Bonjour a tous !

Depuis que j'ai fini ma fic précédente, post-injection, qui l'air de rien a duré un an et demi, je n'ai plus rien à faire de mon temps libre. Et puis ceux qui m'ont suivi, vous me manquiez trop ! Du coup je craque, j'attaque une nouvelle fanfic RE6. J'espère qu'elle vous plaira, j'ai beaucoup de doutes, ça fait bizarre de changer de registre comme ça !

Bonne lecture !


Kings of Medicine :

Jour 0.

Bordel, c'est quoi ce délire ?

Bon, Nivans était réveillé, mais ça à la limite c'était pas le problème. Bien sûr, c'est toujours plus facile de buter un mec qui dort qu'un mec qui nous parle, nous supplie et nous regarde dans les yeux, mais c'est pas aussi classe. Et puis c'est pas comme si j'avais pas l'habitude.

Non, le problème, c'était sa tête. Je pensais que je n'aurais aucun mal à décharger une balle dans sa jolie gueule de winner bien élevé et bien nourri, mais son visage n'avait rien à voir avec la gueule fière et arrogante dont je me rappelais. Est-ce qu'au moins on peut encore appeler ça un visage ? Sur toute une moitié, c'était une bouillie informe, suintante, qui m'a propulsé un an en arrière dans la base sous-marine.

Bon sang, qu'est-ce qui avait pu lui arriver ?

Le mec parfait de mon souvenir, le gentil chien de garde prétentieux, tenait contre lui un saladier et il était en train de vomir dedans. J'avais l'impression qu'il vomissait des bouts de chair, du sang caillé, c'était vraiment immonde. Je pouvais même pas regarder.

Il avait l'air surpris que j'ai débarqué comme ça dans sa chambre, mais quand je dis surpris c'est relatif, parce que quand un inconnu se pointe dans ta chambre à quatre heures du mat' avec un flingue, tu te contentes pas d'ouvrir de grands yeux étonnés, normalement. Pourtant il a avalé sa salive (berk), m'a dévisagé un long moment et m'a parlé sans aucune crainte :

- Jake Muller. Qu'est-ce que tu fous avec un flingue braqué sur moi ?

Moi qui pensais que j'étais effrayant. Moi qui pensais que je savourerais la mort de ce pauvre con. J'ai dû me ressaisir, me rappeler pourquoi j'étais là, pour lui lancer :

- Je suis venu te buter.

J'avais pris ma voix de gros dur qui alllait lui déboîter la tête entre les paumes de mes mains, mais j'étais déstabilisé. Je pensais à la base sous-marine. À quand ils m'avaient dit de me barrer, lui et Redfield, et de les laisser seuls face à ce truc. Est-ce que c'était là qu'il était devenu comme ça ?

Pas plus impressionné que ça par ma réplique, Nivans, ou plutôt ce qu'il restait de Piers Nivans, s'est penché pour poser le saladier par terre. C'est là, à la façon dont il a bougé, que j'ai vu qu'il lui manquait un bras.

- Qu'est-ce que je t'ai fait ? M'a-t-il demandé sans même me regarder.

J'avais perdu le fil. Je regardais la manche de son T-shirt crado qui donnait sur du rien. Et comme il était maigre son autre bras, et comme sa poitrine tressautait. Je l'ai revu en Edonie sur le terrain avec son fusil antichar, immobile et précis comme la mort, me criant de dégager de son champ de vision pour qu'il puisse avoir le sniper qui me ciblait depuis l'immeuble d'en face. Je l'ai revu dans la base sous-marine, minuscule face à ce monstre immense, me gueulant de fuir et qu'ils allaient gérer.

J'ai répondu à sa question par quasiment la même :

- Qu'est-ce qui t'es arrivé ?

Pourtant, dans le fond, pourquoi je m'en inquiétais de ce qui lui était arrivé ? C'était débile, de taper la convers' avec un mec que je devais flinguer dans le quart d'heure. Qu'est-ce que ça changerait que j'apprenne qu'il avait chopé le virus dans la base sous-marine en venant me chercher ou bien la semaine dernière en sauvant des bébé phoques ? Je le buterai dans tous les cas.

A tout prendre, je préférerais les bébé phoques. Je n'avais pas envie de me dire que j'avais une part de responsabilité dans son état horrible et que maintenant je revenais pour l'achever. Raison de plus pour ne pas demander, je suis con. Heureusement, Nivans avait l'air plutôt d'accord avec moi :

- Qu'est-ce que ça peut te foutre ?

