Auteur : Evils Roses et Estelle Kim
Note : Oui, oui oui je suis en retard dans toutes mes autres fanfictions... mais... comment dire, nouveau fandom quoi. Cette fanfiction j'espère ne sera pas trop longue... enfin tout dépendra de la santé de notre colocation. Car voyez vous, ce récit est un récit à deux voix, à quatre mains et surtout à deux cerveaux. Avant la sortie de Thor le monde des ténèbres nous vous présentons notre version des faits 8D
Titre :/ « Laisse les autres faire la guerre. » Bella gerant alii
Genre : Historique /romance/Yaoi
CHAPITRE I : Vähän Arving
Il faisait un froid glacial, et même le soleil qui brillait dans un ciel dégagé de tous nuages ne parvenait pas à dissiper la fraîcheur de l'air ambiant. Odin resserra sa cape de fourrure sur ses épaules et pressa le pas de sa monture. De la buée s'échappait de ses naseaux et l'animal qui peinait à se frayer un chemin dans les épaisses congères qui jalonnaient la route. Autour d'eux, il n'y avait que d'immenses étendues de neiges que le vent balayait sans obstacle. Il n'y avait pas âmes qui vivent. Rien d'autre que la neige, la glace et le vent.
La suite d'Odin s'était resserré pour se tenir chaud. Encolure contre encolure, naseaux contre naseaux. Leur formation ainsi compacté avançait lentement et, le roi d'Asgard préférait marcher en tête. Seul avec ses pensées il cheminait sans se souciait qu'on le suive ou non. Il aimait monter seul, dans la neige. Le froid ne le dérangeait pas, au contraire il le rendait plus vivant. Il se sentait vivifiait et cela lui permettait de garder les idées claires sur ce qui allait suivre.
Il venait en paix, la guerre qui opposait Jotunheim et Asgard n'avait que trop durée. Trop des siens étaient morts au combat. Trop d'hommes étaient tombés sous les assauts répété des Jotun et trop de Jotun avaient péri sous les lames des Asgardiens. Cette guerre avait été futile, inutile. L'animosité qu'entretenait les deux peuple n'avait servi à rien d'autre qu'a grossir les rangs de Hell, la déesse des enfers. Alors Odin et Laufey s'étaient décidé à signer un pacte, une trêve, et peut être même cela amènerait-il une paix durable.
Un éclaireur asgardien galopa dans sa direction et Odin fronça les sourcils.
« Votre majesté, dit il, nous arrivons en vue de la forteresse d'Utgard. »
Odin acquiesça et éperonna sa monture qui fit un bon avant de partir dans un galop fiévreux projetant des gerbes de neige dans son sillage.
Le soleil qui se réfrectait sur la poudreuse l'éblouissait mais Odin continuait de pousser sa monture jusqu'à ses limites. Il voulait régler l'affaire avant la nuit tombée. L'éclaireur n'avait pas mentit, car en arrivant au fait de la colline qu'ils gravissaient Ugtard s'offrit à leur vue.
La forteresse de glace et de cristal resplendissait d'or et de lumière. Ses flèches acérée pointant vers le ciel brillaient comme les lumières d'un phare en pleine nuit. Les rayons du soleil jouaient sur les parois de glaces et de verre les habillant de mille joyaux sans cesse en mouvement. Utgard s'était paré de ses plus beaux atours pour recevoir la cour d'Asgard.
Odin fit ralentir son étalon pour jouir du spectacle que lui offrait la capitale Jotun. Odin n'était pas prêt d'oublier cette vision enchanteresse. Quel gachis cela aura-t-il été de détruire ce joyaux resplendissant, en de vaines querelles. Il comprenait maintenant pourquoi Jotunheim avait opposé une si farouche résistance. Les Jotun avaient su mettre à profit l'inhospitalitè de leur monde et créer quelque chose dont ils pouvaient être fier.
Au loin, sur la route de neige tassée une colonne de cavaliers Jotun venaient à leur rencontre leurs étendards frappé du loup blanc de Jotunheim ondulaient derrière eux. Odin se retourna pour donner l'ordre à ses propres hérauts de dresser leurs couleurs. Le phénix d'or d'Asgard s'éleva alors claquant dans le vent glacial qui parcourait les pleines enneigées. Au loin un cor résonna, annonçant leur arrivée. Une note grave qui vibrait dans l'air. Une note qui résonnait dans leurs entrailles, ce cor, était le même que sur Asgard.
