Bonjour tout le monde ^^ ! Je poste ça là, voir si ça fait quelque chose. Cette fiction est un peu particulière pour moi, j'aimerais l'améliorer, la changer, au fur et à mesure. Ne considérez donc aucun chapitre comme étant la version finale et surtout, dites moi tout ce que vous pensez, style, orthographe (je me relis mal moi même), narration etc ...C'est une histoire mouvante quoi !
"Combien d'hommes avez-vous vu mourir Séverus ?
-Récemment, tous ceux que je n'ai pas pu sauver."
Harry Potter et les Reliques de la mort, J.K. Rowling
L'homme avait l'expression de celui qui se sait perdu mais qui veut maintenir sa fierté. Il se tenait droit dans une posture bravache qui n'avait rien de pratique. Le jeune brun sentait son manque d'équilibre. Mais peu importe, il était bien meilleur. Il aurait même pu le laisser partir, le laisser aller trembler chez lui, loin des regards. Mais il ne quittait jamais un combat sans le finir, même gagné d'avance. Il s'avança donc vers le vaurien en face de lui, plia le coude et lui assena un violent coup latéral à la mâchoire, puis un deuxième, avant de l'acculer grâce à des attaques continues au visage, au tibia, aux jambes, le regardant chanceler, attendant de le voir s'écrouler avant de s'arrêter.
Il aurait du emporter un livre ou au moins un rubik's cube. Il aurait du, Marco le lui avait conseillé. Il était toujours bon d'écouter Marco. Certes, il avait le choix. Le Psychologies avec en vedette le paranormal, Pomme d'Api numéro spécial vacances ou un Elle datant de 2006 ? Il garda ses mains dans ses poches et s'enfonça un peu plus dans son siège en plastique vert. En face de lui une vieille dame jouait avec son smartphone en appuyant prudemment sur les icônes d'un doigt, légèrement surprise quand cela marchait. De temps à autre une infirmière passait appeler un des visiteurs à moins que ce ne soit un interne. Aussi sexiste qu'un film hollywoodien mais qu'y pouvait-on ? Le jeune homme se tortilla sur sa chaise en regardant l'heure sur l'horloge aseptisée de la salle d'attente. Voilà dix minutes de trop qu'il attendait. Il pouvait sûrement s'estimer heureux, seulement cela l'énervait déjà. Et l'angoisse n'aidait pas. Mais pourquoi angoissait-il ? Au pire ...il serait déçu. Non plutôt il serait forcément déçu. Mais ce n'était pas si grave. Il n'avait pas entretenu trop d'espoir après tout. Même pas un peu. C'était juste pour vérifier. Il passa sa main dans ses cheveux. Bien sûr que si, il avait de l'espoir, sans cela il ne serait pas là, et à plus forte raison, il n'angoisserait pas autant. Pour la vingtième fois au moins, il sortit la photocopie de sa poche, horriblement froissée. La simple copie d'une photo d'identité d'un jeune homme d'à peu près son âge, le regard morose voulu par l'officiel, les cheveux difficiles à distinguer. Quand Marco était rentré dans l'appartement qu'ils partageaient, il y a cinq jours, il n'avait pas pensé qu'il remettrait en question l'une de ses convictions les plus profondes. Marco, l'homme fiable et sérieux sur qui l'on pouvait compter. Marco qui travaillait lui aussi comme interne à l'hôpital. Depuis que leur colocation avait commencé, c'est-à-dire il y avait un peu plus de deux ans, il avait l'habitude de raconter certaines choses sur ses patients ou ceux des autres, sans outrepasser la pudeur, et surtout, sans jamais les nommer. Ce soir là, il avait dépassé cette règle.
-J'ai entendu parler d'un malade dans la vingtaine, avait-il commencé tandis qu'ils faisaient un peu de ménage, c'est un cas assez intéressant. Il y a dix ans, il a subit une agression très violente, ou un accident je ne sais plus, et il a perdu la mémoire. Il ne se souvient plus de son enfance avant cette période.
-Comme au ciné ?
-Ouais presque. Les médecins essaient de lui trouver des sortes de ...stimulateurs de mémoire, mais tu vois vu son âge ...ça ne marche pas trop. Ni ses parents ni son frère ne lui évoquent rien.
-Pauvre mec ...ça doit être chaud pour …
-Se construire. Avancer dans la vie.
-Ouais tous ces trucs là …
-Dis moi ...je suis tombé sur son dossier et ...tu vas rire, yoy.
Il n'avait pas vraiment rit. Ou nerveusement. Il le savait, si ce n'était pas lui, il allait tomber de haut. De très haut, peu importe ce qu'il se disait. Enfin, une fois qu'il eu fini de compter trois fois les taches sur le mur d'en face, un interne se présenta à la porte de la salle d'attente.
