Bonjour à tous ! Me voici avec la toute première fanfic que je poste sur ce site. Elle contient un OC donc les anti-OC vous êtes prévenu(e)s ! :D Toute critique constructive est la bienvenue !

Voici un prologue pour commencer. J'espère qu'il vous plaira. :)

Disclaimer : Aucun personnage de FFXV ne m'appartient. Seul le personnage d'Elerinna est de mon cru.


PROLOGUE

Cela faisait des heures déjà que l'obscurité de la nuit avait repris ses droits sur la clarté du jour, plongeant Insomnia dans des ténèbres oppressantes. Ce sinistre silence qui régnait dans les rues de la capitale était assourdissant et semblait embaumer son ouïe, un peu plus à chaque seconde qui s'écoulait. Seul l'astre nocturne et sa pale lueur fantomatique procurait un semblant de réconfort dans cet environnement confiné par les ombres.

Elerinna se balança d'un pied sur l'autre, les sens aux aguets, l'œil vif. Elle attendait. Sa respiration était légèrement saccadée, mais elle avait appris à la maîtriser, tout comme ce nœud d'anxiété qui nouait ses entrailles. Tout se passerait ici, dans ce parc d'Insomnia, plongé dans les ténèbres. C'était l'endroit où elle devait attendre. Le silence autour d'elle l'oppressait, l'écrasait de son poids invisible. Viendrait-il ? Honorerait-il leur accord ? Tout ce dont elle pouvait être sûre, à ce moment-là, était le cri sourd que son instinct de survie lui hurlait à gorge déployée. Tout en elle lui intimait de prendre ses jambes à son cou, de faire demi-tour, de fuir cet endroit sinistre et puant le danger. Pourtant, elle demeura là, immobile, calmant les battements emballés de son cœur à travers de lentes inspirations. Ses poings étaient si contractés que ses phalanges en devenaient blanches, et elle s'efforça de relâcher légèrement la mâchoire pour soulager la douleur que la pression de ses dents serrées avait causée. De longs frissons dévalèrent son corps, du sommet de son crâne jusqu'au bout de ses doigts.

Un craquement presque inaudible, à sa droite, mais elle savait mieux que cela. Ses sens s'étaient aiguisés avec les années d'entraînement. Tout son corps se raidit, toutefois elle ne fit pas un geste, sauf pour redresser légèrement le menton. Il était venu. Elle n'était pas surprise, à vrai dire : il avait toujours été homme à honorer ses promesses.

Si toutefois elle pouvait encore se vanter de le connaître. Ce qui, en réalité, n'était plus le cas.

« Te voilà enfin. » déclara-t-elle, et elle réprima un léger sursaut alors qu'un faible rire de dédain lui répondit.

« Je t'ai fait attendre ? Toutes mes excuses… » Son ton était sarcastique, et sa voix était plus proche qu'elle ne l'avait escompté.

En s'efforçant de cacher au mieux ses émotions, elle se retourna vélocement, et tomba nez à nez avec l'homme qu'elle attendait. Son regard s'attarda sur son visage encadré par une barbe fournie et une chevelure onyx, un peu plus longue que la dernière fois qu'elle l'avait vue.

« Je suis heureuse de constater que malgré tout, tu n'as pas oublié tes bonnes manières.

— Je suis le Roi. Espérais-tu moins d'une personne de ma stature ? »

A ces mots, un rictus déforma les lèvres d'Elerinna, qui secoua doucement la tête.

« Non. Noctis est le Roi.

— Je suis Noctis.

— Tu n'es qu'une pâle copie. Jamais tu ne lui arriveras à la cheville. »

Il rit. Il rit. Elerinna sentit des frissons lui dévaler tout le corps. Ce son, autrefois un délice à écouter, ne lui inspirait plus que la menace et le péril. Il fit quelques pas, tournant le dos à la femme. Sa voix était basse, pleine de danger à venir, quand il posa la question qu'elle avait espéré ne pas entendre de sa bouche.

« Où sont-ils ? »

Cette simple question resta suspendue dans l'air, puisque sa seule réponse naquit dans le mutisme de la femme derrière lui. Cette absence de réaction fut perçue cette fois-ci comme un affront impardonnable à sa personne, et l'homme ne dissimula aucunement la colère qui bouillonnait en lui lorsqu'il répéta sa question en faisant volte-face, les traits déformés par la menace. L'insolence de cette faible créature, trop assurée pour ce qu'elle était réellement, insignifiante et dérisoire, lui était insoutenable.

« Où sont Solis et Aurora ?