Laufey chevauchant en tête, arriva bientôt au niveau d'Odin. Les deux colonnes se firent face dans le plus grand silence. Chacun se jaugeait, s'observait et s'affrontait du regard. Mais nul n'était là pour la fièvre du combat ou la soif du sang.
« Odin, AllFather, déclara le roi des géants de sa voix caverneuse. Je te souhaite la bienvenue au nom de Jotunheim et de son peuple.
Odin acquiesça.
« Je te remercie Laufey souverain de Jotunheim. Je ne peux qu'admirer la splendeur de votre cité, et je serais plus qu'honoré de la visiter.
« Je serais ravi d'être votre guide.
Les deux hommes se sourirent, et l'unique colonne ainsi formée se mit en branle.
Les Asgardiens observaient avec une curiosité non dissimulée l'étrangeté de leurs hôtes. Les géants montaient d'étranges destriers qui semblaient n'être fait que de glace. Les énormes montures avaient en effet une peau bleuté presque translucide au travers de laquelle on pouvait voir le sang noir qui coulaient dans leurs veines. Leur crinière était aussi vaporeuse que des lambeaux de brumes accrochés à leur encolure. Des myriades de perles et de clochettes d'or accrochaient à leur selle et à leurs fontes tintinnabulaient à chacun de leur pas. Si Odin avait toujours cru que les Jotun étaient des barbares il ne pouvait qu'être heureux de s'être trompé. Ils ne portaient presque aucun vêtements malgré le froid polaire, mais ils étaient couverts de bijoux d'or et de pierres précieuses qui rehaussé magnifiquement le bleu de leur peau céruléenne. A côté d'eux les Ases passaient pour des rustres sans aucun sens de l'esthétique, engonçaient dans leur capes de fourrures et leurs cottes de mailles.
Odin sourit pour lui même, car le plus grand de ses hommes arrivaient à peine au menton de leurs hôtes. Laufey les conduisit jusqu'à la porte d'honneur de la forteresse où la troupe fut accueillit par une pluie de flocons de neiges magiques car le ciel était bleu. Les Jotuns étaient partout et les accueillaient en héros. Ils chantaient, dansaient et riaient alors même que ceux qu'ils recevaient étaient leurs ennemis de toujours.
Les asgardiens se lancèrent des oeuillades perplexes alors même que des femmes jotuns leurs offraient des paniers débordant d'or et de joyaux. Ils avaient encore tant à apprendre de ce peuple se dit Odin en acceptant les présents avec la plus grande déférence. Le plus étrange sans doute était l'androgénie des Jotuns. Si certains hommes n'étaient qu'une masse de muscles bleuté, les autres avaient un physique plus troublant. Certains jeunes hommes auraient pu paraître pour de délicieuses jeunes filles alors que certaines femmes semblaient aussi massives qu'un homme dans la force de l'âge. Les sexes se confondaient et laissaient les Ases confus. On les conduisit jusqu'au palais où les attendaient une foule encore plus compacte que dans les rues de la citadelle si c'était possible. Des pages, aussi proches de leur taille que possible prirent en charge les montures haletantes, et ils mirent enfin pied à terre. Les membres de la troupe qui les avaient accueilli plus tôt les entouraient à une distance respectable pour que tous puisse voir les Asgardiens.
Odin s'attendait presque à ce que tombe sur eux des quolibets et des insultes de la pire espèce, mais au contraire le peuple se montrait plus souriant que jamais. Femmes, enfants, adolescents riaient joyeusement et les observaient avec une curiosité naïve. Certains les dévisageaient étonnés sans doute de voir leurs ennemis si petits et d'apparences si fragiles. Puis, Laufey se présenta devant le peuple qui se tue.
