BAS LES MASQUES !
Bonjour tout le monde ! Ceci est ma toute première fic, donc ne soyez pas trop méchant avec pauvre tite moi…
Attention ! Elle est classée R ! Avis donc aux âmes sensibles (un lemon est si vite arrivé en romance…).
Disclaimer : ben, devinez quoi : ils sont pas à moi, mais à J.K. Rowling qui ne semble pas avoir décidé de me les céder de si tôt. A part la fic elle-même, qui, dieu merci, est à moi, toute à moi, rien qu'à moi ! Mais je ne gagne rien là-dessus, si ce n'est l'infini plaisir de me savoir lue (ah bon ? pas si sûr en fait...)
Retrouvailles.
Hermione Granger se tenait sur le quai n° 9 ¾ de la gare de King's Cross, le dos appuyé contre le mur, ses malles rassemblées autours d'elle. Sous ses yeux, les élèves surexcités entourés de leurs familles se bousculaient dans un brouhaha assourdissant. De temps en temps, elle se haussait sur la pointe des pieds pour tenter d'apercevoir des visages familiers, et en particulier ceux de ses deux meilleurs amis, Harry Potter et Ron Weasley. Cependant, comme on pouvait s'y attendre, ils étaient encore en retard. Ils avaient même raté le train lors de leur deuxième année. Bien sûr, cela faisait longtemps que cela ne l'étonnait plus, mais après tout ils auraient tout de même pu faire un effort… Juste cette fois… Il s'agissait de leur septième et dernière année à Poudlard. Et de plus elle ne les avait pas vus de tous l'été : ses parents l'avaient emmené passer deux mois en France, sur la Cote d'Azur… La jeune fille sentit son cœur se serrer à cette pensée. Ca avait été des vacances merveilleuses, mais surtout l'occasion pour elle de penser à autre chose qu'à cette guerre contre Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom qui n'en finissait pas. Pourtant leur sixième année avait été la plus calme qu'ils aient jamais connu, mortellement calme : mais n'était-ce pas ce qu'on appelait le calme avant la tempête ? Elle savait que les meurtres de moldus étaient de plus en plus fréquents, et elle ne pouvait s'empêcher de songer à ses parents, sans défenses contre les mangemorts et qui de plus hésitaient à croire ses affirmations lorsqu 'elle leur disait qu'ils étaient en danger. Elle poussa un long soupir de lassitude. Enfin, elle rentrait à Poudlard, l'endroit le plus sûr du monde si cela signifiait encore quelque chose aujourd'hui... Soudain elle entendit un cri et vit un mouvement dans la foule dans sa direction. Serait-ce Harry et Ron ?
-« Hermione ! »
Elle se retourna. Non, ce n'était que Parvati Patil et Lavande Brown, ses deux camarades de chambre à Poudlard. Les trois jeunes filles s'étreignirent avec effusion. Hermione remarqua que ses deux amies étaient plus belles que jamais : elles avaient toujours été à la pointe de la mode, toujours coquettes et sexy y compris dans leur uniforme de sorcière, mais ce n'était rien comparé à aujourd'hui. La blonde Lavande et la brune Parvati étaient resplendissantes. Et la jeune fille se sentait de plus en plus mal à l'aise devant elles : mal fichue, mal habillée, pas vraiment à sa place.
-« Hermione, tu es vraiment superbe ! Les vacances t'ont fait du bien, on dirait…
-Ne vous épuisez pas les filles, je sais que je ne serai jamais qu'une idiote aux cheveux hérissés, une vraie planche à repasser !
Parvati et Lavande échangèrent un regard malicieux.
