Mayunaise, le 5 novembre 2015
Bonsoir, bonsoir ! Je suis très heureuse de revenir après un petit mois d'absence, avec une HPTR - voyage dans le temps - UA à ma façon. La fic, qui suivra tous les événements du canon, retracera toute la vie de Tom Riddle à partir de sa naissance, Tom qui partage son corps avec une autre conscience, celle de Harry Potter. What ?
Elle sera longue (une bonne vingtaine de chapitres, de quoi passer tranquillement l'hiver et le printemps ensemble). Je finis toujours ce que je commence.
Update juillet 2016 : Et voilà, j'ai terminé ce que j'avais commencé. Bonne lecture aux nouveaux venus, n'hésitez pas à reviewer, bien entendu :)
Résumé détaillé : A la fin des Reliques de la Mort, dans les limbes qui ressemblent à King's Cross, Harry fait un autre choix que celui de revenir dans la Forêt Interdite pour affronter Voldemort. Il se retrouve alors dans le corps d'un bébé qui répond au doux nom de Tom Riddle. Les années passent lentement à l'orphelinat et lient Harry et Tom toujours plus intimement, dans une relation fraternelle et incestueuse. Les événements sinistres, pourtant, arrivent malgré la présence de Harry : il semble même que ce soit lui qui les provoque.
Plongez dans la (longue) vie de Tom Riddle en compagnie de son ami faussement imaginaire, Harry. Demandez-vous jusqu'à la fin si tout ceci n'est qu'un rêve ou un univers alternatif ou un retour de le temps ou une quelconque bizarrerie temporelle... Cette histoire est à la fois une aventure et une histoire d'amour, un hommage à Harry Potter et un univers alternatif qui découle du "Et si Tom Riddle avait partagé son corps avec Harry Potter".
Warning : La relation de Tom et Harry sera tordue et très frustrante, car il est insensé de tomber amoureux de soi-même. Il y aura du sang, des larmes, du sperme, de la sueur, des moments perturbants, une ambiance malsaine, et sûrement quelques descriptions viscérales mais jamais de viol, torture, mutilation et autres choses pénibles que je refuse d'écrire. Par ailleurs, l'angst n'empêche ni l'amour ni l'humour.
Bref, ne partez pas.
Disclaimer : Je ne fais qu'emprunter l'univers et les personnages de JK Rowling. Je les maltraite, certes, mais je n'en tire aucun profit mis à part le plaisir de lire des reviews. J'utiliserai parfois des citations (souvent des dialogues) de la saga, comme dans ce prologue.
ANIMUS, ANIMA
Dans les limbes (2 mai 1998)
Prologue : Régurgiter tous les astres pointus
– Tu ne peux pas l'aider, intervint Dumbledore.
Harry se détourna, avec un soulagement honteux, de la créature écorchée qui gémissait sous le siège.
Depuis que le Survivant était arrivé dans ce drôle de lieu blanc et vaporeux, la chose, qui avait la forme d'un petit enfant nu, n'avait pas cessé d'émettre des petits bruits pitoyables et obscènes, troublant l'ambiance éthérée. Elle étouffait.
On aurait dit qu'elle luttait pour respirer mais qu'elle n'avait pas de poumons, qu'elle tentait en vain de parler, mais qu'on lui avait arraché la langue. Elle n'avait en tout cas ni poils, ni peau. C'était seulement un être minuscule, recroquevillé par terre, dont la chair à vif, rêche, était par endroit recouverte d'une substance gluante et rougeâtre. C'était triste et répugnant.
Harry en avait effroyablement peur.
Dès qu'il l'avait vue, si petite et blessée, abandonnée, il avait ressenti le devoir moral de la réconforter. Pourtant, ses entrailles s'étaient tordues de répulsion et tout son corps lui avait crié de reculer. Ses yeux soutenaient difficilement la vision.
xXx
A onze ans, il avait vu le visage cadavérique de Voldemort, de l'autre côté du crâne de Quirrell. A douze, il avait failli être bouffé par un Basilik aux yeux crevés, qui sifflait des mélodies sinistres. A treize, il avait du faire face à des centaines de Détraqueurs putrides, tentant de lui donner un baiser. A quatorze, il avait assisté à la résurrection de Voldemort et au meurtre de Cédric Diggory.