-Monsieur Portgas ...D ?
Il se leva comme un ressort et s'avança pour serrer la main de l'homme en blouse blanche, se disant qu'il n'aurait pas du déjeuner ce matin.
-Merci d'être venu, dit le docteur en l'entraînant dans le couloir jusqu'à un petit bureau lumineux.
Une fois qu'il furent entrés il ferma la porte puis alla se mettre derrière la table tapant sur son clavier.
-Asseyez vous je vous prie. C'est une chance que nous vous ayons ...trouvé.
Ace s'assit.
-Je ne vois pas en quoi je pourrais vous aider vous savez …
L'homme en blanc imprima une fois puis darda son regard sur son interlocuteur.
-Qu'est ce que vous savez exactement Monsieur Portgas ?
-Et bien ...vous avez un patient qui s'appelle Sabo, il a perdu la mémoire il y a une dizaine d'années. Or mon ... meilleur ami qui s'appelait comme ça a disparu à la même période et tout semble indiquer qu'il s'agirait de la même personne n'est ce pas ?
S'attendant à cette question il l'avait répété dans sa tête inlassablement sur le trajet et dans la salle d'attente et il récitait mécaniquement.
-Tout à fait. D'après les informations que nous avons sur lui et vous il est presque sûr qu'il soit la personne que vous avez côtoyé. Et voyez vous Monsieur Portgas ...nous avons cruellement besoin de ...comment dire ...témoins, pour la mémoire de Sabo …
-De gens ...qui pourront lui dire ce qu'il s'est passé avant ?
-En quelque sorte. Nous espérons aussi que voir un visage connu lui fera remonter des choses …
L'homme se frotta les yeux.
-Quand ses parents l'ont retrouvé nous pensions que cela pourrait l'aider mais …
-Il est chez ses parents ?! l'interrompit Ace.
Il vit un sourcil se hausser chez le médecin.
-Oui ...vous ne le saviez pas ?
-A vrai dire je ne sais presque rien …, avoua le brun.
Il est vrai que Marco avait pu mentionner cette information mais ...
-Mh ...et bien je vais vous faire un rapide topo.
Il croisa ses doigts.
-Il y a environ dix ans on nous a apporté un garçon aux urgences qui devait avoir entre neuf et douze ans. Il était gravement blessé et mes collègues l'ont soigné. Seulement ils ont vite découvert qu'outre ses blessures physiques et visibles il souffrait de graves troubles de la mémoire. Il avait subit un traumatisme crânien et cela avait entraîné une amnésie rétrograde.
-Euh … ?
-C'est un déficit du rappel d'informations acquises avant l'épisode pathologique, c'est-à-dire à un problème de mémoire à long terme. Elle survient quand l'hippocampe est endommagé. Une déficience dans cette zone du cerveau entraîne la détérioration partielle ou totale de la mémoire sémantique et de la mémoire épisodique. Contrairement à ce qu'en laisse suggérer le cinéma, elle n'est jamais totale. Cependant vu la jeunesse du patient cela couvrait une grande partie de sa vie et il semble qu'il ne se rappelle de rien après ses cinq ans environ en ce qui concerne la mémoire épisodique. Les détériorations de sa mémoire sémantique furent moins grave.
-C'est quoi les mémoire épisodique et ... euh …?
-La mémoire sémantique stocke les connaissances générales: connaissances actuelles sur le monde, définitions de concepts abstraits, etc. C'est une base de connaissances, un magasin d'information que nous possédons tous et dont une grande partie nous est accessible rapidement et sans effort. Elle constitue la mémoire des mots entre autre. La mémoire épisodique elle, désigne le processus par lequel on se souvient des événements vécus avec leur contexte.
-Donc en gros …
-Si vous voulez pour simplifier Sabo se rappelle en grande partie de ce qu'il a apprit durant cette période comme ...par exemple des formules mathématiques, des mots, de l'histoire ...mais il n'a plus ses souvenirs, il ne se souvient pas de ce qu'il a fait et d'avec qui il l'a fait.
-...c'est putain de merdique.
Ce fut tout ce que Ace trouva à dire. Puis il s'excusa de son impolitesse mais le docteur secoua la tête en faisant signe qu'il comprenait.
-Je poursuis ...On a donc essayé de soigner cet enfant ...vous comprenez les souvenirs peuvent revenir parfois ...On a, entre autres, cherché des personnes susceptibles de l'avoir connu dans la période recouverte par son amnésie mais c'était très compliqué …
-Pourquoi ?
-Quand on nous l'a amené il n'avait aucun signe distinctif sur lui, aucun papier, et se remémorait à peine son prénom. Il a été placé en orphelinat.
Le brun grimaça. Légèrement.