C'était la foire aux questions aujourd'hui. Allez Jake, ressaisis-toi, t'as qu'à appuyer sur la détente ! Je détestais ce mec, pour commencer. Qu'il m'ait sauvé qu'est-ce qu'on s'en branle ? C'était juste pour son taff. Et puis ça se voyait bien qu'il tenait pas à la vie.

Mon bras a tremblé légèrement. Je me sentais pas bien, j'avais un début de nausée. Est-ce que c'était à cause du saladier à vomi ? Du visage inhumain en face de moi ? De l'absence de bras dérangeante, peut-être. Ou l'odeur de mort qui planait dans cette chambre.

Nivans a alors eu un genre de ricanement, et le seul œil humain qu'il lui restait s'est empli de mépris :

- C'est bien ce que je pensais, a-t-il commenté froidement.

Sans plus se soucier de moi, il s'est tourné et s'est rallongé dans son lit. Plus rien ne m'empêchait de tirer, maintenant, je voyais même plus sa tête sous la couette. Pourtant je l'ai pas fait. J'ai baissé mon flingue et j'ai quitté la pièce. On verrait plus tard. J'étouffe, ici.


De retour dans le salon, je ne savais pas trop quoi faire ni quoi penser. C'était le bordel dans cette baraque, quand j'étais entré ça m'avait étonné. J'imaginais pas que Nivans tel que je m'en rappelais, colérique et premier de la classe, vive dans un cloaque comme ça. Je comprenais un peu mieux maintenant.

Réflexe universel : le désœuvrement m'a poussé jusqu'au frigo. J'y ai trouvé un reste de pizza froide. Dans le salon, j'ai aussi déniché un canapé, sous un tas de fringues et d'emballages de médocs. J'ai tout foutu par terre et je me suis assis dessus pour manger la pizza. La télé marchait pas. J'entendais Piers cracher ses poumons dans la pièce d'à coté. Mais qu'est-ce que je fous, râlais-je envers moi-même. Retournes-y et bute-le ! Et après on n'en parle plus ! Quelque part est-ce qu'on peut pas dire que j'abrégerais ses souffrances ?

Je vais expliquer comment j'en étais arrivé là : les événements de l'été dernier, Lanshiang, les anticorps, la base sous-marine et tout ça m'avaient laissé aussi pauvre et seul qu'avant, alors que justement je pensais avoir enfin trouvé l'amour et la richesse. Pour différentes raisons, notamment ma connerie, les deux m'étaient passés sous le nez. Célibataire et fauché, Il ne me restait plus qu'à reprendre mon job d'avant : mercenaire. Nivans était mon dernier contrat en cours, sa tête me vaudrait quinze mille dollars. Éthiquement, je sais que c'était pas terrible, vu qu'il m'avait sauvé la vie plusieurs fois, mais pour qui ça compte, l'éthique, aujourd'hui ? Après avoir enchaîné les contrats de merde et les périodes de chômage intense, j'étais bien content d'être enfin sur un gros coup. Un meurtre, ça rapporte. En plus, le type qui m'avait contacté était un grand ponte de l'armée, blindé de fric. Le général Nivans.

Je m'étais pointé dans leur manoir de luxe, j'avais été accueilli par un grand bonhomme à moustache qui était donc le père de Piers. Il y avait aussi des oncles et un ancêtre en déambulateur qui avait l'air complètement maléfique : le papy. Retraité de l'armée. Ça rigolait pas chez eux. Cette famille, on aurait dit la mafia, sous couvert WASP et bien pensant. Ils m'ont rapidement expliqué qu'ils attendaient de moi que je descende leur fiston, Piers Nivans. Ce nom ne me disait rien à l'époque, c'est quand ils m'ont montré la photo que j'ai reconnu le ptit teigneux du BSAA. Alors comme ça ce petit prodige, ce mec qui semblait avoir tiré tous les jackpots de la vie, sa propre famille voulait qu'il meure ? Comme quoi, hein.

J'ai pas dit que je le connaissais, ça changerait quoi ? J'ai demandé pourquoi il devait mourir. J'ai cru qu'ils allaient me faire tuer par un garde du corps pour avoir été trop curieux mais pas du tout. Ils m'ont expliqué qu'une bisaïeule au troisième degré je sais plus quoi, j'ai pas retenu l'arbre généalogique, bref, une mémé, qu'on appellera mémé alzheimer, avait complètement zappé qu'ils avaient déshérité le fiston, et elle l'avait couché sur son testament avant de caner. Apparemment on parlait d'un gros paquet de fric là, et pour la famille, laisser Piers toucher à l'héritage ancestral était une humiliation. Quand à la raison pour laquelle il avait été déshérité, j'ai pas osé la demander, le papy était trop flippant. Mais les tableaux archi-réacs sur les murs, et le fait que les oncles désignent le fiston par ce ptit pédé m'a donné une vague idée. Je me suis rappelé comme Nivans trottinait derrière Redfield a chaque fois qu'on se croisait. Tout s'explique.