-Tu n'as plus 13 ans, Mione, tu as grandi… T'es tu regardée dans une glace dernièrement ? Tu serais surprise du changement. En tout cas, tu devrais t'habiller plus souvent comme ça… »
Hermione jeta un regard plein de doute sur son débardeur de coton bleu pâle à fines bretelles qui mettait en valeur un décolleté avantageux et sa peau bronzée, et son jean trop moulant à son goût. Mais qu'est-ce qu'il lui avait prit se matin de s'habiller ainsi… Enfin, elle allait vite retrouver son ample uniforme de sorcière qui cacherait ces nouveaux atouts qui la dérangeait tant. Tout d'un coup, elle sentit une présence derrière son dos. Parvati et Lavande se mirent à glousser comme des petites folles tandis qu'Hermione se retournait. Elle se retrouva nez à nez avec ce bon vieux Ron, qui avait pris un sérieux coup de soleil sur le nez et dont les oreilles étaient plus rouges que jamais et… Harry ? Les années d'entraînement de Quiddish semblaient enfin avoir eut raison de sa silhouette un peu maigrichonne et dégingandée : il était grand, mince, élégant… Ses épaules s'étaient élargies, son T-shirt un peu moulant (c'était en réalité l'un de ses vieux mais il avait grandit et s'était développé) laissait voir un torse musclé et ses bras… Quand au reste… Ses yeux étaient toujours aussi verts, et ses cheveux en bataille lui donnaient un petit air rebelle des plus appréciables. La jeune fille mourait d'envie de plonger ses mains dedans. Ressaisis toi, Hermione, ma vieille ! C'est quoi ce délire ! C'est Harry, tu le connais depuis que vous êtes gamins…Elle prit une grande bouffée d'air et s'efforça de faire un sourire aussi normal que possible :
-« Ron, Harry ! Ca fait plaisir de vous voir ! Vous avez beaucoup…grandit…
-Bonjour Mione. Tu es très belle, dis-moi ! Parvati, Lavande… Content de vous revoir ! Vous avez passé de bonnes vacances ?
Les deux jeunes filles se remirent à glousser, les joues roses. Mon dieu, pensa Hermione, même sa voix a changé… Elle est plus grave, plus chaude, plus…Elle se mordit les lèvres jusqu'au sang pour tenter de se calmer. La douleur lui fit monter les larmes aux yeux, cependant, elle continua obstinément à sourire afin que ses amis ne voient rien des sentiments qui l'agitaient.
-Nous avons passé de très bonnes vacances, Harry, répondit Parvati d'une voix de gorge, décalant légèrement une hanche et prenant la pose avec grâce, nous serons ravies d'en discuter avec toi, un peu plus tard. Pour le moment, vous devez avoir beaucoup de choses à vous dire, tous les trois ! A plus tard. »
Elle entraîna Lavande, qui n'avait pas quitté Harry des yeux depuis qu'il était arrivé, par le cou en lui chuchotant activement à l'oreille. Les trois amis restèrent seuls, légèrement embarrassés.
-« Bonjour Hermione, dit enfin Ron après l'avoir observé de haut en bas plusieurs fois, plus rouge que jamais. Son attirance pour elle était plus visible que jamais : il était on ne peut plus transparent pour ses amis.
Elle sourit, se passant la langue sur les lèvres pour essayer de calmer la douleur.
-Alors, vous avez passé de bonnes vacances ?
-Excellentes ! Nous avons été chez Ron, et en Transylvanie avec Charlie. C'était très instructif, ça t'aurait plu. Je suis désolé de ne pas t'avoir écrit plus, mais nous étions très occupés… Et puis, avec Voldemort, ça n'aurait pas été très prudent…Et toi ?
-Oh…Moi, tout s'est très bien passé. Il faisait très beau. Oui, c'était vraiment très bien.
Mais c'est stupide ce que je viens de dire, pensa t'elle en piquant l'un des plus beau fard de son existence. Mais qu'est-ce qui m'arrive ?
-Hum…Harry, Ron, si vous alliez chercher un compartiment, pendant que je rassemble mes bagages ? Nous aurons tout le temps de parler, et ce sera plus confortable que sur un quai de gare, n'est-ce pas ?
-Comme tu veux, Mione. A tout à l'heure… »
Elle suivit des yeux les deux longues silhouettes qui s'éloignaient dans la foule, dominant la plupart des élèves. Elle ne pu s'empêcher de remarquer que la plupart des filles se retournaient pour prendre le temps de les observer, et à quel point les deux garçons paraissaient plutôt fiers de l'effet qu'ils produisaient… Elle se détourna en soupirant. Pour eux, elle ne serait jamais que la brave copine asexuée… Soudain, elle sentit une main l'attraper avec fermeté par la taille, et des lèvres douces et chaudes glisser le long de son cou. Sans vraiment comprendre ce qu'elle faisait, elle se laissa aller à cette caresse, les yeux clos. Il faut dire que l'état d'esprit dans lequel elle se trouvait après avoir vu Harry n'était guère propice à une quelconque réflexion, et c'était tellement bon… Sa respiration s'accéléra lorsque la main en question remonta et lui saisit un sein, titillant le mamelon érigé d'une façon des plus habiles au travers du tissu fin. La jeune fille avait très chaud. Plus rien n'existait pour elle que cette main aventureuse qui explorait son corps avec tant de douceur. La foule des élèves autours d'eux n'était plus qu'un vague souvenir. Presque malgré elle, elle laissa échapper un gémissement d'excitation. HERMIONE ! Stop ! Arrête ça tout de suite ! Elle rouvrit les yeux, le souffle court. Se retourna brusquement, sans pour autant se débarrasser de la main qui courait sur sa taille avec délicatesse, la rendant presque folle. Se retrouva le nez contre un torse musclé, ferme, parfait. Leva les yeux vers le visage de son assaillant. Poussa un cri d'horreur.
