Et voilà un petit texte pour vous faire patienter avant le prochain chapitre d'identité de gênera. Je ne sais pas du tout quand je pourrais poster, je suis très occupé en ce moment. J'ai juste eu le temps d'écrire pendant la récré. Donc le chapitre 19 risque d'être en retard.
J'espère que l'attente ne sera pas trop longue, mais je ne peux rien vous promettre.
Bonne lecture
L'adieu enneigé
La neige tombait, virevoltait, emportée par le vent, en une danse endiablée avec l'air glacé.
Tout le paysage était recouvert d'un épais manteau blanc. La lune se dessinait avec peine dans le ciel noir déchirés de nuages métalliques.
Seul le vent sifflant entre les roches brisait le silence, presque déstabilisant, de la forêt enneigée.
De temps à autre, on entendait le bruit d'un animal entrain de courir entre les immenses arbres.
Au creux d'une clairière, à quelques pas d'un lac gelé, une grande forme entourée de volutes ténébreuses tranchait avec la blancheur omniprésente.
A ses côtés, on pouvait distinguer une forme bleutée, légèrement floue.
Le son d'une plume grattant un parchemin déjà fortement noirci par l'encre, parfois avec acharnement, presque désespérément et d'autres fois le touchant à peine, en une douce caresse, pas plus forte de la brise hivernale.
Le papier était taché à certains endroits, comme si l'encre couleur corbeau avait coulée, mêlée à des perles de pluie.
Quelques flocons tombaient sur les vêtements et les cheveux de nuit de la silhouette masculine assise près de l'eau immobilisée par le froid.
L'homme perdu dans les ténèbres écrivait, encore et encore, inlassablement.
Seul le regard charbon déviait parfois en direction de la lune, comme si elle était coupable du plus grand des crimes.
La nature semblait morte, à jamais figée dans le temps.
Et au creux de l'hiver, alors que l'astre de la nuit éclairait d'une lueur pâle le visage opalin, se reflétant doucement sur les larmes de l'homme solitaire, une forme de biche s'éleva dans les airs, jusqu'à s'évanouir au cœur de la pleine lune, dans un nuage de brume saphir.
Alors l'homme se leva, laissa tomber le parchemin au sol et s'en alla sans jamais se retourner.
L'écho de ses pas dans la neige résonnait encore, lorsqu'une dernière larme s'écrasa au sol, sous le regard de la lune, seul témoin de la tristesse de cet homme solitaire.
Le silence redevint maître des lieux alors que le vent se mit à souffler plus fort, tandis qu'une lettre composée par l'âme amoureuse esseulée partait rejoindre les étoiles, en une fine poussière argentée. Le vent lui-même sembla réciter cette preuve d'un amour éternel, ce dernier adieu.
Repose en paix, ma fleur de lys
Adieu, Lily
Je t'aime
A jamais
