Bonne année 2013 à toutes. Voici le premier chapitre de ma nouvelle histoire qui se passe dans le monde dangereux de l'espionnage. William Darcy mène une double vie. Dans la première, il est un homme d'affaire et vend de l'équipement médical sophistiqué aux hôpitaux, dans la seconde, il travaille pour le FBI et suit de près les activités d'un réseau de terroristes (L'odyssée) qui oeuvre à Londres. Merci de donner une chance à cet univers alternatif. Pour l'instant, l'histoire compte 17 chapitres, mais elle n'est pas encore terminée. Vos commentaires me premettront également de trouver la fin... Bonne lecture! Miriamme

Première partie

Charlotte avait parfaitement raison, l'homme qui s'entretenait avec monsieur Lucas correspondait en tout point à ses goûts. Les yeux posés sur lui alors qu'elle feignait de s'intéresser à une revue de mode qui traînait dans l'entrée, Élisabeth se félicita d'avoir eu l'audace de suivre les consignes de sa meilleure amie et de prendre le temps de détailler attentivement l'homme en question avant de monter la rejoindre à l'étage, dans sa chambre.

Lorsqu'elle avait lu le message texte que Charlotte lui avait envoyé un peu avant qu'elle ne descende de son bus, Élisabeth avait tout d'abord pensé que son amie se moquait d'elle. Après tout, ça n'aurait pas été la première fois. De plus, en temps normal, lorsqu'elles sortaient pour aller danser – ce qui arrivait tout de même une fois par mois - les deux jeunes filles n'avaient que très rarement les mêmes goûts. Élisabeth aimait les hommes de grande taille alors que Charlotte les préférait petits et musclés. Élisabeth préférait les cheveux bruns à toute autre couleur et finissait toujours son examen en détaillant les mains alors que Charlotte enlignait les hommes aux cheveux courts uniquement et se laissait immanquablement séduire par un beau regard.

Se souvenant ensuite que son amie lui avait mentionné la veille que son père voulait faire changer son système de vidéo surveillance, elle devina que l'homme en question – qui aurait pu être mannequin d'ailleurs - travaillait pour une compagnie privée et qu'il était là pour affaire.

-C'est ici au bas de la page que vous pouvez voir les frais d'installation tels qu'estimés par notre compagnie… mentionna-t-il d'une voix basse qui plut immédiatement à la jeune femme avant de s'arrêter soudainement et lever la tête pour l'observer exactement de la même façon que s'il avait compris qu'elle faisait exprès de s'attarder au pied de l'escalier. Lorsqu'elle réalisa qu'il l'étudiait à son tour les sourcils froncés, elle replongea les yeux dans sa revue, découvrit avec horreur qu'elle la tenait à l'envers et devint si rouge qu'elle se confondit avec la tapisserie qui ornait le mur devant lequel elle se tenait.

Compte tenu qu'il ignorait que sa fille était déjà rentrée à la maison, monsieur Lucas déclina avec nonchalance et sans même se retourner le prénom de sa fille en réponse à l'interrogation muette qu'il crut décoder dans les yeux de son invité. Voulant éviter à tout prix que monsieur Lucas se trouvât embarrassé en réalisant son erreur, Élisabeth s'empressa de déposer la revue sur la table et s'engagea dans l'escalier d'un pas léger et alerte, un peu comme l'aurait fait son amie. Posant le pied sur la dernière marche, elle accéléra le pas, traversa le corridor au pas de course, poussa la porte de la chambre de Charlotte, la referma rapidement et poussa un soupir à fendre l'âme sous l'œil amusé de son amie.

Dix minutes plus tard, elles en riaient encore toutes les deux pendant que Charlotte faisait passer et repasser sans cesse l'extrait vidéo qui correspondait à l'instant où l'employé avait sonné à la porte d'entrée.

-As-tu vu ses yeux ? Et sa bouche ? Se pâma Charlotte pour la énième fois.

-Et tu as vu lorsqu'il lève la main pour sonner ? Il ne porte pas d'alliance… se moqua Élisabeth en mentionnant ce détail pour la première fois.

-Il est peut être gay… s'horrifia Charlotte en portant les deux mains devant son visage.

-NO WAY… Impossible, décréta Élisabeth après avoir étudié une dernière fois le sujet dont le visage était toujours figé à l'écran. L'image est tellement claire, s'émerveilla-t-elle ensuite avant de demander : ton père croit réellement qu'il pourra obtenir une plus belle image que ça avec une nouvelle compagnie?