-Des recherches ont été faites pour savoir s'il y avait eu une disparition inquiétante de mineur. Mais nous n'avons eu aucune nouvelle jusqu'à ses 14 ans. Un couple est alors venu en disant que c'était leur fils.
-Comme ça ?!
-Des vérifications ont été faites. Il s'agissait bien de ses parents.
C'était à peine visible mais le médecin renifla légèrement avec désapprobation.
-Ils n'avaient pas pensé à le chercher avant …, marmonna le jeune homme.
-Malheureusement d'être à nouveau avec ses parents ...ne l'a pas aidé à retrouver la mémoire.
-...il n'a peut être pas ENVIE de se souvenir.
-Pardon ?
-Euh ...je ...le ...le Sabo que j'ai connu haïssait ses parents.
-Mh. Toujours est-il que nous n'avançons pas vraiment. Nous allons voir ce qu'il en est avec vous.
Il décrocha son téléphone.
-Faites le venir …
-A ...attendez comme ça ?! S'exclama Ace qui trouva qu'après ces longues explications c'était un peu brusque.
-Mais oui pourquoi attendre ?
La panique du brun afflua à nouveau.
-Vous ne m'avez même pas posé de question sur qui on était Sabo et moi ...je veux dire ...notre relation ...je pourrais être un psychopathe en passant ...et je lui dirais quoi ?! Et si c'est pas Sabo et si …
-Détendez vous, je vais assister cet entretien.
L'homme à la blouse blanche se leva pour aller ouvrir la porte et le jeune homme se redressa d'un bond.
-Attendez ! s'exclama-t-il encore.
Le docteur se retourna :
-Je ...je pensais qu'il était mort …, murmura avec Ace les yeux dans un supplice désespéré.
-Il n'est pas impossible qu'il le soit Monsieur Portgas, répondit son interlocuteur avant d'ouvrir la porte.
En marchant dans les rues bondées Ace ne savait pas trop que penser. Il avançait comme si tout était normal et essayait de se rendre compte de la situation. Quelle capacité d'adaptation a l'être humain ! Il n'arrivait plus à sentir ce sentiment de surprise, de choc. Il mit ses mains dans les poches, regardant distraitement autour de lui. Les gens, quelques cafés, une conversation, encore une agression envers un possesseur de pouvoir ...Putain c'était bien Sabo. Il n'avait eu ni éclair ni révélation divine mais quand il était entré dans la pièce il avait su. Tout simplement. C'était peut être ses cheveux, toujours ce même blond, ou alors la couleur de ses yeux ...Mais quand il y pensait c'était plutôt une impression générale, un ensemble désignant Sabo comme étant lui même. Ça avait été très bizarre, horriblement gênant en fait. Ils s'étaient assis et Ace l'avait dévisagé comme on dévisage poliment un inconnu. Plus grand que lui -un comble!- et l'air athlétique, une énorme et laide cicatrice qui plissait son visage du coté gauche et défigurai un peu sa beauté mélancolique. L'accident ? Sûrement. Ça devait être chiant, tout le monde devait le regarder de travers sans oser lui parler, pensa-t-il vaguement sans émotion. Ce qui l'avait étonné c'est qu'il avait la même coupe que lui, plus bouclé évidemment mais c'était ...marrant. Non marrant n'était pas le mot. Tout de même ça avait été vraiment bizarre comme entretien. Ils s'étaient dit bonjour, gênés, et le docteur avait demandé à Ace s'il le reconnaissait. Oui. Alors pourraient ils se voir de temps à autre ? Faire des sorties, rappeler des souvenirs ? Pourquoi pas ...de toute façon que pouvait-il dire ? Il s'arrêta, s'assit sur un banc et regarda le ciel. Finalement il n'avait qu'un souvenir flou et très peu distinct de cette conversation. Comment était-il déjà ce Sabo là ? Et sa voix ? Comment était sa voix ?
-Il avait pas l'air concerné …, murmura le brun.
-Vous dites ? Demanda poliment une vieille dame près de lui.
-Rien ...je réfléchissais tout haut.
Il lui sourit avec politesse et elle rougit. Il se leva pour rentrer chez lui, il avait mal au cœur. Pas métaphoriquement, il avait vraiment l'impression qu'il allait vomir.
Quand le docteur Marco rentra dans son appartement ce soir là il trouva son colocataire affalé dans le canapé, le regard vide, les mains dans les poches et la pièce plongée dans le noir. Il alluma d'abord, restant très calme.
-Lève toi, exigea-t-il simplement.
Sans un mot et sans protester Ace s'exécuta et alla préparer le dîner, comme s'il s'était juste interrompu en cours d'une action.
-Tu n'étais pas de garde ? Demanda-t-il.
-J'ai fait exprès de rentrer plus tôt. Comment tu te sens ?
-Bien. Très bien.