Marrant, comme tout est une question de point de vue. A mes yeux ce mec avait tout pour lui, et pourtant c'était la honte de sa famille. Et aujourd'hui alors qu'il s'étouffait dans son vomi dans la pièce d'à coté, je n'étais plus si convaincu que ça de sa chance injuste.

Enfin bref, donc j'avais accepté le contrat sans culpabiliser plus que ça et je m'étais mis en route pour débarrasser cette brave famille de leur mouton noir. J'avais l'adresse, je m'étais introduit par effraction. Le salon était un peu dégueu, mais c'était pas mon problème. J'avais pris mon flingue et je m'étais faufilé dans sa chambre en me disant allez hop, Piers Nivans, l'heure est venue de payer pour tes crimes.

Résultat... j'étais là, sur son canapé, et je souhaiterais oublier la vision d'horreur que je venais de voir. Je n'avais plus aucune envie de prendre ma revanche sur la vie en butant ce mec. La vie c'était déjà méchamment bien vengée sur lui sans que j'ai rien à faire, apparemment. Je le sentais pas trop d'en rajouter une couche. Pas ce soir. Le virus C m'avait rappelé trop de souvenirs.

La chose la plus conne au monde, on est tous d'accord que c'est de s'endormir dans la maison d'un mec qui veut nous tuer. La deuxième plus conne : s'endormir cher un mec qu'on veut tuer. Et pourtant...

Faut dire que j'avais pas dormi depuis au moins 36 heures, j'avais traversé tout le pays pour aller chez Nivans. J'avais juste l'intention de fermer les yeux trente secondes, mais évidemment ça ne se passe jamais comme ça. J'ai donc fait une nuit complète sur son canapé, avec en guise de couverture son tas de linge et de paperasse. J'avais connu des nuits pires que ça. Dans ma tête, je crois que je pensais que Nivans ne se lèverait jamais, qu'il allait caner pendant la nuit et que je n'aurais rien à faire. ce serait bien. Mais là encore, évidemment que ça ne se passe jamais comme ça non plus.


Jour 1.

J'ai été réveillé en sursaut par un putain de vacarme, et j'ai manqué de tomber du canapé en essayant d'attraper mon flingue que j'avais laissé traîner par terre comme un con. Nivans venait de sortir de sa chambre, traînant des pieds, zigzagant, et toussant comme un cancéreux.

J'ai pointé mon flingue, j'ai gueulé « Tu bouges pas ! ». Il m'avait fait peur, j'avoue, je pensais pas que je dormirais comme ça. Il faisait déjà jour. Niveau professionnel, c'était zéro, j'avais intérêt a me rattraper.

Nivans a eu un mouvement de recul quand il m'a entendu gueuler. Mais pour s'arrêter de bouger, apparemment c'était pas possible, il toussait tellement qu'il arrivait même pas a parler. J'ai du attendre un sacré moment qu'il se calme, j'en avais limite une crampe au bras. Je me suis dit que si ça se trouvait, il faisait semblant. Il faisait ça pour gagner du temps.

Mais non : il a quand même fini par aller mieux et par se redresser un peu. Il a vaguement levé son unique main en l'air (elle était pleine de sang), et il m'a demandé :

- T'as dormi là ?

Il avait l'air bien plus surpris que quand j'avais débarqué dans sa chambre la veille. Je t'emmerde ! ai-je eu envie de lui répondre comme un gamin. J'allais pas aller à l'hôtel, tant que t'es vivant je suis fauché.

- Où tu t'es fait ça ? Ai-je simplement répondu en englobant d'un mouvement de flingue ce qu'il restait de toute la partie haut-droite de son corps.

- Qu'est ce que ça peut te faire ?

On avait eu plus ou moins exactement le même genre de conversation il ya quelques heures, mais j'abandonnais pas. C'était plus fort que moi, j'avais besoin de savoir.

- C'était dans la base sous-marine ? Ai-je insisté.

Il a un peu hésité avant de se décider à répondre :

- Oui. Pourquoi tu veux me tuer ?

Okay j'ai compris : chacun son tour. Mais le truc, tu vois, c'est que c'est moi qui tient le flingue :

- Le monstre géant ? Celui devant lequel vous nous avez dit de nous enfuir ?

