Voilà une tout autre histoire dans un contexte historique connu cette fois !

Je sais que ce n'est pas malin de commencer une autre fic sans avoir terminé la précédente, mais disons que je m'engage à écrire un chapitre à la fois chacun leur tour ^^

Les personnages appartiennent à Kishimoto Masashi !


La balle percuta directement l'os sous la peau sale. Il n'y avait presque plus de chair pour lui faire face. Les côtés se brisèrent et le sang s'écoula le long des flans maigres, alors que le corps retombait dans les feuilles d'automne dans un bruit mat. Des chiens surexcités arrivèrent peu après, retenu par des laisses de cuir que tenaient des gardiens essoufflés. Le chef de la chasse s'approcha et chercha le pouls tandis que les spasmes qui recouvraient le corps du malheureux se stoppaient. L'homme était mort. Le supérieur se releva et dévisagea ses hommes avec un regard interrogatif. Mais personne dans son groupe ne semblait savoir qui avait tiré. Devant le manque de réaction de la troupe, il rejeta ses longs cheveux noirs en arrière et siffla d'impatience. Il calqua ses effrayants yeux verts sur les visages de ses sbires et demanda, à voix haute cette fois :

Qui a porté le coup ?

La question n'était nullement chargée de reproche. Il se demandait simplement qui avait supprimé le prisonnier qu'il avait tant voulu conquérir ? En effet, Orochimaru était le Lagerarzt, médecin en chef du camp. Si médecin y avait-il à proprement dit. L'homme siffla de nouveau mais de mécontentement. Les expériences auraient été encore plus divertissantes sur ce cobaye là. Il y avait une copie assez conforme de ce prisonnier, mais celui-ci aussi s'était enfui. Il pria que le second groupe ait retrouvé au moins l'autre, qui lui plaisait aussi. Décidément, quelle mauvaise fin de journée. Soudain, des bruits de branches se firent entendre. Un homme, qui jusque là n'avait pas vraiment osé s'approcher, s'avança vers eux. Il avait une tenue presque militaire et une arme à feu à la main. Orochimaru cligna un instant des yeux devant un tel personnage. Il avait tout du corps idéal. Aussi, d'après ce qu'on pouvait en deviner, le jeune homme mesurait bien un mètre quatre-vingt recouvert de muscles nerveux et fins. Sa veste kaki était d'ailleurs ouverte sur une chemise beige qui embrassait la poitrine forte. Le ciel avait beau être gris depuis des semaines, le garçon avait le teint légèrement doré. Mais le plus impressionnant c'était ses cheveux, courts comme le veut la mode, quelque peu hérissé sur sa tête, tels des épis de blé au soleil et ses yeux bleus, qui n'enviaient rien à l'azur du ciel. Un faisceau de lumière, venant d'une des lampes torches d'un des gardiens, vint illuminer ses traits qui se révélaient être fins mais avec une tendre dureté masculine. Par un quelconque mystère, trois fines cicatrices striées chacune de ses joues.

Baisser votre lampe, demanda Orochimaru à son homme tout en arrêtant de contempler le nouveau venu.

Le jeune homme ouvrit les yeux qu'il avait fermés sous l'assaut de la lumière et vit Orochimaru le rejoindre, car il s'était arrêté devant le corps sans le passer. Le médecin jugula en lui-même une dernière fois devant le corps si beau et tellement aryen qui lui faisait face :

Halte là, pouvons-nous savoir ce que vous venez faire ici ?

Ma foi, je me promène dans la forêt, répondit le jeune homme avec un immense sourire amusé et dans un allemand parfait, je chasse le renard.

Pourquoi avoir tiré sur cet homme ?

C'est un évadé n'est ce pas ? Désolé, je voulais juste le blesser mais…

Cette fois, il perdit le sourire et regarda sa victime en fronçant des sourcils.

N'ayez aucun remord, ce n'était qu'un juif. En réalité, je tiens à vous remercier de nous en avoir débarrassés. Ca n'aurait pas été bien pour nos affaires si un juif courait les rues déjà si encombrées de ces énergumènes. Assura le Lagerarzt.

Oui, bien sûr. Je suis ravie d'avoir pu vous être utile, approuva le blond avec un sourire crispé. Il est bien maigre, fit-il remarquer.

Ce n'est pas comme ci on allait les nourrir quand même !

Le tueur ne répondit pas mais semblait quelque peu perturbé.

Dites-moi, reprit le sombre médecin, vous êtes allemand ?

Oui, je viens de Berlin.

Que faites-vous aussi loin de la bien aimée capitale?

Une blessure m'empêche de retourner au front, je vis dans une maison dans le coin qui me revient par un mystérieux héritage. Depuis je m'occupe comme je le peux.

Oh, très bien, reprit le chef de la chasse à l'homme. Mais j'en oublie les bonnes manières, je suis Orochimaru médecin en chef du camp d'Auschwitz.