A quinze, il avait été été témoin du passage de Sirius de l'autre côté du voile et avait du échapper encore une fois à Voldemort et ses fidèles. A seize, il avait été en haut de la Tour d'Astronomie, quand Snape avait envoyé valser, sans pitié, Dumbledore dans le vide. Et, il venait de voir, à peine une heure plus tôt dans la Cabane Hurlante, Snape mourir, la gorge déchiquetée par Nagini.
Cependant, aucun de ces terribles événements ne l'avait laissé aussi pantelant et désespéré que cette petite créature ignoble. Il avait toujours été capable, même devant les choses les plus atroces, de prendre des décisions rapides et efficaces. Mais de cette créature qui se débattait, il ne savait que faire.
xXx
Dumbledore était apparu au bon moment. Un instant de plus et Harry aurait obéi à la loi morale en lui : il aurait tendu la main pour caresser la joue de la créature, dans un maigre geste de réconfort.
Ouf, pensa l'adolescent. Je n'ai plus à me préoccuper de ça. Dumbledore pourra le sauver, il saura être juste.
A ces pensées, son estomac fit un tour sur lui-même et un sentiment désagréable de culpabilité l'envahit. Il n'avait pas l'habitude d'être aussi lâche.
Il ne se rappelait déjà plus que Dumbledore l'avait abordé en disant simplement : « Tu ne peux pas l'aider. ». C'était absurde. Dumbledore ne pouvait pas ignorer la souffrance d'un être, même insignifiant, n'est-ce pas ? A part Voldemort, qui pourrait-il laisser mourir ?
Dumbledore trouvera une solution pour l'aider, songea Harry, alors qu'il suivait son ancien mentor.
Le vieil homme, l'air plus serein que jamais, les mena un peu plus loin, vers deux fauteuils confortables et curieusement solides.
Après quelques instants de silence, Harry ne put s'empêcher de dévisager, ébahi, le visage du défunt, si vif, si pareil à dans ses souvenirs.
– Mais vous êtes mort, dit-il enfin, abasourdi.
xXxxXxxXx
Sa rencontre avec Dumbledore lui fit momentanément oublier la chose qui gémissait derrière eux. Il avait énormément de choses à lui demander et Dumbledore répondait joyeusement à toutes ses questions.
L'ancien Directeur était très satisfait de lui-même. Ses plans avaient parfaitement fonctionné. Avant l'aurore, Voldemort serait tout aussi mort que lui. Il pouvait donc prendre quelques instants pour rassurer Harry et lui expliquer deux, trois choses dont il avait oublié de lui parler de son vivant.
Non, Harry n'était pas mort dans la Forêt Interdite, même si Avada Kedavra l'avait touché une nouvelle fois. Au contraire, comme le brun ne s'était pas défendu, Voldemort avait accidentellement tué l'Horcruxe que le garçon portait en lui. N'était-ce pas formidable ?
– Ton âme a retrouvé son intégrité et t'appartient entièrement, Harry.
– Mais alors... qu'est-ce que c'est que ça, professeur ? demanda le Survivant, en désignant l'endroit où la créature mutilée tremblait sous une chaise.
– Quelque chose que nous ne pouvons aider ni l'un ni l'autre.
Cette réponse contraria un peu Harry. Que lui ne puisse rien faire était compréhensible – il n'avait même pas ses ASPIC – mais que Dumbledore soit impuissant face à cette chose souffrante... Ça lui semblait assez improbable.
Mais Harry avait encore tant de questions à poser !
xXx
Dumbledore lui expliqua ensuite que s'il n'avait pas succombé au sortilège de mort, c'était de nouveau grâce à l'amour de sa mère. Même si Harry avait atteint sa majorité, la protection de Lily était encore active. En effet, dans le cimetière de Little Hangleton, Voldemort s'était servi du sang de l'adolescent pour revenir. A partir de ce moment-là, l'amour de Lily avait coulé dans leurs veines à tous les deux. Alors, ni Harry ni Voldemort ne pouvait mourir tant que l'autre était en vie.
– Je reste en vie... tant que lui-même est vivant ? Mais je croyais... Je croyais que c'était dans l'autre sens ! Je croyais que nous devions mourir tous les deux ? Ou alors est-ce la même chose ?
Harry fut à nouveau distrait par la créature torturée qui gigotait derrière eux et lui jeta un coup d'œil par dessus son épaule.
– Vous êtes sûr qu'on ne peut rien faire ?
– Aucune aide n'est possible.
Harry se mordilla les lèvres mais Dumbledore reprit ses explications avant qu'il ne puisse protester. Toutes paraissaient aussi logiques qu'impossibles.
