une jeune femme si pure et pieuse, juste parce qu'elle avait porté les armes de sa nation contre les Anglais... Ces derniers avaient véritablement besoin de se débarrasser d'elle, pour qu'un tel procès falsifié ait lieu...!
Les poings du Français se serrèrent malgré lui à ces pensées sombres. Cette triste journée faisait partie du passé, et regretter ses actes préalables n'y changerait rien. Cependant, il y avait toujours cette rancoeur au fond de lui, pour son roi de l'époque, Charles VII.
Ce crétin de bon à rien. Elle avait amené le peuple à se rallier à sa cause, lui redonnant ainsi confiance en lui. Elle avait mené ses troupes à la victoire. Elle l'avait fait couronner roi, et lui qu'avait-il fait en retour ?
Rien.
Il l'avait purement et simplement abandonnée à son triste sort. Mais il était aussi celui qui l'avait par la suite lavée de toutes ses accusations malsaines en 1456, alors cette action tempérait les propos du blond à son égard.
L'allégorie française soupira longuement, sortant de la poche intérieure de sa veste un papier. Une lettre plus exactement. Tout ce qui lui restait de Jeanne, les derniers mots qu'elle avait pu coucher sur le papier avait été pour lui. Lui, l'espèce d'adolescent pervers qui avait essayé de la tripoter dès le soir de son arrivée à Bourges - et qui d'ailleurs avait eu droit en retour à une gifle magistrale sur la joue gauche dont il se souvenait encore...! A cette pensée, il eut un petit rire en reprenant.
_ Tu sais, ta lettre, lorsqu'elle m'est parvenue, était déjà décachetée. Je me demande ce que tu aurais fait à l'impudent qui a osé la lire avant moi, en vue de ton caractère...!
Du caractère, oh oui elle en avait. Il se rappelait de la première fois qu'il l'avait vue comme si c'était hier. Elle avait beau n'être qu'une simple paysanne sortie tout droit de la campagne lorraine, elle dégageait quelque chose. Une aura, une certaine majesté. Elle lui avait immédiatement inspiré le respect, même si elle lui était toujours inconnue à cet instant.
Elle fut la seule femme, de toute sa vie, qu'il respecta et traita comme son égal. Et, c'était peut-être aussi pour cela qu'il était tombé fou amoureux d'elle.
Bien sûr, elle l'avait toujours repoussé, sa mission divine passant avant sa vie terrestre. Mais elle se montrait néanmoins amicale avec lui, malgré les avances qu'il lui faisait dès qu'il en avait l'occasion, et d'une extrême tendresse envers la jeune nation déchirée par la guerre. Comme si elle parvenait à comprendre ce que la nation ressentait, durant cette guerre qui creusa à jamais un fossé entre Arthur et lui. Comme si elle compatissait à sa douleur de voir sa petite nation, son petit pays isolé au sale caractère, son adorable petit lapin devenir grand et finalement se retourner contre lui.
En quelque sorte, aider Alfred à prendre son indépendance avait été comme une revanche pour le Français. Une manière de faire subir au britannique ce que lui-même lui avait infligé trois cents ans plus tôt. Et maintenant, il souffrait tout autant que lui. Au début, sans mentir, il en était satisfait, cela lui était même jouissif, il attendait la date du quatre juillet impatiemment pour voir l'état pitoyable dans lequel s'enfonçait l'Anglais.
Puis, en vieillissant, il songeait que si ce que ressentait Arthur pour la perte d'Alfred équivalait à sa propre souffrance pour la mort de sa Pucelle, ou même pour sa séparation d'avec le petit blond, il n'avait pas de quoi se réjouir de la douleur de son voisin d'Outre-Manche. C'était sûrement ce changement de pensées qui avait amené l'idée de l'Entente Cordiale qu'ils avaient instaurée entre eux. Et ce grâce à Jeanne en quelque sorte. Son ange faisait vraiment des merveilles, car réussir indirectement à adoucir un temps soit peu sa relation pour le moins houleuse avec l'Albion relevait du miracle divin...!
Francis reporta son attention sur la croix qu'il avait érigée pour la jeune femme, et un petit sourire se dessina sur son visage. Un léger rire s'échappa de ses lèvres, tandis qu'il reprenait son monologue.
_ Cela doit t'amuser, de me voir t'offrir le même bouquet tous les ans. Mais, cette fleur est la seule qui, pour moi, te correspond parfaitement.
Ses yeux se fermèrent à ses paroles, tandis que son coeur, dans sa poitrine, se serrait.
_ Le lys blanc et toi êtes les plus belles fleurs du monde à mes yeux ; et mon amour pour toi ne se fanera jamais.
Sa gorge se noua alors que ses mains se mettaient à trembler. Il se penchera lentement sur la petit croix, et y déposa un tendre baiser, laissant ses larmes rouler le long de ses joues rougies à présent non seulement par l'air marin salé mais aussi par ses larmes. Ces larmes qu'il retenait tout au long de l'année, et qu'il ne s'autorisait à laisser couler qu'en ce jour, lorsqu'il était seul. Seul avec Jeanne, et ses souvenirs.
Elle lui manquait tant... Parfois, il enviait réellement la condition des humains, entraînés inexorablement vers la mort, tandis que lui-même ne pourrait jamais accéder au repos éternel, à la paix de son âme. Tandis qu'il ne pourrait jamais rejoindre celle qu'il aimait du plus profond de son coeur et qui l'avait quitté bien trop tôt. Il était condamné à pleurer sa mort éternellement, sans jamais espérer la revoir dans l'Au-delà.