-« Malefoy ! Comment oses-tu ?
Le jeune homme se recula brusquement comme si un serpent l'avait piqué, la projetant au passage sur un groupe d'innocents première année qui passaient par là, ses yeux affolés encore brûlants de désir. Sa grimace de dégoût sonnait faux.
-Espèce de…Sang-de-Bourbe !
-Tu peux m'expliquer ce que tu étais en train de faire ?
-Hermione ! Ah ! Tu es là, je te cherchais…
Tous deux se retournèrent comme des gamins pris en faute pour se retrouver face à Ron. Le nouvel arrivant jeta un regard venimeux au Serpentard.
-Qu'est ce que tu fais là, toi ? demanda t-il en regardant les joues rougies des deux jeunes gens. Trop troublé, Malefoy bâtit en retraite, avant même que Hermione ait pu dire quoi que ce soit. De toute façon elle était beaucoup trop occupée à chercher un point sur lequel fixer ses yeux, c'est-à-dire partout ailleurs que sur les deux garçons.
-Rien… Rien du tout, finit-elle par glisser dans un souffle, le cœur battant à tout rompre. Ron se rapprocha, se retrouvant ainsi à quelques centimètres d'elle. Il l'obligea à lever les yeux vers lui, ployant presque son mètre quatre-vingt dix pour parvenir à sa hauteur. Ses lèvres étaient désagréablement proches des siennes, elle sentait même son souffle sur sa joue.
-Mione…Tu sais que tu peux tout me dire, n'est-ce pas ? Tu me le dirais s'il avait fait quelque chose de…pas convenable ?
La jeune sorcière manqua d'éclater d'un rire hystérique.
-Bien sûr, Ron, ne t'inquiète pas pour moi. Tout va bien, je te l'ai dit.
Elle obligea ses lèvres à s'incurver dans un sourire avant de s'éloigner rapidement de quelques pas. Il y avait eu un temps où elle aurait donné n'importe quoi pour qu'il la regarde comme il le faisait en ce moment. Mais à présent, il était trop tard, beaucoup trop tard… Les ans avaient passé sur les sentiments qu'elle avait éprouvés pour Ron, et ils n'en avaient rien laissés. Et pourtant, l'an passé…
----------------------------------------------- Flash-back ---------------------------------------------------
Hermione tenait sa tête dans ses mains, repliée sur elle-même comme dans un cocon protecteur. Si seulement… Mais les larmes coulaient sans relâche au travers de ses doigts serrés. Elle hoquetait doucement, tentant sans grande conviction de faire cesser ses pleurs. Depuis combien de temps était-elle là, appuyé sur une des tables de bois sombre de cette bibliothèque qu'elle aimait tant. Devant elle, la Gazette du Sorcier du jour étendait ses pages blanches et ses photos en noir et blanc comme un grand oiseau blessé. Blessé, son cœur l'était aussi. Comme une sanction désagréablement définitive, entre deux entrefilets sur la meilleure façon d'échapper aux Mangemorts sur le chemin de l'école à l'usage des mères de famille accompagnant les jeunes sorciers, on pouvait lire : « Nouveau meurtre horrible chez les Moldus : une famille nombreuse sauvagement assassinée. On suspecte les sbires du Seigneur Sombre… ». Sur une photo moldue étrangement fixe au regard de celles qui l'entouraient, on pouvait voire huit personnes rassemblées autours d'un repas de fêtes. Leurs sourires radieux semblaient illuminer la pièce, et, au milieu, comme un étoile solitaire, une jeune fille d'une seizaine d'années aux longs cheveux blonds adressait au photographe un doux sourire de complicité. Oh, comme Hermione connaissait bien cette photo. Et pour cause : c'est elle-même qui l'avait prise…Elle ignorait que Lia en avait fait un double. Car la jeune fille sur la photo, celle qui avait l'air aussi heureuse qu'une reine sur son trône, avait été sa meilleure amie pendant les longues années qui avaient précédé son entrée à Poudlard.