- Le Haos, oui, a-t-il répondu avec un soupir agacé. C'est pas de ta faute, si c'est ce que tu cherches à savoir. C'est la faute de personne. Tu peux me tuer la conscience tranquille.

Il avait l'air énervé. Est-ce que c'était vraiment pour ça que je voulais savoir ? Pour être bien certain que j'avais le droit de le tuer sans que ce soit particulièrement dégueulasse ?

- Prend ton temps pour réfléchir, a-t-il râlé. Je me fais un café.

Sans plus se soucier de moi et de mon arme, il a été à la cuisine. Il s'est pris trois médocs, puis il a attrapé le réservoir de la cafetière pour le remplir d'eau. N'ayant qu'un seul bras, il a d'abord posé le réservoir au fond de l'évier puis a ouvert le robinet. Sauf que l'évier était plein de vaisselle, et tout s'est cassé la gueule. Je l'ai regardé replacer le réservoir et enlever des bouts de vaisselle cassée un par un d'un air blasé.

- Fais-en pour moi, aussi, ai-je commandé.

Il m'a jeté un coup d'œil et n'a pas répondu, mais il a mis de l'eau pour deux. Quand ça a été prêt, il m'a d'abord apporté ma tasse avant de retourner vers la cuisine se boire la sienne debout, appuyé au mur. Brave toutou.

Je sentais bien que j'étais supposé prendre une décision. Nivans ne me quittait pas des yeux.

Je mourrais d'envie de savoir encore certains trucs. Comment le monstre avait pu le déchiqueter comme ça et qu'il s'en sorte vivant. Et comment s'en était tiré Chris Redfield ?

- Elle est cassée, ta télé ? Me suis-je débiné.

- C'est l'antenne, m'a-t-il répondu méfiant.

Bon, bon bon... On est restés comme ça un long moment à se fixer, puis Nivans a posé sa tasse :

- Faut que je sorte.

Immédiatement, j'ai repointé mon flingue sur lui :

- Je crois pas, non.

Il m'a a peine prêté attention :

- J'ai un rendez-vous à l'hôpital.

- Pour quoi faire ?

- Une injection.

- Une injection de quoi ?

J'étais clairement en train de demander n'importe quoi pour gagner du temps. Si je le laissais quitter cet appart, il m'échappait. Et mes quinze mille avec. Mais tirer maintenant ?

Nivans m'a encore jeté son coup d'oeil méfiant, tout en fouillant par terre pour se trouver un pull :

- Une injection de tes anticorps, figure toi.

Le remède marchait, donc ? Ou plutôt, vu sa gueule, le remède marchait pas, donc ?

- Tu bouges pas d'ici.

Pour la première fois, il a commencé à hausser le ton :

- Pourquoi ? T'oses pas me tuer ? Tu préfère attendre que la biologie fasse son œuvre ?

- Je sais que tu vas t'enfuir.

Il a voulu répondre un truc puis il s'est interrompu. Et enfin il a déclaré :

- T'as qu'à m'emmener, alors.

- Quoi ?

- Tu m'emmènes en voiture. Tu me dépose et t'attend dans la salle d'attente, y en a pour une heure. Après tu me ramène et on reprend où on en était.

- Tu m'as pris pour ton chauffeur privé ou quoi ?

- Alors j'y vais tout seul.

J'ai raffermi ma prise sur mon flingue. Avant que j'ai le temps de lui dire que j'avais l'intention de le séquestrer, il s'est mis en colère :

- Tu crois que je vais m'enfuir ? C'est chez moi ici. Tu crois que j'ai peur de ton flingue de merde ? C'est simple, Muller, soit tu me butes maintenant, soit je vais à l'hôpital. Empêche-moi de me soigner et c'est moi qui te tuerai.

Là-dessus, il s'est remis à tousser faiblement et il a ajouté :

- J'y vais en bus. Je suis là dans trois heures. Je te le promet, pour ce que ça vaut. En plus l'injection me met K-O, tu pourras me tuer sans problème, je pourrai même pas me défendre.

J'ai abaissé mon arme. Encore aujourd'hui, je serais incapable de dire pourquoi j'ai fait ça. Il est retourné dans sa chambre, et il en est ressorti avec un jean extra-large et un sweat qui faisait trois fois sa taille. Et puis il a mis un masque hygiénique sur son visage et il a remonté la capuche de son sweat. On le voyait plus.

- Si tu prend le bus comme ça, on va te prendre pour un terroriste.

