Auteur : Margot57
Bêta : Eve, que je remercie du fond du coeur
Disclaimers : On connaît la chanson ; ni House, ni aucun des personnages de la série ne sont à moi.
Spoiler : Aucun
Genre : Humor/Romance
Raiting : On va dire T
N/A : Après avoir désespéré suite à une brusque perte d'inspiration me voilà de retour ! Cette fic se passe durant les années fac de House & Cuddy, soit dans les années 80. Attendez vous à de nombreux anachronismes et à de probables incohérences avec la série ou même avec l'époque. Il est fort probable que les personnages soient parfois OOC.

Bonne lecture !

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Chapitre 1

Encore.

C'est le seul mot qui lui vint à l'esprit quand il s'éloigna d'elle, le souffle court et les yeux grands ouverts. Elle aurait voulu expliquer ce qu'elle ressentait, elle aurait voulu le dire, le hurler. Mais… Certaines choses ne s'expliquent pas, notamment les sentiments, surtout quand ils sont aussi forts. Elle était donc là, dans son conte de fée, à se remémorer le goût de ses lèvres sur les siennes quand elle perçut du mouvement.

« SALE ENFOIRE ! »

Ah oui, c'est ce qu'on appelait un dur retour à la réalité. Un poing entra en contact avec une mâchoire, puis une semelle en cuir alla violemment cogner un tibia. Lisa soupira, maudissant la manie qu'avaient les hommes de se battre pour la moindre petite chose… Un cercle se formait déjà autour des deux adversaires et elle se rendit compte qu'elle devait agir rapidement avant que toute l'attention se porte sur cette stupide bagarre.

« Hey ! Arrêtez ça immédiatement ! » s'écria t-elle, espérant que ça suffirait. Bien évidemment, personne ne l'écouta et le combat improvisé reprit de plus belle. Elle soupira et saisit un des deux hommes par le col, faisant tout son possible pour le tirer vers l'arrière. Il se débattait comme un diable mais elle finit par parvenir à l'attirer contre elle, ses poignets rabattus derrière son dos.

« Lâche moi Lise ! Cette espèce de connard n'a pas reçu tout ce qu'il méritait ! »
« Trent ! Je t'interdis de frapper à nouveau ce gars ! » ordonna sèchement la jeune femme.
« Ce dingue t'a embrassé ! »

Elle se mordit la lèvre, ravalant ainsi le « et alors ? » qu'elle avait faillit laisser échapper.

« Justement. C'est moi qu'il a embrassée que je sache, je peux me défendre toute seule ! »

Trent marmonna quelque chose et finit par tourner les talons non sans avoir lancé un regard mauvais au jeune homme qui se massait la mâchoire, un sourire triomphant apparaissant sur ses lèvres. Lisa soupira en percevant les soupirs déçus des étudiants qui s'attendaient à assister à un beau spectacle et se reconcentra immédiatement sur l'inconnu qui l'avait embrassé quelques minutes plus tôt.

« Ça t'arrive souvent d'embrasser les gens que tu ne connais absolument pas ?! » s'exclama t-elle en essayant de masquer le trouble que provoqua le regard bleu limpide quand il se posa sur son visage.
« Lisa Cuddy, copine de Trent Martins d'après ce que j'ai pu découvrir à mes dépens… » ironisa t-il.
« Si tu veux que tes testicules finissent dans un bocal de formol, retente l'expérience. »
Lisa avait soutenu le regard du jeune homme et elle fut irritée d'y déceler uniquement de l'amusement, voire une once de moquerie. Alors elle fit quelque chose dont elle ne se serait jamais crûe capable.


« Aïe ! » gémit Lisa en repoussant son petit ami qui s'évertuait à lui enrouler une bande autour de la main droite.
« Je suis désolé ma puce. Mais tu n'y es pas allée de main morte… »

La jeune femme ne put s'empêcher de sourire devant l'humour assez douteux de Trent. Il était le meilleur quand il s'agissait de trouver des jeux de mots foireux.

« Moi qui voulait éviter l'émeute, je me suis carrément donnée en spectacle… »marmonna Lisa en achevant son bandage.
« Je pense que tu as bien fait de lui en mettre une. House se prend pour un demi-dieu. »

Elle se tut un instant, quelque peu surprise par la révélation de l'identité de son désormais plus inconnu. D'après ce qu'elle savait de lui, House était un véritable cerveau dont les professeurs vantaient l'intelligence et le sens de la réflexion, un des meilleurs éléments de l'équipe de basket de la faculté et un coureur de jupon. Et apparemment, les groupies qui étaient collées à lui à chaque heure du jour et surtout de la nuit ne lui suffisaient plus…

« Ça te dit d'aller manger quelque chose ? »

Lisa acquiesça et saisit sa veste. Ce baiser l'avait troublée plus qu'elle n'osait se l'avouer et sortir un peu lui changerait les idées.