Pourtant, en l'espace de quelques secondes, ses années d'existence, de rires partagés et de complicité avaient été réduites à néant. Lia n'était plus, et les sourires édentés de ses petits frères et sœurs n'étaient plus qu'un souvenir fixé sur un bout de papier glacé, offert à la pitié et à l'indifférence d'une multitude anonyme. Aujourd'hui, seule Hermione pouvait se souvenir de ce jour de fête et de jeux, son anniversaire, leur anniversaire plutôt puisque les deux amies n'avaient qu'une semaine de différence…
Des pas surgirent dans son dos. La jeune fille ne se sentit même pas le courage de relever la tête. Peu importe qui, ou quoi, ce soir sont cœur était en mille morceaux et plus rien ne pouvait le réparer.
-« Mione, souffla une voix bien connue dans son cou, Mione, je t'en prie, dis moi ce qui ne va pas !
La jeune fille en pleurs releva la tête. Ron était là, ses yeux bleus sombres aux longs cils de fille posés sur elle, remplis d'interrogations muettes.
-Mione, ma chérie, je t'en prie, explique-moi !
L'intéressée se contenta de désigner le journal abandonné d'un geste vague de la main, avant de replonger la tête dans ses bras. Le garçon courba sa haute taille pour voir ce qu'il en était. Après quelques secondes de silences, il osa faire ce dont il rêvait depuis des années… Ses grands bras musclés entourèrent les épaules frêles secouées de sanglots de son ami, et son menton vint se nicher au creux de sa clavicule. Comme un bibelot fragile, il la serra contre lui avec une infinie délicatesse. Hermione se laissa aller contre lui, épuisée, déboussolée, délicieusement bien pourtant… La voix du garçon n'était plus qu'un murmure dans son oreille.
-Tu les connaissais, hein… Tu les connaissais bien… Je suis désolé, ma puce, vraiment… Je suis là… Je suis là…
Elle s'abandonna aux sanglots tandis qu'il se blottissait contre elle. Lentement, il l'obligea à se lever puis à se rasseoir sur ses genoux. Tout paraissait si simple, si naturel tout d'un coup ! Les douces lèvres du garçon picotèrent de petits baisers maladroits le long de son oreille, avant de remonter sur l'os fragile qui dessinait la pommette de la jeune fille. Enfin, elles vinrent se poser avec une infinie délicatesse au coin de ses lèvres… Et s'arrêtèrent. Doucement, tout doucement, Hermione tourna la tête et l'embrassa. Leurs mains entrelacées tremblèrent tandis que leurs langues se cherchaient, se trouvaient, se croisaient et se caressaient au points qu'ils en perdent la raison… au loin dans la bibliothèque, quelqu'un fit tomber un livre. Mme Pince poussa un cri d'orfraie en se jetant sur l'intrus comme la misère sur le monde. Pourtant, le charme avait était rompu.
Leurs lèvres se séparèrent tandis qu'ils se regardaient comme des gamins pris en faute, les joues écarlates.
-Ron… Ce n'est pas une bonne idée…
-Je sais… Désolé, Hermione, c'est ma faute. Je n'aurai pas dû en profiter. Excuse-moi. »
Le garçon se leva, détournant obstinément la tête. Le rayon d'Histoire de la Magie de 1286 à 1347 semblait avoir prit un intérêt débordant à ses yeux. La jeune fille regarda s'éloigner la longue silhouette un peu voûtée, comme gênée d'être si grande, une main posée sur ses lèvres gonflées de baisers…
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D'une certaine façon c'était dommage : elle avait tellement eu besoin de bras forts pour la serrer avec amour l'an passé, alors qu'elle regardait les larmes aux yeux les journaux moldus qui décrivaient avec tant de détails morbides les horreurs commises par les sbires de Voldemort… Tous ces innocents, sans défenses face à un monde dont ils ignoraient tout…
-Pourquoi me cherchais-tu ?
-Seulement pour t'aider à emmener tes bagages… Nous avons fini par trouver un compartiment vide vers l'avant du train…
-Euh… Ah…Oui, très bien. C'est gentil, Ron, tout est là… »
Tout en ramassant les malles et les sacs, la jeune fille observa le garçon du coin de l'œil. Etait-ce son imagination ou il ne cessait de la regarder en louchant sérieusement vers son décolleté ? Elle baissa les yeux, les pommettes cramoisies. Plus jamais elle ne s'habillerait comme ça… Ca avait été une idée stupide après tout, et même pire que ça. Rien que de penser que Malefoy l'avait ainsi…touchée… Qu'éprouvait-elle au juste ? Du dégoût ? Oh, par Merlin, non ! Tout sauf ça. Son souffle s'accéléra encore en repensant à sa main sur son sein, une chaleur venant de son bas-ventre envahissant tout son corps…
-« Hermione ? Hermione ? Tout va bien ?