« Frères, sœurs, mon peuple, aujourd'hui est un jour que nul n'oubliera jamais. Aujourd'hui nos murs de glaces éternelles accueillent Odin AllFather et sa maison. Aujourd'hui nulle querelle ne sera permise, les armes seront déposées, et nous festoierons jusqu'à ce que la lune ait atteint le Zenith de sa course dans l'azur. Aujourd'hui, mes enfants nous sommes en paix. Bien entendu le palais sera ouvert pour tous ceux et celles qui souhaiteraient partager son vin et son pain avec nos ennemis de naguère et nos amis de demain. Bientôt mes sœurs et mes frères nous ne seront plus qu'une maison. Nous n'oublierons pas le sang et les larmes versées et nous continuerons de chanter nos morts et le salue de leurs âmes éternelles mais... Aujourd'hui, est le début d'une ére nouvelle qui, je l'espère sera sous le signe de la neige pure et non plus celle souillées du noir de notre sang. »
Un long silence suivit la déclaration du roi puis bientôt des exclamations de joies éclatèrent. La foule en liesse se mit à acclamer son souverain et ses hôtes, comme s'il ne suffisait que de ça pour enterrer des siècles d'animosité. Puis Laufey fit de nouveau taire son peuple.
« Mes frères, mes sœurs, écoutons les mots d'Odin AllFather seigneur d'Asgard et roi des Ases.
Odin acquiesça gravement et embrassa du regard tous les visages tournaient vers lui. Il était au centre de cette assemblée de géants et pourtant il lui sembla qu'ils n'étaient peut être pas si grands que ça. Il y avait un cœur dans chaque poitrine qui battait à l'unisson des leurs. C'était un peuple comme les autres mais un peuple qui malgrè les outrages avait su rester dignes et accueillant.
« Il n'est pas aisé de parler après toi Laufey fils et roi de Jotunheim, mais je ne peux qu'approuver tes paroles pleines de sagesses. J'ajouterais seulement que ma maison est désormais la votre, et j'espère pouvoir apprendre la richesse de votre culture et la faire partager aux miens en Asgard. J'espère de tout mon cœur que plus aucun des notre ne saignera dans une guerre vaine. Nous avons été des fous, des aveugles et des enfants. Aujourd'hui nous devenons tous des rois avisés et peut-être sages...
Il y eu une nouvelle salve d'acclamation alors que Laufey déclarait les festivités ouvertes.
~*o*O*o~
La fête dura une bonne partie de la nuit. Nul n'eut à l'esprit la raison de leur venu ce soir là, car les Jotun savaient festoyer. Des jongleurs, des danseurs, des magiciens et des conteurs les régalèrent de scènes colorées et d'histoires fabuleuses qui les emmenèrent bien plus loin qu'Yggdrasil. L'alcool et la nourriture abondaient. Et ils découvrirent la finesse des mets Jotun et la diversité de leur gastronomie plutôt exotique. On leur servit même une espèce de ragoût si épicé qu'ils crurent brûler de l'intérieur. On leur dit qu'ici la chaleur venait toujours de dedans et jamais de dehors, et tous se mirent à rire.
Malgré l'animation du banquet il régnait un froid mordant dans la grande salle du palais ouverte aux quatre vents. Les asgardiens gardèrent donc leurs fourrures et se tinrent chaud grace à l'excellent alcool Jotun. Comme Laufey l'avait promis tout le peuple de Jotunheim fut convier aux festivités et Odin s'étonna de voir les membres de la famille royal ou de la cours déambuler parmi le peuple comme si les titres n'avaient aucun importance. Et peut être que ça n'en avait pas... Odin resta pensif et médita sur ce qui avait bien pousser son père à chercher querelle à ce peuple.
Après le festin on les conduisit dans des chambres où, pour leur plus grand plaisir, on avait fait brûler un feu et que l'on avait réchauffé avec l'aide d'un peu de magie. Ils purent donc retirer leurs manteaux et leur pourpoints de laines et se délasser dans des lits couverts de fourrure et de duvets d'oie.
~*o*O*o~
« Je m'étonne de la richesse de votre peuple. »
Déclara Odin en suivant du regard une enfant Jotun dont les longs cheveux noirs étaient tressé de fil d'or et de perles d'améthystes et d'ambre jaune.