Harry était le septième Horcruxe de Voldemort, celui qui n'aurait jamais du être créé. Voldemort ne savait rien, ne comprenait rien des elfes de maison, des contes pour enfant, de l'amour, de la loyauté, de l'innocence. La baguette de Harry avait brisé celle que Voldemort avait empruntée à Lucius car elle avait absorbé les pouvoirs de sa jumelle, dans le cimetière, trois années auparavant. Si Harry décidait que ce lieu éthéré était King's Cross, alors ils étaient à King's Cross.
Le défunt, en pleurant, lui parla des reliques de la mort. Il s'apitoya sur lui-même et sur ses erreurs de jeunesse. Harry se retrouva obligé de le réconforter. Il considérait ses pleurnicheries indignes. Comment est-ce que le Directeur pouvait oser sangloter, alors que la créature derrière eux agonisait dans l'indifférence de tous ?
xXx
Dumbledore finit par se ressaisir. Il se mit à monologuer sur sa sœur, Ariana, dont il avait peut-être été le meurtrier. Il évoqua aussi longuement Grindelwald, son brillant et éphémère meilleur ami, qu'il avait été contraint d'envoyer à la prison de Numengard. Harry supposa que, pour une fois, Rita Skeeter avait eu raison. Les deux hommes avaient probablement eu une liaison. En tout cas, parler de Grindelwald fit réapparaître des larmes dans les yeux du vieillard.
Les plaintes de Dumbledore étaient si fortes que Harry n'entendait presque plus les gémissements de la créature derrière eux. Il ne savait pas trop pourquoi mais, malgré son dégoût, il ne voulait pas que la chose meure sans qu'il s'en aperçoive. Si au moins une personne était auprès d'elle pour ses derniers instants...
Dumbledore sécha ses larmes. Fébrile, il décrit sa convoitise pour la pierre de résurrection. Quand il l'avait eue entre les mains, il avait même oublié que c'était un Horcruxe et il l'avait enfilée, s'attendant à revoir Ariana. Le Directeur se dénigrait avec une passion qui énervait Harry. On aurait dit qu'il espérait entendre « Je vous pardonne. » ou « Tout va bien se passer désormais. ». Au moment où il donna à Harry le titre ridicule de Maître de la Mort, la chose poussa un cri plus désespéré que les autres.
Mais le défunt continua à badiner, sans se retourner. Il ne semblait même pas avoir entendu. Il affirma que Voldemort ne s'intéressait pas aux reliques, qu'il avait cherché la baguette de sureau dans le seul but de vaincre celle de Harry.
– Il ne pensait pas avoir besoin de la cape et en ce qui concerne la pierre, qui donc aurait-il voulu faire revenir d'entre les mort ? Il craint les morts. Il n'aime personne, disait Dumbledore.
Il avait certainement raison, Voldemort ne devait pas aimer grand monde. Mais le penser était une chose, l'affirmer une autre.
Qui sommes-nous, pour psychanalyser ainsi Tom Marvolo Riddle ?, se demanda Harry.
xXxxXxxXx
Dumbledore parla encore un moment. Quand il se tut enfin, on n'entendit plus que les bruits faibles de la créature qui s'agitait et gémissait, à quelques mètres d'eux. Pendant ces longues minutes, comme si une neige douce et lente tombait sur lui, Harry prit peu à peu conscience de ce qui devait se produire à présent.
– Il faut que j'y retourne, n'est ce pas ?
– C'est à toi de décider.
– J'ai le choix ?
– Oh, oui.
Dumbledore sourit.
– D'après toi, nous sommes à King's Cross ? Et bien, je pense que si tu décidais de ne pas y retourner, tu pourrais... disons... monter dans un train.
– Et où m'emmènerait-il ? s'inquiéta Harry.
– Plus loin.
Harry regarda à nouveau la créature écorchée qui tremblait et suffoquait dans l'ombre, sous la chaise, un peu plus loin.
– N'aie pas peur des morts, Harry, dit Dumbledore avec une certaine dureté. Aie plutôt pitié des vivants et surtout de ceux qui vivent sans amour. En y retournant, tu pourras faire en sorte qu'il y ait moins d'âmes mutilées, moins de familles déchirées. Si cela en vaut la peine à tes yeux, alors disons-nous au revoir pour l'instant.
Harry réfléchit un instant et fit son choix.