Elle se retint de lever les yeux au ciel avant de s'apercevoir qu'elle s'était arrêtée, bloquant le passage à tout le monde. Oh, Ron… Je t'aime comme un frère, mais tu es parfois extrêmement horripilant, tu sais…Elle se retourna bravement, un petit sourire posé sur les lèvres.
-Oui, Ron, tout va bien, c'est juste que mes sacs sont un peu lourds…
-Ah…Tu veux que j'en prenne un ? Il n'y a aucun problème, tu sais.
-Ce serait adorable, merci beaucoup.
-De rien… J'ai l'habitude, Ginny aussi prend toujours trop de vêtements.
On ne prend jamais trop de vêtements !
-C'est sans doute ça, oui… Ce doit être un truc de filles… »
Elle se redressa et poursuivit son chemin, Ron l'aidant comme un brave toutou. Toujours serviable et rougissant. Etonnant l'effet que pouvait produire un bout de tissu sur les hommes à partir d'un certain âge… Hermione manqua d'éclater de rire à cette pensée. Rapidement, ils rejoignirent Harry qui les aida à installer les sacs et les malles. Il est vrai que la jeune fille en avait autant à elle seule que les deux autres réunis… Pourtant, dire qu'elle s'était efforcée de réduire le nombre de paquet au maximum ! Après plusieurs manœuvres plus ou moins acrobatiques, ils finirent par arriver au compartiment choisi par les deux amis, et à faire rentrer tant bien que mal l'ensemble des bagages sous les malédictions parfois très originales des élèves qu'ils empêchaient de passer.
-« Nous avons encore pas mal de temps avant le départ, je n'ai pas envie de rester assis là pendant des heures ! Il y aura déjà tout le trajet, ça ne sert à rien d'en rajouter. En plus, il faut retrouver ta sœur, Ron, on ne peut pas la laisser toute seule. Et Mione doit avoir envie de dire bonjour aux Weasley au grand complet ! Pas vrai Mione ? Tu viens avec moi ?
Où tu veux Harry…Surtout quand tu me parles avec cette voix-là…
-Hum… Oui, ce n'est pas une mauvaise idée. Mais nous n'avons pas tant de temps que ça… Vous êtes arrivés tard !
-Allons, ma belle, tu ne peux vraiment pas éviter d'aller saluer cette bonne vieille Molly ! Elle t'en voudrait à mort…
-Oui, d'accord… J'arrive tout de suite ! Ron, tu viens ?
-Non, je reste ici avec les bagages. On ne sait jamais ce qui pourrait arriver…
-Oh, arrête, vieux… Tu ne veux surtout pas revoir ta mère avant le départ, c'est ça ?
Ron se contenta d'émettre une sorte de gargouillis indistinct qui pouvait passer pour tout ce qu'on voulait. Cependant, cela parut satisfaire Harry, car celui-ci éclata de rire. Hermione les regarda, l'incompréhension troublant son regard chocolat pailleté d'or.
-C'est quoi cette histoire ? Que s'est-il passé ? Qu'avez-vous donc encore fait ?
Ron se contenta de détourner les yeux, les joues et les oreilles d'une belle couleur écarlate assortie à ses cheveux. Hermione avait toujours été fascinée par cette propension qu'avait son ami à rougir pour un rien avec tant de conviction… Cependant, elle n'eût guère le temps de s'éterniser sur ces pensées car Harry venait de la soulever par la taille avec une facilité déconcertante et la serrait contre lui, le nez enfoui dans son cou…
-Oh ! Mione, tu n'imagine même pas à quel point tu as pu me manquer… Allez, viens, je vais tout te raconter en cours de route ! »
La jeune fille sentit de nouveau son cœur battre dans sa poitrine comme s'il cherchait à s'en arracher. Elle sentait tous les muscles du jeune homme contre elle, ses cheveux en broussailles qui frottaient son menton, et ses bras qui la tenaient comme si elle n'était qu'un jouet, une poupée de porcelaine… Elle hésita un moment sur la conduite à suivre, puis se décida à le serrer contre elle à son tour, espérant que son visage ne trahissait rien des pensées qui l'agitaient… Mais, très vite, trop vite ou pas assez, elle ne savait plus, Harry la reposa au sol et lui prit la main, l'entraînant vers le quai. Elle se laissa traîner derrière lui, sans prendre garde aux regards envieux que lui jetaient l'ensemble de la population féminine âgée de 13 à 18 ans sur son passage. Enfin, Hermione se reprit et s'arrêta net.