Laufey marchait à côté de lui, les mains derrière le dos. Ils avaient convenu de discuter des affaires qui les intéressaient durant une visite de la ville. Utgard était vraiment magnifique et n'avait rien à envier à Asgard. Il y avait partout des jardins où poussaient une étonnante flores. Si beaucoup de plantes ressemblaient à celles présentes sur les terres asgardiennes, celles si semblaient s'être acclimater et fleurissaient malgré la fraîcheur de l'atmosphère Jotun. Ils avaient parcouru la ville en prenant leur temps. Laufey expliqua à Odin que Utgard était bien plus qu'une forteresse c'était une œuvre d'art et que chacun était tenu de l'entretenir. Il lui expliqua que tout changeait sans cesse, par exemple cette statue de glace n'était pas là la veille et ne serait sans doute plus là demain. La glace, lui dit-il encore, étant éphémère elle nécessitait d'être sans cesse renouveler, travailler et permettait de laisser libre court à la créativité de chacun.
Odin acquiesçait et observait appréciateur les trésors de la citadelle.
« Pourquoi l'or attire tellement votre peuple... renchérit Laufey en posant son regard pourpre sur son hôte.
« Parce que chez nous, l'or est rare, donc précieux...
« - Donc cher. Poursuivit le roi jotun.
Odin ne répondit pas. Il jeta un coup d'oeil au ciel d'un gris perle. Il allait sans doute neiger. Odin se demanda vaguement à quoi pouvait bien ressembler cette ville de glace dans un carcan de neige fraîche.
« Ici, l'argent, n'existe pas... Nous troquons, nous échangeons, ma maison et aussi celle de n'importe quel erre qui aurait besoin de mon assistance. Je sers mon peuple et en échange il m'offre ses biens. Les titres, les terres... ne sont que pour les lois...
« L'or est donc juste un accessoire comme un autre ?
« Les bijoux, sont comme les vêtements pour vous. Ils montrent la personnalité de chacun. L'or se trouve en abondance sur nos terres, pourquoi nous en priverions nous ?
- Ca a du sens. Opina Odin les sourcils fronçaient. Mais, j'ai bien peur que mon peuple ne comprenne pas ceci...
- Comme mon peuple ne comprend pas que vous aimiez tant la chaleur...
Les deux hommes restèrent silencieux et continuèrent d'avancer dans une coursives qui longeait un verger. Des femmes y étaient occupés à ramasser des fleurs rosées qui exhalaient un parfum exquis. Pendant qu'elles s'affairaient elles discutaient joyeusement en riant et en gloussant comme n'importe quelles jeunes femmes. Les clochettes d'or dans leurs tresses et les bracelets à leur poignet tintaient et cliquetaient à chacun de leurs gestes. Elles ne portaient rien de plus si ce n'était une longue jupe de voiles claires sur leurs jambes nues.
Odin frissonna et souffla un peu de buée.
« Il faut que nous parlions Laufey.
- Je sais, Odin. Je le sais.
- Cette guerre ne prendra pas fin sans un accord, un papier, quelque chose que les autres peuples puissent voir comme une preuve de notre bonne volonté.
- Je le sais également. Et je n'ai jamais voulu de cette guerre, toi non plus j'imagine... mais il est inutile de se demander de qui de la poule ou de l'oeuf est arrivé en premier.
- Une expression Midgardienne ? S'étonna Odin.
- Oui... j'aime beaucoup ce peuple... ils vous ressemblent assez.
Odin fit une moue mi figue mi raisin et Laufey éclata de rire.
" Mais je suppose que ce n'est pas le sujet de notre débats.
Odin acquiesça et se tourna vers lui le visage grave.
« Mon peuple, et ton peuple on souffert de nos bétises, et ne te méprend pas Laufey, si je te respecte entant que souverain et en tant que personne... le chef d'armée, le soldat me répugne et a pris trop des miens pour que je lui pardonne. Et je sais que la réciproque est vrais.
- Oui, tu as raison. Je n'apprécie pas non plus le soldat et le guerrier que tu es... je te hais pour le sang que tu as versé, mais je sais aussi qu'il faut que tout cela cesse.
- Nous y voilà. Répliqua sombrement Odin en passant ses doigts dans sa barbe blanche.
- C'était le but de notre entretiens il me semble. Et ce depuis le moment où ton émissaire est venue porter ce message de trêve. Qu'est ce qui t'as fait changer d'avis ? Ca aurait pu passer pour un acte de faiblesse ou de couardise pour ton peuple qui est si fier.
Odin ne répondit pas tout de suite. Il continua d'avancer lentement comme s'il n'était pas sûr que le sol sur lequel il posait son pied était stable. Il sentait le regard incendescent de Laufey dans son dos.