Partir de là serait beaucoup moins difficile que ne l'avait été sa marche dans la forêt, pour rencontrer Voldemort. Cet endroit immaculé, pourtant, était chaud, lumineux, paisible, et il savait qu'il retournait vers la douleur et la crainte d'autres deuils. Mais il était déterminé. Il se leva, Dumbledore l'imita, et ils se dévisagèrent un long moment.
Harry faillit demander si tout cela était bien réel, ou si cela ne se passait que dans sa tête, mais il se retint. La question lui parut stupide. Il l'aurait certainement posée, s'il avait projeté de repartir pour la clairière de la Forêt Interdite. Oui, s'il avait du retourner là-bas, la réponse lui aurait été utile.
Mais il y avait quelque chose qui lui semblait plus important que d'aller tuer Voldemort.
xXxxXxxXx
Harry retourna auprès de la créature sanglotante sans dire au revoir à Dumbledore. Ce dernier n'émit aucune protestation. Peut-être avait-il, d'ailleurs, déjà quitté la gare. Harry ne se retourna pas pour vérifier. Après tout, le Directeur était mort, il ne pouvait pas s'offusquer de son manque de politesse.
L'adolescent s'accroupit près de la chose et l'observa attentivement. Elle était encore en vie. Il avait du mal à s'habituer à sa surface en partie brûlée, en partie suintante, mais il arrivait désormais à la regarder sans ressentir l'envie de lui vomir dessus.
En fait, peut-être était-ce à force de la voir, mais il finit par lui trouver un air familier. Tout comme ce lieu s'était défini au-fur-et-à-mesure comme étant King's Cross, la créature devint de plus en plus identifiable.
Soudain, Harry fut pris du sentiment d'une mère qui vient d'accoucher et qui voit son enfant pour la première fois. Le bébé avait beau être difforme et couvert de sang, ses yeux aussi aveugles que s'ils avaient été crevés par un phénix, ses cris aussi angoissants que ceux d'un serpent écorché, une mère devinait sûrement, sous la peau plissée et marbrée, l'être humain qu'il allait devenir. Elle aimait ce morceau de chair prématuré et le serrait dans ses bras.
Harry, de la même façon, en arriva à trouver la petite chose pas si laide, finalement. Son ventre se remplissait d'une affection étrange, celle qu'on ressent pour quelque chose dont on s'occupe. Cette créature grotesque qui s'époumonait était comme une plante qu'il aurait arrosée tous les jours et qu'il ne pouvait décemment pas laisser flétrir.
xXx
Sans réfléchir, il prit la chose dans ses bras. Cela se fit très facilement. Il s'était plus ou moins attendu à ce qu'elle fonde ou se gèle à son contact, que sa peau pèle ou que son intérieur se déverse à l'extérieur, mais l'enfant était aussi concret qu'un autre enfant. Il était juste particulièrement repoussant.
Avec délicatesse, Harry enfonça les doigts dans sa peau croûtée et, encore une fois, il fut surpris de rencontrer une surface très ordinaire. Ses mains ne traversèrent pas le corps comme s'il était fait en eau ou en beurre. La chair de la créature était solide comme de la pierre et molle comme un fruit pourri. C'était un être vivant. Comment Dumbledore avait-il pu vouloir la laisser crever ?
Harry essaya de croiser le regard de la chose mais elle n'en avait pas. En réalité, c'était plutôt comme si le sorcier n'avait pas une vue assez subtile pour discerner les traits exacts du petit être. Il tenta plusieurs angles d'approche, porta même le bébé à bout de bras, mais il n'arriva pas à percer ses paupières. Il abandonna.
C'était un peu bête de reposer la créature mais Harry ne savait pas du tout quoi en faire, désormais. Dumbledore ne l'avait décidément pas du tout aidé. Quelque chose lui hurlait qu'il devait s'en occuper et ne pas la laisser mourir sous ce siège. Pourtant, il ne pouvait pas revenir dans la Forêt avec cet avorton. Et il ne pouvait pas non plus prendre le train avec, que diraient les contrôleurs ?
Il était difficile d'amener cette chose quelque part. Pouvait-elle, d'ailleurs, vraiment quitter ces limbes ?