« Tu aurais vu ta tronche… » rit l'adolescent avant de vider son verre de bière d'une longue gorgée. La boisson était tiède et avait un sale goût.
« Ferme la Lewis. Tu me dois 50$. »marmonna House dont la joue avait pris un joli teint écarlate. On pouvait même deviner les traces des doigts qui étaient entrés en contact avec son visage une heure auparavant.
« Qu'est-ce que tu ferais pas pour du fric toi ! »soupira Lewis en tendant un billet vert à son ami.
« Eh oui. Mes parents ne me file pas 1000$ d'argent de poche tous les mois ! »

Le jeune homme soupira et regarda son ami mettre l'argent dans son portefeuille. Il se promit de ne plus jamais parier avec Gregory House. Comment aurait-il pu deviner que ce dernier n'hésiterait pas à embrasser une inconnue sans lui demander son avis ?…

« T'aurais pu me dire qu'elle avait un copain. Surtout que c'était Trenty ! » râla Greg qui avait du mal à digérer la baffe qu'il avait pourtant plus que méritée.
« Trenty ? »
« Ouaip. On était au lycée ensemble. Il est complètement stupide. » ajouta le jeune homme en avalant une poignée de chips.
« J'étais sûr que tu dirais un truc comme ça ! »

Greg haussa les épaules et alluma la télévision. Il soupira en constatant que la seule chose potentiellement regardable était un épisode de la nouvelle saison d'Happy Days*. Il s'enfonça donc dans le canapé et posa ses pieds sur la table basse qui débordait de canettes de soda vides et autres emballages.


« Je pensais pas que c'était possible de brûler un steak à ce point ! » marmonna Trent en triturant le contenu de son assiette du bout de sa fourchette. En effet, son hamburger avait prit une teinte noirâtre et ressemblait plus à du charbon qu'autre chose. Une feuille de salade verte passablement défraîchie semblait être là pour donner de la couleur. Lisa regarda consciencieusement le contenu de son verre avant de boire son Coca-Cola et grimaça en constatant que les bulles avaient déserté la boisson.

« Rappelle moi pourquoi on est venu ici ? » demanda t-elle en examinant un bout de pain.
« Parce qu'il s'est mis à pleuvoir à torrent et que c'est le seul restaurant que je connais dans le coin. Enfin, restaurant… C'est un bien grand mot ! » soupira le jeune homme en jetant un coup d'œil dégoûté aux murs recouverts d'un papier peint d'un marron incertain.
Un article de journal dans un cadre poussiéreux était accroché à l'aide d'un clou rouillé, juste au dessus d'une affiche d'un groupe de musique totalement inconnu. L'article parlait de l'ouverture du restaurant qui était qualifié d'endroit « chaleureux et agréable » où l'on servait une nourriture « délicieuse et raffinée ». Soit les choses avaient vraiment changées, soit le journaliste qui avait écrit ça avait reçu de sacrés pot-de-vin.

« Je n'ose même pas me demander ce qu'est le truc noir qui vient d'atterrir dans mes frites ! »
« Je crois que je préfère être mouillée plutôt que d'avaler une bouchée de ces pâtes à la soi-disant carbonara… » déclara Lisa en se levant de sa chaise, prête à quitter l'endroit.
« Ok, on y va. Je vais être généreux sur le pourboire, le service était irréprochable ! » ironisa Trent en abandonnant un billet de dix dollars à côté de son assiette.
« Rappelle moi de ne plus jamais remettre les pieds dans un truc pareil ! »

Le jeune homme sourit à sa petite amie et lui prit la main. C'était bien la dernière fois qu'il faisait confiance à l'imbécile qui lui avait conseillé ce restaurant. Ils auraient pu y rester, se dit-il en se souvenant de la consistance de ses tomates.