Il avait parfois envie de gifler ces savants fous qui tentaient par tous les moyens d'accéder à la vie éternelle. Leur montrer par sa propre expérience que l'immortalité était le pire des châtiments inventé par Dieu pour les nations, mais aussi pour les hommes si un jour ils y parvenaient. Car l'éternité était bien longue à vivre, bien triste, et surtout désespérément solitaire.
Le Français se releva péniblement, au ralenti, les yeux rougis par les pleurs et le visage humide de ses larmes, mais un doux sourire sur les lèvres. Il murmura alors, chassant du bout des doigts un pistil de pissenlit qui était venu se poser sur la croix de la Pucelle.
_ Dors mon ange, repose en paix... Je suis persuadé que là où tu es à présent, la vie est bien plus douce qu'elle ne l'a été de ton vivant...
A contrecoeur, Francis dût se résoudre à partir, murmurant cependant un petit "à l'année prochaine" en tournant les talons, pour regagner sa voiture et prendre la direction de Paris. Il espérait simplement que Bourgogne n'avait pas créé de scandale chez Ludwig...
Alors que le véhicule du blond s'éloignait, une douce brise se mit à souffler sur les côtes normandes. Comme soulevée par quelque chose - ou quelqu'un - l'un des lys blancs du bouquet s'extirpa de l'emballage plastifié et fût porté jusqu'à la mer, dans laquelle il sombra, attiré vers le fond.
Lexique :
→ Aaaaah Man, Sie sind zu spät, Deutschland ruft jemanden, um dem Meeting anzufangen. So treten Sie schnell an...! = Aaah les mecs, vous êtes en retard, Allemagne appelle tout le monde pour commencer le meeting. Alors entrez vite...! (allemand)
→ Ja wohle General Geschäft Führer, Schnell schnell ! = A vos ordre, Monsieur le Président Directeur Général, vite vite ! ( c'est assez ironique de dire ça hors contexte ) (allemand)
→ Regretting the past will not make it change = Regretter le passé ne le fera pas changer. (anglais)
→ Le Schleu bouffeur de treuffes = L'Allemand bouffeur de patates (bourguignon)
xXx
→ La guerre de Cent ans en quelques mots : Déjà elle a duré 116 ans ( 1337 - 1453 ). Ensuite, elle a eu lieu pour 3 raisons ( autres que le fait que Édouard III d'Angleterre ait provoqué Philippe VI de France ):
1: Le roi de France Charles VI était fou à lier et complètement sénile, et une guerre civile avait éclaté entre les Bourguignons et les Armagnacs. Donc le Roi d'Angleterre Henri V a profité que ce soit la merde pour mettre son fils Henri VI sur le trône de France.
2: Le fait qu'un Plantagenêt ( dynastie des Rois d'Angleterre ) soit sur le trône de France a pas plu du tout aux Valois ( branche de la dynastie des Capétiens en France ) donc ils ont voulu récupérer le trône pour eux.
3: ... Pis c'était un bon prétexte pour que les Français et les Anglais se tapent sur la gueule, comme toujours. On change pas une équipe qui gagne hein...!
→ Le 30 mai 1431 est la date à laquelle Jeanne d'Arc a été brûlée vive sur la place du marché à Rouen, anciennement parvis de l'église qui a aujourd'hui disparue.
→ Oui, les Ducs de Bourgogne ont toujours aimé faire chier le Royaume de France. Et en l'occurrence en 1431, Philippe III Le Bon a pactisé avec le roi d'Angleterre Henri VI pour capturer Jeanne d'Arc à Compiègne.
→ Le mot "Pucelle" en ancien français désignait simplement une jeune fille. C'est uniquement après "l'épisode" de Jeanne d'Arc que ce mot fût employé pour désigner une jeune femme n'ayant pas eu de rapport sexuel. ( Vous vous en foutez peut-être, mais bon je le dis quand même. Na. )
→ Le lys blanc est par sa couleur la fleur symbole de la pureté et par sa représentation officielle ( trois pétales ) l'image de la Sainte Trinité, symbole donc de la piété religieuse. Par extension, elle est la fleur de la virginité et de la fécondité puisqu'elle est "née d'une goutte du lait de Junon", femme du Dieu Jupiter et déesse de la fécondité et de la maternité dans la Rome Antique.
La légende veut que les cendres de Jeanne d'Arc aient été jetées dans la Seine depuis le pont Mathilde à Paris, qui a aujourd'hui disparu. Mais, mieux que Paris, il me semblait plus juste de faire en sorte que France se recueille à l'embouchure du fleuve, puisque tout court d'eau ayant un courrant portant l'eau d'amont en aval, les cendres de la Pucelle on forcément fini par être porté par l'eau dans la Manche. Après c'est une interprétation personnelle. Tout comme pour le fait que Francis ne se rende jamais à Rouen. En effet, si une personne proche de vous se fait brûler vive à un endroit je doute que vous ayez envie de vous y rendre de votre plein gré.
Bon. J'ai peut-être un peu exagéré le patois de Bourgogne, mais je peux vous assurer qu'on parle même pire...! On articule encore moins que ce que j'ai écris...! (oui, je suis bourguignonne) Pour la petite histoire, je cherchais des expressions et des mots en bourguignon pour que les répliques d'Aimery soient plus réalistes, et en tombant sur un site style dictionnaire bourguignon-français je me suis rendue compte qu'en fait il me suffisait d'écrire exactement comme je parlais. C'était limite flippant xD
Bref. Je vous fais pleins de gros poutoux, et vous invite à lire le petit bonus qui peut apparaître comme un excipit de ce OS...!