« Un jeune Jotun, un soir, est mort sous ma lame... il m'a regardé et j'ai soutenue son regard. J'ai vu sa jeunesse, et son effarement de mourir si jeune. Et lorsqu'il a poussé son dernier soupir j'ai regardé autour de moi et ce que j'ai vu ce jour là... m'a convaincu de l'égarement dont nous faisions tous preuve. De l'aveuglement qui obscurcissait notre jugement. Pourquoi étais-je obligé d'envoyer mon peuple à la mort ? Pour quelle raison ? Et je me suis rendu compte que je ne la connaissais pas moi même. Cette guerre a vraiment trop durée. Malheureusement, je ne sais pas... ce qui est de mieux à faire ? Un simple papier ne servira que quelques siècles... mais après...
Laufey resta silencieux. Le temps était clément selon lui. La neige serait bientôt douce sur les terres gelées, elle nourrirait les arbres et les fleurs. Mais elle ne pourrait pas ramener à la vie ceux qui étaient déjà morts.
« Il faudrait un mariage. Dit-il calmement, il savait que Odin avait pensé à la même chose sans oser le formuler clairement.
- Je n'ai qu'un fils, et je ne sais pas si une géante pourrait vivre en Asgard sans mourir de chaud. Dans nos contrées la neige ne tombe que quelques mois dans l'année et les étés sont chaud même pour nous.
Odin ne savait même pas si Laufey avait des enfants en tout cas on ne lui en avait pas présenter. Les deux hommes se firent face.
« J'ai un fils Odin, mon fils unique, que je chéris plus que tout au monde. Mon cœur se serre à l'idée même de devoir l'envoyer loin de moi.
Odin fronça les sourcils.
« Laufey, nous parlons de deux fils, pas d'un fils et d'une fille, je n'ai rien contre ces pratiques... Mais c'est une union stérile.
- Détrompes toi, Odin. Je vois que tu ne sais rien de notre peuple. Laisses moi donc t'expliquer une particularité qui nous est propre. Les Jotuns ne sont ni hommes, ni femmes, chaque enfant né avec les deux sexes et à partir d'un certain âge, ils peuvent choisir s'ils préférent être un homme ou une femme, ou même parfois les deux.
Odin écarquilla les yeux. C'était la chose la plus étonnante qu'on lui ai jamais dite, et pourtant il avait donné son œil droit à la magicienne Moriganne pour obtenir sa magie et son savoir. Mais loin d'interrompre son interlocuteur il l'invita à poursuivre.
- En outre, les hommes jotuns peuvent porter des enfants si tel est leur désir bien que cela arrive assez rarement... dans ces moments là, la magie opère, et l'homme devient femme. Cela ne dure que le temps de l'enfantement, mais s'il faut un héritier ou une héritière pour unir nos deux maisons alors cela est possible.
- Je vois... effectivement, cela pourrait être envisageable. Et pour...
- Vähän arving, a été conçu avec une elfe du royaume de Svartalfheim, sa taille est donc la même que la votre, je le pense en tout cas... j'estimais énormément sa mère... je n'ai aimé qu'elle et ce fils et tout ce qu'il me reste d'elle. Le sacrifier pour la paix me fend le cœur mais le bonheur d'un peuple vaut plus que le bonheur d'un seul homme.
Laufey encra son regard profondément dans l'oeil unique d'Odin. L'Ases voyait ce que lui coûtait un tel sacrifice que lui même n'aurait pas été prêt à faire.
- Écoutes moi bien Odin. Je fais ça pour qu'il n'y est plus ni haine ni querelle entre nos peuples, mais si je dois me rendre compte que le sacrifice de mon fils unique a été vain, je n'aurais nul pitié pour Asgard. Vähän, Loki, car tel est son nom est prêt, il est magicien comme sa mère, et le climat de ton pays lui sera plus supportable que le climat du notre pour ton fils.
Odin sourit intérieurement en se disant que le caractère impétueux de Thor ne lui aurait quand même pas permis de s'adapter à Jotunheim. Ils marchèrent encore un moment, silencieux, méditant sur ce qu'il venait d'être dit. Puis, une neige fine et délicate se mit un tomber, se posant sur les fragiles pétales des fleurs du vergers. Les jeunes femmes levèrent la tête et se mirent à danser pour saluer cette nouvelle invité. Comme toujours, les coutumes Jotun était une découverte étonnante. Le souverain d'Asgard poussa un long soupir. Il se sentait tellement vieux tout à coup.