-Bof… tu connais mon père Lizzie… Il est perfectionniste et un peu paranoïaque… déplora-t-elle tout en pressant sur le bouton qui lui allait lui permettre de revenir à ce qui se passait à l'extérieur en temps réel.

Dès que le vestibule de la maison réapparût à l'écran, Charlotte se figea d'appréhension, découvrant en même temps que son amie, un groupe d'hommes cagoulés et armés jusqu'aux dents qui pénétraient dans la maison.

-Papa, s'inquiéta Charlotte en se levant de sa chaise et se dirigeant vers la porte de sa chambre.

-Qu'est-ce qui se passe ? Paniqua Élisabeth incapable de quitter l'écran des yeux.

Une seconde plus tard, des coups de feu retentirent au rez-de-chaussée, forçant Charlotte à refermer la porte de sa chambre pour la verrouiller.

-Cache-toi, lui ordonna son amie une seconde avant qu'elles n'entendent des pas dans l'escalier.

D'autres coups de feu fusèrent, beaucoup plus près cette fois. Un corps fut ensuite violemment projeté contre la porte forçant les deux filles à retenir leur souffle. Charlotte avait trouvé refuge dans son immense penderie alors qu'Élisabeth s'était rendue dans la section douche de la salle bain privée de son amie. Elle venait même tout juste d'en refermer la porte lorsque des intrus réussirent à défoncer celle de la chambre. Prêtant l'oreille, Élisabeth frémit d'horreur en entendant les cris désespérés que poussa son amie après avoir été débusquée, puis le silence lourd de sens qui régna une seconde plus tard, à la suite d'un tir précis qui se répercutait sans cesse dans ses oreilles.

L'adrénaline lui apportant une lucidité étonnante, Élisabeth sut à cet instant même qu'elle n'avait aucune chance de s'en sortir puisqu'elle était entrée dans une pièce qui ne comptait pas d'issue. En fait, sa seule chance de survie se situait au centre d'une hypothèse plutôt douteuse qui prévoyait que les intrus n'en voulaient qu'aux membres de la famille Lucas.

Ne pouvant toujours pas se fier sur son ouïe, Élisabeth posa délicatement sa main bien à plat sur le mur mitoyen et essaya de percevoir des mouvements de l'autre côté. Voulant accroître ses chances de percevoir les bruits ou à tout le moins leurs vibrations, la jeune femme fit doucement remonter son autre main le long du motif en céramique qu'elle connaissait presque aussi bien que le sien. Mais pas assez bien finalement. En effet, elle avait oublié que la douche de Charlotte comptait une tablette intégrée sur laquelle elle exposait sa bouteille de shampoing et son savon préféré. Les accrochant au passage, ceux-ci basculèrent dans le vide et s'écrasèrent lourdement au fond de la douche, la faisant trembler d'effroi et l'obligeant à retenir son souffle. Des gouttes de sueurs dégoulinaient maintenant de son front tandis qu'elle se préparait mentalement au pire. Les secondes s'égrenaient lentement, lui faisant tout à coup réaliser qu'elle pouvait tout de même essayer quelque chose.

«Mais quoi ?», se demanda-t-elle tout en jetant un œil autour d'elle. Prenant une décision, elle allongea le bras vers la tablette qui se trouvait sur le mur opposé afin de saisir la longue bouteille de verre contenant des sels de bain qu'elle avait offerte à son amie pour son anniversaire.

Au moment où elle vit la poignée de la porte se mettre à tourner, elle se plaqua davantage contre le mur et leva le bras, prête à passer à l'action. Le bout d'un revolver muni d'un silencieux fut la première chose qui émergea de la chambre, suivi d'un bras puis d'une épaule. À l'instant où la tête de l'intrus apparût, Élisabeth abaissa son bras à toute vitesse et pria pour que l'impact soit suffisant pour l'assommer.

Lorsqu'elle le vit trébucher à travers les éclats de verre, la jeune femme en profita pour l'enjamber et sortir de la minuscule salle de bain. Au moment où elle posait le pied de l'autre côté, une poigne solide lui saisit la cheville lui fit perdre l'équilibre et tomber face première contre le sol. Quelques microsecondes plus tard, l'homme la rejoignit et l'immobilisa fermement au sol en utilisant son propre corps. Pointant ensuite l'extrémité de son arme sur sa tempe, il avança sa tête tout contre la sienne et l'intima de lui donner le code.