— Pas ici. Tu ne les trouveras pas. Tu ne les toucheras pas. » Un élan de colère naquit en elle. « Je te détruirai si tu les menaces. »

Il laissa échapper un bref rire de mépris.

« Comment le pourrais-tu ? Je suis bien plus fort que toi. Je les retrouverai, et je les détruirai.

— Tu ne les toucheras pas ! » s'écria-t-elle, écumant d'une subite rage, et l'instant d'après, elle brandissait vers lui son épée qu'elle avait tirée de son fourreau, le défiant au combat.

Pendant un court instant qui lui sembla durer une éternité, il se contenta de la scruter avec ses prunelles perçantes et terriblement glaciales. L'ombre d'un rictus mauvais ombrageait ses lèvres devenues source d'obscénités. Elle ne savait si ce phénomène était dû à la pénombre de la nuit, mais elle avait cette désagréable sensation que le visage masculin se contorsionnait étrangement, comme si un jeu d'ombre et de lumière déformait ses traits, rendant ce portrait maléfique. Une boule d'angoisse grandit dans son ventre sans qu'elle ne put l'empêcher de croître, mais son assurance ne faiblissait pas. Elle savait ce qu'elle était venue accomplir ici. Rien ne la détournerait de son devoir.

Enfin, il tendit son bras vers elle, lentement, et dans un éclat de lumière astrale, son épée apparut dans sa main, laissant des particules lumineuses se répandre dans l'air.

C'était le moment. Le point de non-retour. Elerinna le savait.

Par les Six, comme elle aurait voulu que cela finisse autrement. Elle avait essayé de le sauver par tous les moyens et même plus. Mais il s'était définitivement perdu.

« Alors c'est comme ça que tout va se finir ? fit-elle, la voix grave, mais forte.

— C'est toi qui le réclames, rétorqua froidement l'homme.

— Je n'ai pas le choix.

— Pourquoi hésiter, alors ? »

Aucune gentillesse, aucune humanité ne teintait plus ses paroles. Ses mots étaient comme une coquille vide, dénués de sentiments réels et d'intérêts. Elerinna resserra son poing autour du manche de son épée.

« Tu m'aimes, scanda-t-il sarcastiquement, comme s'il l'avait sondée à l'instant. Pourquoi m'éliminer, dans ce cas ? On pourrait reprendre là où on s'était arrêté. »

La proposition lui causa un pincement au cœur. Pourtant, elle n'hésita pas davantage. Ses propos étaient si vides d'authenticité qu'elle secoua simplement la tête et brandit un peu plus son épée vers lui. Peu importe les faux-semblants qu'il insufflait à ses mots, elle n'était ni dupe, ni stupide.

« Non. Tu n'es plus celui que j'ai connu. »

La tension atteignit son paroxysme alors qu'il amorçait quelques pas dans sa direction. Tout en lui respirait le danger et le péril imminent. Bientôt, il lancerait l'assaut. Elerinna pouvait le sentir : ils avaient atteint le point de rupture. A mesure qu'il approchait d'elle, sa démarche s'accélérait, et la lame de son épée brillait davantage à chaque pas d'un éclat mortel.

« Dans ce cas… je vais devoir te tuer, déclara-t-il sans aucune émotion tangible.

— Qu'il en soit ainsi. » conclut-elle solennellement en se préparant à recevoir l'assaut de l'homme.

A aucun moment, son regard ne quitta le sien. Elle s'était presque habituée à la violence inhumaine et la férocité malfaisante derrière ses prunelles, devenues sanglantes par la couleur écarlate qui avait chassé l'ancien bleu si flamboyant.

Noctis n'était plus. Il n'était qu'un démon, un être maléfique.

Elle se devait de le tuer.


Pourquoi, Noctis ? Pourquoi cette folie ? Pourquoi t'être laissé emporter par ce démon ? Tu avais tout autour de toi. Tes amis, ta famille… Où avons-nous donc échoué pour que tu faillisses aux ténèbres ?

J'ai tout essayé. J'aurais voulu te sauver. Je le veux toujours. Je suis convaincue qu'il existe un moyen de te ramener… Je prie pour cela, Noctis. Je prie pour que tu redeviennes celui que tu étais. L'homme gentil, doux, un peu timide, aimant et généreux que j'ai connu. Que j'ai aimé de toutes mes forces, comme jamais je ne pensais qu'il était possible. Tu as été toute ma vie, toute mon âme. Cela m'arrache le cœur de lutter contre toi, quand ces sentiments sont encore si vifs. Je t'aime atrocement, Noctis.