-« Bon, Harry, maintenant, tu vas m'expliquer ce que toi et Ron avaient bien pu inventer cet été. Je te jure que je ne ferai pas un pas de plus tant que tu ne m'auras pas tout dis, et je ne sais pas pourquoi mais je sens que je ne vais pas apprécier…
-Hum…Ca je m'en doute…Enfin bon : donc, nous avons été chez Charlie cet été, et nous avons rencontré les deux charmantes filles de la directrice du centre où les chercheurs sont hébergés. Et…hem…on s'est tout de suite plu…et …bon, ben voilà, je vais pas te faire un dessin ! Toujours est-il que Mme Weasley a débarqué un beau jour sans prévenir personne, et a trouvé son fils cadet dans une position assez… compromettante avec Maëlys…
Il poursuivait avec un grand sourire, sans tenir compte de la lueur dangereuse qui venait de s'allumer dans les yeux d'Hermione.
-Donc elle a attrapé notre Ron par les oreilles, a traité cette pauvre fille de tous les noms, y compris les pires, et a transplané directement au Terrier. Là, personne ne sait ce qui s'est passé, mais toujours est-il que quand ils en sont ressortis, Ron a juré de ne plus jamais se retrouver face à sa mère. Et je me demande bien combien de temps il va tenir…
Elle ne tenait plus. Elle explosa, et une Beuglante n'aurait pas fait mieux. Tout le monde sur le quai se retourna vers eux : Hermione se tenait debout, les points sur les hanches, face à un Harry qui semblait trouver un intérêt débordant à la pointe de ses chaussures.
- NON MAIS CE N'EST PAS VRAI !!! DITES-MOI QUE JE RÊVE ! ET JE SUIS SUPPOSEE REAGIR COMMENT FACE À CA ? Mme Weasley a parfaitement raison ! C'est une HONTE, Harry, une HONTE ! Et tu trouves ça amusant ? On ne peut VRAIMENT pas vous laisser seuls deux malheureux petits mois…
Elle était tellement hors d'elle qu'elle ne s'aperçut pas qu'un nouvel élément venait d'intervenir dans l'affaire, ni que tous les élèves sur le quai semblaient n'attendre soudain rien d'autre que la suite de la scène. Du moins jusqu'à ce qu'elle entende une voix à ses côtés :
-Je n'osai pas le dire, Harry, tu n'es pas mon fils, mais là, je crois qu'Hermione est entièrement dans le vrai ! Ta conduite est PARFAITEMENT INADMISSIBLE ! Et je compte sur elle pour que ce genre d'évènement ne se reproduise jamais !
La jeune fille se retourna, hors d'haleine et en même temps assez fière d'elle, et salua la nouvelle arrivante de son plus gracieux sourire qui contrastait de façon assez stupéfiante avec ses cheveux ébouriffés et ses joues rougies par la colère. Quand à Harry, il profita de cet intermède pour s'échapper discrètement.
-Oh ! Je suis ravie de vous voir, Mme Weasley. Bien sûr, vous pouvez compter sur moi pour surveiller ces deux idiots immatures incapables de contrôler leurs hormones…
-Je n'en ai jamais douté ma chérie ! Je suppose que j'ai devant moi la nouvelle préfète-en chef ?
-Et bien… Ce serait merveilleux, mais on ne sait jamais si…
- Allons, Hermione, pas de fausse modestie ! Tout le monde sait pertinemment qui sera la nouvelle préfète de Poudlard. En revanche, j'ai davantage de doutes en ce qui concerne ton homologue masculin. J'aimerai tellement que Ron…
-Moi aussi, Mme Weasley, mais je doute que Dumbledore fasse des préfets-en-chef d'élèves de la même maison…
-Oui tu as sans doute raison. Qui crois-tu que ce sera ?
- Je crois qu'il y a des chances pour que ce soit un de Serdaigle… Après tout, ils sont toujours les plus travailleurs et les plus raisonnables. Quoique… Un Poufsouffle pourrait également faire l'affaire si on y réfléchit : j'en serais même assez heureuse, ils sont si serviables ! Enfin, tant qu'on ne met pas un Serpentard…
-Cela me paraît assez dangereux, étant donné la situation actuelle. Et je doute qu'un Serpentard soit à même d'aider les jeunes élèves, de faire preuve d'un quelconque parcelle de générosité ou d'équité…
Le chef de gare saisit son sifflet et commença à s'époumoner dedans. Molly Weasley s'interrompit soudain et poussa Hermione vers le train en lui glissant à l'oreille d'un air inquiet :
- Oh, ma petite Hermione, je crois que j'ai oublié le plus important : surtout surveille bien les garçons… Je compte sur toi pour qu'un épisode pareil ne se reproduise pas, je parlais sérieusement tout à l'heure ! Qui sait comment tout cela se serait fini !