Naruto Uzumaki, ravie de vous rencontrer.

Je m'en souviendrais. Lui confia Orochimaru.

Finalement, il fit le salut d'Hitler et Naruto lui répondit le bras fièrement dressé. Le blondinet s'en alla avec un étrange poids dans le ventre. Il se tourna vers le cadavre un instant. L'homme avait la tête rasé à la va vite et la peau blanche. Il était laid car anormalement maigre. Quand les hommes d'Orochimaru le retournèrent, il sut néanmoins que l'homme avait été très beau. De sa main, un bout de tissu noir tomba, révélant le dessin d'un éventail blanc et rouge. Il s'arracha de sa contemplation. Il allait vraiment prendre congé quand Orochimaru ajouta :

Il reste un prisonnier en liberté. Si vous venez à le croiser où n'importe quel juif…

Je vois. Comment est-il ?

Cheveux et yeux noirs, peau blanche, grand… Dépêchons avant que le cadavre sente, grommela-t-il à l'attention de ses hommes.

Naruto ne demanda pas son reste et retourna chez lui. Il dû marcher un bon quart d'heure entre forêt et champs avant de voir sa coquette maison de briques rouges. Il entra et retrouva non sans soulagement son salon vaste et sobre, avec la table basse de verre au milieu qu'il affectionnait beaucoup pour ses motifs simples, en spirales. La maison avait un mobilier de meubles massifs et clairs et un parquet de bois lumineux. En entrant, on avait la radio à la gauche et un demi-mur au fond à droite. Elle trônait sur une commode qui contenait de la vaisselle. Un canapé bleu clair, entouré deux fauteuils de même couleur, s'appuyait sur le demi-mur d'en face et reposait sur un tapis orange sombre. Au dessus, la grande toile d'un renard ressortait sur le papier peint blanc cassé, alors que deux fenêtres encadrés de par et d'autre la commode. Naruto ferma la porte et accrocha sa veste au porte manteau avant de s'avancer à droite dans la salle à manger. Il contourna la table sombre et le bar qui faisait le coin de la cuisine pour se servir un verre. Le rangement était assez précaire car Naruto s'occupait personnellement de chez lui, que ce soit pour le ménage ou la cuisine. Malheureusement, on ne pouvait pas dire qu'il soit le plus ordonné des garçons.

Il abandonna sa cuisine, repassa sur le flan de sa table et ouvrit une porte du fond. Elle donnait sur un couloir. Quatre portes lui faisait face. Il avait le choix entre la salle de bain, sa chambre, la cave et la grande salle de détente. Il choisit la deuxième porte à droite vers cette dernière salle. A l'intérieur il y avait un riche tapis et des peintures profondes qui ne les intéressaient pas vraiment. Il posa son bourbon sur une petite table et courut presque vers son piano. Rejetant ses futiles regrets, il commença doucement quelques notes pour ré-apprivoiser la bête. Il commençait à se faire tard mais Naruto n'était pas pressé de se coucher, persuader que ce visage pâle le hanterait.

Le lendemain, Naruto se leva tôt bien qu'il n'est pas beaucoup dormi. Il fit son jogging matinal dans le village d'à côté. Beaucoup le saluait. Le jeune homme ne vivait ici que depuis quelques mois mais était déjà connu de tous au village, et même un peu aux alentours. Il restait la plupart du temps dans sa maison ou dans la forêt mais venait régulièrement au marché ou dans les rues pour son footing. Il avait la particularité d'être toujours souriant et volontaire. Une fois il aida un vieil homme à réparer sa toiture, une autre fois il avait même secouru une damoiselle d'un viol alors qu'il avait entendu ses gémissements dans les bois. Même les polonais hostiles aux allemands le considéraient comme un individu à part entière et demandaient de ses nouvelles régulièrement. Ce jour là, Naruto toqua à une certaine porte. Une jeune femme ouvrit. Elle était légèrement plus jeune que lui, petite et bien formée, avec de grands yeux clairs et des cheveux bruns. Elle lui sourit timidement en rougissant et Naruto lui dit avec un immense sourire :

Bonjour Hinata, je viens voir ton cousin.

O-oui, bien sûr. Entre Naruto.

Hinata était mi allemande mi polonaise. Naruto la connaissait un peu à Berlin car il était très ami avec son cousin. Neji était venu la rejoindre à la ferme après la mort des parents de la pauvre enfant. Quand Naruto avait découvert qu'il avait hérité de la maison près de chez son ami, il avait décidé d'y vivre plutôt que de la vendre. Il avait bien fait car il enchaînait les jours tranquilles et bien heureux. La fortune de ses parents lui permettait de ne pas travailler, étant homme modeste et heureux de peu. Neji vint à sa rencontre et ils se saluèrent comme tout bon nazi en souriant. L'invitant dans le salon, les deux hommes discutèrent d'abords de choses anodines puis de la politique.