Comme quand Harry réfléchissait un peu trop, sa tête se mit à tourner, empruntant une spirale dangereuse. Des flashes parurent tout autour de lui. Il se sentit mal, oppressé. Très vite, il ne contrôla plus du tout ses gestes et ses yeux ne voyaient plus que des formes inexistantes. Alors, sans raison, il se pencha sur la créature et la dévora.
xXx
Le petit être était définitivement tout petit. Il entra d'un coup d'un seul dans la bouche de Harry. Le brun, toujours dans un état second, avala l'embryon sans mâcher. Aucun os ne crissa sous ses molaires et le sang ne jaillit pas de sa bouche. Ses lèvres restèrent propres. Il avait l'impression d'avoir commis un crime horrible, mais ça soigna miraculeusement son mal de crâne.
Quand la chose se mit à glisser le long de son œsophage, donnant des coups de pieds sans force, il sentit sur sa langue un arrière-goût de moisissure. Il avait été plus que temps de la manger. Un instant d'hésitation de plus et il n'aurait plus été possible de la sauver. Elle se serait décomposée.
La créature gesticulante tomba dans son estomac. Harry la sentit s'agiter encore un peu et puis, pour la première fois depuis qu'il l'avait rencontrée, se calmer. Bien au chaud, logé dans un ventre aux parois rassurantes, l'enfant était enfin dans son élément.
Harry se caressa l'abdomen. Il était un peu enflé, comme celui d'une femme enceinte. A l'intérieur, il y avait une forme de vie inhumaine, mais qu'il n'avait pu se résoudre à abandonner. Il avait pris la bonne décision.
Il n'y avait que Dumbledore, vieillard utilitariste et menteur, pour laisser crever sans pitié une partie de l'âme de Harry Potter.
xXxxXxxXx
Pendant des jours sans soleil ni lune, Harry veilla sur son ventre. Il marchait un peu, quand l'envie le prenait mais, la plupart du temps, il restait simplement par terre. Il trouvait le contact du sol réconfortant. Il dormait aussi parfois mais jamais très longtemps – en tout cas, c'était ce qu'il lui semblait. Il n'avait jamais faim ni soif. En fait, il n'avait envie de rien, sauf de continuer à veiller sur son ventre comme un absurde manchot couve un œuf déjà mort.
Durant cette période, il ne vit aucun train et Dumbledore ne revint pas lui rendre visite. Dans les limbes, il n'y avait que lui, trois chaises, et un Horcruxe mutilé en incubation.
Enfin, la chose commença à éclore.
La créature s'était doucement faite oublier et Harry s'était tellement habitué à vivre avec indolence qu'il ne se rappelait plus ce qu'était une sensation vive. A un moment donné, pourtant, il ne fut plus que douleur. C'était comme si son corps était devenu trop étroit, trop petit pour lui, et toutes ses articulations se déboîtèrent.
Ma peau va rompre, je vais rompre, la gare va exploser !
xXx
Tout se brisa dehors et dedans lui. La coquille éclata, s'éparpillant de partout, souillant la gare blanche de morceaux de placenta placebo.
On pourrait décrire de nombreuses manières différentes ce que Harry vécut à ce moment-là. C'était comme recevoir en son sein le cosmos et devoir régurgiter tous les astres pointus par tous les pores. C'était comme être amoureux d'une étoile filante et mourir en accouchant d'une de ses étincelles. C'était comme se prendre pour un des satellites naturels de Saturne alors qu'on n'est qu'un robot envoyé par la NASA et, plein de haine, éclater.
En tout cas, Harry sentit tout son corps s'éplucher, dans une souffrance indicible, et c'était un changement d'être et de manière d'être. Plus jamais, après cet épisode, il ne pourrait être le même. En se transformant en volcan, il laissait tout derrière lui.
Ensuite, ce fut une courte plongée dans l'espace noir.
A Suivre...
Voilà pour le prologue ! L'histoire commence véritablement au prochain chapitre, en ligne jeudi 12 novembre. Au programme : le réveil de Harry dans un corps de bébé et les sept premières années de Tom Riddle, avec son fidèle ami imaginaire.
PS : J'ai pas chômé pendant le mois d'Octobre ! J'ai participé au gros challenge de dessin qu'est le Inktober (un dessin/jour pendant tout le mois), sur un thème exclusivement Harry Potter :) Si ça vous intéresse, vous pouvez checker mon tumblr (maiathoustra / attraper le contour du monde) ou l'album facebook (mayu l'abeille).
En attendant, comme tout début d'histoire est toujours délicat, ce serait adoraboulous si vous laissiez des petites reviews avec des questions, suggestions, réclamations, messages de haine ou d'amour, bref, merci de m'avoir lue.