- Je vous le promets ! Je vous écrirais régulièrement pour vous tenir au courant de la situation…
-Je te fais confiance. Merci beaucoup Hermione… »
La jeune sorcière sauta dans le train qui commençait à démarrer et se colla à la vitre, adressant de grands signes d'adieux à la mère de son ami. Celle-ci y répondit avec enthousiasme, jusqu'au moment où elle disparut à l'horizon. Elle se détourna du paysage triste qui s'offrait à ses yeux alors que le train vieillot quittait Londres pour la banlieue. Théoriquement, elle aurait dû se hâter vers le compartiment qu'Harry avait sûrement rejoint rapidement tout à l'heure. Cependant, la jeune fille se sentait plutôt mal à l'aise en y songeant. L'épisode de cet été prouvait que ses deux amis étaient devenus des hommes comme les autres. Par conséquent il allait devenir difficile de traîner avec eux comme par le passé. Elle ne voulait pas subir les ragots, toutes ces réflexions désagréables qu'on allait faire dans son dos. A vrai dire, cela faisait déjà un moment qu'elle songeait à s'éloigner un peu d'eux : l'an passé, quelque chose s'était cassé entre eux. Une partie de Harry était morte en même temps que Sirius, et une année d'inactivité à ressasser sans cesse les évènements du département des mystères n'avait pas arrangé les choses. Quand à Ron…Et bien c'était Ron : attendrissant, irritant, insupportable, indispensable… Cependant, en même temps, elle ne pouvait se résoudre à l'idée de les voir moins : pendant ces six dernières années, ils avaient été sa préoccupation principale, sa raison de vivre, même si ses études étaient également importantes. Tout l'amour qu'elle éprouvait pour eux la submergea. Mais, d'un autre côté, elle ne pouvait s'empêcher de remarquer à quel point ils avaient été égoïstes quand on y réfléchissait : l'avaient-ils jamais remercié pour ce qu'elle avait fait et subi pour eux ? Non, du moins pas vraiment sérieusement. Et pourtant elle les aimait du fond du cœur…
Mais elle avait trop souffert ces derniers temps. Elle n'en pouvait plus. Ses parents étaient en danger, et plus le temps passait, plus elle s'inquiétait. Voldemort ne frappait pas au hasard : il avait un plan, et ces meurtres en étaient des éléments. Un cercle se resserrait autours de la communauté des sorciers, comme un piège contre lequel on ne pouvait rien. Pour le moment, les mangemorts s'amusaient, relativement discrets. La Gazette du Sorcier glissait de temps en temps quelques entrefilets sur la situation, entre la météo et le programme de la R.I.T.M., mais Hermione doutait fort que qui que ce soit les lise. Depuis longtemps, elle avait prit conscience que ce repli sur soi était la plus grande faiblesse des sorciers : en ces temps de guerre, le seul salut possible résidait dans une collaboration étroite entre ces deux mondes, et les Sang-de-Bourbe comme elle seraient un lien, un trait d'union.
Elle se laissa glisser sur le sol du wagon, enfouissant sa tête dans ses genoux, et essayant les larmes qui lui montaient aux yeux. Elle se sentait fatiguée, très fatiguée… Déjà, elle pressentait que cette année allait être très difficile. Ses yeux la brûlaient, et elle ne pouvait rien contre ça. Comme un barrage qui cède, elle se laissa aller aux pleurs, doucement, sans prêter attention au reste du monde. Grâce à Merlin, le couloir était vide. Les élèves étaient bien trop occupés à se raconter leurs vacances ! On entendait des éclats de rire, des cris à l'intérieur des compartiments, mais la jeune fille n'y prenait pas garde. Soudain, elle entendit des pas se rapprocher et un toussotement discret. Essuyant ses larmes et son nez de son poing, elle se redressa. Mais elle avait bien trop honte pour regarder autours d'elle, aussi détourna t'elle les yeux en reniflant, feignant d'être fascinée par le paysage verdoyant de la campagne anglaise qu'on pouvait voir par la fenêtre. Soudain, une voix la rappela au monde extérieur :
-« Mais enfin, Miss Granger, que se passe t'il ?