Mais tu as menacé Solis et Aurora. Et cela, je ne peux l'accepter. Je ne peux courir ce risque. Ils me sont trop chers pour que tu leur fasses le moindre mal. Jamais, jamais je ne te laisserai les toucher. Et pour assurer cela, il me faut te tuer.

A moins que ce ne soit toi qui me tues ? Et si ma mort te ramenait à la raison ? Si cela te faisait réaliser à quel point tu as succombé à ta folie meurtrière ? Je suis prête à donner ma vie pour que tu retrouves la tienne, Noctis, celle qui t'a été arrachée, celle que tu mérites.

J'aimerais simplement que tout recommence. Que l'on puisse être ensemble comme quand on était plus jeune… Lorsque l'insouciance et l'innocence nous protégeaient encore du monde qui nous entourait. Nous nous étions fait une promesse, t'en souviens-tu ? Que j'étais tienne, et que tu étais mien, peu importe ce qu'il pouvait arriver ou ce que le destin nous réservait. Je m'accroche encore à cette promesse. Je suis tienne, Noctis. Malgré tout. Pour toujours.

Alors, je t'en prie… retrouve la raison. Bats-toi contre tes démons, et reviens-moi, Noctis. Honore ta promesse.

Reviens-moi.

Reviens-leur.


Un cri sourd. Une plainte déchirante. Une explosion de souffrance. Du sang…

Elerinna, les yeux écarquillés, suffoqua.

Si ce n'était pour les bras puissants de son adversaire, elle se serait déjà effondrée au sol. Mais celui-ci l'avait fermement retenue contre lui pour que la lame glaciale de l'Epée du Roi transperce son corps de part en part.

Tout tourna autour d'elle. Tout perdit de sa consistance. Plus rien n'était substantiel, ni tangible. La seule chose qui la rattachait au monde était la douleur lancinante dans son ventre.

Vaincue par Noctis en personne, hein ? Quelle ironie.

L'air s'échappait inexorablement de ses poumons. Le visage d'une pâleur extrême, elle leva laborieusement le regard vers son bourreau.

« Noctis… » souffla-t-elle, et sa voix était si rauque qu'elle reconnut à peine son propre timbre.

L'homme ne réagissait plus. Figé tel une statue, il observait son œuvre, interdit et confus, les sourcils froncés, en conflit avec lui-même. Son visage, à seulement quelques centimètres de celui d'Elerinna, si proche qu'elle pouvait sentir son souffle sur sa peau, était couvert de tâches pourpres. Son épée avait si violemment plongé à travers son abdomen que le sang avait impitoyablement giclé.

Un vertige plus violent que les autres fit flancher ses genoux. Elle s'effondra dans ses bras, et la soudaine pression le tira de ses pensées. Contre toute attente, Noctis se sentit fléchir. La force l'avait quitté. Ses prunelles écarlates virèrent au bleu azur. Ils tombèrent tous deux sur leurs genoux.

« Rina. »

La manière dont il avait prononcé son nom ranima quelque chose en elle. Sa voix était pleine de tourment et de désolation, de confusion et d'incompréhension.

Les yeux féminins plongèrent dans un océan de bleu profond, agité de remous, d'une affliction sans nom. Noctis la regardait, et tout son visage exprimait la détresse la plus totale.

« Enfin… murmura-t-elle, avant qu'une toux ne la prenne.

— Non… Rina… qu'est-ce que- qu'ai-je fait ? Rina, je… »

Secouée de tremblements incontrôlables, la femme sourit faiblement. Sa main se glissa tendrement dans les cheveux onyx, comme elle en avait toujours eu l'habitude avant que cela ne leur soit enlevé.

« Par les dieux, Noct… ça fait un ba- bail que tu ne m'as pas appelée comme ça… Si seulement… je pouvais retourner en arrière… »

A nouveau, une toux la saisit. Elle se pencha sur le côté pour cracher le sang qui lui emplissait la bouche et laissait un amer goût de fer sur le palais. Noctis secoua la tête, l'air horrifié, et ses yeux devinrent humides alors qu'il encadrait de ses mains le visage féminin.

« Rina, je suis tellement désolé, je… » souffla-t-il si tristement qu'elle sentit son cœur exploser sous le poids de ses tourments. « Je ne sais pas quoi faire…

— Sauve le monde. Encore une fois. » lui répondit-elle, et elle sentit ses forces la quitter petit à petit.

La main enfouie dans la chevelure sombre retomba sur son flanc, sa tête flancha en arrière.

Non, Rina, je t'en prie ! criait la voix de Noctis.

Rina !

Ne me laisse pas… Je t'aime, Rina, je…

Je t'aime.