« Soit, qu'il en soit ainsi, ton fils partira sur Asgard avec moi où il y sera élever dans le respect de nos deux coutumes. À leur majorité, nous les unirons, et nos maisons seront plus liées que nulle autre. Dit Odin d'une voix ferme.
Laufey acquiesça sombrement.
« A partir du moment où Loki sera à tes côtés, il sera ton fils et non plus le mien, car telle est la loi de notre monde. Il sera toujours le bienvenu ici, mais il sera désormais de ta maison. Nous pleurons notre prince Odin, nous le pleurerons longtemps. Mais si l'Arving, héritier, n'es plus, Loki, deviendra le lien, l'intermédiaire diplomatique entre nous.
- Laufey, je salue ton courage. Je te respecte et nous chanterons ce qui a été dit ici. Je prendrais soin de Loki comme mon fils, et je l'aimerais comme s'il était la chaire de ma chaire le sang de mon sang.
- Bien, Odin AllFather, alors si telle est notre décision il nous faut la présenter à nos peuples respectifs. Nous festoierons ce soir, nous chanterons, nous danserons, nous célébrerons cette paix nouvelle... et demain, nous penserons à pleurer.
~*o*O*o*~
Laufey tint parole, car le banquet auquel ils assistèrent ce soir là fut le plus somptueux auquel Odin eut jamais assisté. On dansa et on chanta toute la nuit, jusqu'à ce que à l'est le ciel palisse. Et au matin Laufey vint chercher Odin pour lui présenter le jeune prince.
Le temps était claire et la neige qui était tombée la veille scintillait sous les éclats rosés du soleil matinale. Utgard s'éveillait doucement sous un manteau blanc qui la couvrait comme une étole sur les bras d'une belle femme. Odin suivit Laufey à travers le dédales de coursives et de cloîtres qui entouraient les jardins intérieur du palais royal. La neige et le givre faisait briller les branches des arbres et des buissons de fleurs presque sauvages. Ils marchaient silencieusement, sans oser s'adresser le moindre mot, ou le moindre regard. Le discours de Laufey à son peuple avait ému tout le monde. Il avait tenu les mêmes propos à son auditoire qu'à Odin plus tôt dans la journée. Les visages s'étaient fermés et même chez les asgardiens on avait accueilli la nouvelle avec tristesse. Mais comme l'avait dit le roi Jotun plus tôt, l'heure était à la célébration et il serait temps de pleurer plus tard.
Laufey accompagna Odin jusque dans un jardin interieur où attendait le jeune Loki. Il était assis en tailleur sur un banc, un épais volume devant les yeux. L'enfant était bien plus jeune qu'il ne le pensait. Il devait avoir entre huit et dix ans et avait la taille d'un enfant humain de huit ou dix ans. Ses longs cheveux noirs étaient tressé à la manière Jotun et retombaient sur ses épaules nues. Ses cornes encore petites pour son âge étaient ornementées de fines chaînes d'or. Il avait de nombreux bracelets en or ou en perles autour des poignets et des chevilles. Il portait un long pagne en voile, comme tous les jotun, sauf que cette étoffe provenait du royaume elfique dont sa mère était originaire. Le voile était un dégradé du blanc vers le jaune rehaussé de rouge et d'orange.
« Vähän, Loki, Odin AllFather est là. Déclara Laufey d'une voix neutre.
L'enfant leva ses yeux purpurins sur Odin qui le gratifia d'un sourire affable. Le jeune garçon ferma son livre d'un claquement sec et sauta sur ses jambes, à pieds joints dans la neige les bracelets de ses chevilles tintant joyeusement. Odin n'aurait jamais pensé que le fils d'un géant puisse être aussi petit. Il lui arrivait à peu prés à la taille, mais le petit prince ne manquait pas d'aplomb.
« Je suis ravis de vous rencontrer pour apporter la paix entre nos royaumes, j'espère que je serais un fils digne de l'honneur que vous me faites. Dit-il en s'inclinant poliment.
Odin haussa un sourcil surpris.