-Viens ici Ace. Maintenant.
Il lui obéit à nouveau et s'assit. Cette absence de réactivité vis à vis de ses ordres n'était pas forcément rassurante pensa le blond. Il décida donc d'aller lui chercher un assiette qu'il posa devant lui. Le brun la dévisagea un instant puis finit par la repousser sur la table basse en glissant sur le canapé, soupirant à fendre l'âme.
-Mh. Ça va plus mal que je ne le pensais, raconte moi, demanda Marco en se posant également et s'étirant.
-Je sais pas quoi dire ...c'est bien lui mais ...je sais pas. Il est immense enfin ...plus grand que moi, c'est assez grand non ?
-Ça peut, yoy.
-Je ne l'ai jamais imaginé autrement qu'à dix ans ...et finalement avec un certains flou ...enfin non c'est pas ça, pas vraiment mais ...un souvenir suffisamment figé pour être imprécis, tu vois ce que je veux dire ?
-Mh.
-Ce Sabo adulte ...ou presque, c'est un peu comme ...une aberration de la nature ...c'est pas ...normal. C'est lui. Je l'aurais reconnu du premier coup d'œil. Mais ...pas vraiment. Sur son visage il y a toute ...une vie que je ne connais pas et …
-...et dans ta mémoire toute une autre dont il ne se rappelle pas. Vous vous êtes parlés ?
-Oui et non ...un peu. Vaguement. Il avait l'air un peu gêné et même ...éteint. Putain je sais pas ce qu'il fout chez ses parents ! Ça doit être l'enfer.
-Vous allez vous revoir ?
-Bah ...c'est plus ou moins le but. J'ai son num.
Il sortit son portable et cherchant quelques secondes, mit le répertoire sous les yeux de son ami, au nom de « Sabo ». Sans photo, sans smiley ou surnom.
-Tu trouves pas qu'une personne devient sacrément réelle à partir du moment où elle est enregistrée dans ton répertoire ?
-Mh.
-Tout ça est d'un absurde.
Ace eut un petit rire désespéré.
-Mais qu'est ce que tu voulais que je dise ?
-Tu pouvais refuser, yoy.
-Non je ne pouvais pas. Le doc nous a conseillé de faire des sorties assez régulièrement. Je lui ai donné rendez-vous pour demain après le boulot.
-Tu me raconteras.
Marco passa une main sur son épaule. Son cadet lui était reconnaissant de ne pas essayer de le réconforter par des mots inutiles.
-Mange un peu tout de même ou je vais sérieusement m'inquiéter.
-Ouais ouais.
Il attrapa l'assiette puis se dirigea vers sa chambre.
-Tu en as parlé à Luffy ? Demanda le blond.
La question le fit se stopper et il s'exclama brusquement :
-Surtout pas ! Interdiction de lui en toucher le moindre mot !
- Si c'est ce que tu souhaites.
Le brun resta sans bouger un certain temps puis se retourna vers son colocataire, les traits emprunts d'une colère qui ne lui était pas destinée.
-En tous cas si le moindre petit con vient me demander si je suis heureux d'avoir retrouvé mon frère, je lui éclate la gueule !
Marco sourit tristement.
-Je ferais passer le message, yoy.
Après avoir mangé le brun alluma son ordinateur et discuta quelques temps sur Skype avec Luffy. Il se trouvait en ce moment dans le pays natal de Nami, une fille qu'il avait rencontré neuf mois plus tôt et pour qui il avait tout de suite eut beaucoup d'affection. Il était en train de raconter à son frère qu'elle avait des ennuis et donc qu'il resterait un peu plus longtemps, ainsi que les trois autres garçons de la bande, lorsque le portable du plus grand vibra.
-Excuse moi Lu', marmonna-t-il à la webcam.
Il regarda le message et fut surprit de voir le nom de Sabo s'afficher.
Je n'ai pas noté l'adresse que vous m'avez donné pour demain.
Quelle horreur ! Un sms avec un point.
Je te proposai de venir à mon boulot. Je finis à 19h. Le garage Newgate, rue Grand Line, tu connais ? C'est deux rues après la gare routière. Et tutoie moi !
D'accord je regarde.
Quelques instants après l'appareil vibra à nouveau.
Ok je vois. A demain. Bonne nuit. Merci.
Dr. Bonne nuit
-Bref je dois y aller Ace ! S'exclama joyeusement Luffy.
-Ouais ouais à plus.
Il éteint la conversation et laissa défiler les infos du moment sur son écran. Nouvel Iphone. Les élections dans la capitale. Un discours de Sengoku sur l'importance pour tous les « détenteurs » de se déclarer au gouvernement qui pourrait ainsi les aider. Deux illégaux arrêtés. D'un geste énervé Ace éteint tout et alla s'étaler sur son lit.