« Greg ? »
« Mmmmmh ? »
« T'as pas quelque chose à boire ? »

Il soupira et se retourna dans son lit, enfouissant la tête dans son oreiller. A l'évidence, il avait trop bu la veille au soir et un mal de tête naissant lui indiqua qu'il allait le regretter. Il poussa un grognement qui n'avait rien d'humain quand quelqu'un alluma la lumière, éclairant brièvement la pièce exiguë. Ce quelqu'un était une jeune femme vêtue d'une chemise d'homme… La chemise qu'il portait la veille, se souvint-il. Bon, il fallait qu'il se souvienne du prénom de cette fille. Linda ? Laura ? Lana ? Quelque chose en « a »…

« Je boirais bien une tisane. » déclara la jeune femme.
« Ouais, bien sûr. J'ai une tête à avoir ce genre de truc ? » grogna Greg en se protégeant les yeux à l'aide de son avant bras. « Et par pitié, tu voudrais pas éteindre cette foutue lumière ?! »

La fille se renfrogna mais finit par s'exécuter et s'allongea aux côtés du jeune homme qui soupira profondément.

« C'est la dernière fois que je parie que je peux me descendre une bouteille de whisky à moi tout seul ! » gémit-il, plus pour lui même que pour autre chose.
« Tu as avalé ça comme du petit lait. C'était assez impressionnant. »
« Dis moi… Ça te dérangerait de me rappeler ton prénom ? »

La jeune femme soupira, même si elle savait pertinemment qu'elle ne pouvait pas s'attendre à une possibilité de relation durable, c'était assez humiliant de constater que l'homme avec qui elle avait passé la nuit ne se souvenait pas de son prénom…. Après un court moment de réflexion, elle n'était même pas sûre de lui avoir dit, en fait.

« Deborah. »
« Enchanté… » déclara t-il avant de plonger dans un sommeil profond.


Une vingtaine de minutes plus tard, Trent et Lisa étaient de retour à l'appartement de cette dernière, trempés jusqu'aux os. L'averse ne les avait pas épargnés.
« Je vais me changer avant d'attraper une pneumonie. Tu serais un ange si tu faisais du café ! »
Elle se dirigea vers la salle de bain qui n'était pas beaucoup plus grande qu'un placard à balais et entreprit d'enlever ses habits mouillés pour enfiler un pull à l'effigie de l'université ainsi qu'un pantalon de jogging. Quand elle se regarda dans le miroir, elle se surprit à repenser à House et à la gifle qu'elle lui avait assénée. Même s'il l'avait méritée, elle ne pouvait s'empêcher d'éprouver un sentiment de culpabilité. L'origine de ce malaise lui était inconnu ; en effet, pourquoi regrettait-elle d'avoir frappé un homme qui l'avait embrassée de force ? Elle aurait été de très mauvaise foi si elle avait assuré qu'elle n'avait pas appréciait ce baiser ne serait-ce qu'un minimum… Mais quand même. Cela ne se faisait pas ! Elle soupira et rejoignit Trent qui menait un combat acharné avec un filtre à café. Elle secoua la tête et vint à son secours.


Le lendemain matin, Greg fut réveillé par le brouhaha qui émanait du campus et par un franc mal de crâne. Il chercha l'aspirine sur sa table de nuit et s'empressa de faire se dissoudre un cachet effervescent dans un verre d'eau qui était là depuis un temps indéterminé. Ouch. Il avait beau avoir l'habitude des cuites, c'était toujours aussi désagréable le lendemain matin… Comme il s'y attendait sa conquête d'un soir avait déserté. Il se releva tant bien que mal et resta un instant debout sans bouger, voulant s'assurer que le sol était redevenu stable. Ce dimanche s'annonçait merveilleux, se dit-il en sentant une vague de nausée monter en lui.

Ses lunettes de soleil glissaient sans arrêt sur le bout de son nez couvert de sueur et il s'arrêta une nouvelle fois pour les ajuster. Le mois d'octobre déjà bien entamé n'empêchait pas la température d'être plus que clémente et il se maudit une fois de plus d'avoir choisi ce jour pour aller courir… Mais il avait grand besoin de s'aérer après avoir passé la grande majorité de la matinée en tête à tête avec la cuvette des toilettes. Il reprit sa course dans le parc qui regorgeait d'étudiants avides d'air plus ou moins pur. Une silhouette lui sembla familière et il fronça les sourcils en reconnaissant Lisa Cuddy assise en tailleur, un lourd classeur sur les genoux. Ce fut sûrement sa tendance naturelle au masochisme qui le poussa à s'approcher de la jeune femme et à l'aborder pour la seconde fois, d'une manière plus courtoise cependant.

TBC…

* Happy Days est une vieille série des années 70. Je pense que si je devais dater précisément cette fic, elle se déroulerait en 1984 ; House a 24 ans et Cuddy en a 20.


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