« Tu sais, tu n'es pas obligé de dire ça pour me faire plaisir. Déclara Odin avec un sourire contrit. Mais Loki se raidit et pinça ses petites lèvres bleutés.
« Je ne vous dis pas ça pour vous faire plaisir messire, mais parce que c'est un devoir qui m'incombe et que je suis prêt à le remplir... Pour mon peuple.
Laufey lui coula un regard plein de fierté et de tristesse.
- Je rejoints votre maison avec plaisir messire.
- Si tu le dis...
Odin s'agenouilla à sa hauteur et plongea son regard dans celui de l'enfant. Il était franc, décidé, et effrayé également mais il le cachait extrêmement bien. Le souverain soupira, il allait arracher cet enfant à son foyer, à tout ce qu'il avait jamais connu, pour l'emmener dans un autre château, dans un autre monde. Il allait le jeter en pâture à son peuple qui n'était pas aussi compatissant que pouvait l'être le peuple Jotun. Ça l'attristait bien-sûr, mais il était prêt à rendre le changement moins rude.
« Bien, Loki, il est temps de partir. Déclara Odin en s'adressant autant au père qu'au fils.
Les deux acquiescèrent et ils rejoignirent la délégations d'Asgardien sur le départ.
Le père de toutes choses l'avait déjà remarqué en allant chercher l'enfant, mais le palais et la ville était étrangement silencieux. Quand ils sortirent, les montures avaient été étrillées et sellées.
La cours était calme, pourtant tout Utgard semblait être présente. Les géants de glaces avaient retirés leur parure étincelante et revêtus des voiles noirs qui couvraient leurs visages. Odin regarda Laufey s'agenouiller devant son fils et retirer un à un tous ses bijoux pour en couvrir le jeune prince. Une servante apporta deux coffres de bois sombres richement ornementé qu'elle déposa silencieusement dans un chariot tiré par un mulet.
« Mon fils tu seras toujours le bienvenu dans cette maison... chuchota Laufey à l'adresse de Loki et Odin fit mine de ne pas voir la perle de glace couler le long de la joue du roi.
Les cavaliers asgardiens se mirent position. Odin prit délicatement la petite main de Loki dans la sienne et le hissa sur son cheval. Puis la colonne se mit en branle dans le silence de la cours d'honneur du palais de Jotunheim. Il n'y avait que le vent qui soufflait. Il n'y avait que cette atroce sensation d'arracher un enfant à sa patrie. Ce sentiment de prendre sans donner. Puis, doucement d'abord une femme se mit à chanter, une mélopée triste que seul le vent accompagné. C'était un chant Jotun qui parlait d'un prince partant au-loin. Le chant fut bientôt repris par tous les géants à l'unisson de la peine de perdre leur prince.
Quand le vent et les glaces se figent.
Quand la neige fait taire ses flocons.
Ensemble nous pleurons.
Quand le temps est aux adieux.
Que notre prince s'en va.
Et que rien ne nous le ramènera.
Pleurez mes frères et mes sœurs
le prince quitte sa demeure
gardez le silence jotun
laissez pleurer la lune.
Quand le prince s'en vat en guerre
que la bataille l'arrache de ses terres
nous pleurons mes sœurs et mes frères.
Quand le vent nous amènera ses louanges
Quand la neige tombera de nouveau
peut être acclamerons nous un héros
Mes sœurs et mes frères
nous sommes tous père et mère
de cet enfant qui nous quitte
Quand la nuit reviendra
que l'hiver sera là
et que la vie nous quittera
c'est notre prince qu'on pleurera
Chantez mes frères et mes sœurs
notre prince change de demeure
vers les morts ou les vivants
il restera notre enfant.
Fils de jotun tu nous laisse
que ce geste en rien ne te blesse
car tu pars fier
défendre tes sœurs et tes frères.
Chantons le retour de la paix.
Faisons taire nos épées
Brisons nos boucliers
notre prince part en paix.
Quand le vent et les glaces se figent.
Quand la neige fait taire ses flocons.
Ensemble nous pleurons.
Pendant longtemps la mélopée Jotun résonna dans le cœur d'Odin, il serra Loki contre lui alors qu'il emmenait loin de chez lui.
" Es tu prêt lui ? Demanda le roi d'Asgard.
- La paix est meilleure que la plus juste des guerres... répondit simplement l'enfant.
To be continued
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