Pendant que ses paroles étaient analysées puis rejetées par son cerveau hypersensible, Élisabeth sentit qu'il redressait la tête pour regarder vers la porte d'où provenait une nouvelle série de bruits de pas. La pression sur sa tempe disparût comme par enchantement cédant la place au bruit assourdissant d'un coup de feu que l'homme dirigea vers l'entrée de la chambre.

La force de l'explosion lui tira des larmes. Le tir ne fut certainement pas assez précis. Beaucoup moins en tout cas que la riposte qui suivit immédiatement après et qui provoqua l'affaissement de son assaillant. Celui-ci rendit l'âme alors qu'il reposait sur la jeune femme telle une masse inerte. Restant immobile quelques secondes, à la foi pour faire semblant d'être morte et pour évaluer la situation, Élisabeth fut suffisamment rassurée par le silence qui régnait dans la pièce pour prendre la chance de changer de place. Elle se redressa lentement, fit basculer le cadavre qui gisait toujours sur son dos et se redressa lentement.

C'est alors qu'elle le revit, l'homme de la vidéo et celui qui l'avait surprise en train de l'admirer au rez-de-chaussée, l'index appuyé sur ses lèvres, il lui faisait signe de garder le silence. La voyant sursauter en entendant une nouvelle salve de tirs dans le corridor, l'homme se plaqua davantage contre le mur puis fit signe à Élisabeth de se rendre dans la salle de bain. N'ayant aucune raison de rester là où son amie avait trouvé la mort, Élisabeth obtempéra et fit volteface pour retourner vers la petite pièce. Juste avant qu'elle n'atteigne la porte qui séparait les deux pièces, un projectile fit éclater la fenêtre et atteignit Élisabeth à l'épaule, lui faisant perdre l'équilibre, heurter violemment le cadre de porte avec sa tête et s'écrouler sur le sol, inconsciente.

À son réveil, des voix masculines lui parvenaient distinctement bien qu'elles semblassent pourtant lointaines. Aucune, toutefois, ne lui sembla familière. Se concentrant davantage, Élisabeth distingua deux voix différentes même si celles-ci étaient très basses.

Tandis que les deux hommes s'éloignaient lentement de la table où elle était allongée, elle les entendit clairement prononcer son nom. Une fois que le silence à nouveau régna dans la pièce, elle essaya de se redresser, mais réalisa qu'elle était attachée. Ayant probablement perçu ses mouvements, les deux hommes revinrent vers elle, relevèrent délicatement ses paupières pour s'assurer qu'elle dormait toujours puis testèrent ses liens.

Des coups de feu retentirent au loin, provoquant l'agitation des deux hommes puis leur déplacement vers la porte. Les entendant jouer avec la serrure, Élisabeth s'inquiéta de son sort. Lorsqu'elle entendit l'un d'eux suggérer de l'éliminer, elle paniqua et s'intéressa davantage à ce qui se passait hors de la pièce.

Le bruit et les effets de la bataille qui se déroulait à l'extérieur se rapprochant de plus en plus, Élisabeth entendit l'un des deux hommes sortir une seringue de son emballage plastique et la passer à son compagnon. Dans les secondes qui suivirent, Élisabeth devina que l'un des deux s'était rendu vers la porte pour surveiller ce qui se passait de l'autre côté alors que l'autre s'occupait de remplir la seringue. Ouvrant finalement les yeux afin de surprendre celui qu'elle entendait respirer tout près d'elle, Élisabeth réalisa qu'il était prêt à lui injecter un produit qu'elle croyait mortel.

-Au Secours! Hurla-t-elle, avant d'être réduite au silence par le second individu qui revenait de la porte.

-Grouille, pressa-t-il son acolyte tout en la bâillonnant.

Une dizaine de secondes plus tard, Élisabeth luttait contre le sommeil qui la gagnait lentement. Juste avant de sombrer dans le néant, elle entendit de nombreux coups de feu et aperçut un nouveau visage qui se penchait sur elle. Elle reconnut en lui l'agent qu'elle avait aperçu chez son amie Charlotte et qu'elle avait trouvé si beau. Il la regardait d'un air inquiet tandis que ses lèvres laissaient échapper un prénom qui n'était pas le sien. Dans le noir qui l'engloutissait peu à peu, Élisabeth répéta le prénom prononcé par celui-ci et sombra dans l'inconscience.

-Charlotte…

Lorsqu'elle ouvrit les yeux à nouveau, elle était branchée de partout et un froid intense la faisait grelotter. Une couverture fut aussitôt déposée sur elle, tandis qu'une main chaude se posait sur son front. Des mains se mirent alors à la toucher un peu partout lui permettant de comprendre qu'il y avait plusieurs personnes autour d'elle. Des voix indistinctes mais apaisantes lui murmurèrent qu'elle était en sécurité et qu'elle pouvait se rendormir.

