Série d'histoires individuelles, plus ou moins courtes, qui seront postées avec plus ou moins d'écart.

Des couples variés, originaux ou non. Un style qui n'est pas fixe.

M, par précaution, malgré un commencement soft. Ce ne sera pas toujours le cas.

Personnages qui ne m'appartiennent pas, vous connaissez le discours, je m'amuse seulement sur mon clavier dès que j'ai un peu de temps, alors ...

... Enjoy it!


"Quelqu'un meurt,
Et c'est comme une porte
Qui claque.
Mais si c'était un passage
S'ouvrant sur d'autres paysages..."

(Benoît Marchon)


Shanks/Mihawk

.

L'air était chaud. Peut-être un peu trop.

Le rouquin avait quitté sa cabine, où il n'était plus possible de respirer, et était venu s'appuyer contre la rambarde du bateau amarré sur un port marchand. Il repousse de sa seule main les mèches venues se coller contre son visage et essaie d'apprécier le changement de température, bien qu'il soit mince.

Depuis son point d'observation, il peut voir l'île estivale agitée de toute part; les citoyens et voyageurs itinérants venaient faire leurs emplettes sur les marchés dispersés à travers le pays. Les femmes choisissent, les hommes paient, les femmes dirigent, les hommes portent. Il ne peut empêcher un sourire moqueur se former sur son visage.

Il se fait de nouveau la pensée qu'il fait vraiment trop chaud et vient dès lors déboutonner un bouton de sa chemise. Et alors qu'il allait retourner vaquer à ses occupations de capitaine, son regard est attiré par une ombre qui remonte la foule à contre sens.

Oh...

Il se tourne vers un de ses compagnons affalé sur le pont, se prélassant au soleil, et le prévient qu'il allait s'absenter un moment.

...

Rapide, l'ombre se déplace agilement entre les différentes marchandises. Celle-ci s'esquive dans une ruelle et il la suit, encore, et encore. Cette fois-ci elle sort de la ville, s'enfonçant dans la forêt à la végétation foisonnante. Mais il n'en reste pas moins à sa poursuite.

Le roux est jusqu'à présent resté en retrait, en observation, mais rapidement il se retrouve seul. L'ombre a disparu. Il ne bouge plus, aux aguets, mais le silence répond à ses attentes. Il n'entend que le bruit des mouettes plus au sud, survolant sûrement les étales des poissonniers fraîchement installés.

Il lève la tête et son regard croise deux yeux dorés en forme d'amande cachés plus haut, dans la noirceur des branches. Seul les yeux étaient visibles, perçants, statiques. Ils restèrent ainsi à se fixer, sans cligner.

- Tu ferais presque peur, tu sais.

L'ombre se laisse tomber de son arbre pour apparaître devant le pirate, toujours silencieuse.

- Salut, Mihawk.

Le corsaire devant lui ne lâcha un mot. Il lui fit signe de le suivre, et il s'assit sur un tronc posé au sol. Il ne se fit pas prier pour le rejoindre. Bien qu'ayant abandonné son chapeau et sa cape, le brun était néanmoins habillé d'une chemise en lin noir, pantalon et chaussure de même couleur. Il remarque aussi un large sac qui l'avait accompagné pendant tout ce temps.

Il fit un signe de tête interrogatif vers le mystérieux sac mais n'obtient aucune réponse. Au lieu de ça, son compagnon d'infortune sortit une bouteille de vin qu'il déboucha et il fut surpris de le voir boire au goulot, ayant abandonné ses bonnes manières.

Sa surprise fut d'autant plus grande quand il lui tandis la même bouteille, lui donnant l'accord silencieux de boire après lui. Il ne se fit pas prier pour avaler quelques gorgées. La boisson était bonne, et le mot restait faible. Il ne s'attendait pas à moins, connaissant les goûts de luxe de son ami quand il était question d'alcool.

Seulement ce peu de conversation commençait à le gêner et le brun tourna la tête vers lui. Il tira le sac, laissant découvrir le haut d'un objet d'un peu moins de un mètre, en acajou, tout juste acheté. Il fronça les sourcils.

- Quelqu'un est décédé? demanda-t-il prudemment sans lâcher des yeux le cercueil.