- Ha ha.

Il s'est encore enfilé un médoc et il a ouvert la porte. Avant de partir il s'est tourné vers moi, brusquement sérieux :

- Le traitement est... vraiment pas facile. Si tu me laissais le choix entre me tuer juste avant ou juste après, j'aimerais mieux que ce soit juste avant.

- Dégage.

Ça me dérangeait de l'entendre parler de la mort avec autant d'indifférence. Il m'a regardé dans les yeux et c'était impossible d'en être sûr a cause du masque hygiénique mais je me demande s'il m'a pas fait un genre de sourire.

Je me suis retrouvé tout seul dans un appart qui ne m'appartenait pas. J'ai fouillé un peu, j'ai trouvé dix dollars dans le tiroir de l'entrée, je suis descendu en bas de la rue pour m'acheter un kebab avec, Nivans m'avait laissé des clés comme si on était potes. Fallait que je le tue vite sinon j'y arriverais pas, et j'étais pas en situation de tirer un trait sur quinze mille dollars.

Quand je pense que j'aurais pu être riche, à l'heure qu'il est. J'aurais pu être un putain de millionnaire. C'était mes anticorps qui avaient sauvé le monde, même ce pauvre type de Nivans en profitait, et moi j'avais rien. J'ai vraiment été trop con de croire que si je donnais mon sang gratis ça séduirait Sherry. Et même si c'était le cas, qu'est-ce qui s'est passé dans ma tête au moment ou j'ai pensé que l'amour de cette pouliche valait plus que cinquante millions de dollars ? Ya des jours, je vous jure, je mérite d'être pendu pour ma connerie. Comme aujourd'hui d'ailleurs, à tout les coups Nivans est chez les flics à l'heure qu'il est. A sa place, j'y serais.

Il est temps d'arrêter les conneries. Si par miracle ce mec est encore plus stupide que moi et qu'il revient, je le bute des qu'il passe la porte. Ya pas de place pour les sentiments, dans ma vie.

J'ai voulu regarder la télé, j'avais oublié qu'elle marchait pas. Je suis allé jeter un coup d'oeil à l'antenne. C'était tout bête, y avait juste a la bouger un tout petit peu, mais il fallait se tenir au balcon pour pas basculer, c'est sur qu'avec un seul bras c'était impossible à faire.

C'était bizarre, mais je culpabiliserais presque de réparer la télé de Nivans alors que j'étais censé le tuer. Bah de toute façon je faisais pas ça pour lui, et il mourrait avant de s'en rendre compte.

J'ai comaté devant la télé en pensant à sa tête, a son visage infecté. C'était marrant, j'étais là pour le tuer mais en ce moment même mes anticorps étaient en train de lui sauver la vie. Ça n'en finissait plus d'être ironique cette histoire.

Enfin, j'ai entendu la porte s'ouvrir. Je me suis levé. Nivans a fait trois pas dans l'entrée, je crois qu'il n'a même pas vu mon flingue. Il a jeté ses clés par terre, claqué la porte, puis il s'est laissé tomber sur le sol. Il avait plus son masque, il respirait par la bouche, avait les yeux à peine ouverts. Sur la partie intacte de son visage, il était blanc comme un cadavre. Sa main, qui disparaissait dans la manche trop grande de son sweat, agrippait son moignon d'épaule. Il s'est carrément allongé par terre.

Le traitement est vachement dur, qu'il m'avait dit ce con. Tu pourras me tuer trop facilement, je me défendrai même pas. Il m'avait bien baisé.

Nivans m'avait fait croire qu'il s'en foutait de mourir, mais vu ce qu'il venait de s'infliger pour rester en vie, c'était pas crédible. Je veux bien être un connard égoïste. Je veux bien être le type que tout le monde déteste, j'ai l'habitude. Mais faut quand même pas trop m'en demander. Tirer sur... ce mec par terre ? C'est non, sans hésiter. Ras-le-bol.


Et voilà ! j'espère très fort que ça vous a plu! C'est toujours un peu angoissant de poster un début de fic, mais malgré tout ça m'avait manqué!

note pour les petits nouveaux, s'il y en a : alors, déjà, bienvenue ! J'espère que vous avez aimé ce premier chapitre, et que ça vous donne envie de lire les prochains ! Pardon pour les fautes, tout ça, je fais du mieux que je peux !

note pour ceux qui ont suivi post-injection : accrochez-vous les enfants, on est repartis \o/ ! Et le premier que j'entend parler de slip, je le kick out XD (je plaisante ! j'espère vraiment vous revoir!)

à bientôt!