À son réveil, une dizaine d'heures plus tard, Élisabeth se sentait vraiment mieux. Le froid ne la faisait plus souffrir. Un sentiment de paix et de calme régnait dans la pièce où elle se trouvait. Regardant autour d'elle, elle réalisa qu'elle n'était pas attachée et qu'elle se reposait dans une chambre bien éclairée et très accueillante. Elle se redressa doucement et perçut aussitôt une présence non loin de son lit. Une silhouette masculine se redressa et s'approcha doucement d'elle en prenant bien soins de ne pas la surprendre. Élisabeth reconnût alors l'agent qui lui était déjà venu en aide et qu'elle voyait pour la troisième fois.

-Êtes-vous un ange gardien? L'interrogea-t-elle l'esprit nageant encore en pleine confusion.

Il laissa échapper un rire léger et très agréable.

-Non… Je suis un ami… rien de plus, la rassura-t-il avant de remonter sa couverture et lui murmurer doucement : Reposez-vous mademoiselle Lucas.

-Lucas? La dernière fois aussi, vous m'avez appelée Charlotte, rétorqua-t-elle d'une voix incertaine.

-Rendormez-vous. Les choses vous paraîtront plus claires après quelques heures de repos.

-Non, vous faites erreur, commença-t-elle, je ne suis pas Charlotte. Je suis son amie… Charlotte était là-bas, je l'ai vue tomber… Elle est morte, n'est-ce pas? S'inquiéta-t-elle.

-Non, vous n'êtes pas morte, reprit-il. Dormez maintenant. Nous reparlerons de tout ça lorsque vous serez moins confuse.

Quelques minutes plus tard, tandis qu'il veillait sur le sommeil de la jeune femme dont il se sentait bizarrement responsable, William fut rejoint par l'agent Marc Sommers, son supérieur immédiat.

-Et puis, vous avez du nouveau?

-Oui. Votre jeune malade vous a dit la vérité. On a identifié le corps de l'autre jeune femme trouvée sur les lieux. Il s'agit bien de Charlotte Lucas et elle serait morte durant la première fusillade.

-Qui est cette jeune femme alors? L'interrogea William en fronçant les sourcils.

-La meilleure amie de mademoiselle Lucas. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle a eu beaucoup de chance que vous l'ayez prise pour Charlotte… c'est la seule chose qui lui vaut d'être encore en vie aujourd'hui.

-Elle ne joue aucun rôle dans cette affaire? Vous en êtes certain? Douta-t-il.

-Je n'ai pas dit ça… D'ailleurs le fait de l'examiner attentivement nous a tout de même appris des choses très intéressantes.

-Comme quoi?

-Certains éléments nous laissent croire qu'elle est impliquée dans le réseau…

-Je le savais, Clama fièrement William Darcy. Après tout, songea-t-il, elle n'avait pas détrompé monsieur Lucas lorsqu'il lui avait mentionné son nom et avait rougi pendant qu'il l'avait détaillée, exactement comme le faisait sa sœur Georgianna lorsqu'elle mentait et venait de se faire prendre.

-C'est une clé USB, annonça Marc Sommers fier de son effet.

-Une clé USB? Je ne comprends pas. Que voulez-vous dire?

-À quoi sert une clé USB habituellement? Le testa Marc.

-À transporter de l'information…

-Exactement. C'est à ça que servait cette jeune femme…

-Comment est-ce possible?

-Écoutez Darcy, il y a de nombreuses années déjà que nos ennemis utilisent un mode de communication microscopique et miniaturisé, mais si vous ne nous aviez pas ramené cette jeune femme, on n'aurait jamais pu obtenir la preuve qu'ils utilisaient des humains pour le faire.

-Comment ça fonctionne exactement?

-Selon son dossier médical, mademoiselle Bennet est sujette à de violentes crises d'épilepsie.

-Mais encore…

-Le médecin qui la suit depuis deux ans est la tête dirigeante de la section anglaise du réseau.

L'air interrogateur de l'agent obligea Sommers à se faire plus précis: Voici comment ça fonctionne. Lorsqu'une section veut transmettre de l'information à une autre branche du réseau, le médecin actionne la puce qui est implantée dans la tête de mademoiselle Bennet à distance afin que celle-ci envoie une charge électrique suffisamment forte pour provoquer une crise d'épilepsie.