Un hochement de tête lui répondit, seulement il fût surpris de la taille de la chose.

Un enfant? Un nain? Une moitié de personne?

- Quelqu'un de ton entourage?

Nouveau hochement de tête positif.

- Et... quel âge avait-il?

- Il devait avoir douze ans cette année.

Il s'étonna d'abord d'entendre enfin la voix de son compagnon. Mais ensuite, le roux s'étonna de l'âge de cette mystérieuse personne. Il ne se rappelait pas avoir entendu que le brun était accompagné de personne si jeune. Et qu'est-ce qu'un enfant ferait avec un pirate?

- Je l'avais recueillis, il y a quelques années. Je ne pensais pas qu'il partirait si vite. Je crois que... j'avais commencé à m'attacher à lui.

Le rouquin écoute le brun, sans le couper, respectant son deuil. Il regarde la main de son voisin posée sur l'arbre mort, à côté de lui. Discrètement, sans bruit, il vint glisser sa main sur la sienne. Son compagnon ne fit aucune remarque, et reprit au contraire la parole.

- Il était mon compagnon de route, il semblait heureux avec moi. Je l'avais installé dans ma chambre dernièrement pour veiller sur lui.

Il n'en avait jamais entendu parler. Cela le vexa un peu. Peut-être était il aussi un peu jaloux, ne comprenant pas que son compagnon puisse avoir des secrets. Il commença aussi à se demander pourquoi il lui avait caché sa présence. Il commença injustement à haïr ce gamin qu'il n'avait pas connu.

En plus de cela il dormait ensemble? S'en était trop! Lui qui pensait être le seul avec qui il partageait son lit, il apprend que monsieur s'était épris d'un autre pendant toutes ces années, un enfant en plus ! Il allait retiré sa main, dégoûté, quand l'autre recommença à parler.

- Il était malade, il ne mangeait plus beaucoup. Il commençait à se faire vieux, mais je ne m'attendais pas à le retrouver sans vie ce mat...

-...vieux?

Il se tourna vers le grand corsaire, qui fit de même, et ils se fixèrent. Qu'il est perdu un compagnon de route, il pouvait comprendre que c'était une étape difficile. Mais enfin, le dit enfant avait tout juste une douzaine d'année. Le roux fut surprit de l'entendre parler de cette personne comme d'un homme âgé.

- Les faucons vivent rarement au dessus de dix-huit ans, précisa-t-il nonchalamment.

Faucon? Le roux ferma les yeux, laissa sa tête retomber en avant et partit dans un rire nerveux. Vexé, le brun retira sa main et se leva.

- Tu te moques de moi? lui demande-t-il énervé de ce peu de compassion.

- Merde... un faucon. Un putain de faucon!

Le brun le regarda sans comprendre.

- J'ai cru que tu te tapais un putain de gamin ! s'exclama-t-il moitié en rigolant, moitié énervé.

Cette fois s'en fut beaucoup trop pour le grand corsaire ! Il partit vexé.

- Je n'aurais jamais du venir, soupire-t-il en s'éloignant.

Venir? Le rouquin a un sourire espiègle quand il comprend enfin la raison de la venue de son ami sur cette île.

- Tu savais donc que j'étais ici. Tu voulais me voir? Je t'ai manqué?

Il continue à suivre son ami qui ne prend pas la peine de lui répondre. Il épouse ses pas, à quelques mètres de distance, puis l'autre s'arrête. Il se retourne et le roux sourit tendrement, attendrit par le deuil de son ami. Il pose sa main sur sa joue moite et il sent le frémissement de l'autre homme qui vient attraper ses cheveux. Il sourit et ils ouvrent simultanément les lèvres, afin d'épouser la bouche de l'autre.

L'air chaud caressait leur visage joint dans un baiser court, mais doux.

Le brun prit de la distance puis repartit, sans un regard pour le rouquin.

- Si tu as encore du mal à faire ton deuil, tu sais où me trouver ! eût-il cru bon de préciser. Un faucon...j'vous jure. Et puis qu'est-ce qu'il fait chaud sur cette île !


C'était un premier essai, écrit cette après-midi.

N'hésitez pas à me laisser vos impressions, s'il y a des points à améliorer, ou si vous voulez me suggérer un prochain couple !

A une prochaine !

Manou