Tu sais quoi, lui dit soudain Neji en attachant ses cheveux bruns dans le dos, le renard m'a encore volé une de mes volailles. C'est vraiment embêtant.

Ah, je suis désolé Neji, je lui faisais la chasse quand j'ai rencontré un homme du nom d'Orochimaru.

Oh ! C'est toi qui as tué le fugitif ?

Tu es déjà au courant ? S'étonna Naruto.

Orochimaru est venu ce matin pour m'acheter de la volaille justement. On a un peu pris l'habitude de s'échanger les nouvelles. Joli coup dit donc !

O-oui. N'est ce pas.

Tu ne dois pas te tracasser pour ça, lui fit Neji et Naruto le fixa intensément dans les yeux.

Je te connais bien, répondit-il à la question muette de son ami, tu es un bon soldat… tant que tu ne vois pas les visages de tes adversaires. Tu es un sensible ! Rit-il.

Naruto eut un rire amer. Il lui raconta plus en détail la drôle de soirée, lui expliquant tout dans les plus moindres détails. De lorsqu'il avait repéré les traces du renard et qu'il avait entendu un bruit de course à l'éventail rouge et blanc. Puis, il décida de prendre congé en promettant à Neji d'attraper le renard.

Ne t'en fais pas Naruto, le village n'aura pas vent de l'accident, les polonais ne comprennent pas toujours les bienfaits de nos gestes.

Son ami fit un signe de tête pour montrer qu'il avait compris et reprit sa course jusqu'à chez lui. En effet, ce dit-il, il avait eu le bon geste. Le village n'en sera rien et la vie va reprendre son cours normal. Sur la route, il fut dépassé par un camion, rempli d'hommes, de femmes et d'enfants portant l'étoile jaune, qui rejoignait directement Auschwitz. Ils regardaient autours d'eux avec des yeux vides et inquiets. Mais cette fois, Naruto ne s'en formalisa pas et poursuit sa route sans une once de remord.

Le reste de la journée s'écoula sans encombre. Il se proposa à porter les courses d'un couple de personnes âgées et mangea à l'Ichiraku, son restaurant préféré. La nuit menacé le ciel quand il rejoignit la forêt armé de son fidèle fusils. Il repéra sans mal des traces mais elles ne semblaient pas assez fraiches. Il grogna car ça ne devait pas être une piste que l'animal arpentait souvent. Il se devait de trouver le refuge du goupil, pour cela il fallait trouver les lieux où le renard était obligé de parcourir près de son terrier. Il continua sa marche lentement, à l'affut du moindre indice. La forêt se faisait menaçante tandis que le soleil disparaissait de l'horizon. Mais Naruto était têtu. De plus, il commençait à obtenir les fruits de ses efforts, poursuivant sans relâche les indices : empreintes, touffes de fourrures…

Il rejoignit ainsi le champ de Lee et Tenten. Il longeait le champ quand il vit une tache blanche sous un buisson. Automatiquement, Naruto s'approcha pour regarder de plus près. Il prit la chose du bout des doigts avant de la relâcher précipitamment. C'était un peu froid et… Mon dieu, la chose avait un ongle à son extrémité. Naruto le reprit délicatement pour découvrir la peau lisse d'un doigt, relié à une main qui était relié à un bras. Finalement, Naruto écarta les feuillages et ses yeux s'écarquillèrent devant sa trouvaille. Un homme se trouvait là, les vêtements arrachés, la peau froide. Il avait la tête mal rasé et l'on devinait des cheveux noirs de jais. Il avait les joues un peu trop creuse, mais le visage noble et paisible. Le chasseur chercha le pouls de l'homme avant même de réfléchir. Il était vivant. Il s'écoula une minute où il ne fit rien d'autre que d'observer le garçon à ses pieds. Il était très maigre, comme l'autre. Il y avait d'ailleurs une grande ressemblance entre les deux. Naruto compris alors que se devait être le second fugitif dont Orochimaru lui avait parlé. Nul doute que cet homme était un juif. De plus, il répondait parfaitement aux critères physiques nommés par Orochimaru. Malgré tout, pour une raison qui lui échappait, le chasseur ne bougea pas de sa contemplation. Le plus sage, selon lui, aurait été de le tuer, là et maintenant. Il allait le faire, prenant son fusil en main, quand un objet attira son attention dans la main du dormeur. Il le prit et son souffle s'arrêta. C'était le même que celui du juif qu'il avait tué. La culpabilité reprit ses droits et Naruto fourra l'objet dans sa poche et attrapa sans ménagement ni réflexion l'homme à terre. Il le hissa sur son épaule difficilement mais avec une facilité déconcertante. Le poids de l'homme l'inquiéta. Il le ramena chez lui en jetant des coups d'œil craintif autours de lui. Ce n'est qu'une fois qu'il eut posé le juif sur son lit que Naruto se rendit compte de la gravité de son geste.