-Incroyable…

-Une fois à l'hôpital… une équipe médicale triée sur le volet, lui implante dans la tête de nouvelles informations encryptées en utilisant cette nouvelle technologie dont je vous ai déjà parlé et qui est, entre autre, indétectable par les moyens traditionnels. Mais, ce qui est encore plus fort, c'est que le porteur du message n'a pas à être conscient de ce qui se passe.

-Comment avez-vous découvert cela?

-Nous avons réussi à extraire le dernier message que portait cette jeune femme. Celui-ci est assez récent pour nous laisser croire qu'ils devaient avoir l'intention de provoquer une crise très bientôt. En fait, après l'avoir examinée attentivement, je crois qu'au moment où vous êtes allés la récupérer dans leur repère, ils se préparaient justement de lui extraire ces nouvelles informations.

Sous l'œil attentif de William, Marc sortit une petite pochette de plastique transparent contenant une minuscule capsule et la déposa dans sa paume.

-C'est grâce à cette petite puce que nous sommes au courant de leur prochaine transaction… et que nous serons prêts.

-Bien… Qu'allez-vous faire d'elle?

-Nous allons la remettre sur pieds et la laisserons rentrer chez elle…

Un long silence régna dans la pièce pendant lequel Marc Sommers rangea le sac de plastique dans la poche de son veston alors que William jetait un œil préoccupé sur la jeune femme qui dormait toujours paisiblement.

-Et le déclencheur? Vous l'avez retiré?

-Non, surtout pas!

-Grand Dieu! Pourquoi l'avez-vous laissé là?

-Les ordres sont les ordres Darcy.

-Avez-vous une idée de l'effet de cette technologie sur le cerveau humain? C'est sûr que ça doit laisser des traces… si une simple crise d'épilepsie laisse des séquelles…

-C'est un risque que nous n'avons pas le choix de courir…

-Ce n'est pas vous qui en serez la victime… rétorqua William qui marchait maintenant de long en large, extrêmement contrarié.

Laissant échapper un petit rire sec, Marc Sommers posa la main sur le bras de son collègue au moment où il passait plus près de lui : Le chef a bien fait de vous forcer à prendre des vacances Darcy. Vous prenez les intérêts de cette jeune femme bien trop à cœur, l'excusa-t-il avant d'ajouter : ne vous en faîtes pas pour elle William, nous la surveillerons de près pendant quelques semaines.

-Mais… commença William.

-Agent Darcy, considérez cette discussion comme terminée, le somma son patron.

-À vos ordres monsieur, rétorqua l'agent avant de saluer respectueusement son supérieur puis franchir la porte qui se trouvait derrière lui.

Ces vacances qu'on lui imposait n'arrivaient pas à un bon moment. Sa sœur Georgianna était à Londres où elle poursuivait ses études et Charles Bingley, son meilleur ami venait tout juste d'acquérir une nouvelle propriété dans la région de Longbourn. Il se retrouverait donc seul à Pemberley alors qu'il avait tant besoin de distraction.

«Ai-je réellement le choix? S'interrogea-t-il, ou je reste seul et ne pense qu'au travail, ou je vais rejoindre Charles et reprend mon personnage d'homme d'affaires… Dieu que je déteste les mondanités! S'exclama-t-il en roulant des yeux avant de lâcher un borborygme incompréhensible en pensant à Caroline, la sœur de Charles. Pourquoi viennent-ils toujours ensemble ces deux-là?»

Sa décision prise, il regagna son bureau, nota les détails de sa dernière intervention, soupira profondément en songeant à la jeune inconnue qu'il laissait entre les mains de ses supérieurs, ferma rageusement son ordinateur après avoir envoyé son rapport et quitta le bâtiment ultra secret qui abritait la cellule anti-terroristes du FBI pour laquelle il travaillait depuis maintenant deux ans.

-Bonnes vacances monsieur Darcy, lui lança la réceptionniste de l'immeuble juste avant qu'il ne passe la porte.

-Merci, répondit-il en la saluant d'un léger signe de tête.

-Où irez-vous? Lui demanda-t-elle lorsqu'il arriva devant la sortie.

-Chez moi, à Pemberley, mentit-il, certain qu'elle devait tout consigner dans un cahier.

Après tout, très tôt dans la vie, trop tôt d'ailleurs, William Darcy avait appris qu'il ne fallait jamais faire confiance à personne.

À suivre….

et à commenter surtout...

Alors mesdames, que pensez-vous de ce début?