-Oh ! Professeur McGonagall ! Je suis désolée, je ne vous ai pas reconnue…
- Rien d'étonnant à cela, vous détourniez obstinément la tête… Mais que vous arrive t'il donc ? Au bout de sept ans, on aurait pu penser que vous seriez capable de quitter vos parents sans larmes ! Certes, les circonstances sont difficiles, mais je ne m'attendais pas à ça de la part de ma meilleure élève.
-Non, ce n'est pas ça, c'est un peu plus compliqué.
-Oh, très bien. Toujours est-il que je vous cherchais, justement.
-Vraiment ?
Le cœur d'Hermione se mit à battre très rapidement. Elle attendait ce moment depuis six ans, depuis son entrée à Poudlard…
Les lèvres fines du professeur de métamorphose se tendirent dans un sourire joyeux.
-Allons, vous vous en doutez, n'est-ce pas ? Je suis fière d'être celle à vous annoncer cette nouvelle : vous avez été choisie en tant que nouvelle préfète-en-chef de Poudlard pour cette année. Vous l'avez amplement méritée, tous vos professeurs sont d'accord sur ce point. Je vous laisse l'annoncer à messieurs Potter et Weasley, et je vous attends dans le wagon qui vous a été réservé à l'arrière du train, pour vous expliquer vos nouveaux devoirs et rencontrer votre homologue masculin.
-Qui est-ce ?
-Hum… Vous le saurez bien assez tôt, si vous voulez mon avis ! Enfin, sachez qu'il y a eut de bonnes raisons à sa nomination, même si elles n'ont pas fait l'unanimité. Mais dépêchez-vous, nous reparlerons plus longuement du problème plus tard. »
Le professeur McGonagall s'éloigna, sa longue robe de sorcière effleurant majestueusement le sol… La jeune fille se ressaisit, prenant quelques minutes pour savourer la nouvelle. Ce n'était certes pas une véritable surprise, mais quel plaisir ! Toutes ses interrogations avaient été oubliées, elle courut jusqu'au wagon où se trouvaient ses amis, bousculant quelques élèves attardés aux passage.
Elle surgit enfin, hors d'haleine et du rire dans les yeux, sous le regard un rien décontenancé des jeunes gens et de Neville Londubat qui les avait rejoint entre temps. Elle manqua d'arracher la portière en l'ouvrant. Les garçons se redressèrent, près à tout entendre de sa part. Jamais ils n'avaient vu leur Hermione, si raisonnable et posée, dans un tel état ! Sans vraiment reprendre son souffle, elle commença d'une voix triomphale :
-« Ca y est ! J'ai été nommée…
-…Préfète-en-chef ! »Finirent-ils en chœur…
Elle éclata de rire en hochant la tête. Ce fût comme un signal de départ : tous se jetèrent sur elle en l'embrassant, la serrant dans leurs bras, la félicitant tandis que Ron criait à perdre haleine dans le couloir. Harry la tenait par la main, ses doigts doux et chauds entrelacés aux siens… Et plus rien, soudain, ne compta pour elle. Hermione n'avait encore jamais remarqué à quel point la main de son ami était grande et protectrice. Ou était-ce la sienne qui était si petite ? Leurs paumes s'étaient doucement collées l'une à l'autre, comme pour un baiser que leurs lèvres se refusaient. Les têtes émergeaient des wagons sur le passage du petit cortège, certaines furieuses, d'autres curieuses, d'autres encore enthousiastes… Plusieurs Griffondors se joignirent à eux tandis que Poufsouffles et Serdaigles applaudissaient poliment. Seuls les Serpentards restaient invisibles. Je ne sais vraiment pas ce qui se passe aujourd'hui, mais on dirait que la vie n'a pas tout à fait décidé de me laisser tranquille. Et cette phrase de McGonagall… Que voulait-elle dire à propos de l'autre préfet ? Par Merlin, je ne sais plus du tout où j'en suis… Reprends toi, Hermione, ce n'est pas le moment de flancher ! L'ennemi est à nos portes, et je veux jouer mon rôle dans cette guerre, d'une façon ou d'une autre. J'en suis capable, je le sais, je l'ai plus d'une fois prouvé dans le passé. Alors, que faut-il que je fasse de plus !
Le cortège avait prit des allures de fête quand il parvint enfin devant le wagon réservé aux préfets-en-chef. Hermione prit une grande inspiration et poussa vaillamment la porte.
Alors, les premières impressions ? Reviews, please, que je sache si je dois continuer ou pas ! J'y répondrai à toutes, promis juré !
